Interview faite par mail par Sam

Salut Arsène, te voici dans un nouveau groupe après la mise en sommeil de L'Esprit Du Clan, Parisian Walls. Peux-tu nous présenter les musiciens qui composent le groupe ?
Arsène (chant) : Nous sommes cinq sur scène, cinq musiciens avec déjà plusieurs projets à leurs actifs. Richard (All The Shelters) et Pierre Yves (Your Pride) aux guitares, Jordane (Galère) à la basse et David (ex-S-Core) à la batterie. C’est le style musical que nous voulions faire avec PARISIAN WALLS qui nous a réunis. Un metal moderne, groovy et relativement lourd, avec pas mal de mélodies identifiables. Nous ne voulions pas faire un énième groupe de deathcore…

Vous avez créé le groupe il n'y a pas si longtemps, et tout de suite un certain engouement a pris corps (je trouve) autour de celui-ci avec la sortie d'un premier morceau-teaser "From The City Of Light", pourquoi ce titre ?
Ce titre est une sorte de carte de visite. Quand tu fais un nouveau projet, que tu recommences tout à zéro, il me semble important de présenter ton univers. Et puis j’aime ces refrains catchy assez simples.

On retrouve quelque chose au niveau de la voix proche de l'EDC même si tu as dû entendre la remarque des dizaines de fois, on ne te changera pas je pense, on ne changera pas ton timbre de voix, mais étais-tu conscient quand tu as relancé la machine qu'une similitude allait être établie ?
Oui et non. J’ai conscience que l’EDC a marqué son temps et je savais que les gens feraient forcément un lien vu que ça reste un groupe de metal. C’est aussi pour ça que j’ai choisi l’anglais pour PW, pour éviter de refaire ce que j’avais fait pendant 15 ans. Mais après, comme tu le dis, je fonctionne à l’instinct et c’est donc normal qu’on retrouve ma voix, mon flow, mes textes. C’est logique que certains fassent un lien, mais ce n’était pas voulu.

Quel est votre mode de composition au fait ?
J’ai composé tout l’album avec Ben de l’EDC, qui a ensuite fait le choix de se contenter de la composition et de ne pas partir en tournée. On a travaillé chez moi. Avec les nouvelles technologies, tu peux vraiment maquetter avec une qualité incroyable, grâce à un matos qui prend très peu de place.



On s'attend, en vous voyant, à avoir quelque chose de très hardcore mais il n'en est rien, on est sur quelque chose de metalcore – thrashcore sans sombrer dans la caricature comme beaucoup de groupes s'y sont laissés prendre, avec des morceaux sombres, voire très sombres, quelque chose qui nous prend complètement et nous immerge... Alors pourquoi une telle noirceur ? Et la retrouve-t-on dans les textes ?
On aime cette atmosphère sombre, c’est quelque chose qui colle bien avec l’idée qu’on se fait de notre musique. J’aime le hardcore pur et dur, mais ce n’est pas assez musical pour moi, en tout cas sur album. Je me sentais plus inspiré par The Acacia Strain ou Impending Doom que Madball ou Terror… Ce mélange entre le hardcore pour l’efficacité live, et l’aspect plus musical du metal nous correspond vraiment. Si on ne faisait que l’un ou l’autre, il nous manquerait quelque chose.

On a des morceaux également très directs mais si l'on y regarde de plus près, ils sont assez travaillés notamment au niveau des guitares avec une sorte de "double couche", c'était quelque chose de voulu après l'EDC ?
Pour amener ce côté mélodique dans le metal, il me semble nécessaire d’harmoniser certains passages à la guitare. C’est une méthode qui fonctionne très bien. Ca permet aussi de gagner en puissance quand les guitares reviennent à l’unisson.

Vous empruntez aussi à du deathcore avec des gros breakdowns ultra puissants.... me trompé-je ?
Effectivement, on adore ces gros passages bien "bagarre" comme on dit. Ces riffs hyper simples mais efficaces font clairement monter l’adrénaline…

Une prédominance du chant avec, il faut le signaler, des paroles pratiquement exclusivement en anglais, était-ce une volonté de ta part, ou au contraire aucune préméditation, pour vraiment faire une "cassure" avec ton précédent groupe ?
Comme je te disais, je ne voulais pas refaire ce que j’ai fait pendant des années. Et je voulais aussi connaître un autre réseau, jouer avec d’autres groupes, dans différents pays. Le but était de me faire plaisir, et de relever un nouveau défi. Je voulais absolument éviter la rengaine.

J'ai écouté l'album au moment des attentats de ce début d'année, et "From The City Of Light" m'a semblé dans l'air du temps avec cette culture s'élevant comme un rempart. Tu vois le rapport ou je vais trop loin ?
J’apprécie ce que tu me dis là parce que c’est exactement ce que je ressens sur l’art et la culture en général. C’est peut-être ce que l’être humain fait de mieux… Sans la musique, le cinéma, le dessin, etc… j’aurais du mal à continuer à vivre, vraiment.

On te/vous sent toujours énervé(s), mais on sent également que c'est quelque chose de beaucoup plus mature, je n'irais pas jusqu'à dire que je préfère à l'EDC (qui restera le groupe de ma jeunesse avec The ARRS) mais presque. Est ce que cette maturité vient obligatoirement avec l'âge ou t'arrive-t-il d'avoir envie de faire des choses beaucoup plus barrées ?
Merci. Je pense clairement qu’avec le temps, tu acquiers de l’expérience, et ça doit sûrement se ressentir dans cet album. Je trouve aussi que PW est bien plus mûr que l’EDC, c’est aussi dû au fait que je décide tout dans PW, et du coup la ligne directrice est plus facile à suivre, ça va moins dans tous les sens. Même au niveau du mixage, d’avoir bossé avec un Américain change vraiment le résultat, et je n’ai jamais eu une production aussi bonne. Et effectivement j’ai un autre projet complètement différent, un peu rock electro, qui s’appelle Belvil, et qui est vraiment différent de ce que j’ai toujours fait. Je suis comblé.



Quels sont les différents thèmes de l'album ?
"The Eternal Hunter", c’est moi. C’est l’idée d’être toujours à la recherche d’une progression, d’une évolution. Stagner, c’est déjà mourir un peu. Je lis énormément de philosophie, et tout ce qui concerne la recherche de soi me passionne. Je pense humblement qu’il faut être un minimum égoïste pour être quelqu’un de meilleur pour le reste de l’humanité. L’autocritique, l’envie, le renoncement, l’acceptation, la création… c’est un peu tout ça les thèmes de cet album.

La pochette résulte d'un travail graphique très recherché, peux-tu nous en dire plus ?
Il s’agit d’une création de Richey Beckett, un génie qui a déjà travaillé pour de nombreux très gros groupes comme Mastodon, Unearth, ou même Metallica pour un design de tee shirt. J’adore son art du détail, et cet aspect gravure un peu "renaissance". Je lui ai exposé le concept, de ce chasseur avec son chien, il a apprécié, et c’était parti. Je suis vraiment fier d’avoir pu bosser avec lui.

Pour l'année à venir, donc 2015, j'ai vu qu'un concert assez important était prévu au Glazart, pour la suite qu'en est-il ? Une préférence pour les petites salles ou les grosses scènes ? Des festivals de prévus ? Une tournée française peut-être ?
Oui nous jouons avec Madball à Paris le 6 Avril. Nous sommes actuellement en train de caler d’autres dates. Plus de news sur notre page FB très bientôt.

Vous figurez également sur la compilation French Metal, une distribution large avec beaucoup de groupes. D'une manière générale, as-tu découvert des groupes via des compil' ? Et quel regard portes-tu sur la scène saturée française ?
J’ai un énorme respect pour Trepalium, techniquement ils sont impressionnants. Pour le reste, je ne sais pas, je trouve qu’à part quelques groupes, le niveau des groupes français n’est pas extraordinaire, j’ai l’impression que les mecs tombent amoureux d’un groupe, et refont une sorte d’avatar de ce groupe. Mais As They Burn ont fait quelque chose d’intéressant je trouve, et mes potes d’Hangman’s Chair vont bientôt sortir un album hyper inspiré, une grosse tuerie.

En te remerciant, je te laisse le mot de la fin, à bientôt sur la route !
Je te remercie pour ces questions.


Le site officiel : www.facebook.com/parisianwalls