Interview faite par Aurélie P. Lawless à Paris.

C'est un Marco ultra relax que nous rencontrons aujourd'hui dans les locaux Gibson à Paris. Après une discussion animée à propos des chaussures de mon "partner in crime" m'accompagnant à cette interview, nous reprenons de plus belle sur d'autres sujets tout aussi épineux. Ayant joué avec les plus grands tels que Whitesnake ou Thin Lizzy avant de se retrouver avec The Dead Daisies (dont les autres membres sont tout autant émérites), monsieur Mendoza n'est pas avare en anecdotes. Ni en confessions intimes. Une conversation ma foi fort appréciable bien que quelque peu écourtée suite à un chronomètre réglé à la seconde près.

Aurais-tu, à tout hasard, eu vent de noms de politiciens fans de rock ?

Marco Mendoza (basse) : Oh whoa, je pense qu'aux États-Unis nous en avons pas mal. La plupart sont des gens influents désormais. Ils viennent d'une génération où à l'époque le rock était partout, donc il ne pouvait décemment pas y échapper. Le rock a débarqué dans les années 50-60. Pour ce qui est des "fans de rock" je ne sais pas trop mais je sais en revanche qu'Obama est un homme de musique. Mais tu voulais peut-être des noms provenant du monde entier ?

Absolument !
Là par contre je sais que Poutine est très grand fan de rock. Mais c'est à peu près tout. C'est une bonne question par contre, il faudrait que je creuse un peu plus et que je me renseigne sur Google (rires) !

J'ai entendu dire qu'en Indonésie, le président est une personne disons... Peu recommandable, mais que c'est un sacré "metalhead" ! Il porte des t-shirts de death metal...
Vraiment ? Bon il y a du bon et du moins bon le concernant dans ce que tu dis quand même (rires). Tu sais quand tu es un artiste, que tu fasses de la peinture, de la sculpture ou autre, tu te mets de manière personnelle et unique. Les politiciens eux vont généralement toujours dans la même direction, c'est assez unilatéral la politique. Il y a peu de place à l'imagination et l'interprétation. Donc pour moi, forcément il y a conflit quelque part quand tu mélanges les deux. Ce qui explique sûrement le fait que ce président ne soit pas vraiment fréquentable selon moi (rires).

Il y a aussi des rumeurs sur le Roi de Suède...
Oui c'est vrai ! Et aussi euh... Le Prince Albert de Monaco j'ai entendu parler ! Il y avait un club pas loin dans lequel j'ai joué et il était là, c'est un méga fan !

Je confirme, il a même invité Scorpions pour des shows privés.
Tout-à-fait ! Maintenant on y est, tu as rafraîchi ma mémoire ! (rires) A Marrakech également, tu joues dans un palais... Il y a pas mal de fans au final.



Tu as probablement entendu parler de la tournée d'adieu de Mötley Crüe, John Corabi n'est pas avec nous mais tu as sûrement aussi un avis dessus j'imagine ? Pour nous ici c'est l'incompréhension générale : ils jouent à Monaco justement, et pas à Paris.
C'est effectivement une question à laquelle John se serait empressé de répondre. Je pense comme toi, pour moi cela ferait plus sens qu'ils jouent à Paris. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé d'aller là-bas, je ne pense pas que cela soit plus prestigieux au final. Paris est bien mieux que Monaco ! Tu peux probablement voir les choses sous cet angle : je suis un peu plus vieux et j'ai eu la chance de pouvoir faire de ma vie une vie où je voyage énormément. J'adore mon pays, mais j'adore aussi la France. Il y a des moments où tu as juste besoin de voir ce qu'il se passe ailleurs. Je suis allé en Scandinavie, en Amérique de Sud.. Mais il n'y a jamais rien d'aussi bien que de rentrer chez soi à un moment donné.

Il est temps de te poser des questions non-improvisées désormais ! Il semblerait que la "révolution" soit à la mode ces derniers temps et termes de titres d'albums. Comment en êtes-vous venus à choisir celui-ci ?
Oh mais j'adore les questions improvisées, ce sont les meilleures ! Le titre de l'album a été trouvé lors de notre voyage à Cuba. On ne pouvait pas échapper à "l'esprit révolutionnaire" là-bas. Totalement impossible à ignorer. Nous avons fait des tas de vidéos et nous les avons ramenées avec nous à Sydney dans notre studio lorsque nous avons enregistré l'album. Du coup, toute notre équipe, management et publicitaire, a regardé ces vidéos. Et l'idée leur est venue tout de suite. L'artwork a été fait par un artiste cubain aussi et les deux premières chansons ont été enregistrées à Cuba également.

Ca tombe à point nommé puisqu'Obama a levé l'embargo sur Cuba officiellement depuis, et travaille sur de meilleures relations entre les deux pays.
En effet, et je souhaite sincèrement que tout se passe bien à l'avenir. Les gens à Cuba étaient tellement ennuyés par cette histoire. Moi, en tant que mexicain / espagnol mais aussi américain, je me sens très concerné par l'histoire de Cuba. C'est un très beau pays chargé d'Histoire. J'ai toujours été très attiré par cet endroit pour des raisons culturelles. Le lieu me plaît énormément. Notre management était en contact avec le ministère de la culture à Cuba donc on leur doit une large part du travail. Je ne pense qu'on n'a pas assez réalisé l'importance historique de ce qu'il s'est produit dans ce pays.

C'est pour cette raison que vous avez décidé d'écrire "révolution" à la sauce hispanique ? C'est une sorte d'hommage ?
Oui absolument. Nous avons voulu montrer ce mélange qui existe dans la culture américaine et qui s'étend aussi à travers le monde car la révolution a été très souvent nécessaire dans la majorité des pays. On voulait dévoiler les valeurs véhiculées par ce mot.

Cet esprit révolutionnaire est toujours présent chez les cubains ?
Oui oui ! Il y a toujours des personnes qui croient en ces fondements. Certains sont encore très en colère. Il y a eu beaucoup de mauvaises choses et beaucoup de bonnes aussi. J'espère qu'il y aura un juste milieu à l'avenir et que chacun puisse y trouver son compte.



Tu as dit précédemment adorer la France, peux-tu nous en dire plus ?
Bien sûr ! Je suis déjà venu plusieurs fois ici, et ça a toujours été incroyablement cool. Je suis venu avec un projet jazz, on avait joué au New Morning. Mais évidemment j'ai aussi joué ici avec Thin Lizzy et Whitesnake et on a toujours profité à fond !

Tu aimes les saveurs locales aussi ou ce n'est pas ta came ?
Non, j'adore aussi ! Mais en parlant de came et de nourriture, je ne bois ni ne prends de drogues ou pillules ou quoique ce soit y ressemblant de près ou de loin depuis 27 ans. Donc je t'avoue que je me venge sur la nourriture française plutôt que ses fameuses boissons alcoolisées. Je comprends bien les valeurs véhiculées par un bon vin français, ça ne me tuerait pas d'en prendre. Mais je suis une personne addictive. A un point où j'ai failli me tuer. Donc quand tu es comme moi tu perds le privilège d'apprécier certaines bonnes choses de la vie. Je compense différemment, ce n'est pas grave !

Aurais-tu quelques histoires amusantes à nous raconter et que tu n'aurais pas racontées auparavant, notamment lorsque tu étais avec Whitesnake ?
Oh j'en ai un paquet ! Mais avec Whitesnake celle qui me vient tout de suite est la suivante : tu sais, ce groupe c'est l'archétype du gros groupe. Il y a un aspect visuel énorme, il faut que le show soit époustouflant, à l'image du frontman. À côté de telle figures, il ne fallait pas être en reste. Du coup, pour coller à l'image, j'avais pris l'habitude de lancer ma basse à la fin du spectacle, et assez haut, car les salles sont toujours très grandes. Et un jour que l'ingé lumières fut viré, un autre le remplaça et l'éclairage d'une des scènes sur laquelle on jouait avait changé du jour au lendemain. Je ne retrouvais donc plus les choses car c'était bien plus sombre cette fois-ci. Sauf qu'évidemment, arriva ce qui devait arriver, ne voyant plus où étaient les spots... J'ai lancé ma basse et j'ai provoqué un vrai carnage. Il y avait du sang partout. Les gens dans le public étaient là "waaaaah" avec des yeux écarquillés ! (rires) C'était rock'n'roll, il y avait du VRAI sang ! (rires) Il doit y avoir des vidéos de ça je pense ! Après il y a les trucs habituels : ton micro qui ne fonctionne pas, ou alors tu te prends les pieds dans les fils et tu tombes... Tous ces trucs-là ! (rires) Ou mieux encore tous les trucs fun qui se passent HORS scène. Tu vois ce que je veux dire ? Ca c'est vraiment le plus drôle parce que c'est à ce moment que se passent les trucs les plus dingues.

Merci pour ces confessions "hautes" en couleur et comme notre temps avec toi est écoulé, nous devons te dire au revoir !
"Merci beaucoup" d'être venus, j'espère que l'on se croisera à nouveau sur la route mais c'est à n'en pas douter !


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