Interview faite par Epo avec Chase (chant), lors de leur concert à Sydney le 13/11/2010.

Généralement, je commence toujours une interview en demandant aux groupes de se présenter. Je pense que tout le monde connaît les heures noires que vous avez pu traverser, alors je te demanderai juste ce que signifie pour toi d’être membre de The Red Shore en 2010.
Chase (chant) : Je suis plutôt heureux d’être le chanteur de THE RED SHORE. Je pense que je mets beaucoup d’énergie pour que le groupe fonctionne et qu’on puisse continuer à exister.

Ton groupe tourne actuellement avec Despised Icon. Comment te sens-tu vis-à-vis de cette tournée ?
Cette tournée est une sorte d’introduction à la tournée qu’on va faire après. Et c’est vrai qu’on va devoir malheureusement les quitter là parce que c’est vrai qu’on a vraiment passé du bon temps avec eux sur ces quelques dates.

D’ailleurs, quand on vous a annoncé que vous alliez être sur la tournée avec eux, comment as-tu réagi ?
J’étais tellement content, tellement impatient. Ça fait quelques années que je suis fan de ce groupe, donc j’ai vu ça comme un privilège d’être sur leur tournée.

Votre troisième album "The Avarice Of Men", vient de sortir. Qu’est-ce que tu peux me dire à propos de cet opus ?
C’est un concept album. Dans l’ensemble, c’est à propos de l’homme et son côté avare. L’album fait un descriptif, plutôt négatif, de ce que l’homme est en train de devenir.

vous avez signé avec Roadrunner (pour l'Australie ; Listenable Records pour l'Europe). Comment se sent-on quand on signe avec un si grand label ?
On était vraiment très content. Mais Darren, qui travaille pour Roadrunner Australia, nous suivait depuis longtemps et s’occupait de nous, donc on a vu ça comme une continuité pour le groupe. C’est sûr que c’est un label énorme et que ça amène pas mal d’opportunités. Donc c’est vraiment bien pour nous, et on considère aussi que c’est un privilège d’avoir signé avec eux.

Musicalement, on ne peut que constater que vous avez évolué. Que peux-tu me dire sur ce changement de caractère ?
C’est sûr que maintenant, quand tu écoutes notre album, on a pris une direction death metal. On s’est éloigné du hardcore qu’on pratiquait avant. Donc c’est la grande différence notable qui peut apparaître quand t’écoutes ce qu’on a sorti avant. C’est du death traditionnel.

C’est parce que le hardcore est devenu tendance ? (rires)
Non, pas vraiment. On vient tous de la scène hardcore, mais c’est juste que musicalement, on a toujours voulu faire du death parce que c’est un genre qu’on aime beaucoup, et on est plutôt content de ce qu’on fait en ce moment.

Maintenant, quelques questions à propos de la scène hardcore Australienne, histoire de la présenter à mes lecteurs Français. Donc, présente-moi en quelques mots la scène Australienne.
C’est vrai que, en règle générale, la scène hardcore ici est assez étonnante. Plutôt bonne, et elle augmente de jour en jour. Bon par contre, c’est assez compliqué aussi d’en faire partie, parce que le "marché" est plus restreint en Australie qu’ailleurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on apprécie beaucoup quand un groupe étranger vient jouer chez nous.

Pourtant, quand on lit votre page wikipedia, on voit que vous êtes partis en tournée en Europe (notamment en Angleterre avec Bring Me The Horizon), alors que vous étiez une toute jeune formation.
Oui, en 2008, mais j’étais pas encore dans le groupe à l’époque (rires). Mais j’étais potes avec THE RED SHORE depuis un bon bout de temps, c’était assez extraordinaire de les voir évoluer rapidement. Et maintenant, d’en faire partie, c’est aussi exceptionnel.



Autre question à propos de l’Australie. Quand je suis allée à mon premier concert – de groupes locaux- j’ai été étonnée par le nombre de personnes qui venaient là. Environ 200 personnes, et c’est quelque chose que tu verras jamais en France. Est-ce que tu peux me donner quelques explications là-dessus ?
Je pense qu’on n’agit pas comme dans les autres pays.

Oui, ça, c’est parce que vous vivez sur une île (rires).
(rires), oui, ça doit être ça ! En fait, c’est juste qu’on apprécie plus aller en concert que dans les autres pays, enfin, je dis pas ça pour vous vexer. Chaque petite scène est un peu comme une famille, mais tu vois aussi tout le temps des nouvelles têtes venir, ce qui fait plaisir. La scène hardcore et metal en Australie sont devenues de plus en plus importantes au fil des ans, donc c’est plutôt pas mal. Mais pour les concerts, c’est aussi peut-être parce que y a pas grand chose à faire ici (rires), donc dès que y a un concert, tout le monde s’y précipite.

Maintenant, je me dois de parler de la France. Est-ce que tu connais des groupes Français ?
Hum, laisse-moi réfléchir…

Fais attention à ce que tu vas dire, je vais être obligée de te péter les genoux si tu réponds non…
(rires assez conséquents) Oh… Non, je n’ai malheureusement pas de groupes Français à l’esprit. Je m’en veux. D’ailleurs, est-ce qu’Aborted c’est Français ?

Eh non, de Belgique !
Quand je fais des interviews, j’aime toujours poser des questions stupides à la fin, pour tester l’humour des musiciens. Je vais en faire de même avec toi.

(rires) je me demande bien ce que vont être tes questions !

QD 1) Est-ce que tu es un Bogan ? (note pour les lecteurs, le Bogan est l’Australien typique, qui boit de la VB, et qui se fait tatouer les étoiles du drapeau. Y a pas vraiment d’équivalent en France, sauf peut-être un biloute pour le Nord ou que sais-je, enfin, quelqu’un dont les gens "normaux" aiment bien se foutre de la gueule).
(rires) Oh mon dieu, oh mon dieu ! J’espère vraiment que non (rires). Je présume que t’en connais pas mal, donc tu vois ce que je veux dire, non, je ne me considère pas comme tel. Mais oh mon dieu, quelle question exceptionnelle (rires).

QD2) Les concerts ici sont plutôt, voire très, chers. Est-ce que vous êtes tous riches en Australie ?
Oh mon dieu, non pas du tout (rires). Absolument pas !

Est-ce que ça veut dire que tu dois vendre ton corps pour aller en concert ?
Oui, tout le temps ! Plus sérieusement, j’ai vraiment jamais trop compris pourquoi c’était si cher. Je sais que la location des salles et ainsi que d’employer des gens à la sécurité coûtent cher. Mais oui, c’est sûr, ça fait chier.

Ne le dis à personne, mais c’est pour ça que je fais des interviews, ça me revient moins cher !
(rires), tiens, je devrais peut-être me mettre à faire des interviews aussi !

Attends, t’es dans un groupe, me dis pas que tu payes encore des concerts ?
Si, si ! (rires)

Tu détruis mes rêves là, j’ai toujours voulu épouser une rock star juste pour bénéficier des privilèges. Et là, tu m’annonces ça, c’est dur.
(rires) Je suis désolé !

Bref, je pense qu’on en a fini là !
Ok ! En tout cas, ça m’a fait plaisir de répondre à tes questions, c’était plutôt cool !


Le site officiel : www.myspace.com/theredshore