Interview faite par Meds au Molodoï à Strasbourg.

C'est dans la bonne humeur coutumière Alsacienne que j'ai pu rencontrer Yann, Pascal, Etienne et Matthieu du groupe Trigger. Les lignes qui suivent sont un florilège de notre entretien, entretien qui oscille régulièrement entre sérieux et humour, à prendre au second degré...

Pouvez-vous présenter votre groupe à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Yann (guitare) : Nous, on est TRIGGER Il y a longtemps avec Pascal le batteur et Manu le chanteur, nous avions un groupe de reprise qui s'appelait Ablazed, on a fait pas mal de dates pendant trois quatre ans.
Pascal (batterie) : Essentiellement dans des bistrots, on a aussi fait des festivals de bikers et des trucs de ce genre.
Yann : Ensuite on s'est mis un peu plus à la compo et nous avons pris le nom d'Astoria qui était un peu plus heavy que ce qu'on fait maintenant. Quand notre ancien guitariste est parti, on a décidé de faire quelque chose qui pète un peu plus, quelque chose de plus thrash, on a une nouvelle fois changé de nom pour ne pas tromper les gens qui nous suivaient plus ou moins, en général on aime bien que l'étiquette corresponde au produit, donc maintenant ça fait trois ans qu'on est TRIGGER...
Matthieu (basse) : Le déclencheur...
Yann : Voilà, et ça fait un an qu'on a repris les concerts. Et on a aussi enregistré une demo qui sera disponible... Et bien dès qu'elle sera livrée !

Quelles sont vos influences ?
Yann : On peut déjà parler de Metallica et Megadeth, clairement des classiques, lui c'est pas mal Carcass (désigne Etienne, guitariste)
Pascal : Moi je suis plus Pantera à la base, je ne sais pas si ça ressent dans les riffs ou non...
Yann : Overkill, Destruction.
Matthieu : J'aime beaucoup Morbid Angel, Obituary...
Yann : Les bons vieux groupes de l'époque, old school ! Tout ceux qui sont là depuis les années 80.
Matthieu : Et qui sont toujours là d'ailleurs ! Sauf Pantera quoi...
Pascal : Malheureusement, mais on reprendra certainement un morceau de Pantera...
Matthieu : En fait on a une association de deux groupes, TRIGGER et Perverted, dont je suis le président et on aimerait donc associer les deux groupes pour faire un groupe de reprises, mais que de vieux groupes de thrash-old school.
Pascal : Il faut le dire au bassiste, mais aussi au batteur de Perverted ! (désigne Matthieu)

En tant que personnes, comment avez-vous eu envie de faire de la musique, est-ce que c'est quelque chose d'inné ou est-ce que papa-maman étaient derrière vous ?
Pascal : Pour ma part, en étant plus jeune, mon frère faisait de la guitare donc j'en ai fait aussi pendant quelques années puis j'ai pris goût, par la suite, pour la batterie, j'avais un groupe avec mes deux frangins qui faisaient de la gratte, on avait aussi fait une demo à l'époque, mais c'est toujours ce goût de la musique qui l'emporte, j'arrêterai quand je ne serai plus en possession de mes moyens... Ou alors je ferai du blues...
Etienne : Moi j'étais ado aussi, en écoutant des albums, j'ai eu envie d'en faire. Par contre, non les parents étaient plutôt contre, mais j'ai résisté. Puis finalement j'ai arrêté pendant quelques temps avant de vraiment m'y remettre il y a quelques années.
Yann : Moi aussi j'étais ado, j'ai écouté pas mal de CDs puis c'est en voyant Kirk Hammett sur scène que j'ai eu envie de faire de la guitare, en plus mes parents me bassinaient pour que je joue d'un instrument donc voilà...
Matthieu : … Ah c'est à moi... J'étais fan du groupe Mercyless, on allait au local, j'avais 3-4 ans, on faisait les horns on savait pas ce que ça voulait dire, on se disait ''ouais, c'est cool''. Après j'ai créé un groupe avec mon frère jumeau, et puis voilà c'est comme ça que ça a commencé. En plus toute la famille s'y est mise, le père qui écoutait Scorpions à fond, la frangine qui était plus rock, et voilà...
Pascal : On a grandi dans le metal, on a eu la chance d'écouter ça.
Yann : Dès que j'en écoutais, j'avais les poils qui se hérissaient contrairement aux autres musiques.
Etienne : T'avais autre chose qui se hérissait oui...

Vous m'avez parlé d'une demo qui devrait bientôt sortir, comment s'est déroulé le processus de création ? Est-ce que ça a été difficile ?
Yann : C'était difficile dans le sens où il fallait chercher le bon line-up, on eu pas mal de musiciens qui venaient et qui partaient, il y a quatre ans on avait déjà commencé à enregistrer avec l'ancien guitariste et quand il est parti, tout est tombé à l'eau. Après on a eu une carence de chanteur vu que Manu a eu une autre opportunité qui n'a pas abouti vu qu'il est revenu avec nous. Dès qu'il a réintégré le groupe, on s'est dit qu'il fallait enregistrer une demo au plus vite.
Matthieu : Et puis au début vous aviez aussi des soucis avec le bassiste.
Yann : Pendant deux ans on a auditionné pas mal de chanteurs, mais soit ça ne collait pas avec le style, soit ils pensaient qu'il suffit de hurler pour faire du thrash.
Matthieu : Ou de gutturiser le truc pour que ça fonctionne. Alors que Manu est vraiment chanteur, il ne se contente pas d'hurler.
Yann : Et donc pour la démo, on connaissait tous Renaud Hebinger du studio Alligator à Pfastatt.
Matthieu : C'est un très bon studio, il a fait pas mal de groupes locaux, mais aussi nationaux et internationaux, Mercyless en l'occurence.
Yann : On l'a contacté, on a callé une date et on a enregistré quatre titres en deux jours.
Pascal : Tout s'est bien goupillé, on a essayé de gagner le maximum de temps et ça s'est bien passé.
Matthieu : On a fait tout ça avec nos fonds, on a eu aucune subvention.
Pascal : Et on eu un bon son pour une somme relativement modique, en totalité dans les 1100 euros.
Matthieu : Et on aimerait bien sortir un album...

Vous avez déjà un album de prêt ?
Pascal : On a suffisament de morceaux pour pouvoir en faire un, maintenant il faut voir quand est-ce qu'on pourra le faire.
Matthieu : On va sûrement continuer les concerts pour faire un peu d'argent, et nous faire entendre.
Pascal : La chose principale quand on fait un album...
Matthieu : C'EST LES THUNES !
Pascal : Je pense que c'est aussi de pouvoir l'envoyer à un label. Un label Allemand en priorité parce qu'en France on a pas beaucoup de chances.
Matthieu : C'est vrai que sur la démo on attend pas beaucoup d'argent, c'est surtout pour nous faire entendre. Un genre de book. Parce que le metal en France, ça ne marche plus trop... C'est surtout pour les gens qui seront intéressés en vue de l'album.



Au niveau du processus de création, est-ce que vous faites ça en solo ou bien s'agit-il de compositions communes ?
Matthieu : Alors là pas du tout, avec mon niveau de départ, c'est pas trop mon domaine. Heureusement qu'il y a Guitar Pro, j'ai pu tout apprendre avant d'intégrer le groupe. On fait souvent la grosse partie là-dessus et après on modifie le tout.
Pascal : Je sais que j'ai tendance à ouvrir ma gueule et à dire non, c'est pas comme ça, c'est comme ça et à dire que ça ne me plaît pas...
Yann : En général et depuis qu'Etienne est dans le groupe, on fait ça ensemble, si j'ai écrit un morceau, je le lui soumets et il me dit ce qu'il en pense pour essayer d'avoir un truc assez fini.
Pascal : C'est aussi un gain de temps précieux, car on n'a pas forcément beaucoup de temps de répétition, du coup quand on arrive il y a déjà quelque chose de prêt, qu'on a déjà écouté au préalable.
Yann : C'est aussi arrivé que l'un d'entre nous arrive avec deux riffs et on bosse là-dessus, ou même parfois on a un plan de batterie et on trouve une suite qui colle.
Matthieu : Comme je l'ai dit, j'ai pas un niveau assez conséquent, je dis juste : NON AUX FIORITURES ! C'est déjà un gros boulot...
Pascal : C'est vrai que t'as déjà supprimé pas mal de daubes... Ce qui est vraiment bien c'est que chacun à son mot à dire, on s'engueule parfois mais on ne se tape pas dessus... Au moins tout le monde est content.
Matthieu : Si tu commences à avoir l'angoisse de parler avec ton pote, ça ne va pas... On a cette chance d'être amis... Et puis il faut dire que Pascal est très très vieux aussi.
Pascal : C'est sûr que je tire la moyenne vers le bas...
Yann : Ca fait quand même dix ans qu'on se supporte lui et moi.
Matthieu : C'est vrai que t'as les cheveux qui commencent à grisonner...
Yann : J'avais 16 ans quand ça a commencé à grisonner.

Y a-t-il un message particulier que vous souhaitez faire passer dans vos chansons ?
Matthieu : Manu aurait dû être là pour ça. C'est lui qui écrit les chansons.
Yann : En général ça parle de mythologie, d'évènements historiques, de ses lectures. Il aime bien la science-fiction, l'heroic fantasy, tout ce qui concerne les croyances.
Matthieu : Mais il ne faut pas le prendre comme une prise de position.
Yann : On ne revendique rien.
Matthieu : C'est plus dans l'aspect historique, dans les faits.
Yann : Mais on tente de faire passer un message dans la façon de jouer, que les gens s'éclatent, qu'ils se bougent, on ne veut pas faire de la musique d'ascenseur...
Matthieu : Le message c'est amusez-vous...

Vous êtes présents ce soir dans le cadre de l'association Common'Aim, accordez-vous une importance aux petites salles de concert et aux petites manifestations ?
Matthieu : On a déjà joué dans des petits bars où on avait à peine la place pour s'installer...
Yann : Mais dans les bars on est proche des gens...
Matthieu : On boit beaucoup aussi...
Pascal : Dans un certain sens on n'a pas vraiment le choix...
Matthieu : Trouver des gens qui se bougent pour faire jouer des groupes dans un petit local c'est excellent, même si ce n'est pas payé.
Etienne : C'est le plaisir de jouer aussi...

Quelles sont vos ambitions pour le futur du groupe ?
Matthieu : Faire du fric quoi !
Yann : On ne pense pas qu'on va en vivre...
Matthieu : Si déjà Yann pouvait se trouver une copine et Pascal une autre occasionnellement ça nous aiderait dans le groupe....
Yann : Non, parce que j'aurais moins de temps à vous consacrer...
Pascal : Je pense que notre ambition de base, ce serait de trouver un petit label pour pouvoir faire une petite tournée, au moins commencer par là... Après l'histoire de copine, je ne sais pas si c'est vraiment important... Mais faire une tournée je pense que c'est important, déjà savoir si on arrive à se supporter pendant une semaine tout le temps ensemble.
Matthieu : Au bout de deux jours je suis déjà en train de rendre l'âme...
Pascal : Mais déjà d'être là ce soir, c'est bien et on va tout donner...

Avez-vous déjà joué au Molodoï ?
Pascal : Non.
Matthieu : J'ai déjà bossé ici, c'est tout.
Yann : C'est la première fois qu'on joue à Strasbourg tout court. Et même s'il n'y a pas beaucoup de monde, c'est cool...

J'en arrive à ma dernière question…
Matthieu : Non, je ne me marierai pas avec Yann !

Vous avez déjà compris le principe, donc la question libre, vous pouvez dire ce que voulez, ce qui vous passe par la tête, c'est à vous.
Matthieu : On vous emmerde, bougez-vous, venez au concert, crachez votre thune !
Yann : Plus sérieusement, on voudrait remercier Common'Aim, c'est eux qui nous ont contactés suite à l'écoute de notre demo sur MySpace, c'est super bien organisé. Merci à ceux qui nous suivent régulièrement et qui sont là quasiment à chaque fois...
Matthieu : Les groupies mec quoi...
Yann : Et puis merde, venez à des concerts, restez pas devant votre télé le Samedi soir à regarder Sacrée Soirée ou je ne sais quelle autre émission !
Matthieu : Prenez votre RSA et sortez !


Le site officiel : www.facebook.com/TriggerMetal