Interview faite par mail par Gretscheuse

Salut David ! Peux-tu faire une brève biographie de Shoemaker Levy 9 à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
David (guitare) : SHOEMAKER LEVY 9 est un groupe originaire du nord de la France, qui a vu le jour en Septembre 2004, consécutivement à un changement de line-up du groupe Down For Life. On jouait un hardcore assez chaotique, mais l’arrivée d’Olivier à la batterie nous a permis de structurer tout ça. Ce changement de line-up a été déterminant. Je dirai que ce qui a fait naître le groupe, c’est avant tout la volonté de créer un univers original, propre aux influences de chacun des membres, avec la volonté d’en ressortir l’énergie brute. Un peu comme si on demandait à David Lynch de réaliser un remake de Apocalypse now…

Question classique certes mais pourquoi avoir choisi Shoemaker Levy 9 comme nom de groupe ?
SHOEMAKER LEVY 9 fut une comète qui se fragmenta en plusieurs morceaux avant de s’écraser sur Jupiter, en 1994. On trouvait la symbolique idéale par rapport à notre musique. On y voit quelque chose de déconstruit, de puissant et de rapide. Le nom nous a également séduit, car il est assez difficile à retenir, comme la musique du groupe.

Comment qualifierais-tu Shoemaker Levy 9 par rapport à Down For Life ?
La différence majeure entre la musique de SHOEMAKER LEVY 9, et celle que nous pratiquions avec Down For Life est la maturité. En tout cas, c’est comme ça que nous le voyons. Down for life était un groupe de hardcore à l’univers sombre et chaotique. Nous regardons tous avec nostalgie cette première expérience, car elle nous a appris énormément de choses, notamment qu’il est facile de se perdre dans son propre univers. Avec SHOEMAKER LEVY 9, c’est différent. On s’est fixé des objectifs dès le départ pour que les influences de chacun convergent vers un ensemble cohérant. Le résultat aujourd’hui, fait que notre musique est plus riche qu’auparavant et plus directe aussi. On a appris à contrôler nos pulsions et à prendre du recul sur notre musique. C’est cette façon d’aborder les choses qui a permis au groupe de ne pas se noyer dans ses propres influences. C’est cette maturité dans la composition qui a fait naître SHOEMAKER LEVY 9, et mourir Down For Life.

Peux-tu me retracer rapidement vos parcours musical à chacun ?
Jordan, le chanteur, a initialement joué avec notre ingé son dans Setback, un groupe de hardcore avant de former Down For Life. Olivier, le batteur, nous a rejoint après avoir fait ses armes dans le groupe de hardcore Jade. Fabien, le gratteux, a officié dans le death avant d’intégrer Down For Life et Ludo, le bassiste est là depuis le début. Down For Life a été son premier véritable band de hardcore. Pour ma part, j’ai rejoint Down For Life un peu après Fabien, après le split du groupe de death dans lequel je jouais à l’époque.

Quels sont les styles de musique ou les groupes qui vous influencent ?
Les influences musicales du groupe sont nombreuses. En fait, on aime vraiment de tout…ça va de la scène mathcore en général, en passant par le hardcore, le metal, le rock…ça serait trop long de faire une liste des skeuds qui tournent le plus dans nos platines. Le principal est qu’un groupe fasse sa musique avec passion. Les derniers trucs sur lesquels on a tripé sont Alex Is On Fire, Thumscrew, Lightening Bolt ou encore Birdy Nam Nam…Ha, et Stupeflip évidemment !

En Septembre est sorti votre premier DVD Live… D’où vous est venue cette initiative ?
En fait, le DVD était prévu initialement pour Septembre, mais certaines choses ont pris du retard et sa sortie a été décalée pour début 2007…




Avez-vous l’intention de préparer un successeur à "Panthéon" ?
On est actuellement en train de composer le prochain album. Il devrait être enregistré à la fin du premier semestre 2007, toujours au Midnight studio chez Hubert Letombe avec qui nous avons travaillé pour "Panthéon". Cet album sera beaucoup plus direct et plus puissant que "Panthéon". On joue actuellement deux titres de ce prochain opus en concert pour venir allonger un set un peu court. Le prochain album sera également plus long que son prédécesseur et comportera une dizaine de titres. "Panthéon" était pour nous un essai ; une première approche de l’enregistrement. Le prochain album est très important pour nous.

Justement, quels sont les faits qui vous poussent à composer ?
L’écriture et la composition sont des actes très naturels qui ne nécessitent pas de motivations particulières. Le besoin de composer est commun à tous les membres du groupe. C’est une façon de canaliser nos influences. On a presque tous des side projects. C’est vraiment vital de composer, de créer…de sortir tout ce qui grouille dans nos têtes. Pour les textes, c’est un peu pareil. On parle beaucoup de situations fictives, de personnages imaginaires. Les textes ne sont pas autobiographiques et ne s’inspirent pas de faits précis.

D’ailleurs quel est l’apport de chacun dans la composition ?
La plupart des titres partent d’un riff de gratte de Fabien, sur lequel viennent se greffer les idées de chacun. Si la composition est un acte naturel et facile, l’arrangement d’un titre prend du temps. Chacun apporte sa pierre à l’édifice : la mise en place d’un break, d’un contre temps et surtout la volonté de ne pas tourner en rond…d’aller un peu plus loin dans les arrangements, tout en gardant le fil du morceau. Les textes sont tous écrits par Jordan, mais certaines mises en place font également partie du travail de groupe.

Vous êtes actuellement en tournée. Comment ça se passe ?
On enchaîne plusieurs dates hors de la région. C’est bénéfique de rencontrer d’autres publics et d’autres groupes. Ca permet de prendre du recul par rapport à sa musique et de voir comment réagissent les gens que l’on rencontre. On peut se rendre compte que la scène indépendante est vivante partout en France, mais que les structures d’accueil manquent. Si les professionnels prenaient un peu plus de risques quant à leur programmation, la scène alternative serait très riche en France. Les groupes ont du mal à trouver des tourneurs ou des labels valables…

Une tournée à l’étranger serait-elle prévue ?
Non, pas pour le moment. Mais on aimerait vraiment ! Beaucoup d’américains nous posent cette question. Mais, ça serait un suicide financier pour nous dans l’état actuel des choses. On passe par la Belgique, la Suisse et l’Italie en Novembre, c’est tout.

J’ai appris il y a quelques jours que vous avez été sélectionnés pour jouer au Printemps de Bourges. Ca vous fait quoi ?
On est vraiment content d’être présent pour la finale régionale ! C’est une surprise pour nous et apparemment, on a été une surprise pour le jury. On est surtout content qu’ils aient été réceptif à une musique aussi extrême. Ca va également nous permettre de partager la scène avec des groupes très éclectiques et de voir comment réagira le public face à nous.

On peut dire que la scène metal nordiste est en plein essor. Qu’en penses-tu ?
Oui, c’est vrai. Le nord a toujours été le berceau d’une scène riche, quelle soit metal ou autre… Reste à ce que les programmateurs suivent cet essor, notamment concernant la scène alternative.

Je vous remercie de m’avoir accordée cette interview, Je vous souhaite une bonne continuation et vous laisse le mot de la fin…
Merci à toi. Vive Myspace.


Le site officiel : www.shoemakerlevy9.com