Interview faite par Aurélie P. Lawless à Paris.

Serious Black est une toute nouvelle alliance des plus grands pontes du power metal tel qu'on le connaît. Si le nom vous murmure à l'oreille, c'est probablement car celui-ci est phonétiquement très proche de l'un des personnages de la saga du célèbre sorcier à la cicatrice... Mario Lochert (basse) se fait un plaisir de nous raconter cette rocambolesque trouvaille dans les lignes qui vont suivre entre autres anecdotes. Compte-rendu d'un échange avec un homme qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense et de proposer des idées (quelles qu'elles soient d'ailleurs.... Vous verrez de quoi je parle !). Enjoy !

Comment le projet "Serious Black" vous est-il venu à l'esprit ?

Mario Lochert (basse) : C'est une longue histoire, mais pour la faire courte : j'ai eu l'idée il y a quelques années mais je n'ai pas vraiment creusé la question au début car il fallait trouver les bonnes personnes et les bonnes chansons. Et finalement, l'année dernière, c'est lorsque j'étais en Espagne pour mon anniversaire (le 23 Août !) et que j'ai travaillé pour Masterplan comme ingénieur du son que nous avons beaucoup discuté avec Roland (Grapow, guitariste de Masterplan et de Serious Black, ndlr). Nous avons mis cartes sur table et parlé de la direction qu'on aimerait prendre musicalement parlant. Je suis allé droit au but et lui ai exposé de créer un groupe avec 5 ou 6 membres très actifs dans la scène metal. La première chose qu'il m'a répondu c'est "Fucking hell !" (rires), "Tu imagines tous ces cerveaux ensemble ?". Car ce qu'il faut savoir c'est que maintenant dans un groupe, il n'y a qu'une ou deux personnes qui composent et le reste suit. Les membres de SERIOUS BLACK se connaissent tous entre eux depuis des années en fait.

Est-ce qu'il y a une histoire derrière le nom "Serious Black" ?
Oui, Harry Potter ! C'est une histoire de performance live ! Tout le monde sur scène a en fait une cape, se met un chapeau sur la tête, avec une baguette magique dans la main, et fait des tours de magie avec un lapin ! (rires) ou non mieux encore... Une femme entièrement nue ! Tu es intéressée par le rôle d'ailleurs ?

Ahum... Non, merci ! (rires)
(rires) Non, en vrai, ça a vraiment un rapport avec Harry Potter par contre. Avant que nous trouvions un nom de groupe, nous avons reçu un mail de HammerFall disant qu'ils voulaient qu'on soit le "support-band" de la tournée. Pour parler clairement, ils nous ont laissé une semaine pour créer une page officielle du groupe, faire des photos, faire un trailer, sortir des musiques, un album entièrement fait, avec une biographie. Et c'est là où j'ai été le premier à être très très heureux qu'on soit six dans le groupe à mettre la main à la pâte ! Le nom peut sembler stupide à première vue, mais en réalité c'est purement réfléchi ! Même en Alaska, même les esquimaux ont Internet désormais. Et donc c'est au détour d'une conférence Skype que Thomen (Stauch, batterie ndlr) m'a dit : "Je viens juste de voir un film de Harry Potter et il y avait un mec dedans qui s'appelle Sirius, faudrait en faire quelque chose pour le nom du groupe, tu en penses quoi ?". J'ai évidemment répondu : "Bien sûr, c'est le livre qui a été le plus lu au monde après la Bible, ainsi tout le monde voit de qui il s'agit. Le copyright appartient à Warner donc pour le contourner on va modifier l'orthographe mais phonétiquement, on reconnaîtra facilement !".

Si tu devais décrire "Serious Black" en un mot, lequel serait-ce et pourquoi donc ?
Famille. Car nous sommes tous des amis. Par exemple Urban (Breed, chant) est venu à Munich et il est resté à Noël et même au Nouvel An juste pour pouvoir répéter avec nous alors que sa femme était seule aux States. Donc voilà, juste pour prouver à quel point on est vraiment très soudés et très respectueux entre nous. Et sa femme comprend en plus, pour ne rien gâcher.



J'imagine que ça fait partie de la vie de musicien oui...
Je crois qu'être musicien est une chose et que faire partie du milieu de la musique en est une autre. Les gens qui sont dans le dernier cas voient juste le côté business, et pas la musique. Je suis un business man. Pour autant, je crois dur comme fer que parfois il faut faire des choses sans penser aux conséquences monétaires derrière, mais plutôt par passion. Quand tu tournes avec un groupe en tant que "support-band", et que tu ne gagnes pas d'argent au départ, c'est ça devenir un groupe, être un vrai groupe.

Tu ne te considères donc pas vraiment en tant que "business man" du coup ?
Le problème est que c'est vraiment très lié... Par exemple ces dernières semaines n'ont été que "contrats, contrats, contrats" et toute la paperasse due au business, tu vois ce que je veux dire ?

De quelle façon parvenez-vous à ménager les susceptibilités de chacun quand il s'agit de composer vos chansons ?
Je vois toujours ça comme un procédé un peu piégeant... Il faut toujours préparer quelque chose en tout cas, sur laquelle on va tous devoir travailler par la suite. Il va nous falloir écouter, trouver des idées, arranger au mieux, mener tous ensemble cette chanson au niveau supérieur. Le truc génial avec ce groupe, c'est que nous sommes nouveaux sur le papier mais on a tous environ vingt années d'expérience derrière nous. Et c'est ce qui est génial, nous savons comment nous devons agir, nous savons comment fonctionne le business, nous savons comment jouer de la musique. Nous parvenons à apporter chacun quelque chose pour faire évoluer nos compositions. Chacun de nous a son propre studio, nous nous occupons nous-mêmes de la production, de l'enregistrement et du mixage.

Evoquons quelques sujets plus légers. Joues-tu à des jeux vidéo ? Si oui, lesquels ?
Oui, quelques fois (il commence à chanter le thème de Mario Bross, ndlr).

Evidemment, Mario Bross... Pourquoi je demande, hein ? (rires)
(rires) Quand on sait que je m'appelle Mario, oui effectivement, ça tomberait presque sous le sens... (rires). Pourquoi jouer à des jeux avec Bruce Lee quand on a Super Mario sous la main ? (rires)

Si on te le proposait, tu serais intéressé pour faire la BO d'un jeu vidéo ? De Mario par exemple ? (rires)
(rires) J'aimerais que ce soit possible oui car je n'aurais plus jamais à travailler dans ce cas précis ! (rires) Parce que vu tout ce que les mecs touchent en royalties... Oui. Un grand OUI, je VEUX faire ça !!! (rires)

Tu as dit toi-même que tu étais dans le milieu "metal" depuis un certain temps désormais. Quelle est la chose la plus décevante que tu aies pu entendre à ton sujet ? A propos de l'un de tes groupes ou de ton travail ou tout simplement sur toi ?
Je dois t'avouer une chose. Je déteste les menteurs. Quand je donne ma parole sur quelque chose, et que je m'engage, que ce soit dans 7 ans ou bien demain, tu peux être sûre que je respecterai ma promesse. Tu pourras toujours compter là-dessus. Or, c'est ce qui est rare dans le milieu désormais. La plupart des gens ne font que parler, parler, parler, et mentir, tout le temps mentir. C'est la chose que je déteste le plus. Une personne de l'industrie musicale qui donne son avis sur ce que tu fais, c'est presque systématiquement dans l'optique de te dénigrer, dire des conneries, te sous-estimer, sans aucune objectivité. Tout ça sous l'étiquette du mot "concurrence". Je pense que c'est particulièrement détestable d'agir comme ça. Certains disent que c'est devenu comme ça, moi je pense que ça l'a toujours été. Pour moi, l'industrie de la musique fonctionne comme la mafia, vraiment.



C'est ton tout premier album avec Serious Black. En es-tu pleinement satisfait ?
Bien sûr que je le suis. Je veux dire, je peux pas dire autre chose (rires) ! Je le trouve fantastique. Evidemment, avec le prochain album nous essayerons de faire encore mieux et je pense qu'on y parviendra, mais pour un premier album... On a quand même placé la barre putain de haut. Tant au niveau enregistrement, que pour le mixage ou le mastering. Il existe une édition standard de l'album, je pense que c'est celle que vous avez eue pour la promo, avec 11 chansons. Mais il y a aussi une version "non-limitée" de l'album avec 14 chansons, et encore une autre en édition japonaise avec cette fois-ci 15 chansons !

Toujours en édition japonaise... Pourquoi pas une édition française ? Ca sonne bien non ? (rires)
Je suis parfaitement d'accord ! C'est ce que je ferai quand je me marierai avec une femme française : je ferai une édition française à ce moment-là ! Tu peux être cette femme si tu veux !

Je donne ma langue au chat ! (rires) Mais ça veut donc dire que pour l'instant tu es marié à une femme japonaise vu qu'il y a une édition japonaise ? (rires)
(rires) Non, non même pas... Tu peux couper l'enregistrement deux secondes ? Que je te fasse une demande privée ? (rires)

Hum, revenons-en à l'album si tu le veux bien ! (rires) Je trouve que la voix de ton chanteur dans la chanson "Listen To The Storm", -qui est ma préférée-, ressemble à celle de Bon Jovi. Qu'en penses-tu ?
Ça me va ! Bon Jovi est un mec cool. Je l'ai vu six fois en concert et j'ai hâte de le revoir sur scène d'ailleurs.

Tu devrais le faire participer en tant que "guest" pour le prochain album !
Oh ce serait génial ! C'est actuellement un de mes plus grands rêves pour tout te dire. J'ai déjà travaillé avec Metallica ou avec Scorpions mais jamais Bon Jovi. J'adorerais...

Le mieux serait quand même de travailler avec W.A.S.P., je dis ça, je dis rien...
Ah c'était un de mes groupes préférés quand j'avais 15 ans ! C'est marrant que tu écoutes tout ça mine de rien, ça nous fait plein de points communs !

Ton mot de la fin pour cette interview ?
A tous les metalheads français : si tu veux écouter un super groupe de power metal mélodique qui déchire sa race, écoute SERIOUS BLACK ! Nous avons un site officiel et un Facebook, donc va checker notre album ! Celui-ci sortira le 16 Janvier et s'il te convient, alors rejoins-nous sur notre tournée avec HammerFall, le 3 Février à Paris notamment ! Merci beaucoup, rock on and stay tuned !


Le site officiel : www.serious-black.com