Interview faite par mail par Murderworks
Salut les gens ! "Exile" est sorti et c'est votre premier album avec Thomas au chant, son intégration a-t-elle eu un impact sur la composition de l'album ?
Jean-Jérôme (guitare) : Salut ! L’intégration de Thomas s’est très bien passée. Ce n’était pas un inconnu pour nous. C’était un pote à nous et nous l’avions déjà testé avant l’arrivée d’Ulrich. Lorsque ce dernier est parti, nous l’avons tout naturellement rappelé. La composition de "Exile" était déjà bien avancée et de son côté, Henoch, notre songwriter, avait déjà écrit quelques textes. Thomas a parfaitement assimilé le tout et son interprétation habite complétement l’album.
J'ai l'impression que ce nouvel album est à la fois plus direct et plus sombre, plus poignant que son prédécesseur. Rien que "L'Exil " prend aux tripes d'entrée de jeu ! C'est une évolution naturelle ou c'est un concept particulier qui a nécessité cette approche ?
C’est une évolution naturelle. Sur cet album, on voulait encore plus travailler les ambiances. On voulait quelque chose de plus riche, de plus vivant et profond. Cela donne ce côté plus immersif et prog. Et contrairement au premier album que j’ai composé seul, sur "Exile" tout le monde est intervenu. C’est le fruit d’un travail collectif, raison pour laquelle il est plus abouti.
Qui a réalisé la pochette de ce nouvel album ? Parce que si celle du premier était un emprunt à Gustave Doré j'avoue que celle de "Exile" a tout de même pas mal de gueule !
Pour cette seconde pochette, nous avons encore collaboré avec les excellents graphistes parisiens de Fortifem. Nous voulions qu’elle soit la continuité de la première pour bien marquer le fait que notre récit se poursuit. Raison pour laquelle la Tour de Babel apparaît une nouvelle fois, mais là, en flammes. Pour ce LP, nous avons demandé à Fortifem d’explorer l’art de John Martin, peintre anglais du XIXème qui a illustré la Bible et l’Apocalypse. Nous avons assemblé plusieurs éléments de ses peintures pour ce résultat final.
Vous êtes allé faire un tour chez Francis Caste pour ce nouvel album, qui vous a d'ailleurs fait un son aux petits oignons. Je suppose que ça a été plus simple de s'occuper de tout dans un seul et même endroit, contrairement au précédent album qui avait visiblement été mis en boîte un peu partout ?
Oui, pour le premier album nous avions des moyens limités mais nous avons pris beaucoup de plaisir à le faire ! ça a été assez épique. Pour avoir une belle réverb sur la batterie, on est allé dans les anciens chantiers Navales de Nantes par exemple ! Les guitares ont été faites dans une cabane au fond d’un jardin !.. Au final on est bien contents du résultat. Cependant, pour "Exile", nous voulions passer un cap ! Le nom de Caste s’est imposé naturellement à nous car nous avons beaucoup aimé son travail pour Comity ou Kickback, pour ne citer qu’eux. C’était un réel plaisir de travailler avec lui. Il nous a fait profiter de toute son expérience et son professionnalisme et a tiré le meilleur de nous et de notre musique. Une excellente expérience et d’excellents souvenirs !
J'ai remarqué qu'en dehors du nom du groupe vous nommez vos instrumentaux en français, alors que les textes sont en anglais. C'est pour être plus facilement compris ailleurs qu'en France ou c'est parce que l'anglais passe mieux sur cette musique ?
Oui, très bonne remarque. On a longtemps hésité entre écrire nos textes en français ou en anglais. Finalement, on a opté pour l’anglais car nous trouvions que cela s’adaptait mieux à notre style de musique. Les origines du metal puisent leurs racines dans les pays anglo-saxons. Donc c’est naturel d’utiliser cette langue pour ce style. Mais, en contrepartie, il nous a semblé pertinent de garder le français pour nos instrumentaux. C’est une sorte de clin d’œil et une manière de rappeler à nos auditeurs notre pays d’origine. Cependant, on n’exclut pas d’écrire des textes en français. Mais nous le ferons seulement si nous sommes satisfaits du résultat. C’est une langue belle et exigeante. Nous le ferons seulement si nous sommes sûrs de respecter les canons de la littérature et la poésie française. Ça demandera un gros travail d’écriture.
La scène française attire de plus en plus l'attention sur elle ces derniers temps, quels sont les retours en dehors de nos frontières ?
Sur ce point, notre label, Les Acteurs De L’Ombre Productions, fait un excellent travail de promotion à l’étranger. Ce qui nous permet d’avoir pas mal de retour de chroniques étrangères. L’accueil est vraiment positif. La majorité est élogieuse. C’est très encourageant et flatteur que notre travail soit reconnu hors de nos frontières. On espère à l’avenir s’exporter régulièrement pour des concerts et pourquoi pas des festivals.
Je sais que vous avez déjà fait des concerts pour cet album, notamment avec vos collègues de label Maïeutiste, Moonreich et Déluge mais une tournée est-elle prévue ? Des dates en dehors de nos frontières peut-être ?
Oui, on travaille en étroite collaboration avec Kongfuzi Booking depuis plus d’un an à ce sujet. A ce jour, notre agenda concert s’étend jusqu’à l’été 2016. On va être pas mal sur la route les week-ends ! Pour l’Europe, on est en contact avec des orgas allemandes, néerlandaises, belges, anglaises, etc... On espère que tout cela va se concrétiser !
D'ailleurs Les Acteurs De L'Ombre organisent aussi pas mal de concerts, les opportunités de live doivent être un peu plus simples à trouver ? D'autant que le label commence à s'imposer depuis un certain temps en matière de metal extrême, ce qui n'est pas un luxe vu que la France a longtemps manqué de structures dans ce domaine.
Oui, LADLO organisent des concerts mais uniquement pour promouvoir les groupes de sa structure. Cela a été le cas pour les soirées LADLO, Black Metal Night I et II, qui ont eu lieu à Nantes. Ensuite, c’est vrai, le réseau de Gérald, le boss de LADLO, nous a permis d’intégrer de belles affiches. Mais comme je l’ai précisé, le reste du temps nous travaillons avec Kongfuzi Booking qui nous a intégrés dans son roaster. Ils font un super boulot pour nous, ce qui nous donne la chance aujourd’hui de nous produire très régulièrement en France. Mais au-delà de ça, comme tu le dis, c’est vrai qu’il y a de plus en plus de structures compétentes et investies dans le monde du metal. Les choses évoluent, même du côté du grand public où cette musique et de mieux en mieux tolérer en France. Ce qui ouvre de nouvelles portes à pas mal de groupe. Les salles qui bookent du metal sont plus nombreuses et les festivals se multiplient. Tout cela va dans le bon sens.
J'ai vu que l'album est aussi sorti en cassette et vinyle, que vous inspire le regain d'intérêt que ces deux formats connaissent depuis un certain temps ?
Oui, le metal et le black metal sont des styles de musique où les auditeurs restent très attachés au côté "physique" de l’œuvre. Beaucoup sont des passionnés et des collectionneurs. Avoir de beaux artwork et de beaux supports est très important ! Il nous semblait donc tout naturel de sortir notre album sous ces formats, comme ce fut déjà le cas avec notre premier LP.
Avec un patronyme tiré d'un film d'Audiard et une musique aussi évocatrice, vous avez des projets vidéo en tête ? Un court métrage, ou un support vidéo sur scène ?
Cette question a fait l’objet de nombreux débats entre nous. Comme tu peux le constater, nos visuels sont exclusivement axés sur des gravures et des peintures. Mettre cet univers en vidéo n’est pas aisé. Pour la sortie de "Exile", nous avons fait donc le choix d’une lyrics vidoo, illustrée par des gravures. Cependant, nous pensons quand même qu’il est important d’avoir un clip video. Donc, nous sommes actuellement en train de travailler dessus. On espère pouvoir le présenter pour le premier trimestre 2016. Pour la scène, nous envisageons également de reprendre des éléments de notre lyrics video pour les diffuser en fond dans les salles où ce sera possible !
Merci d'avoir répondu à ces quelques questions. Je vous laisse le traditionnel mot de la fin, si vous avez quelque chose à ajouter c'est le moment !
Merci à toi pour ces questions intéressantes ! Restez curieux et passionnés !
Le site officiel :
www.rlht.bandcamp.com
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