Interview faite au téléphone par E.L.P

Première question, quelque chose d’assez classique... Pourrais tu te présenter et présenter le projet Psygnosis de façon plus "générale" ? Revenir un peu sur le line-up et vos origines, au lendemain de la sortie de votre second album "Human Be[ing]" ?
Jérémy Tissier (basse) : Alors, oui, PSYGNOSIS est, à l’origine, un projet datant de 2009, issu initialement de Rémi (Rémi Vanhove, guitare / second chant / samples / programmation batterie). C’était un peu son défouloir musical. Il avait, à l’époque rassemblé des heures de compositions pour me présenter ça au travers de l’EP "Phrases". J’avais été totalement abasourdi par le boulot qu’il avait mis en place, il a beau être une sorte d’hyper-actif de la musique, il ne se rendait pas compte de la puissance de sa création... Ça m’a tout de suite séduit et j’ai eu envie de l’aider à en faire quelque chose ! Du coup, le concept s’est affiné et s’est rapidement posé sans batteur ni limite de composition, nous ne voulions ni faire du death, ni du thrash, ni du black, mais plutôt une synthèse de tous ces genres en piochant dans l’expressivité la plus brute de chacun d’entre eux !

Vous allez la où l’inspiration vous guide en quelque sorte ? Si vous décidez que telle partie sera plus groovy ou que tel pont sera plus orienté black, vous le ferez sans restrictions, sans codes sur votre style de musique ?
C’est exactement ça ! Au départ ce projet était simplement un duo, mais nous avons compris très rapidement qu’il nous faudrait un deuxième guitariste et surtout, un chanteur soliste pour parfaire enrichir le projet qui a vu la naissance, donc, de l’EP "Phrases" ainsi qu’un album "Anti-Sublime", avec un ancien chanteur, Raphael, suivi d’un EP, "Sublimation", corrigeant les "erreurs", les erreurs de jeunesse de l’opus précédent, pour finalement en arriver à "Human Be[ing]". Tout ça, donc, en seulement 5 ans d’existence (rires) !

Une période assez courte, donc, mais très intense pour vous au niveau de votre créativité, qui se ressent on ne peut mieux au travers de "Human Be[ing]" !
À vrai dire, Rémi est quelqu’un d’extrêmement productif, de vraiment actif sur la musique, il a toujours beaucoup d’idées de composition, ça lui prend sur de longues phases de création, ce qui fait que l’on arrive, comme sur "Human Be[ing]", à près de 20 morceaux de jetés. A contrario, nous avons vraiment pu faire mûrir les morceaux qui sont restés sur le CD...

Tu me parlais tout à l’heure du concept de groupe sans batteur. Pourquoi ne pas avoir aussi étendu cette idée jusqu’aux guitares, plutôt que de choisir un deuxième guitariste ?
L’idée concernant le batteur était que l’on y voyait, rythmiquement du moins, une barrière quant au batteur humain. La mise en place de tous les sons, de toutes les pistes batteries différentes aurait été bien trop compliquée, mais surtout, parce que la batterie programmée est bien plus enrichie, entre nos mains et dans notre son, que celle d’un batteur de chaire et d’os. Rajoute à cela la largeur du panel qui s’offre à nous avec des programmes différents, des styles et des touches autres, et tu obtiens notre choix de ne fonctionner qu’avec une batterie virtuelle. À l’inverse, nous voulions un guitariste pour enrichir la musicalité de notre univers, tandis que la batterie apporte ce côté plus «mécanique», structurel de notre son, d’autant que notre approche est sensiblement plus proche de celle de l’Electro que de celle du rock / metal, notamment sur ces longs ponts ambiants. Nous souhaitions apporter cette respiration dans nos morceaux, trancher avec les atmosphères habituelles (d’ailleurs nous ne composons pas sur Guitar Pro, mais sur un logiciel pensé pour l’electro).

Voilà qui va certainement en inspirer plus d’un et surtout, expliquer le "pourquoi" de l’absence de batteur physique aux yeux de certains ! Pour continuer sur votre singularité, nous pouvons constater, depuis quelques temps maintenant, un profond engouement concernant votre album, des classements web, des informations sur les réseaux sociaux, des parutions papier... etc. Quels sont tes ressentis (et ceux du groupe), concernant ce regain d’intérêt pour votre formation ?
Disons que nous sommes vraiment très prêt à ça (rires) ! C’est à dire que, à ce jour, nous avons déjà fait quelques très belles dates en se basant sur un album "moins bon" et un EP très succinct qui ne nous laissaient pourtant pas dire "Bon, alors on a déjà fait ça, ça, et ça, c’est du solide... etc". Forts de ces belles scènes, nous avons également pu "tester" ce nouvel album en live, ce qui nous a réellement permis de voir ce qu’il valait et ce que nous étions en droit d’espérer de lui ! C’est donc une somme de choix assez réfléchis et maîtrisés en fin de compte. Nous avons décidé de nous rapprocher de Dooweet pour trouver un partenaire que nous estimions être à la mesure de cet album que l’on savait très prometteur et sur lequel nous misions déjà beaucoup ! Après, vu le travail qui a été abattu pour sa réalisation, c’est surtout le sentiment d’un accomplissement mérité, et c’est incroyablement encourageant d’avoir ce genre de retours tout comme de voir de quelle façon l’album évolue au sein de la scène française. Nous ne cherchons qu’à expandre et développer notre musique pour pouvoir continuer de nous exprimer, et c’est exactement ce que nous nous échinons à faire au travers de cet album et de cette réflexion !

En tout cas, l’éco-sytème du metal français, et plus précisément parisien, vous a réellement accueilli et en ça, nous ne pouvons que vous souhaiter de prolonger le voyage ! Le choix de Dooweet était, là aussi, un choix des plus judicieux quand à l’expansion de votre univers musical !
Ça oui, c’est une très bonne première approche de la promotion que nous voulions pour notre album. Les bases sont réellement solides et je pense que tout le monde, Dooweet y compris, à travaillé dans ce sens avec "Human Be[ing]" !

Justement, en parlant de bases, tu parlais tout à l’heure de votre pivot sensiblement plus ambiant/atmosphérique, est-ce, pour toi, ce qui manque à la scène française actuelle (tant sur le milieu electro que sur le milieu purement metal) ?
La première base à savoir, c’est que Remi est, lui, issu de l’electro, donc le reste n’a eu qu’a s’y greffer. Nous faisons avant tout ce qui nous fait vibrer, en tant qu’Homme mais surtout en tant que groupe. Si l’on se met à cibler un public, une approche particulière ou en créant des stratégies tordues pour essayer de plaire, cela pose avant tout un problème dans la créativité et dans la démarche de l’ensemble... On ne peut pas former un groupe en se basant sur ce que les autres font ou ne font pas. C’est en devenant qui l’on est réellement que l’on s’épanouit pour créer une musique sensible, profonde et personnelle! Il y a des groupes avec cette profonde personnalité comme Gojira ou Hypno5e qui ont cette identité qui leur est propre... Je trouve qu’en France, il commence à y avoir une révélation de cette identité assez caractéristique. Qu’elle nous accueille en son sein ne peut que nous faire plaisir, nous voulions offrir ce que nous sommes au Monde, sans réelle barrières. La beauté de la chose reste que nous évoluons dans un milieu artistique, le but premier étant de s’exprimer franchement, sans contraintes, il y en a parfois qui perdent de vue cet optique là, sans pour autant faire de mal à la scène mais ça ne fait en rien avancer la création de façon générale. Nous avons, par exemple, intercalé un clin d’oeil à Gojira dans "Résurrection" et ces 35 secondes d’hommage se sont transformées, dans l’esprit de certains, en affreux point noir sur les 65 minutes de sons proposées, mais ça ne remet en aucun cas notre créativité ni notre authenticité en cause... Chacun perçoit l’Art à sa façon du moment que ce dernier est expressif !

Faut admettre que certains ont la critique facile, sans pour autant avoir l’aplomb, le bagage nécessaire pour la soutenir. C’est justement après quelques tristes constats d’approches on ne peut plus commerciales que je me suis senti aussi vivement touché par votre album, par quelque chose d’authentique, de puissant et de cru ! Sur cette approche et cette réflexion sur la composition, nous sommes en présence de 7 titres extrêmement riches, qui prennent leur temps pour se développer tout au long de l’album. Comment avez-vous appréhendé la composition, l’écriture de ces titres ? Qu’avez vous tenté de tutoyer dans les oreilles de l’auditeur ?
Rémi, qui est à la tête de la composition, a toujours pris son temps pour écrire et composer, il fait toujours des compositions à tiroirs sur notre structure de travail. Il n’est pas sur la base standard "couplet / refrain", mais plus sur celle du ressenti, un sentiment qu’il va essayer de développer du début à la fin, en suivant cette âme, celle de la composition en elle-même ! Pour ce qui est de la longueur des titres, il étire toujours sa perception du morceau, il a toujours l’impression qu’il peut l’étendre et la pousser encore plus loin pour la rendre encore plus vibrante pour aller chercher ce qui se cache dans l’envers de la compo’ avec beaucoup d’adresse, je dois bien le dire ! (rires) De mon côté, je suis très empreint de la scène black / doom, donc elle aussi basée sur des morceaux ambiants, longs et pesants avec une forte touche émotionnelle. Nous sommes très liés depuis nos débuts et c’est une prise d’ampleur qu’Anthony et Yohan ont fini par comprendre et accepter pour aller au bout de l’émotion qui guide chaque chanson. Des morceaux comme "Lost In Oblivion" (le troisième titre de l’album), que nous avons créé il y a presque 4 ans se sont, dans cette démarche, vus modifiés pour aller encore plus loin, évoluer et repousser encore certaines limites sensorielles pour aller dans le sens de "Human Be[ing]".



Je pense que c’est aussi imputable à l’évidente maturité de votre propos, de votre ensemble. La refonte de ce titre passe inaperçue et le ressenti n’en est que plus fort tant le travail de recherche est poussé au travers de chaque morceau pour aller y toucher son coeur !
Après, un album reste ni plus ni moins qu’un seul gros titre cohérent, lisible et le plus uni possible.

Ça tombe très bien que nous évoquions la cohérence et "Lost In Oblivion", puisque votre triptyque d’introduction "Phrase 6" / "Resurrection" / "Lost In Oblivion" reste pour moi un bloc très monolithique, aux titres s’imbriquant et se liant parfaitement ensemble. Quelles étaient vos "ambitions" sur ce bloc d’intro’ ?
On peut effectivement voir ça comme un bloc d’intro’ suivi par la respiration "SilƎnt pt.2". Ils sont aussi moins violents, plus «émotifs» et moins techniques que les 2 derniers morceaux qui sont, eux, bien plus riches en riffs. Nous n’y avions pas nécessairement réfléchi de cette façon mais c’est vrai que de les lire comme un seul bloc a pu se faire assez naturellement en fin de compte...

Revenons-en finalement aux ambiances. Elles sont effectivement surpuissantes, extrêmement marquées et étourdissantes et sont incontestablement l’un des points forts de Psygnosis. D’où vous est venu ce soin porté à ces ambiances ? Envisagiez-vous un autre axe de "puissance" pour vos titres que cette articulation atmosphérique ?
C’est une chose avec laquelle nous sommes effectivement ultra-exigeants, moi le premier (rires) ! Lorsqu’il manque cette petite sensation, cette vibration assez futuriste et désolée, j’ai facilement tendance à tirer la gueule sur la compo’ (rires)... Du coup, ce côté ambiant/atmosphérique est et restera une belle carte de visite pour montrer toute l’identité de PSYGNOSIS, imbriquant une touche très extrême, très death metal (moderne) et une touche très ambiante, plutôt black depuis nos origines et liant nos titres ensemble ! Nous avons d’ailleurs ajouté à notre étiquette, puisqu’il en faut fatalement une, le mot "Atmosphérique" qui fait réellement partie de nous.

Je pense que si quelqu’un passe à côté de cette partie-là, il risque bien de passer à côté de 50% de Psygnosis (rires) Pour enchaîner avec une autre particularité, il apparaît important d’évoquer ces séquences de films, de bande radios d’archives émaillant certains morceaux. Comment, et pourquoi, avez-vous eu envie de mettre ces extraits bien spécifiques (un discours de Pie XII, un autre du "Dictateur", d’"Equilibrium" ou encore de "Seul Contre Tous") aussi extrêmes que déroutants ?
Ça a toujours été, dès nos débuts, un élément bien présent dans nos sons, qui nous vient directement de l’electro à vrai dire, et donc encore très lié à Rémi (rires). Ces samples font la petite particularité de PSYGNOSIS mais ne sont pas notre marque de fabrique puisqu’un autre groupe avec lequel nous sommes très proches, Hypno5e, le pratique également... Le choix plus spécifique des extraits reste, quant à lui, essentiellement porté sur notre conception philosophique du monde, l’amélioration de l’humain ou la dénonciation de cette "Norme" prédéfinie, ce piège du cliché avec "les 2,3 enfants, le Scenic, la maison en banlieue, la crise de la quarantaine, celle de la cinquantaine et tout ce qui s’ensuit". Le but reste de combattre assez directement cette société créée par l’humain mais qui l’a finalement laissé pour compte, sans communication, sans vie.

Le sample n’est donc qu’un "moyen", pas une "fin" pour vos compositions, la base reste le sentiment et le sample un moyen d’y accéder de façon plus lisible ?
Voilà, c’est ça, il font partie des ornements, mais nous ne sommes pas à l’abri d’une composition faite par Rémi directement autour d’un sample. Je pense que nous commençons à devenir habiles avec ces choses là pour PSYGNOSIS, à connaître notre sujet avec plus de finesse.

En prolongeant cet "éveil sensoriel" de "Human Be[ing]", on ne peut qu’évoquer avec la plus grande passion, votre "SilƎnt pt.2", la capsule on ne peut plus "organique" de l’album, posée par Raphael Verguin au violoncelle au milieu de tout ce tumulte charmant et violentant à la fois par sa mélancolie. Que pourrais-tu nous dire sur ce temps aussi fort qu’inattendu ?
Alors, oui, le violoncelle est quelque chose de présent chez nous depuis le premier album. Une petite touche en plus apportée par l’un des satellites les plus importants de PSYGNOSIS, puisque nous avons de nombreuses personnes qui nous font confiances et en lesquelles nous avons confiance pour faire mûrir et grandir PSYGNOSIS à nos cotés. Raphael a eu carte blanche pour la composition, et nous n’avons eu qu’à broder par dessus à la guitare folk. Là, la surprise à été totale, même pour moi ! (rires) Il nous fallait quelque chose de particulier et la première écoute laisse cette énorme surprise tandis que la seconde fait place à un sentiment plus dark / ambiant.

La rupture du ton n’en est que plus forte ! Ce titre aère réellement la lecture de l’album, elle lui permet de respirer.
Tout à fait ! Le duo "SilƎnt pt.1 & 2" n’est pas nécessairement technique, il est même assez simple, mais baigne vraiment dans une ambiance black / doom metal qui prend l’auditeur aux tripes si ce dernier arrive au milieu de l’album en aillant écouté avec passion les premiers morceaux. Il nous fallait de la puissance et de la pureté pour se laisser "flotter" sur la mélancolie du violoncelle !

Ce qui donne effectivement un rendu incroyablement onirique et viscéral à l’album. Du coup, penses-tu que le terme de "catharsis" puisse être utilisé alors pour décrire votre travail ?
Oh que oui ! (rires) Je pense que c’est un terme qui nous colle à la peau de façon générale, c’est en tout cas ce qui revient le plus dans nos qualificatifs.

Une sorte de grondement de l’intérieur ?
C’est tout à fait ça, c’est le mot qui conviendrait le mieux à vrai dire ! (rires)

C’est en tout cas ce que votre album synthétise avec brio ! Je me demandais quels étaient vos parcours respectifs pour en arriver à un tel contenu philosophique, social et musical. Avez-vous suivi des formations particulières pour avoir pareil éveil de vos sens, de vos personnalités ?
Yohan est le seul d’entre nous à avoir suivi une formation musicale, du fait qu’il soit ingénieur du son il a du suivre une année de musicologie, rien de plus puisque, au delà de ça, l’école ne peut te mener à la créativité. Elle peut te montrer le chemin, t’aider à comprendre et à en maîtriser les outils, mais rien de plus. Je pense que l’on reste fondamentalement autodidactes, et puis, nous ne sommes pas des objets de réussite scolaire, loin de là, mais nous n’avons aucun problèmes dans nos vies. Rémi et moi avons, par exemple, une approche très philosophique des choses, c’est une pratique que j’adopte au quotidien et qui s’en ressent dans notre travail, du fait de nos sensibilités respectives. Yohan a cette richesse musicale, au même titre que Rémi, d’ailleurs, ce sont les membres les plus forts sur ce point, mais ce n’est venu qu’à force d’expérience. Ce sont des gens inspirés et appliqués... ! Anthony, lui, est de plus en plus notre atout visuel, il se charge de nos photos, de nos vidéos, de notre image au sens large tandis que je gère plus l’arrière boutique (rires), les questions d’argent, de gestion... etc, le contact humain avec la presse également, les organisations de dates, de festivals, d’échanges de plateaux. Il y a plusieurs catégories de personnes, les crétins, les bandits, les stupides et les intelligents, mais je pense que la vraie intelligence reste celle de vouloir construire pour soi et pour les autres !

Une approche plus empirique donc ?
Voilà, on ne peut pas non plus crier à l’indépendance dans notre musique et ne pas l’appliquer dans nos têtes et dans nos vies. C’est d’ailleurs pour ça que nous n’avons pas de label et que nous nous auto-gérons, sans ça, ça ne rimerait à rien, ce serait de la philosophie pauvre ! (rires) Il faut accorder ses principes avec qui l’on est et ce que l’on fait pour s’épanouir, grandir et être intègre ! PSYGNOSIS s’ouvre à soi-même, à la patience, à la rigueur et la Vie. Certaines personnes comme toi semblent avoir pris la pleine mesure de notre travail, vous n’êtes pas nombreux à avoir eu cet intérêt et cette justesse de jugement en allant au-delà du simple dossier de presse.



Mais c’est à porter à votre crédit, vous nous avez donné la plus belle des matières à réfléchir !
C’est ce que l’on essaye de faire transparaître au travers de notre cohésion, de nos choix et de nos envies, mais toujours avec la même minutie et la même passion, la même flamme et la même envie !

Passons donc à la suite, avec cette sphère visuelle, ce soin du détail aussi bien sur votre univers global que, donc, sur la pochette de votre album avec l’illustration d’Okiko. Quelles étaient vos attentes concernant ce point-là ? Cette approche faisait-elle partie intégrante du "projet" Psygnosis / "Human Be[ing]", de son expression ?
Pour moi, PSYGNOSIS est un tout, si nous nous mettons à négliger certaines facettes, l’ensemble devient bancal. Après, il y a un modèle que nous gardons en tête, celui de l’entreprise. Pour la faire aller de l’avant il y a le "savoir-faire", le "faire-savoir" et le "savoir faire faire", et en l'occurrence, Mehdi (Mehdi Khadouj, vidéo) et Damien (Damien Okiko, graphiste), qui nous avaient déjà suivis par le passé, faisaient eux aussi partie de ces "satellites" de PSYGNOSIS dont nous parlions tout à l’heure, donc nous leur avons laissé toute la latitude nécessaire à leurs expressions pour coller au projet et nous apporter énormément. C’est dans notre intérêt, dans notre "savoir faire faire" que de leur laisser cette liberté d’exprimer ce «savoir faire» au profit de la réalisation globale du projet et donc, du "faire savoir"... Ce sont de véritables artistes, des artistes avec d’incroyables créativité, parfois torturées, comme celle d’Okiko, qui gagnent à être connus sur tous les plans. Pour l’artwork ce dernier a donc repris le thème d’Isis ainsi que des symboles proches de la franc-maçonnerie ou de l’alchimie, pour coller au plus près de cette idée de transformation de l’humain ! Ajoute à cela des éléments façon Lovecraft, Chtulhu ou Alien, et tu obtiens un travail brillant dont nous sommes tous très heureux ! Il fallait le laisser s'imprégner de notre univers pour qu’il puisse s’exprimer avec le plus de justesse. Je ne regrette vraiment rien pour cet album, le visuel n’est qu’une partie de ce tout que nous avons réellement mûri et réfléchi, il nous reste des idées, pour l’avenir ça oui, mais tout ce qui devait être posé sur "Human Be[ing]" l’a été.

Justement, pour cet "avenir", que pouvons nous vous souhaiter ?
Disons que c’est toujours assez délicat d’en parler, puisque l’on connait son passé, son présent, mais jamais son avenir, je préfère laisser place à la surprise. Notre envie reste celle d’aller au plus près de la professionnalisation du groupe, au delà même de modèle artistique, du statut social... etc. On espère répandre une approche nouvelle, plus sensible vis à vis de la musique et du public, et nous expandre le plus possible. Si je devais parler d’un modèle en particulier quant à notre développement, ce serait sans hésiter celui de Nine Inch Nails qui a su se débarrasser de tous les carcans actuels pour être pleinement autonome et en osmose avec le public, ce n’est, bien entendu pas le même «calibre» de groupe, mais nous nous en inspirons beaucoup. Aller dans le sens de la musique, de l’humain, sans avoir de label. Un tampon "Label Rouge" fonctionne pour une morceau de viande, mais est-ce que ça marche vraiment pour la musique ?... Pas sûr ! Nous ne sommes pas non plus contre l’idée d’un label, mais il nous faudra quelqu’un qui soit sur la même longueur d’onde que la nôtre, comme Christophe, de Dooweet par exemple, qui a su me répondre avec franchise et justesse il y a presque un an. Je pense également, que, maintenant que nous tournons sur un line-up vraiment efficient, nous allons continuer à travailler et à composer pour arriver à re-créer du contenu pour un EP dans un premier temps, mais, à terme, un nouvel d’ici 1 an et demi / 2 ans, c’est même une certitude ! (rires) Il y aura certainement un vinyle et peut-être d’autres clips, pour remercier nos fans et surtout, les faire patienter un peu pendant que l’on travaillera d’arrache pied sur le nouvel opus ! Un petit cadeau de remerciement en somme ! (rires) Il y aura encore une sérieuse présence de notre part, mais toujours dans cette volonté de briser le codes, de rester nous-mêmes et d’apporter cette fraîcheur et cette différence.

Venons-en finalement au fatidique moment te laisser les derniers mots, qu’aurais-tu à dire à nos lecteurs, aux métalleux français ?
Avec plaisir ! À très bientôt et merci à tous pour l’intérêt porté à PSYGNOSIS ! Rendez-vous sur la capitale ou au détour d’une scène passionnée !...

Un grand merci à Dooweet pour cette découverte et ce travail de promotion !


Le site officiel : www.psygnosis-music.com