L'article


Une fois n'est pas coutume, et peut-être cela va-t-il se perpétrer, mais cette chronique ne va pas parler d'une sortie d'album, non, il va être question de vous présenter un fanzine. Ce format papier fait par des fans pour des fans, s'adressent généralement à un public précis, c'est-à-dire que chaque fanzine possède sa spécialité. Ainsi, vous avez des fanzines plutôt dédiés au death, d'autres au black metal, d'autres au grindcore, etc. Certains vont même cibler, au sein de ces catégories, un genre bien particulier. Concernant Earsturbation, c'est carrément de brutal death dont il va être question, et rien d'autre !

En gros, ne vous attendez pas à voir apparaître un article sur Dark Tranquillity, ou encore Decapitated, mais plutôt sur des groupes obscurs aux logos franchement illisibles. En effet, le brutal death UG (underground), c'est un monde très particulier, avec ses codes, ses labels, ses festivals et tout le tralala. Pour le fan hardcore, les logos les plus indigestes sont parfaitement identifiables car il connaît tous ces groupes sur le bout des doigts. Il m'est arrivé, bien plus jeune, de m'attarder des heures sur un logo pour tenter de retrouver le groupe afin de pouvoir écouter leur musique. Avec Easturbation zine, plus besoin de faire dans la recherche calligraphique, car ce fanzine traite de ce genre à la perfection.



Le format
Le format du magazine est super, c'est, en gros, du format A5, soit une feuille A4 pliée en 2. Petit, il se met dans la poche et de ce fait, c'est un compagnon idéal pour les festoches ou sur la plage.



Le contenu
Pour une soixantaine de pages environ, vous avez une bonne vingtaine d'interviews de groupes, une interview de label, un reportage sur un festival (en l'occurrence ici le Death Fest Open Air) et même une visite guidée chez un fan pour admirer sa collection de disques et de t-shirts, voilà ce que Earsturbation vous propose. Vous pourrez aussi vous délecter de bons live reports, de reportages extra musicaux dans une thématique proche du brutal death et quelques chroniques qui se situent en fin de magazine. Vous tomberez également sur des rubriques inhabituelles comme, par exemple, plusieurs réponses à la question "quelle est votre marque de bière préférée", provenant de plusieurs membres de groupes. Ainsi, je sais désormais que Terrance de Suffocation est fan de la Staropramen, qui a la réputation d'être la meilleure lager tchèque ! De cette manière, vous découvrirez bien plus que des nouveautés en musique, et vous saurez désormais avec quoi remplir votre frigidaire pour épater vos amis au moment de l'apéro ! Le magazine contient peu de publicités, cependant les pubs présentent souvent des affiches de festivals, et cela représente le net avantage de vous apporter encore plus de références à aller écouter. Le magazine est rédigé en anglais, la rédactrice (eh oui, c'est une dame qui est responsable de ce magazine extrême) adopte un langage facile à comprendre et pose des questions que nous poserions nous-mêmes. En définitive, ce sont des questions de fan et non des questions de journaliste, ce qui rend la lecture vraiment sympathique. Ce magazine provient de la République Tchèque, il faut savoir que dans ce pays, il y a une énorme culture du death et du grind, du coup, on peut absolument faire confiance à cette rédactrice qui connaît très bien cet environnement musical.



Les goodies
Un autre point fort de Earsturbation, en plus du prix (5.50 euros), c'est tous les goodies qui vont avec ! Pour cette somme, vous avez droit à 2 CDs compil remplis à bloc de musique, un sticker, et 6 posters A4 recto/verso. Pour les compilations, vous trouverez de quoi découper le nécessaire pour vous constituer une pochette et le dos du CD avec les titres. En prenant 2 boîtiers, je me suis fait 2 compils très sympas.

Très honnêtement, je suis un fervent défenseur des fanzines, car, en plus d'être le résultat d'un travail acharné qui mérite sincèrement d'être récompensé, il se dégage de ces mags une sincérité et une implication que vous ne trouverez pas forcément dans les lectures plus mainstream. De plus, cela permet de découvrir des formations que vous n'auriez pas la chance de connaître autrement. Si vous tapez Earsturbation Fanzine sur votre moteur de recherche, vous aurez des chances de tomber sur des sites qui vendent le bouquin. Sinon, il y a une page Facebook dédiée à ce merveilleux support papier. Le numéro 3 est toujours disponible mais le 1 et 2 sont épuisés. Bonne lecture !


Trrha'l
Septembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/earsturbation-1680325235631406