Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Froid comme le blizzard norvégien, Strynn est au black metal ce que le vin est à Bordeaux. Ça tombe parfaitement bien car le groupe est bordelais et leur black metal porte l'étendard du black old school scandinave... Après un split avec Galvauder et un album "Decadence" sorti cette année en co-production avec Mortis Humanae Productions et Le Crépuscule Du Soir, Strynn poursuit sa route... Et comme il n'y avait pas beaucoup d'éléments pour découvrir le groupe, il fallait bien aller les chercher soi-même... interview avec le groupe.

Bonjour à vous, maintenant on se connaît mieux, mais j'aimerais que vous nous en disiez un petit peu plus sur Strynn en fait... On sait que vous avez commencé par Blackstorm et qu'en tant qu'entité Strynn vous existez environ depuis 2011 et qu'en plus de "Decadence" sorti en co-prod', vous avec réalisé un split album avec Galvauder... Est-ce que la configuration actuelle de Strynn vous convient ou malgré tout est-ce que vous envisagez de modifier plus ou moins la formation ? Peut-être ajouter un membre... puisqu'il est dit qu'à la base vous ne vouliez pas de bassiste ? Et si vous ajoutiez un bassiste à votre arc, qu'est ce qui aujourd'hui vous a finalement fait changer d'avis attendu que sur votre album il n'y avait pas forcément de carence audible de ce côté-là ?

Salut à toi, alors pour commencer oui on se satisfait de la configuration actuelle, mieux vaut être seul que mal accompagné comme on dit. C’est ce qu’il fait qu’on n’a pas cherché à remplacer le bassiste quand il a quitté le groupe en 2011, la plus part du temps la basse n’est pas très utile dans le black metal, alors si c’est pour qu’elle suive la rythmique en double croche sans arrêt on ne voit pas trop l’intérêt. Avec le recul je pense qu’on a aussi été un peu dégouté des bassistes, ceci dit "Decadence" nous a probablement permis de tourner la page. Après quelques essais nous nous sommes enfin décidés à accepter l’arrivée d’un bassiste dans le groupe. Il y a encore pas mal de boulot pour intégrer correctement les lignes de basses à nos compos et au son qu’on souhaite avoir mais on est sur la bonne voie. Donc oui, scoop du jour, STRYNN compte désormais un bassiste dans son line-up.

On avait parlé de vos deux chants, c'est plutôt atypique dans le black metal, en tous les cas je crois... d'avoir deux chants dans le groupe... Vous me disiez que beaucoup de personnes n'avaient pas fait la différence à l'écoute de votre album... Tout d'abord effectivement pourquoi ne pas avoir voulu se baser que sur un chant plutôt que d'alterner l'un ou l'autre... ? Est-ce que cela finalement vous empêche de pouvoir vraiment vous lâcher chacun à la guitare, je veux dire, que l'un fasse vraiment du lead et l'autre de la rythmique ou bien justement cette alternance est plutôt venue naturellement dans le but de pouvoir se reposer mutuellement l'un sur l'autre ? D'ailleurs dans vos compositions vous gérez cette chose de la sorte je crois, à savoir qui va faire quoi sur tel ou tel passage... ?
Alors dans un premier temps on est parti sur plusieurs chants parce qu’on savait tous chanter (enfin, sauf Guilhem mais ça compte pas). Justement le fait d’alterner nous permet de vraiment faire ce qu’on veut à la guitare et que ce ne soit pas toujours le même qui fasse la rythmique ou la lead, on peut faire un peu de tout et on s’ennuie moins vite. Lors de la composition on ne réfléchit pas trop en fait, c’est tellement devenu un réflexe que ça vient naturellement, et du coup on répartit les chants selon la partie guitare la plus simple et de façon équitable. Parfois lorsque ça ne marche pas on inverse nos parties guitare pour que ce soit plus simple. Sur certains morceaux vu qu’on s’amuse à faire des personnages qui se répondent on adapte aussi à l’ambiance que vont dégager les riffs qui collera plus ou moins bien à la personnalité du personnage.

Est-ce que quelque part, il n'y a pas une petite compétition entre vous deux au niveau de la guitare, je veux dire est-ce que l'un par moments peux avoir l'envie d'imposer son riff à l'autre, de modifier celui de l'autre sans que cela ne puisse tomber dans la dictature, parce qu'en fait vous donnez l'impression d'avoir une certaine harmonie dans votre manière de voir la musique de Strynn et dans votre manière de composer...
Dwimorberg (chant / guitare) : Une compétition ? Non pas vraiment, on est tellement tous des névrosés qu’on imposera jamais un truc qui ne plait pas. Dès que l’autre dit "mais c’est de la grosse merde ton riff" bah on le change. Il faut que musicalement tout le monde s’y retrouve, personnellement je n’aimerais pas qu’on m’impose un riff à jouer qui m’emmerde donc je n’impose jamais rien aux autres. Cette harmonie existe vraiment au final, on a la même vision des choses, on a la même façon de composer, on se complète bien donc tout se fait très naturellement.
Anadrark (chant / guitare) : Pourquoi faire une compétition ? Sincèrement, je crois que ni Dwimorberg ni moi n'ayons l'égo assez démesuré pour instaurer une quelconque tyrannie créative.
Obscurisis (batterie) : Je ne peux pas répondre pour les guitaristes mais personnellement je ne sens pas de tensions dans le groupe par rapport à ça. De ce qu'ils m'ont dit, les compos se font vraiment en harmonie et avec une certaine franchise.

Puisque vous pensez à la partie de l'un et la partie de l'autre quand vous écrivez la musique de Strynn, est-ce que dans ce processus Obscurisis est vraiment inscrit dedans ? Je veux dire que oui évidemment que vous pensez aux batteries qui peuvent être incluses mais quel est son degré de participation à l'écriture des morceaux d'une part, mais aussi à la manière dont il peut en tant que batteur, faire évoluer vos propres riffs finalement ? Est-il arrivé que vous adaptiez en retour certains riffs après avoir testé tel ou tel pattern ?
Guilhem compose toutes ses parties batterie, bien sûr ça nous arrive de temps en temps de lui suggérer quelques idées mais au final si ça ne lui plait pas il trouvera autre chose, et qui souvent s’avère nettement plus intéressant que notre idée de départ. On n’a jamais adapté les guitares à la batterie par contre, pour moi la batterie vient appuyer / compléter une ambiance créée par les guitares et non l’inverse.
"Obscurisis : "Je n'ai pas vraiment de part dans la composition des riffs en eux mêmes, je n'y connais rien et en plus j'aurai peur de ne pas rentrer dans l'esprit STRYNN, je me contente de poser une batterie en cours de composition sur certains riffs pour les aider et ensuite, une fois que j'ai la version finale j'ajoute le reste de batterie, je fais des modifs sur mes parties batterie et c'est tout. À mon souvenir on n'a jamais modifié un riff suite à une batterie incluse. Par contre je sais que sur l'album qui va venir, mes plans sont plus recherchés, j'ai vraiment trouvé mon style "Strynn".

En l'espace de deux ans puisque le line-up actuel existe depuis 2011, vous avez tout de même réalisé un split album et ce premier album "Decadence »", vous n'avez pas eu la sensation à un moment que cela pouvait aller relativement vite au niveau de la productivité ? Même si dans l'absolu vous avez inséré dans l'album des titres qui étaient déjà sur le split... D'ailleurs au passage pouvez-vous nous indiquer de nouveau la petite histoire concernant ces titres avec le fait de les avoir renommés ?
Dwimorberg : Peut-être que ça va vite, personnellement je ne calcule pas, on avance à notre rythme. Je ne me pose pas la question du temps écoulé entre les sorties. Le split a été long à sortir, il a fallu attendre l’autre groupe, du coup on a eu le temps d’avancer sur la suite en attendant. Mais bon vu qu’il s’est passé la même chose pour l’album (on a attendu les labels) ça revient au même, c’est pour ça qu’on est déjà bien avancé pour la suite. Le morceau en commun sur le split et sur "Decadence" est "Burnt" qui s’appelait avant "Burning Witches". Au final on a commencé à utiliser un seul mot pour les titres des nouveaux morceaux, du coup pour avoir quelque chose d’homogène on a changé quelques titres.
Anadrark : Même si effectivement, ça avance plutôt vite, je ne trouve pas que ce soit vraiment un problème, certains groupes sont particulièrement productifs et font pourtant de très bonnes choses (je pense à Zarach 'Baal' Tharagh dont je découvre la discographie, mais c'est un mauvais exemple je pense). Pour le reste, tout a été dit.
Obscurisis : Perso je me contente de composer quand on m’envoie quelque chose mais je ne trouve pas non plus qu'on ait un nombre ahurissant de compos en deux ans et demi d'existence, pas comme dans Aequinoctium Sanguinis par exemple, mon deuxième groupe.

Dwimorberg tu disais qu'il y avait des titres que tu n'aimais plus trop aujourd'hui et l'avis des gars divergeait en ce point... Quand on écrit un titre, qu'on l'enregistre, comment avec le recul on peut jouer un morceau si l'on a moins d'attrait pour celui-ci notamment si à un moment donné il peut être un des préférés du public d'une part, mais aussi des autres membres du groupe d'autre part ? Justement est-ce qu'il vous arrive d'avoir des avis contradictoires vis-à-vis de vos titres préférés et comment se gère cette opposition ?
Dwimorberg : Les morceaux dont je me suis lassée au final on ne les joue plus en live parce les gars en ont marre de les jouer même si ils les apprécient toujours. On fonctionne à la majorité absolue, si y’en a 2 sur 3 qui veulent plus jouer un morceau on ne le joue plus. Après vis-à-vis du public on ne se pose pas trop la question, on met en place la set-list en fonction de nos préférences. En général on est plutôt d’accord sur nos morceaux favoris.
Obscurisis : Actuellement, le seul titre "phare" que l'on a c'est "Anguish" et on aime encore la jouer donc il n'y a pas de "problème" vis à vis du public et de toute façon on ne va pas se forcer à jouer un titre que l’on n’aime pas. Oui, on a tout à fait des avis contradictoires sur les titres que l'on aime ou non, et on essaye de trouver un compromis dans les set-list pour que chaque membre puisse y trouver son compte, le but n'est pas de forcer quelqu'un à jouer un titre qui lui sort par les oreilles mais il ne faut pas non plus qu'un seul impose ses choix.

On va parler un peu de votre digipack, on sait que c'est un artwork réalisé par Rachel M Köng, et que volontairement vous avez choisi de ne pas trop écrire, donner d'infos, mettre une photo... Cela permet effectivement de conserver quelque chose de mystérieux concernant le groupe... Cet aspect froid, cet aspect minimaliste dans la présentation du groupe pour vous va-t-il de pair avec l'esprit black metal en fait ou est-ce justement une contradiction qui peut donner l'effet inverse et donner envie aux gens d'aller à la pêche aux infos sur votre site ou auprès de vous... donc subséquemment pouvant se révéler être une "technique commerciale"...
Dwimorberg : Pour moi l’aspect minimaliste rappelle le black metal à ses débuts, pas besoin de trop en faire. La priorité est donnée ici à la musique et non à l’image que le groupe peut avoir vis-à-vis du public. On veut faire les choses simplement, sans prétention, d’où cet aspect sobre de l’artwork. Après bien évidemment si les gens sont intéressés, intrigués, ils peuvent venir chercher les infos, on n’a rien à cacher. L’aspect commercial est pas très développé chez nous, ce n’est pas trop notre style de harceler les gens pour qu’ils regardent un clip, aiment une page (contrairement à ce qui se voit de plus en plus sur les réseaux sociaux). Donc clairement on ne s’est jamais assis autour d’une table en se disant "bon alors on va faire comme ça pour faire la promo, ça va ramener du monde", on fait comme on le sent, et si ça marche tant mieux.
Anadrark : Pour parler un peu de la communication de STRYNN, ça m'a toujours amusé de voir des groupes soit disant "misanthrope" ou encore mieux "underground", qui se complaisent à cracher sur le plus de gens possible en ajoutant des petits "Svpport the trve underground" qui jurent complètement avec l'image qu'ils veulent se donner. Quand j'ai commencé à écrire les news sur le site de STRYNN, je me suis dit qu'il fallait aller au bout du truc, inciter les gens à rester chez eux et garder leur fric plutôt que de s'investir pour un groupe de "blackeux misanthropes" qui de toute façon ne les aiment pas.
Obscurisis : Honnêtement, on a choisi le format non pas pour faire les chieurs (bien que notre digisleeve rectangle ne s'accorde pas bien avec une discothèque classique) mais parce que d’un commun accord on trouvait ça bien. Je n'avais aucune préférence pour quelque format ou contenu du CD mais a posteriori, je pense que l'aspect minimaliste représente bien "Decadence". Il n'y a que la musique qui compte au final : les paroles sont accessoires, l'imagerie aussi. Notre musique est le cœur du CD, le format n'est au final qu'un moyen de stocker la musique et il n'est pas important qu'il contienne des milliers d'infos.



On a déjà parlé souvent de l'interprétation du black metal, du raw, du true... Anadrark est attiré par les Black Legions par exemple, tandis que Obscurisis a également des préférences pour le brutal death à côté du black metal... Malgré votre jeunesse (tout est relatif en fonction de l'interlocuteur je sais bien) mais on sent que vous avez finalement une attitude old school qui se perd chez les moins de trente ans... Comment vous avez réussi à baigner dans cette atmosphère qui existait et qui a été créée alors que vous étiez plus jeunes et j'en reviens aux Black Legions, négativement même si c'est culte, ça n'a jamais été mainstream tout de même ? Cet esprit des Black Legions vous vous en sentez proches ? Musicalement peut-être pas, mais dans l'esprit tout au moins ? Le black metal représente quoi pour vous, en matière de courant musical d'abord, en matière de philosophie peut-être aussi et en matière de style à jouer pour finir parce que la musique qu'on écoute parfois n'est pas forcément celle que l'on joue ?
Anadrark : Quand j'ai écouté la première fois un groupe des Légions Noires (c'était Vlad Tepes, "Under The Carpathian Yoke" je crois, et oui, je préfère l'appellation française Légions Noires plutôt que Black Legions), je n'ai pas compris pourquoi personne n'aimait. Bon ensuite j'ai découvert tous les autres groupes et j'ai compris, en revanche, je ne sais pas pourquoi tous les blackeux que je rencontre ont des putains de préjugés alors qu'ils n'ont probablement jamais écouté un seul morceau, alors que dans la discographie de Mütiilation, il y a des morceaux bien meilleurs que tous les morceaux de Mayhem réunis (ouais, j'aime pas Mayhem). Après, je ne me sens pas particulièrement proche de l'esprit, que je connais malgré tout assez mal, même si je pense que c'est un truc à base d'élitisme consanguin. Pour ce que représente le black metal... Ça c'est une question vaste. Pour répondre simplement, je dirais que le black metal, c'est le pire, musicalement et philosophiquement, tout ce qu'on ne veut pas voir dans la musique et dans l'humanité, c'est quelque part dans le black metal, ce côté réalité sale et cru, ben j'aime bien. Et j'en joue parce que... Je suis incapable de composer et de jouer autre chose ! Plus sérieusement, musicalement parlant, les autres styles musicaux ne m'attirent pas vraiment.
Dwimorberg : Les bonnes rencontres pour ma part, des gens qui m’ont fait découvrir le black metal avec Bathory, les vieux Satyricon, Enslaved, ce genre de groupes. J’ai baigné là-dedans depuis mon adolescence donc forcément j’ai acquis ce côté old-school, ou ringard c’est selon. J’ai jamais trop accroché aux prods trop cliniques, je trouve que le black metal a besoin de ce côté crade, authentique. Il faut que ce soit naturel, je préfère entendre des guitares désaccordées ou des fausses notes plutôt qu’un truc enregistré au poil de cul avec un son impeccable qui au final manquera de profondeur, d’"âme". Je me sens pas spécialement proche de l’esprit des Black Legions, à part dans le côté commercial minimaliste et je m’en foutiste peut-être. Comme je le disais précédemment, pour moi le black metal c’est une musique honnête, sincère dans laquelle on fait ce que l’on a envie de faire sans se soucier de ce que pourront penser les autres. Et comme Anadrark je joue du black metal parce que c’est la seule chose que je sais jouer, j’ai jamais appris autre chose.
Obscurisis : Je ne peux pas dire que je baigne dans une ambiance très old school, sauf par l'intermédiaire de mes comparses en fait. Je n'ai vraiment pas une culture black très développée donc je ne peux pas vraiment répondre à ça, je sais juste que j'aime les productions sorties au début ou milieu des années 90. J'aime l'ambiance qui se dégage des compos de STRYNN, je ne cherche pas à savoir à quelles influences elles peuvent être rattachées. Je ne sais pas trop comment je définirais comment je perçois le black metal, je le ressens juste, je ne sais pas comment expliquer. Je ne pense pas qu'il y ait une philosophie du black metal, on peut bien sûr citer la philosophie de ceux qui l'ont créé mais cet univers s'est détaché de ses créateurs et on a plein de groupes qui n'ont aucun rapport idéologique ou philosophique avec les groupes de la première vague. Je sais que le black metal est une musique agressive, haineuse, qui permet de libérer les pensées, mais je ne pense pas qu'il y ait une philosophie unique, chaque groupe a la sienne. Au niveau de la manière de jouer, je pense que le black metal est une musique qui demande de l'endurance avant tout, c'est dur physiquement, même si je ne fais pas de brutal black. Et d'ailleurs je dois dire que parmi mes groupes favoris, pour reprendre ce que tu disais sur le rapport de STRYNN avec les autres groupes old school, aucun ne sonne comme STRYNN, je ne joue donc pas ce que j'écoute, tu as raison.

Pour "Decadence" vous avez bossé avec Raphaël Henry et avec quelqu'un d'autre pour le mastering, ce qui veut dire que vous avez tout de même attaché une importance à la production de ces morceaux, sachant que le travail de Raphaël est reconnu... Musicalement votre black metal est froid, old school comme ce que la Norvège pouvait faire de mieux dans les années 90, est-ce que vous auriez aimé avoir une production encore plus "authentique" (terme évidemment voulant signifier crade n'est-ce pas ?) par rapport à ce qu'il en est ressorti de "Decadence" ?
On nous avait parlé de ce studio à l’époque où il était encore dans le Nord, quand on a vu qu’il déménageait près de chez nous, on s’est dit pourquoi pas, on va tester le studio voir ce que ça donne. Au final ce fut une super expérience et une super rencontre avec Raph. On avait déjà tenté l’autoprod avant mais ça ne nous convenait pas, on avait jamais un son vraiment satisfaisant et adapté à notre style. Une production plus authentique ne m’aurait pas dérangé. Mais Raph a réussi à trouver le bon compromis, il a trouvé très vite le son qu’il nous fallait.
Obscurisis : Je suis vraiment satisfait du son de l'album, je n'aurais pas été choqué si il sonnait plus crade mais j'ai envie d'écouter un vrai album quand j'écoute SRTYNN, et pas un enregistrement de répèt' avec un dictaphone Leroy Merlin. Le son doit être sale, on fait du black, mais je veux pouvoir distinguer, ou du moins entendre tout ce qu'il se passe sans avoir à me tuer les oreilles.

Vous nous disiez que vous n'avez jamais arrêté de composer même depuis la sortie de l'album, mais finalement vous avez composé deux derniers morceaux assez rapidement avant l'enregistrement si j'ai bien compris dont "Arsonist" qui reste pour moi un des titres phares... Composer des titres peu de temps avant l'entrée en studio, voire même pour certains groupes, il arrive que cela se fasse quasi pendant le studio...Est-ce que c'est un exercice qui en regardant derrière peut se révéler être très risqué, car il peut arriver que l'on n'ait pas le recul suffisant pour peaufiner la chanson d'une part, mais aussi pour vraiment l'apprécier ? Même si des chansons de l'album, "Arsonist" reste ma préférée...
On a toujours plus ou moins fonctionné comme ça. Paradoxalement, ce sont les passages les plus longs à composer qui sont le plus retouchés. Les morceaux écrits rapidement sont souvent ceux qui font l'unanimité. Un pari risqué... Entre Dwimorberg qui est perfectionniste et Anadrark qui n'est jamais content, on s'en sort plutôt bien sur les compositions la plupart du temps.

D'ailleurs la composition de vos morceaux s'est-elle étalée vraiment sur les deux ans, vu qu'il y a le split puis l'album ?
On ne s'est jamais vraiment arrêté de composer. Dès que l'un d'entre nous a une idée de compo (ou juste l'envie de composer), bin il s'y met et on voit ensemble. On n'a pas vraiment de rythme ou de moment de composition particulier. On s'en branle un peu en fait, on prend l'inspiration quand elle vient (la salope).

"Decadence" est sorti en co-prod' via Mortis Humanae Productions et Le Crépuscule Du Soir, j'aimerais que vous nous parliez de cette co-production... Est-ce que c'est venu de votre propre fait ou ce partenariat s'est fait entre les labels directement ? Peut-être qu'en France il n'est pas très évident de trouver des labels underground black qui tiennent la route car je pense à Debemur Morti ou Those Opposed Records, mais ça reste assez restreint quelque part, vous avez tapé aussi à l'étranger ?
A l’origine on avait contacté Le Crépuscule Du Soir qui était partant pour produire notre album puis on a été mis en relation avec Mortis Humanae, j’en ai donc parlé avec le gars qui s’occupe du Crépuscule Du Soir et il m’a dit qu’il avait déjà travaillé avec Mortis Humanae, du coup il les a contactés directement et ils ont décidé de travailler ensemble. Au final ça arrangeait tout le monde, moins de frais pour les labels, format du CD adapté à ce que l’on voulait, à savoir un digisleeve, sachant qu’à l’origine on nous proposait un boîtier cristal classique. Je ne pense pas qu’en faisant du black metal ce soit plus difficile de trouver un label vu qu’il en existe quand même un bon nombre. Il faut juste tomber sur le bon et avoir un peu de chance aussi. On avait contacté quelques labels à l’étranger dont je ne me souviens plus des noms mais on a jamais eu de réponses. D’ailleurs c’est assez décourageant au début quand on voit que personne ne nous répond mais bon il faut persévérer et ça finit par payer. Après si on n’avait rien trouvé on aurait fait de l’autoprod'.

Est-ce que lorsqu'on sort un album comme vous avez sorti le vôtre cette année, on est attentif aux retours que l'on peut avoir sur scène d'une part, parce que vous faites quelques dates, mêmes si elles ne sont pas légion, mais aussi via l'opinion des auditeurs directement ou simplement des mags ou zines qui écrivent ? Comment vous appréciez la critique finalement, bonne ou mauvaise...
Dwimorberg : Bien sûr qu’on est attentifs aux retours, sinon je ne vois pas l’intérêt de sortir un CD. C’est toujours enrichissant d’avoir des retours neutres, ce que j’entends par neutre c’est des gens autres que les copains qui ne sont pas toujours très objectifs. Globalement les retours des chroniques sont plutôt positifs et les retours des concerts plutôt mitigés (on n’est pas assez trve vu qu’on ne fait pas de corpse paint et qu’on n’a pas de basse). Il m’arrive de râler en lisant une chronique (mais en même temps je râle souvent, pour tout et n’importe quoi...), surtout quand c’est des avis pas très constructifs ou que j’ai l’impression que ça n’a pas été très approfondi. Par contre je déteste tout autant les chroniques négatives sans argumentation que les chroniques ultra positives façons "lèche-cul". Au final il ressort toujours la même chose et on finit par se lasser de lire toujours les mêmes trucs. Il ne faut pas oublier qu’une chronique est un avis personnel d’une personne en particulier et qu’on ne sera pas forcément toujours d’accord. Certains pourront accrocher, d’autres pas, c’est ça la musique, le jour où on aura que des retours très positifs là je commencerai à me poser quelques questions…
Anadrark : Personnellement, je n'y prête pas autant d'attention que Dwimorberg, ce n’est pas que je m'en fous (je les ai toutes lues). Un retour, c'est juste un avis, et si certains sont plutôt constructifs et peuvent nous faire évoluer (en bien ou en mal), la grande majorité ne le sont pas, et donc ne servent pas à grand chose. Quand j'entends que l'album "est trop génial parce que je l'adore" ou alors "c'est une honte au black metal, c'est vraiment de la merde", ben ça me fait ni chaud ni froid et je ne me remettrai certainement pas en question avec des avis aussi "travaillés".
Obscurisis : Tant que la critique est constructive je pense qu'elle apporte une plus-value. Tout critique est subjective en soi mais certaines sont vraiment bien construites et nous renseignent sur comment l'album est perçu. On ne va certainement pas changer de style si on se fait descendre, ce n'est vraiment pas du tout notre genre, mais ça fait toujours plaisir de voir que les gens apprécient.

Vous disiez que vous aviez déjà composé quelques morceaux, quelques nouveaux morceaux...Est-ce que ce sont des titres que vous jouerez en concert prochainement ou que vous réservez exclusivement à une prochaine production, même s'il faut laisser le temps à "Decadence" de bien mûrir et de faire son travail ? Parce que vous nous expliquiez que vous aviez évolué un petit peu dans le sens où un de vos nouveaux titres avoisinait les sept minutes quand même...
Oui quelques morceaux, enfin presque tout le prochain album. On en joue déjà 3 en concert, histoire de renouveler un peu notre setlist. On ne calcule pas trop le temps entre les albums, quand on sera prêt on lancera le prochain. Ça a probablement évolué un peu certes mais ce n’est pas non plus une révolution musicale. Comme ça a été dit plus haut, on a dû attendre quelques mois les labels pour que "Decadence" sorte donc forcément il a fallu s’occuper entre-temps, l’album aurait très bien pu sortir fin 2012. Du coup on a pris pas mal d’avance mais cette histoire de bassiste potentiel va sûrement nous ralentir quelques temps.



Votre manière d'écrire les titres a-t-elle progressé avec le temps, l'expérience de la guitare, car je ne sais pas depuis combien de temps vous pratiquez, ou simplement en fonction de vos envies du moment et de vos écoutes aussi sans doute non ? Car si sans étiquette on peut quand même dire que le black metal de Strynn c'est du norvégien du siècle dernier, est-ce que ce titre de sept minutes est la matérialisation d'une progression logique de la musique de Strynn ?
Dwimorberg : Oui forcément même si ça reste un peu du grand n’importe quoi par moments (Yannick, si tu nous lis). Personnellement je joue de la guitare depuis 8 ans environ et je dois avoir le niveau d’un guitariste qui a 3 ou 4 ans d’expérience, j’ai travaillé toujours le même genre de choses donc au final je sais faire du black metal et c’est à peu près tout. On compose de plus en plus en répèt' vu qu’on joue ensemble depuis longtemps on a plus honte de faire de la merde en public. Sinon oui l’influence et le style des compos va un peu varier selon les écoutes du moment et l’humeur du moment surtout. La compo de 7 minutes fait figure d’exception, les autres tournent autour des 4 minutes, comme sur "Decadence", donc je ne pense pas qu’on puisse parler d’évolution. L’évolution se ressentira plutôt dans l’atmosphère générale.
Anadrark : On aurait été con de stagner. Plus sérieusement, oui, la façon de composer change avec le temps, ce qu'on écoute / découvre, l'état d'esprit du moment et sûrement plein d'autres paramètres à la con. Le titre de 7 minutes qu'on a composé est vraiment une exception je pense (pour le moment du moins), c'est juste après l'avoir écrit qu'on s'est rendu compte que ouais... Il est un peu long quand même. Après malgré la durée, je ne trouve pas que le morceau soit foncièrement différent du reste de nos compositions.

Vous pensez qu'à un moment ou à un autre il est possible que vous vous éloigniez un peu de votre fil conducteur musical ? Est-ce qu'il est possible qu'un jour en fait vous fassiez une intrusion vers quelque chose de différent de ce que l'on peut écouter sur l'album ? Bien que pourtant il y ait certaines différences entre les morceaux, "Burial" est plus guerrière, "Uncreation" est plus "mélodique"... vous les avez ressenties vous-mêmes ces différences ou pas ?
Dwimorberg : Ça, ça dépendra de l’évolution de nos goûts et de notre niveau technique à la guitare (relativement éloigné de la courbe exponentielle) donc à mon avis y’a peu de chance que ça change drastiquement. Mais qui vivra verra comme on dit, on est à l’abri de rien. Y’a en effet des différences entre les morceaux sur l’album, je pense que c’est du à un état d’esprit différent selon les périodes où on a composé.
Anadrark : Même si effectivement, il y a certaines différences entre les morceaux, je trouve que l'ambiance générale est plutôt cohérente au final (bien sûr, je ne suis pas forcément le mieux placé pour en parler, mais bon, on s'en fout). Je pense que c'est inévitable dans un groupe, forcément un jour on va s'éloigner de ce qu'on fait maintenant, après tant qu'on continue d'aimer ce qu'on fait et qu'on aime écouter le résultat, pour moi le reste est plutôt dérisoire au final.
Obscurisis : Oui bien sûr, "Decadence" a plusieurs morceaux assez différents mais c'est aussi le style de STRYNN, on fait des compos qui sonnent différemment tout en gardant un seul esprit. Je ne pense pas qu'on s'aventurera trop loin non plus, l'idée reste de faire du black metal, et la nouveauté pour la nouveauté est une idée stupide, je ne nous vois pas rajouter un cor de chasse juste pour nous démarquer (Note de Dwimorberg : le gars qui pique mes répliques quoi..).

Obscurisis tu joues également dans Aequioctium Sanguinis, donc forcément on aimerait savoir si les deux groupes te laissent un petit peu de temps libre d'une part, mais aussi vu que tu apprécies le death metal, est-ce que tu n'aimerais pas jouer dans un groupe de death si l'occasion se présentait ou pour toi, jouer de la musique c'est aussi rester dans cet environnement black metal même si les deux groupes n'ont pas la même sensibilité musicale ? D'ailleurs est-ce qu'il existe une préférence musicale ? Technique ? Ou autre que tu peux avoir pour l'un ou pour l'autre des groupes ?
Obscurisis : Je fais des études en même temps que les deux groupes donc j'avoue que le temps libre est un peu rare. Par ailleurs, j'ai un groupe de death, qui fut mon premier groupe sérieux, en effet mais qui est inactif pour causes de problèmes récurrents de line-up. J'ai par ailleurs monté avec des potes un groupe qui va faire du brutal death, on commence à peine les répèt' mais ça risque d'être bien sympa, vous en saurez plus dans quelques temps. Donc on peut dire que je ne suis pas du tout frustré musicalement d'autant que j'adore le death autant que le black. Je n'ai pas de mal à jouer les styles qui me plaisent, je ne me définis pas comme un batteur de black mais comme un batteur de metal. Entre STRYNN et Aequioctium Sanguinis je ne dirais pas qu'il y a un monde, mais un univers entier. Les deux groupes sont différents à tous les niveaux : musical, philosophique, physique, il m'est impossible de comparer les deux. Niveau musical je pencherais pour STRYNN car je me sens plus proche de l'ambiance dégagée par le groupe, ce qui ne m'empêche pas du tout d'aimer la musique d’AS, sinon je ne serais bien évidemment plus dedans. En fait, je ne suis pas du tout un grand amateur de pagan en tant que musique à écouter, j'aime les morceaux de AS en tant que tels mais l'univers en lui-même ne m'attire pas autant que le black pur jus. Au niveau du style de jeu, là aussi c'est très différent, je ne peux pas jouer les mêmes choses dans les deux groupes. J'ai autant de plaisir à jouer du STRYNN que du AS, néanmoins, ce n'est pas le même style ni les mêmes exigences, c’est plus physique dans AS par exemple. En résumé, je ne veux vexer personne donc je dirais que je n'ai pas de préférence absolue pour un de mes groupes.

On sent qu'humainement vous avez une certaine maturité musicale et un certain recul eu égard à la scène black elle-même... Pour vous le black metal vraisemblablement ce n'est pas les corpses paints, mais en revanche vous avez des pseudos, alors peut-être qu'ils datent et que par nonchalance vous n'avez rien bougé de ça... Est-ce que ça montre une volonté de garder un anonymat plus que d'avoir un nom de scène ou autre ?
Dwimorberg : Les pseudos, en effet ils datent et on a jamais réfléchi pour changer ça, ça nous convient en l’état. Ça permet de faire un break entre vie privée et vie musicale. Et puis on n’a pas des prénoms vachement trve…
Anadrark : De toute façon, la plupart des gens ne m'appellent ni par mon pseudo, ni par mon prénom, donc...

Je sais que vous faites partie de l'association The Insane Legions sur Bordeaux qui organisent des concerts, est-ce que quelque part cela vous sert pour avoir des contacts avec vos groupes pour faire vos échanges de dates... ? Vous allez jouer le 14 Décembre au Black Room à Bordeaux, si vous voulez en parler c'est le moment, mais est-ce que vous avez prévu quelque chose pour l'année qui s'approche ?
L’association n’est pas spécialement un tremplin pour nous, elle nous permet juste de jouer à domicile. Les dates à l’extérieur n’ont rien à voir, celle qu’on a fait jusqu’à présent du moins. Sinon pour la date du 14 Décembre, il faut venir surtout pour Waldschrat car c’est la première fois qu’on fait venir un groupe de l’étranger et ça vaut le détour, et puis les Bretons de Parjure aussi qui ne sont jamais venu dans le coin. Notre label Mortis Humanae sera présent avec sa distro, c’est le bon moment pour préparer ses (auto) cadeaux de noël. On jouera aussi le 4 Janvier à l’Estran (20min de Bordeaux) avec Lifestream, Blasphemator et Nauar. Pour le reste, on ne peut pas dire grand-chose pour le moment.

Je notais que vous aviez fait les choses de manière pro tout de même, digipack, production, photos... est-ce que au-delà de la vente des CDs auprès de labels et de vous-mêmes je présume, sans parler de badges ou stickers et autres choses superfétatoires, est-ce que vous comptez faire des t-shirts, produits dérivés perpétuellement d'actualité, parce que finalement peut-être que Rachel M Kong pourrait vous faire encore une commande spéciale, un design... ? Pour rester dans cette question-là, hormis ce que fait Mortis Humanae Productions, est-ce que de votre côté vous réalisez matériellement certaines actions utiles à la promotion de Strynn... ou pas ? Ou ce n'est pas vraiment votre "dada" ?
Dwimorberg : On a fait les choses de façon pro parce qu’on a la chance d’avoir des pros à portée de main. Alors tant qu’à faire… Sinon pour les produits dérivés, ouais sûrement les chaussettes STRYNN à venir, mais pas de tshirts prévus, ni les patchs, ni rien en fait. Je crois que personnellement ça me mettrait mal à l’aise de croiser un mec avec un t-shirt STRYNN dans la rue, et jamais je ne porterai un t-shirt de mon propre groupe. C’est assez con parce que je porte des tshirt de groupes mais ce n’est pas pareil avec les autres… Ouais je sais c’est un sacré bordel dans ma tête. De notre côté niveau promo on fait le strict minimum, c’est-à-dire poster les news sur nos pages. Mais en effet ce n’est pas trop notre truc, je n’ai pas envie d’aller saouler tout le monde en postant des trucs partout et tout le temps. C’est quelque chose qui m’emmerde profondément. Je pense que ce n’est pas la peine de harceler les gens pour avoir de la visibilité.
Anadrark : Je ne vais pas faire du copier-coller, retourne donc voir ma réponse à la question 7.
Obscurisis : Les produits dérivés STRYNN ne sont pas à l'ordre du jour, je me demande s'ils le seront un jour. En fait ce n’est pas vraiment notre ambition je pense.

Bon, merci d'avoir répondu à cette petite interview. On invite les gens à écouter Strynn, à apprécier ou à ne pas apprécier, mais au moins à faire l'effort d'être curieux, s'il y a quelque chose qu'on a oublié, c'est le moment, avant de clore ce débat, je vous laisse l'écriture finale, en nous rappelant également où on peut vous contacter que ce soit pour vous faire tourner ou pour choper votre album...
Si vous avez des questions, surtout contactez Anadrark (06… Note d’Anadrark : que dalle ! Allez bien vous faire foutre !), sinon après il est jaloux et c’est chiant. Sinon, pour être plus sérieux merci à toi pour ces questions qui nous ont donné du fil à retordre, ça fait plaisir de voir un mec aussi consciencieux dans ce qu'il écrit et on apprécie.
Pour nous contacter ou vous renseigner sur nous pleins de choix s’offrent à vous :
Site web : www.strynn.eu
Facebook : www.facebook.com/strynn
Mail: strynnband@gmail.com
Et pour ceux qui ont Twitter vous pouvez suivre (à vos risques et périls) Anadrark @Anadrark ou Dwimorberg @Dwimorberg_
Pour toper notre album, c’est sur les sites de nos 2 labels, je rappelle Mortis Humanae (www.mortishumanae.com) et Le Crépuscule Du Soir (lecrepusculedusoir.yolasite.com) pour ceux qui dormaient au fond. Sinon on le trouve assez facilement sur le net, google it. Et pour les Bordelais vous pouvez voir par nous directement (voir contacts ci-dessus) ou alors passer au salon de tattoo Le Nouveau Labo (33 rue de Pessac à Bordeaux, à côté du bar le Lucifer, www.lenouveaulabo.fr) y’en a quelques-uns qui traînent.


Le site officiel : www.strynn.eu