Interview faite par mail par Petebull

Bonjour, pouvez-vous présenter Sybreed à nos lecteurs ?
Drop (guitare) : SYBREED est né en été 2003 sur les cendres du groupe Rain dont le bassiste et moi-même faisions partie. SYBREED est composé de Ben au chant, moi-même (Drop) à la guitare et aux samples, Alex à la batterie et Burn à la basse. Nous avons engagé un deuxième guitariste depuis peu. Il s’appelle Greg et c’est le frère de notre batteur.

D'où vient ce nom, "Sybreed" ?
Ben (chant) : Disons que Drop et moi, on était à la recherche d'un nom un tant soit peu original et qui marque les esprits . Donc à force d'éplucher des dictionnaires scientifiques divers, on est tombé sur ce mot, "Cybrid", qui nous paraissait bien chier à la gueule. Le problème c'est que quand tu tape ce mot sur un moteur de recherche quelconque, tu tombes au minimum sur seize mille pages Internet au bas mot. Donc on s'est un peu trituré la tête, et en faisant un petit anagramme, on s'est retrouvé avec le mot SYBREED, qui désigne à la fois une cellule hybride, et qui est aussi la contraction du titre d'une de nos chanson, "Synthetic Breed". On avait donc un mot totalement original, et en plus à double-sens : le bonheur quoi ! Mais en dehors de ça, on est pas des gars "prise de tête" en général (rires).

Quels sont les groupes et les courants musicaux qui vous ont influencé ?
Drop : Beaucoup de groupes. Autant dans le metal, Strapping Young Lad, Meshuggah, … que dans l’electro, Depeche Mode, Front Line Assembly, que le rock/pop, Zeromancer, HIM, … Toutes ces influences mènent à ce mélange machines/instruments que nous faisons avec Sybreed.
Ben : J'ajouterais Fear Factory, Katatonia, Soilwork et Nine Inch Nails … on a des influences extrêmement variées en fait : dans nos morceaux, tu peux entendre des éléments trash-death, power et même black-metal parfois, de même que l'on inclut des sonorités venant du goth, de la new wave, de l'electronica ou du rock en général.

Votre album "Slave Design" sort en France en Mars sur Jerkov, comment le décrireriez-vous musicalement ?
Drop : C’est un album assez brut, avec des passages qui chient et d’autres plus mélos. Comme je te le disais plus tôt, c’est un mélange hybride entre du metal extrême et de la pop.
Ben : Simplement je dirais que "Slave Design", c'est un peu notre définition du metal électronique : ça part un peu dans tout les sens, il y a des parties plutôt brutal, des passages aériens, des rythme parfois groovy et à d'autre moment déstructurés, mais avant tout surtout on essayé de faire des morceaux catchy. Avec cet album on pose les bases sur lesquelles on va s'asseoir pour évoluer par la suite.

Qu'est ce qui vous a poussé à mélanger "metal" et "electro" ?
Drop : C’est déjà qu’on est tous fan de metal et d’electro. Mais surtout en mélangeant plusieurs styles tu parviens à un résultat beaucoup plus varié et plus original. Et c’est super intéressant a composer, tu as tellement de possibilités de traitement de sons avec des machines ! Les ressources sont encore loin d’être épuisées.
Ben : C'est aussi une manière de repousser un peu les limites d'une musique quand même très orientée "instruments joués par des humains", surtout que dans SYBREED, les machines ne sont pas seulement là pour faire jolies comme ça arrive dans certains groupes, mais représentent bel et bien 50 % de notre son.

De quoi parlent vos textes ? Avez-vous des thèmes récurrents ?
Ben : Pour faire simple, le concept de général de SYBREED, c'est la nécessité de dépassement de notre condition actuelle en tant qu'être humain, l'abolition des limites physiques et psycho-sociales que nous nous imposons, ou qui nous sont imposées … il y a une forme de nihilisme positif dans nos lyrics, une volonté de déconstruire pour mieux recréer : je me nourris de ce que je peux voir ou ressentir au quotidien, de mes réflexions sur le genre humain et son mode de fonctionnement, constat qui n'est pas forcement très bon je dois dire. Ensuite les paroles sont souvent des extrapolations sur les thèmes qui me tiennent à cœur comme l'aliénation sociale et toutes les formes de misères et de déchéances auquel est soumis l'homme au cours de son existence, mais toujours avec une faible lueur d'espoir qui surnage dans cet océan de pessimisme.

Plus précisément, quel message doit-on comprendre à travers votre pochette ?
Ben : Qu'il faut éviter de se planter de l'acier et des câbles dans la tête, parce que ça fait mal ! (rires). Je pourrais pas te donner le sens précis de la pochette, il faudrait demander à Eikasia, l'artiste qui l'a conçue. On lui avait envoyé des songs en version démo à l'époque où l'on allait commencer l'enregistrement de l'album, et quelques temps après il nous a renvoyé cette image qui s'intégrait parfaitement avec l'ambiance qu'on voulait obtenir sur l'album, c'est à dire, quelque chose de technologique, sans être pour autant trop propre ou trop lisse. Après on pourrait supputer sur la signification de cette tête d'homme/machine pendant des lustres, mais je crois que ça restera finalement entre elle et son créateur.

Où êtes-vous allez enregistrer cet album et avec qui ?
Drop : Le chant et la batterie ont été enregistrés au Taurus Studio à Genève avec Claude Lander à la co-prod'. Le reste a été enregistré chez moi dans mon studio le "Drone". Le mix a été fait au Taurus Studio et chez moi au "Drone". Je me suis occupé de la production.
Ben : Comme tu peux le voir, pas de Bergstrand ou autre star de la prod derrière notre son, c'est du "fait maison" pour ainsi dire.




"Slave Design" est sorti depuis Septembre aux U.S.A et vous revenez d'une tournée là-bas, tout s'est bien passé ? Avez-vous été bien accueillis ?
Drop : Rien que le fait d’avoir eu l’occasion de partir un mois tourner aux States est déjà une expérience incroyable, et encore plus, inoubliable. Tout s’est bien passé, sauf quelques problèmes techniques. Nous étions très bien accueillis bien qu’il n’y ait pas toujours eu beaucoup d’affluence aux concerts.

Pourquoi la sortie n'est-elle programmée qu'en Mars en France ?
Drop : C’est une bonne question d’ont je n’ai pas la réponse malheureusement. On aurait bien aimé que le CD sorte partout et en même temps. Mais sur ce coup là, le label a préféré le sortir en premier aux USA puis en Europe. Nous sommes encore entrain de rechercher des distributeurs en Europe. Pour le prochain CD, on essaiera de faire une sortie commune, USA-Europe.

Vous allez effectuer une tournée du 14 Avril au 14 Mai 2005, avez-vous déjà joué ici ?
Drop : J’ai déjà joué en France avec mon ancien groupe, Rain. Ce sera par contre, les premières dates de Sybreed en France. Le toute première sera le 16 Avril à Woippy au Metal Therapy Festival.

Vous intéressez-vous un peu aux groupes Français ?
Drop : J’aime bien vos groupes, surtout les groupes d’electro comme Daft Punk ou M83. Sinon j’aime beaucoup les deux premiers albums de Watcha et de Pleymo. Vous avez l’avantage en France d’être beaucoup plus solidaires entre groupes qu’en Suisse. Ce n’est pas en Suisse qui tu verras des associations comme Antistatic, Nowhere, Sriracha, et j’en passe. Ces temps il commence à y avoir d’autres groupes qui sortent un peu du lot, comme Zuul Fx le groupe de mon ancien guitariste, Blast, qui jouait dans Rain.
Ben : Niveau groupes Français, il y a des noms qui me viennent à l'esprit, comme Gorija tout d'abord, qui mettent la pâté à pas mal de groupe de gros metal moderne d'outre-atlantique, Anorexia Nervosa … ensuite je suis pas forcement super au fait de ce qui se passe en France, mais il me semble qu'il y a pas mal de groupe qui émergent ces derniers temps et qui me paraissent très prometteurs … j'avoue d'ailleurs avoir un petit faible pour une formation de metal "féminin" du nom de Beyon-d-lusion. En tout cas la scène Française est très intéressante, même si elle n'a malheureusement pas forcement le rayonnement qu'elle mérite comparé par exemple à la scène Scandinave.

En France, la scène Suisse est assez peu connue à part Nostromo et Samaël, y'a-t-il beaucoup de groupes confirmés et d'autres qui montent ?
Drop : Comme je te le disais auparavant, les groupes suisses sont assez renfermés sur leurs trucs, c’est pour cela que personne ne part à l’étranger car à force de jouer nuit et jour dans son pauvre local, il y a des groupes qui splittent. Samael, Nostromo, Knut, The Young Gods ou encore Shovel à l’époque ont compris que pour marcher en Suisse, il faut te casser ! C’est ce qu’on essaie de faire aussi.
Ben : Franchement, pour l'instant il n'y a pas vraiment de nouvelles formations suisses qui m'ai marqué au point de m'en relever la nuit. Bon, je citerais quand même Fade et MXD qui dépotent bien dans le style electro-rock/metal ou Kruger dans un genre plus "salissant", mais il s'agit quand même des gens confirmés, en Romandie tout du moins. Il y a aussi des groupes comme Shora ou Meridian qui m'avaient bien marqué, il y a un ou deux ans en arrière, mais ils se sont fait très discret depuis lors. Cependant il faut avouer qu'il y a un tel cloisonnement entre la scène Suisse-Romande, la scène Suisse-Allemande et la scène Suisse-Italienne, que l'on n'est pas forcement au courant de tout ce qui se passe en Suisse au niveau zique.

Sur votre site on peut trouver un remix de "ReEvolution" par Bak XIII, comment est née cette collaboration ?
Drop : Juste après le "Slave Design" j’ai enregistré et produit le nouvel album du groupe suisse Fade dont DDDMix, le chanteur de Bak XIII fait partie. C’est à la suite de cet enregistrement qu’il m’a proposé de faire un remix "dancefolor" de "ReEvolution". Je l’ai trouvé pas mal du tout alors je l’ai mis online sur le site.

Quelle est votre playlist du moment ?
Drop :
Paradise Lost “Paradise Lost“
Soilwork “Stabbing The Drama“
Aborted “The Archaic Abattoirs”
The Mars Volta “Frances The Mute”
Katatonia “The Black Sessions“
Et beaucoup de trucs de rock alternatif, emo, electro, etc.

Ben :
30 Seconds To Mars "30 Seconds To Mars" Seigmen "Radiowaves" Paradise Lost "Paradise lost" Rapture "Silent Stage"
Autrement, j'écoute pas mal de groupes de dark-wave, genre Clan Of Xymox, le tout agrémenté d'une monomanie incurable pour les discographies de Type O Negative et de Fear Factory.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Drop : Jetez une oreille sur notre CD quand il sortira le 31 Mars, et venez nous voir en concert entre Avril et Mai. On remercie aussi tous les gens qui nous soutiennent et aussi ceux qui nous soutiennent pas, car sans ces derniers, on aurait pas la haine nécessaire pour tout casser ;o)
Ben : C'est vrai que des fois c'est plus le fait de t'en prendre plein la gueule qui te fait continuer à faire de la zic rien que pour faire chier… Autrement rien a ajouter si ce n'est de ne pas oublier de ramasser votre oreille après l'avoir jetée sur notre CD, autrement ça risque de faire désordre (rires).

Merci de m'avoir accordé cette interview et bonne chance pour la suite !
Drop : Merci à toi !
Ben : Merci également !


Le site officiel : www.sybreed.com