J’avoue que la scène de metal Russe est très peu connue en France. Peux-tu me parler des tendances actuelles en Russie ? Comment votre groupe s’inscrit-il dans ce paysage ?
Si on compare à la scène européenne, notre scène n’est pas du tout développée. Non, bien sûr il y a des vieux groupes légendaires, mais en règles générale, ce ne sont que les imitateurs, voire les clones de groupes étrangers, cela concerne aussi beaucoup de groupes actuels. Aujourd’hui les tendances en Russie sont metalcore, deathcore, nu-metal, MDM. La vague gothique est passée, mais parfois elle refait surface. Notre position est assez précise – nous voulons créer notre propre style, sans nous appuyer sur quelqu’un et sans copier quelqu’un. Nous tentons, en utilisant les nouveautés technologiques, de rendre notre son maximalement dense, frissonnant, puissant ; rendre les textes plus lyriques et avec plus de sens ; de faire la musique qui se détache complètement de la réalité

Comment le metal est perçu en Russie ? Quels sont selon toi, les particularités de la scène metal Russe par rapport aux autres pays ?
Le metal est assez mal vu en Russie par les pouvoir publiques et les gens "civilisés". Aucun support, aucun programme d’état. Tout le monde se débrouille comme il peut. Des particularités j’aurais mentionné le "coloris Russe". (sourire)

Vous êtes en train d’enregistrer le deuxième album, la sortie du troisième est déjà prévue. Comment se fait-il que les trois albums sont aussi peu espacés dans le temps ?
On a mis du temps pour écrire et enregistrer le premier album, pendant ce temps là on a eu plein de nouvelles idées que nous voulions réaliser le plus vite possible. A part cela nous tentons de faire marcher notre groupe de manière professionnelle. Il n’est pas évident d’être créatifs quand tout bêtement tu n’as pas de quoi vivre, t’es d’accord ?

Peux-tu faire une brève présentation de ces opus ? Quels seront les thématiques, les tendances ?
"WinterMoon Symphony" c’est une réalisation très conceptuelle qui parle de la Grande Voie spirituelle que chacun doit trouver dans sa vie. Cet album parle des mystères de la vie et des miracles de la Nature, de la puissance des forces énigmatiques de la Terre. "Apeiron" c’est une explosion émotionnelle, c’est un souffle de l’âme d’un nouveau né qui lui permettra d’avoir l’énergie et la volonté pour vivre sa vie. En réalité c’est un album-transition, difficile de le qualifier de l’album conceptuel. Le troisième album dont le titre est secret pour l’instant continue de développer le thème du premier, mais cette fois nous parlons plus de la Terre mais du Cosmos, de l’Univers.

La pochette du deuxième album "Apeiron" est déjà disponible ainsi que quelques titres que vous nous avez offerts en téléchargement libre en avant première (note : cf. rubrique media). Quelle est la signification de l’artwork d’"Apeiron" ?
L’image d’"Apeiron" (en traduction du Grec ancien – la matière primaire) m’est apparue comme le visage d’un être extraterrestre, entouré de flammes et ressemblant Shiva (le dieu indien de la destruction). Cet être est assis dans un temple sur le signe sacré d’où jaillit la flamme. Selon les croyances anciennes notre monde est fait de flammes. Quand vous allumez le feu il apparait de nulle part et disparait de manière aussi mystérieuse. Il nous offre la chaleur, la vie ! Le soleil – c’est le prototype du feu, c’est un "œil" de l’univers. Il n’existait aucune culture qui ne vénérait pas le Soleil. Et c’est normal – sans le Soleil il n’y a pas de vie sur Terre !

Vous avez des costumes et le grime pendant les concerts. Quel est la symbolique de l’image que vous voulez faire passer ?
Le concert pour nous est un sorte de rituel, nos costumes et notre maquillage nous aident à créer l’image des druides "cosmiques", des chamans – appelez ça comme vous voulez ! Dans le futur nous continuerons de développer cette idée, l’approfondir.

Planifiez-vous d’apparaitre sur la scène Française ("apparaitre" dans le sens littéraire et direct aussi) ?
Bien sûr ! Notre objectif c’est de faire connaitre ce qu’on fait à tout le monde. Notre MySpace témoigne de l’intérêt des gens de tous les coins de la planète ! Actuellement nous planifions le tour Européen, nous sommes prêts et souhaitons grandement venir chez vous (sourire). Les nouveaux endroits, les nouveaux gens donnent de nouvelles idées pour la création, rien ne rafraichit autant que les voyages !

Vous avez beaucoup de fans en Russie. Qu’est-ce que tu peux dire au sujet de vos fans à l’étranger ?
Hmm. Difficile de dire quoi que ce soit, la distribution en Europe n’est pas encore bien organisée.

Et pour finir, avez-vous une anecdote au sujet du groupe à nous raconter ?
Ohou… il y en a beaucoup et difficile de s’en souvenir… Par exemple, quand la dernière fois nous nous produisions à Voronej, j’étais tellement stressé et complètement dans mes pensées que j’ai oublié de changer de chaussures et de mettre mes bottes de scène. Résultat : j’étais vêtu de mon costume qui est en quelque sorte une long chemise en cuir noir, avec mon grime scénique et … en baskets à rayures (rires). C’était amusant !

Merci pour cet interview et on espère vous voir bientôt chez nous !
Merci à toi ! Et à bientôt en France !