Cet album est indéniablement très sombre, voire carrément glauque à certains moments. D'où vous vient ce côté souvent triste mais toujours énervé à la fois ?
Johan (guitare) : Notre musique reflète ce que nous sommes au moment où nous la composons et renvoie également à ce que nous souhaitons faire passer comme émotions à l'auditeur. Les dissonances dans les accords ou l'harmonie sont pour cela beaucoup plus expressives musicalement et évocatrices, ce qui a pour résultat de faire sonner certains passages d'une certaine manière. Nous essayons cependant de varier au maximum les ambiances et les couleurs harmoniques au travers des titres. J'aime bien comparer le travail de composition à celui d'un peintre devant son tableau, ajoutant et enlevant sans cesse des détails afin d'arriver finalement à un tout cohérent.

Dans le même sens, on ressent un véritable cri d'une souffrance extrême dans vos lyrics. Qu'essayez-vous de nous raconter avec votre chant ?
Johan : Les paroles sont écrites par plusieurs membres du groupes à la fois et elles gravitent toutes autour d'une certaine idée du désordre et du chaos, ainsi que de leurs applications à différentes échelles, comme en cosmologie ou dans la vie en général. Par exemple, le titre de l'album "Singularity", en astrophysique, désigne un point précis au centre des trous noir où les lois fondamentales de l'espace-temps n'existent plus. D'un certain point de vue, toutes nos perceptions humaines sont biaisées par ces lois de la physique. Cette singularité représente justement une forme de libération, une délivrance du carcan cosmologique auquel nous sommes tous soumis.

Comment se sont déroulés la composition et l'enregistrement de cet album ?
Johan : La composition est toujours une période très intense et inconfortable pour nous, du fait que nous cherchons toujours à repousser nos limites et à apporter de nouvelles idées. C'est pour cela qu'il y a d'ailleurs une énorme différence entre notre première sortie et ce nouvel album, qui sonne forcément plus mature, recherché et personnel. L'enregistrement, quant à lui, s'est déroulé au Conatus Studio avec Vladimir Cochet, qui nous enregistre depuis notre premier album. Nous nous connaissons donc bien et ceci se ressent durant le travail d'enregistrement, qui devient beaucoup plus agréable et efficace.

J'ai vu que vous aviez tourné avec pas mal de grosses formations (Otargos, Samael, Prostitute Disfigurment, Infernal War, Forgotten Tomb etc...), est-ce qu'il y en a d'autres avec qui vous rêveriez de partager une scène ?
Romain : Pas particulièrement, chaque rencontre est bonne à partager. Evidemment jouer ou tourner avec des groupes d'expérience s'avère plus enrichissant, on a toujours à apprendre de nos pères.

Quel est votre meilleur souvenir en live ?
Romain : Il y a encore peu, je vous aurais dit Cuba, car nous avons été le premier groupe européen à jouer là-bas en 2010, mais l'été 2015 nous a permis de jouer dans un des plus grands festivals au monde, le Wacken, sur notre plus grosse scène jusqu'à présent. Cela nous a vraiment marqués.

Est-ce que vous avez des dates importantes à venir prochainement ? Comme des festivals cet été par exemple...
Romain : Cet été sera calme pour STORTREGN, mais nous préparons une tournée pour l'automne...

Je vous laisse le mot de la fin. En tout cas merci d'avoir répondu à ces quelques questions, et bonne chance pour la suite !
Romain : Merci à toi pour l'intérêt que tu nous a porté, content que ce nouvel album t'ait plu. J'invite tous les fans de metal à être curieux et à venir découvrir le groupe, c'est comme ça que nous pourrons continuer à faire vivre le projet et que nous pourrons l'amener au-delà de nos frontières suisses !

Le site officiel : www.stortregn.com