Interview faite par mail par ePo

Bonjour Olivier, déjà, présente-nous ton groupe, Watersun.
Olivier (chant) : WATERSUN, c’est Marc, Marie-Theres, Willy et moi-même. Quatre êtres qui partagent leurs mondes. A la première écoute, on pourrait être tenté de classer notre combo en tant que groupe de rock alternatif, de stoner, ou de progressif. Mais aucune chanson ne se ressemble. En effet, chaque morceau déploie son univers bien à lui. L’essence de WATERSUN, c’est une envie formidable de laisser libre cours à des émotions parfois extrêmes et souvent très personnelles. C’est l’intention d’être à la fois le témoin et l’architecte de quelques univers sonores. Mais aussi la volonté d’exprimer et de partager nos interrogations et angoisses aux travers d’atmosphères profondes et de textes cryptiques et parfois sombres. Aucune théorie, uniquement quelques expériences…

Quelles sont vos influences ?
Nous avons des influences très variées comme le témoignent les multiples facettes de notre nouvel album. Des groupes comme Tool, Deftones, Soundgarden, Led Zeppelin, Alice In Chains et Kyuss sont peut être les principales sources d’inspiration de "Mind 2 Zero". Mais d’autres groupes comme Isis, Pelican ou Team Sleep nous font vibrer par leur intensité et leur profondeur.

Qu’avez-vous déjà sorti ?
WATERSUN existe déjà depuis 2003 et a connu de multiples formations. Tout d’abord, WATERSUN sort un premier album "Wasserklangbilder" (2003) suivi de 2 EPs "Kreis In Sich" (2004) et "Zeitfenster" (2005). Au cours l’année 2006, le son de WATERSUN quitte la planète pop-rock pour prendre des influences progressives voire rock psychédélique. Une démo "Home" parait début 2007. Puis, avec mon arrivée dans le groupe fin 2007, WATERSUN s’approfondit et se durcit. De ce nouveau concept naît l’EP "15 Billion" fin 2008. Finalement, après deux ans de travail passionné en studio, notre premier album "Mind 2 Zero" voit le jour en Avril 2010.

Où avez-vous déjà tourné ? Tu es Français, êtes-vous déjà allés en France ?
Nous avons essentiellement tourné dans la région de Munich (Allemagne). Nous avons passé les deux dernières années concentrés sur la réalisation de notre album, et maintenant nous n’avons qu’une seule envie, partager cette émotion. Nous voulons d’abord organiser des dates en Bavière, notre home base, avant d’aller explorer toute la scène Allemande. Et bien sûr, l’un de mes souhaits les plus forts est de revenir explorer la scène Française.



Parlons de toi, tu es Français, comment t’es tu retrouvé dans ce groupe Allemand ?
J’ai quitté la France il y a plus de 5 ans pour venir étudier à Munich. J’étais à l’époque dans un groupe de metal expérimental sur Paris et mon départ m’a arraché à mes racines musicales. Dès les premiers mois, j’ai cherché un groupe sur Munich et expérimenté d’autres styles de metal. Deux ans plus tard, je quitte l’Europe pour aller faire un stage aux USA et ceci me permet de faire une pause créative et de me remettre en question. J’en profite pour aller à plein de concerts à New York, Philadelphia, Atlantic City… et découvrir plein de nouvelles influences. A mon retour sur Munich, je décide de me remettre à la recherche d’un nouveau projet et c’est à ce moment que j’entends parler de Watersun. Ils étaient alors à la recherche d’un chanteur et venaient d’enregistrer le premier jet de leur nouvel album. Je décide donc de tenter ma chance. Je crois que je n’oublierai jamais notre première rencontre. Je pensais qu’on allait d’abord se faire un petit jam tranquille pour s’apprivoiser. Mais en fait, pas du tout ! Je me suis retrouvé avec un micro dans la main, des écouteurs sur les oreilles et go ! Ils m’ont écouté improviser tout seul sur une de leur chanson (qui est devenue "Tank Art" dans "Mind 2 Zero") dans une cave aménagée en studio improvisé… Alors je me suis jeté à l’eau. Après ne pas avoir utilisé ma voix pendant 8 mois, je peux te dire que j’ai massacré la chanson (rires). Apparemment, cela les a convaincus…

Que peux-tu nous dire de la scène metal en Allemagne ?
On peut dire que l’Allemagne a une scène metal forte et très vivante. Beaucoup de jeunes groupes, beaucoup d’influences diverses, et beaucoup de clubs prêt à accueillir headbangers de tout poil. Pour parler de mon expérience, je trouve cette scène chaleureuse et très ouverte. Je pense que les Allemands ont toujours eu une culture très rock. L’Histoire parle d’elle-même : Hambourg, par exemple, a accueilli les Beatles dans leurs toutes premières heures. La région de Hambourg et la Rhénanie du Nord sont à mon avis des high-lights pour le rock-metal : une super ambiance et les clubs sont pleins à craquer.

Est-ce que l’ambiance est différente ? Est-il plus facile de tourner en Allemagne qu’en France ?
En France, mon premier groupe faisait partie d’un petit collectif du 78 et on avait toujours réussi à organiser un petit festival où se retrouvaient tous les headbangers du coin. J’en ai vraiment de super souvenirs. A Munich, il n’est pas trop difficile de prendre contact avec un club et d’organiser ses propres concerts. Et bien sûr, tu peux aussi contacter d’autres groupes sur MySpace pour organiser des concerts dans des salles plus grandes. Je pense aussi que la Bavière "profonde" est aussi une scène très reconnaissante. Il y a beaucoup de jeunes boarders et métalleux qui ne peuvent pas forcément faire le chemin jusqu’à la "capitale" et qui ne demandent qu’à faire la teuf !

Quitte à choisir, quelle scène préfères-tu ?
Je pense que je vais opter pour une réponse diplomatique (rires)… en fait je pense que chaque scène a son caractère. J’aime la scène Allemande pour son côté très rock et bien évidemment j’ai de très bons souvenirs en France.

Alors, dans mes interviews, je mets toujours deux questions stupides, histoire de tester l’humour des musiciens. Je les appelle les "questions détente".
QD 1) De toute manière, à part le Oumpapa, le folklore Allemand n’est rien !

J’adore le Oumpapa ! Surtout s’il y a de la bière, des saucisses et un accordéon…

QD2) Est-ce que la bière est meilleure en France ou en Allemagne ?
En Allemagne sans hésiter ! Rien qu’à Munich, tu as besoin au moins d’une année pour goûter toutes les bières du coin. J’exagère ? Oui un peu… mais pas tant que cela (rires). Et je ne parle pas de la fête de la bière (Oktoberfest), de la fête de la bière forte (Starkbierfest), de la fête du printemps et tant d’autres occasions de déguster ce fabuleux nectar de houblon.

Et dernière question, le mot de la fin ! A toi la parole !
Pour conclure, j’aimerai remercier tous ceux qui nous soutiennent depuis toujours et qui croient en nous. Big up à Stefan du Mastermix studio, qui nous a offert cette chance formidable d’enregistrer notre album "Mind 2 Zero" dans son studio avec son matos de folie. Et ceci, avec une patience, un savoir-faire, une créativité formidable ! Et aussi un grand merci à toi, Epo, pour t’être intéressée à nous ! Et pour cette interview. Nous vous invitons tous à venir découvrir l’univers de WATERSUN !


Le site officiel : www.watersun.net