Interview faite par mail par Gretscheuse

Bonjour Scorch ! Vous êtes un groupe d'hardcore fusion nous venant de Montpellier... Pouvez-vous m'en dire plus en présentant le groupe ?
Julien (batterie) : Bonjour Mademoiselle ! Pour nous présenter brièvement, je dirais que SCORCH existe depuis 1996 à l’initiative de Sylvain, notre chanteur, et de Valérian, notre ancien guitariste. Au cours de ces dix ans, le groupe a connu pas mal de changements de line-up en ce qui concerne la section basse-batterie. Pour ma part, j’ai intégré SCORCH début 2001, Laurent est arrivé quelques mois après. Suite à la sortie de notre premier album "Silence" en Septembre 2003, Valérian a préféré quitter le groupe et partir vivre sur Paris ; c’est à ce moment que Baptiste, que l’on connaissait bien, nous à rejoint. La formation actuelle de SCORCH est maintenant la même depuis plus de trois ans, en espérant qu’elle dure encore longtemps…Inch’Allah comme on dit !

Pourriez-vous nous parler de votre univers musical dans lequel vous évoluez ? Quelles sont vos influences respectives ?
Elles sont très variées car nous ne venons pas tous des mêmes horizons musicaux. Je dirais qu’elles passent par le hip-hop, l’electro et divers styles de metal. Des groupes aussi différents que System Of A Down, Mudvayne, Gojira, Assassin, Dream Theater, Ezekiel, Sepultura ou Sybreed, pour ne citer qu’eux, font l’unanimité au sein du groupe désormais.

Justement, comment définiriez-vous ce que vous faites ?
C’est un exercice difficile ! Je pense à un genre de metal torturé légèrement progressif dans le fond. "Torturé" pour le côté alambiqué et la colère que renferme certaines de nos chansons ; "progressif" parce qu’on aime bien le plus souvent développer plusieurs idées ou parties dans une compo. Les termes "hardcore" ou "fusion" nous conviennent également même si, pour la plupart dans le groupe, nous n’écoutons pas forcément ce genre de musique. Disons tout simplement que nous essayons de mettre toutes nos influences en commun pour servir une compo du mieux que l’on peut, et ça donne SCORCH !

"A genoux", votre deuxième album, est sorti le 9 Mars dernier. Pourquoi avoir attendu tant de temps avant de le sortir ?
"A Genoux" est sorti environ dix mois après sa mise en boîte. Cela peut sembler long mais c’est le temps qui nous a fallu pour finaliser certaines choses et ne pas sortir le disque à la hâte. Car même si nous savions que notre label Syncope nous aiderait, il nous restait à trouver un distributeur (merci à Season Of Mist et Hysterias !), finaliser l’artwork, masteriser l’album, préparer la promo en amont de sa sortie et régler d’autres détails tout en préparant les concerts que nous avions… Tout cela mis bout à bout nous à vite amené en Mars, et on peut vous assurer qu’on a pas eu le temps de s’ennuyer !!!

D'ailleurs, pourquoi l'avoir appelé "A Genoux" ? A quoi cela fait-il référence ?
C’est un coup de gueule face à l’aliénation que nous tous, Citoyens du Monde, subissons. Notre manière de penser est de plus en plus guidée par les médias, ou certains "puissants" qui tentent de bafouer le libre-arbitre dont nous avons tous le droit de jouir. Cela peut sembler "cliché" dit comme ça, mais c’est un sujet qui nous tient tous à cœur au sein du groupe.

Pourquoi avoir choisi d'interpréter vos titres en Français ?
Par conviction je pense. Pour transmettre des idées, mieux vaut parler la langue des gens que tu veux toucher. Le Français quoiqu’on en dise reste une langue magnifique, et, de par sa richesse, permet de jouer avec les mots et les images qu’ils évoquent… Alors pourquoi s’en priver ?! Sans faire de chauvinisme, on a l’impression que chanter en Français est mal perçu dans le metal hexagonal …C’est triste, car cela reste le meilleur moyen pour comprendre les propos d’un groupe, et apprécier le fait qu’on a de bien meilleurs paroliers, tous styles confondus, que certains pseudos artistes Français que l’on entend à la radio !!!

Sinon, comment s'est déroulé l'enregistrement ? Combien de temps a-t-il duré ? En êtes-vous satisfaits ?
Nous avons passé environ quarante jours à enregistrer puis mixer "A Genoux" au studio ELP Records à La Barthe sur Lez, près de Toulouse, dans une ambiance plus que détendue. A ce sujet nous tenons une fois de plus à remercier Vic, Didier et leur petite famille pour leur accueil chaleureux, car le fait d’avoir été hébergé sur place nous a vraiment permis de nous immerger totalement dans l’élaboration de l’album. En plus travailler avec Plume est toujours un plaisir car il ne manque jamais de solutions aux problèmes qui peuvent survenir, et ses conseils furent d’une grande utilité. Nous sommes tous très heureux d’avoir eu autant de temps et de moyens (grâce à l’aide de l’ADAMI, de la ville de Montpellier, et du Conseil Général de l’Hérault) pour soigner un peu plus la production de ce disque. Bien sûr qu’avec le recul on aimerait peut-être "améliorer" certaines choses, c’est naturel, mais nous sommes pleinement satisfaits de notre bébé !

J'ai pu voir la pochette de votre album sur votre myspace. J'imagine quelle a une signification particulière. Pouvez-vous me dire ce qu'elle signifie ?
En ce qui concerne l’artwork nous voulions collaborer une nouvelle fois avec Andy metal et Kati afin d’exprimer et de mettre en images les sujets qui nous tiennent à cœur et dont Sylvain parle dans ces textes. La photo de la pochette met Kati en scène, tenue par des cordes, dans une position toute désarticulée, rappelant une marionnette ou un automate sans vie, attendant son prochain ordre. Nous pensions que l’idée générale de cette photo collait bien avec le titre de l’album et les paroles de la chanson. Qu’en pense-tu ? Nous avons également glissé deux autres photos à l’intérieur du livret, dont une avec notre accessoire "mascotte", le masque à gaz qui illustrait déjà la pochette de notre précédent maxi. Le masque permet de rappeler, poétiquement, que notre bonne vieille Terre va mal et qu’il faut qu’on en prenne tous conscience !




Je me demandais également comment avez-vous fait pour vous retrouver sur le label Syncope ?
Nous avions rencontré Mat (boss de Syncope) pour la première fois il y a de cela deux ans environ, lors d’un concert à Montpellier il me semble. Nous avions fait venir Arakno (excellent groupe qui n’existe plus malheureusement, et dont Mat faisait partie), et la soirée aidant on a bien sympathisé. On s’est revu de nombreuses fois par la suite, que ce soit pour des dates au Mans avec nos amis de Pulsion et Yarblocks, ou par chez nous, ce qui a consolidé nos rapports. Mat nous a proposé l’année dernière que l’on rejoigne Syncope Management et naturellement nous avons accepté car il ne pouvait en être autrement !! On est tous fiers de faire partie de ce label et languissons le prochain concert avec tous nos potes Manceaux !

J'ai eu l'occasion de remarquer que vous avez beaucoup tourné en France et même en Europe. Comment le public vous accueille-t-il généralement ?
Cela fait quelques années que nous traversons la France pour aller jouer, et semble-t-il, cela commence à payer. L’accueil du public est le plus souvent très chaleureux. On peut des fois le sentir curieux au début du set, puis au fur et à mesure, l’ambiance s’installe, ce qui nous motive à donner encore plus, car on fonctionne énormément à l’énergie. On a besoin de cet échange avec les gens, c’est cela qui nous fera dire si l’on a donné un bon concert ou pas. En ce qui concerne nos concerts à l’extérieur de la France, pour l’instant, les seuls furent en Belgique. Ces trois dates organisées dans le cadre d’un échange avec D-Majiria (en 2002 il me semble), resteront un excellent souvenir. Quelle expérience !!! Cela nous a permis de nous faire connaître un peu plus loin de chez nous, tout en profitant de l’humour et de la bonne humeur locale !

Avec plus de dix années d'existence, vous avez du vivre vraiment beaucoup de choses. Quels sont vos meilleurs souvenirs que vous aimeriez nous faire partager ?
Pour n’en citer que quelques uns, je dirais, en vrac, l’enregistrement de "Silence" car c’était notre première expérience dans un vrai studio. Ce fut une chance de pouvoir travailler avec David Weber, même si, en contrepartie, on n’a pas pu manger comme on voulait !! :-) Il faut dire que la Suisse est un pays où la vie coûte cher… Partager l’affiche avec Lofofora au Noumatrouff est également un excellent souvenir ; qu’est-ce qu’on a flippé avant de monter sur scène !!! Ouvrir pour Eths et Watcha à Montpellier, aussi ! En plus, on jouait au Rockstore, une salle que l’on commence à connaître, et où l’on se sent bien ; l’ambiance était excellente, ce fut un de nos meilleurs concerts…En fait, des bons souvenirs on en a pleins ; et d’une manière générale, j’aimerai conclure en disant que mêmes nos pires concerts et nos mauvaises expériences diverses sur la route sont devenus, avec le recul, sujets à de bonnes parties de rigolade entre nous !!

J'ai remarqué que vous avez quelques dates à venir afin de promouvoir "A Genoux". N'êtes-vous pas trop stressés à l'encontre de la réaction de votre public ?
A vrai dire on ressent peu de stress pour l’instant, c’est encore trop tôt. Nous sommes plutôt impatients de remonter sur scène pour présenter notre nouvel album et nous éclater ! On languit vraiment la fin du mois d’Avril pour partir jouer en Tchéquie avec Cocotte Minute, ça va être une super expérience ! Ce sera également l’occasion de faire un peu de tourisme, car c’est un pays que nous ne connaissons pas du tout. Prague est une ville magnifique, on espère pouvoir en profiter un peu. Nous ferons ensuite quelques dates en France au mois de Mai ; à Lille, Paris (la Boule noire), La Rochelle, Montpellier et Nice pour finir. Vivement tous ces petits concerts, on en peut plus d’attendre !!! 

Pour finir, que pensez-vous de la dernière compil French Metal dans laquelle vous apparaissez ?
Sincèrement, l’idée de faire découvrir des groupes par le biais de ce genre de compil’ est excellente. Nous sommes très heureux d’être dessus, et ainsi de pouvoir toucher un public qui ne nous aurait peut-être pas connu autrement. Votre compil’ est très variée, il y’en a pour tous les goûts…Personnellement, même si je n’ai pas tout aimé, cela m’a permis d’apprécier la musique de groupes comme Void ou encore Edge Of Mind, dont j’ignorais simplement l’existence auparavant.

Je vous remercie beaucoup d'avoir pris de temps de répondre à mes questions. Je vous laisse le mot de la fin...
C’est nous qui te remercions. Pour reprendre une phrase de mes chers collègues Baptiste et Sylvain : Soyez vigilants au monde qui vous entoure. Cela est d’autant plus vrai à l’approche des élections présidentielles! A bientôt peut-être sur un concert ; d’ici là, portez vous bien !


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