Interview faite par téléphone par Gretscheuse

Bonjour Watcha ! Pouvez-vous dans un premier temps vous présenter aux lecteurs ?
Butcho (chant)  : Alors WATCHA c’est Benja, Fred, Manu, Jérôme et moi.

Votre musique est atypique. Quels sont alors les groupes qui vous influencent ?
Butcho : Ca dépend pour chacun. Manu écoute de la tech’ hard-tech. Mais on aime tout. Ca va du rock au rap. On essaie de s’ouvrir un maximum. On cultive notre ouverture musicale.
Benja (batterie) : On a voulu se découvrir en créant.

Votre cinquième album "Falling By The Way Side" sortira dans les bacs le 22 Octobre prochain. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Manu (guitare) : C’est un nouvel album avec un nouveau départ et de nouveaux musiciens. Il a été composé très rapidement. Le son est brut, bien metal. Il a été surtout fait pour le live.
Benja : En fait, on a vraiment voulu retrouver le côté live, le côté technique avec des gros riffs puissants car pour ma part, c’est très bon d’avoir un avis extérieur vu que je viens d’arriver, pour eux comme pour moi.

Après avoir écouté le sampler, j’ai pu remarquer qu’il différait beaucoup de ses prédécesseurs. Peut-on parler de renouveau ?
Benja : Oui en fait vu que c’est un nouveau groupe avec des nouveaux musiciens. Tous les albums sont différents. On veut surprendre. On aime créer la surprise, on aime bien varier.

A quoi est-il dû ?
Benja : On veut pas faire la même chose. On a traversé une période difficile avec plein de changements donc on était dans l’optique de faire un truc vraiment différent.

Pourquoi avoir cette fois décidé de chanter en anglais ?
Manu : On trouve que l’anglais est plus musical. On a tous grandi avec des groupes anglophones. Et puis c’est une opportunité pour s’ouvrir à des portes étrangères. Ca nous fait plaisir que ce soit en anglais, car c’est ce qui va le mieux et l’anglais est la langue pour le rock et le metal. Mais il reste quand même un morceau en Français.

Qu’est-ce qui vous a influencé durant la composition ?
Manu : En fait, quand on compose, on écoute rien d’extérieur à notre musique pour éviter de faire quelque chose qui ressemble aux autres. On se concentre sur notre musique. On s’est recentré sur nous-mêmes. On s’est plus influencé des uns des autres. Chacun apporte son petit swing, son groove. WATCHA est influencé de chaque membre de WATCHA.

Qui s’est d’ailleurs chargé de composer ?
Butcho : On a fait ça collectivement. On se retrouvait en répéte quatre heures donc quelque chose en ressortait. Tout le monde y a participé. Il n’y a pas de compositeur attitré dans le groupe.



Pouvez-vous me parler de l’enregistrement ?
Manu : Fred, l’autre guitariste est aussi producteur. On a enregistré les batteries dans un studio et on a fini à la maison avec Fred dans son home studio. On a aussi fait les prises guitare et basse. Entre les prises et le mixage, il y a eu un mois et demi, deux mois. Plutôt deux mois je pense. On a mis six mois pour composer. On avait une grosse envie de faire un album rapidement. Ca nous tenait à cœur pour nos fans. On s’est donc bougé le cul. Et avec l’expérience on perd beaucoup moins de temps. On connaît la méthode la plus rapide pour travailler. Butcho a été très rapide pour les voix. Il a fait ça en seulement cinq jours.

Vous participez au Coriace Tour avec Eths. Comment avez-vous fait pour y participer ?
Manu : En fait notre tourneur est aussi Coriace. Ca nous permet de faire un plateau avec du monde qui marche bien. Coriace trouvait que c’était une belle affiche de mettre Eths et Watcha ensemble ! (Et puis c’est deux styles de metal différents). Il y a aussi deux groupes qu’on connaît pas : Babylone Pression et Headcharger. On a déjà partagé l’affiche avec Eths deux fois.

Le groupe s’est formé en 1995. Comment pouvez-vous expliquer une telle longévité ?
Butcho : Y’a quelque chose qui nous unit. C’est la passion pour la zic, et tout ce qu’on a vécu. On est un peu comme une petite famille maintenant.

Qu’avez-vous appris durant tout ce temps ?
Butcho : On a appris à se connaître que ce soit pour les qualités comme pour les défauts. On a appris à savoir se parler, à user des diplomaties, à savoir comment on travaille, à connaître les goûts de chacun. Par exemple, dans les interviews, chacun peut répondre à la place de l’autre comme tu peux voir.

Pourquoi Loïc, votre ancien bassiste a-t-il quitté le groupe après seulement un an dans Watcha ?
Butcho : En fait, il était pas assez disponible pour le groupe. Il est cool mais il avait juste un problème de compatibilité de plannings. Mais je continue quand même avec lui à jouer dans Scarve (un bon groupe bien bourrin comme il faut d’ailleurs. C’est le meilleur groupe de death !)

L’intégration de Benja et de Jérôme ne furent-elles pas trop difficiles ?
Butcho : Non non. Benja va t’en parler.
Benja : Non non, pas de problème ! Tout a commencé avant l’audition. Je viens de Lyon. Butcho m’a fait découvrir Paris. Les auditions se sont bien déroulées. On s’est pas dit "qu’est-ce qu’on va faire ?". On s’est pas posé de questions. Et puis je suis un ancien fan de WATCHA ! Pour Jérôme, c’est très très frais. On a vraiment composé l’album à quatre. Il rentre dans le groupe vraiment pour les concerts. L’album regroupe ce qu’on a vraiment envie de faire. Je suis ouvert musicalement, donc on s’est très vite bien entendu.

Qu’ont-ils apporté de nouveau à Watcha ?
Manu : Benja a apporté un coup de frais. Il a apporté un avis extérieur au groupe en tant que fan. Il a apporté un jeu rock. Il y a une espèce de mixture dans l’âme de WATCHA entre nous trois et un fan. Au bout de quatre albums, le fait d’être confronté à quelqu’un d’un autre caractère donne forcément des idées. Moi j’avais pas mal de goûts musicaux comme Benja, donc des riffs des années 70. J’ai trouvé un peu comme un allié. Donc plus de rock tout en gardant la touche brutale de WATCHA.

Quels conseils donneriez-vous aux groupes qui galèrent aujourd’hui ?
Manu : C’est pas facile ! C’est de plus en plus dur car le marché du disque s’effondre. Il faut être original, faire la musique qu’on aime sans se poser de questions. Il faut être soudé et ne pas s’arrêter au moindre problème, car des problèmes, vous allez en avoir.
Benja : Il faut pas se faire avoir par ce phénomène de mode car les gens aiment pas les groupes qui veulent se mettre au goût du jour. Nous, on s’est pas posé de questions. Je recommande aux groupes de se laisser aller, de ne pas se poser de questions.

L’interview touche à sa fin. Merci de m’avoir consacré tout ce temps. Je vous laisse conclure.
Venez aux concerts nombreux. Ne gravez pas les CD. Ne téléchargez pas pour que ça dure…


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