Interview faite au téléphone par MissGayelles

Nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui en interview le groupe de fermiers le plus sexy de la planète metal représenté aujourd'hui par le batteur (Oli) et le chanteur (Randy), c'est-à-dire le groupe suisse Voice Of Ruin.

Salut les gars.

Randy : Hello Gaële, ça roule ?

Ca va merci et vous ?
Randy : Mais parfaitement, un beau soleil, une petite bière et on s'habitue gentiment à cette technique héhé !
Oli : Parfait je suis en vacances donc tout roule !

Donc on peut débuter une superbe interview ! Pouvez-vous nous présenter Voice Of Ruin ?
Oli : VOICE OF RUIN est formé de 5 agriculteurs de houblon de la région genevoise c'est à dire : Randy Bull au chant, Erwin van Fox à la basse, Tony Cock et Nils Bag aux guitares et Oli Dick à la batterie.
Randy : On s'est formé en 2008 et on a starté les lives en 2009. Depuis on a une centaine de shows à notre actif, dont deux tournées et on va bientôt partir pour la tournée de promotion de l'album qui vient de sortir sur Tenacity Music !

Sous quelles envies aviez-vous décidé de monter votre groupe ?
Randy : Alors comme on sortait tous les soirs pour picoler ensemble, on s'est dit que ça pouvait être intéressant de faire de la musique afin d'économiser le coût des bières. Et on avait tous le but secret de devenir des rock stars, car pour être franc l'agriculture n'apporte pas beaucoup d'oseille en ce moment, alors on devait trouver de quoi payer notre vie un peu trop arrosée !

Il est certain que si vous buvez toute la bière fraîchement sortie de la brasserie que vous approvisionnez en houblon, cela ne doit pas être simple de se sortir un salaire.
Oli : Oui c'est vrai c'est pour ça que nous avons monté la boîte de production Braquemar Prod qui permet à Tony Cock de s'épanouir dans un milieu d'autant plus lucratif, c'est-à-dire le french porn de la Côte d'Azur.
Randy : Heureusement qu'il est là pour payer un peu les enregistrements, ça marche fort pour lui en ce moment !

Et on lui souhaite que ça continue ainsi ! Comment se passe la composition des morceaux pour Voice Of Ruin ? Chacun réfléchit sur son exploitation ou c'est tous ensemble lors des répétitions ?
Randy : Une partie du groupe se retrouve régulièrement à l'étable de Van Fox pour mettre en place les riffs que chaque gratteux et lui-même composent de leur côté. Ensuite ils fournissent un travail très pointu d'arrangement lors de leur multiples RDVs secrets ! 
Oli : Ensuite on se voit tous au local pour peaufiner tout ça. Et si Van Fox n'est pas satisfait du travail fourni, les éléments perturbateurs du groupe risque la sanction ultime ou alors sont forcés à travailler lors d'un camp supervisé par ledit Van Fox.
Randy : Pendant ce temps je gambade à mes activités de soirées afin de trouver l'inspiration nécessaire pour mes paroles. Souvent, les films de Tony Cock m'aident à trouver de bons sujets recherchés !



C'est certain qu'il en faut tout de même ne serait-ce que pour les bacs, les distributeurs...
Alex : Voilà.

Mais quelle est donc cette sanction ultime ? Et quels sont donc ces sujets recherchés ?
Oli : La sanction ultime c'est tout simplement la radiation du groupe... ce que plusieurs ex-membres ont déjà vécu. Un moment très humiliant, beaucoup ne se sont jamais remis de cet épisode éprouvant. C'est que le Herr Van Fox a appris des meilleurs et obtient toujours ce qu'il veut !
Randy : Mes sujets sont plutôt... comment dire, pas toujours très catholiques. Ca tourne autour de boules, de seins ou même encore du pénis, mais parfois je tape dans d'autres sujets d'actualités tels que le cinéma ou les nouvelles lois qui risquent d'être mise en place, dont celle qui risque de passer en France. "Sex For Free" parle de ce projet de loi sur la prostitution qui est actuellement en discussion par chez vous ! C'est d'ailleurs un de mes rares textes sérieux et engagés ! Pour le reste il suffit de jeter un œil aux noms des titres. Pour "Party Hard", c'est un grand mélange détourné de tous les refrains qui font fureur en ce moment par exemple ! Un certain héros national est d'ailleurs revisité (David Guetta avec son très bon "Play Hard").

Diriez-vous que faire de la musique est plus une grande partie de plaisir ou un exutoire parfait ?
Oli : C'est surtout pour le plaisir, pour ma part je n'ai pas besoin d'exutoire. Mais pour Van Fox c'est une façon d'évacuer ses pensées perverses !
Randy : Pour ma part c'est un faire-valoir vu que je veux devenir une star du hard !

Et qui dit plaisir et star dit partage avec le public, est-ce que la scène est quelque chose de très important pour vous ?
Oli : La scène est l'aboutissement de tout le travail fourni en répèt' donc oui c'est très important pour nous. Pouvoir partager notre musique avec le public est un énorme plaisir et une chance aussi. 
Randy : Comme déjà dit plus haut, la scène est le plus important vu que c'est là que nous avons accès à nos bières gratuites... c'est un peu l'aboutissement de toutes ces heures de labeur ! Mais aussi un très bon moment de partage avec les autres membres (pas ceux que vous pensez) et de nouvelles personnes !

Diriez-vous que vous travaillez plus la scène que le studio ou chaque partie à son importance ?
Randy : Alors le studio reste très important si tu veux faire de bonnes scènes. Pour ma part le studio est le truc le moins "marrant", mais c'est aussi l'endroit où le groupe travaille le plus au final, même si quelques débordements arrivent parfois dans ce genre d'environnement. 

Hormis les débordements, comment se passent les sessions studio de Voice Of Ruin ? Dans un studio personnel ? Un studio professionnel ?
Randy : Aucun de nous n'est assez intelligent pour s'enregistrer, du coup on est obligé d'aller dans des studios professionnels... ce qui n'est pas plus mal vu que tu as un délai et qu'il ne faut pas traîner. Pour le dernier, on a enregistré au Boss Hog Studio en France et mixé / masterisé chez Vladimir Cochet du Conatus Studio en Suisse.

Pourquoi avoir choisi un studio français alors qu'il y a un bon nombre de studio suisses au top également ?
Oli : Tout d'abord parce qu'on a un français et un franco-suisse dans le groupe donc ils avaient déjà de bons contacts avec des studios dans l'Hexagone. Ensuite c'est une question de budget, un studio français reste beaucoup moins onéreux pour un travail tout aussi professionnel. La dernière raison est que le studio en question se trouve dans le Pas-de-Calais où il y a beaucoup de bières et des frites !

La dernière raison est sûrement la plus importante, c'est également votre amour de la bière qui vous a fait tourner au Japon, c'est ça ?
Oli : Le Japon est un pays de gros buveurs de bières, mais c'est surtout pour jouer avec The Black Dahlia Murder et Fleshgod Apocalypse qu'on s'est lancé dans cette aventure.
Randy : C'était une sorte de rêve de gamin de pouvoir faire une telle tournée, on a donc sauté sur l'occasion. Faut dire que quand tu as la chance de faire ce genre de tournées, ça marche tout de suite mieux avec les filles !



Et les japonaises ont accroché ?
Oli : Il faut demander à Tony Cock, c'est lui qui s'occupe des RPs.
Randy : Les Japonais en général ont direct accroché et étaient à fond durant nos concerts. Il y avait 300 personnes sur chaque show. Après les filles sont plutôt timides là-bas, donc difficile de dire si elle ont accroché sur Tony ou pas !

Vous aviez fait également des dates en Russie, avez-vous une réelle envie de parcourir le monde avec votre passion ?
Randy : Le but serait de faire le maximum de pays afin de goûter au maximum de cultures (de houblon). 
Oli : On aimerait beaucoup retourner en Asie avec le prochain album. On a vraiment apprécié le contact des gens et l’accueil en général. C'était une expérience formidable et ça change pas mal de l'Europe où le public est plus blasé en général. 

Est ce que vous gardez des souvenirs impérissables de ces tournées ? Avez-vous quelques anecdotes particulières à raconter ?
Oli : Lors de la première date en Russie, notre roadie Yves s'est lancé dans un combat sur le ring avec un Russe expert en combat de rue. Résultat des courses une arcade ouverte et un nez fissuré ! 
Randy : Que des bons souvenirs, même si la tournée en Russie était aussi un calvaire dans le sens ou nous étions entassés à 9 dans un van et que nous avions chaque jour une douzaine d'heures de trajet à faire pour arriver aux salles (12.000 km en deux semaines). Niveau anecdote, je rajouterai la fois où une partie du groupe a fait la fête toute la nuit et n'a pas fermé l’œil au Japon. Le concert du soir était assez difficile, mais on l'a fait haha !
Oli : Sinon au Japon, le fait de fêter l'anniversaire du chanteur de The Black Dahlia Murder dans un bar à Tokyo tenu par l'ancien guitariste de Soulfly était quelque chose !

Est-ce que vous avez pu vivre des choses similaires en Suisse, en France ou encore en Belgique ?
Randy : Oui clairement, mais moins intense, du fait qu'il y a moins de dates à la suite et que la culture et les habitudes sont connues.
Oli : En Suisse on a joué dans un squat en plein air le "Schrottbar". On a joué dans un camion Denner (un supermarché pour les alcolos) et dormis dans une caravane. On avait bière et fumette à gogo. C'était bien crust mais super marrant. 

Et on vous souhaite encore pleins d'anecdotes marquantes comme celles-ci pour vos futures dates. D'ailleurs vous venez de sortir un nouvel album, avez-vous déjà prévu toute une tournée promo de ce nouvel album ?
Randy : Oui tout à fait. La tournée a plus ou moins commencé en Avril avec nos premiers shows en Suisse et France. Ensuite nous sommes partis au Japon pour cette fameuse tournée avec The Black Dahlia Murder et depuis notre retour on a donné quelques concerts dans les environs. On a plusieurs festivals de prévus cet été et de Septembre à Octobre on va donner une vingtaine de concerts en Suisse, France, Belgique et Allemagne. On va bientôt annoncer tout ça !

D'accord, avez-vous quelque chose à rajouter, un message à faire passer ?
Randy : On aimerait remercier nos fans et les personnes qui nous soutiennent. Mais aussi tous les médias et les gens qui bossent avec nous, sans qui rien ne serait possible. On espère vous voir à l'un de nos concerts et n'hésitez pas à venir boire une bière avec nous au stand merch, au final c'est quand même l'une des choses qu'on sait le mieux faire (avec nos activités à la ferme et au lit). Et merci à toi pour cette sympathique interview. French Metal fait partie des webzines qui sont derrière nous depuis le début, ça fait donc plaisir. Hard Sex.
Oli : Merci à toi Gaële pour cette interview ! Aux lecteurs de French Metal, allez jeter une oreille à notre album "Morning Wood" qui est en écoute complète sur notre Bandcamp. On remercie au passage Marc Dorcel pour ses précieux conseils et Rural pour nous fournir de magnifiques t-shirts bien hard-gricoles. 

Merci à vous de nous avoir accordé de votre précieux temps et bon vent à Voice Of Ruin et à bientôt.


Le site officiel : www.voiceofruin.com