Interview faite par mail par Malicia

Bonjour à vous, chers amis d’Otium ! Ravie de m’occuper de votre interview, d’autant que je suis venue au Trabendo eh eh !! Alors pour être originale, parlez-moi de vous, de votre parcours, de la genèse d’Otium. Etes-vous tous les quatre issus du "milieu" metal ?
Ludovic (batterie) : Bonjour à toi ! voici notre petite histoire : pour ma part, depuis tout petit, j’ai toujours été intrigué par les batteurs, le déclic a été avec le groupe Guns N’ Roses, je me rappelle on s’était déjà attribué nos instruments avec mon frangin, sauf qu’on jouait avec un manche à balai et des coussins en guise de batterie, héhé. A partir de là, je pense que cela nous a vraiment donné envie de faire de la musique, c’est par la suite que l’on a commencé à acheté de vrais instruments, pas des bons certes mais de quoi faire du bruit… puis on a appris à jouer en essayant de reproduire des chansons de nirvana, notre groupe préféré en ce temps là. Ensuite cela est allé assez vite, un pote s’est intégré à la basse, un deuxième à la gratte et pis hop notre groupe est monté ! Bon, ce n’est pas le définitif de maintenant mais c’était notre premier groupe, le top quoi !! Après plusieurs années la troupe a bien changé et est finalement restée au nombre de trois zicos (jusqu’à notre rencontre avec Seb, l’ingé son qui nous a enregistré notre premier album "Sacrificed Generation") je pense que l’on s’est pas mal cherché, notre style a beaucoup évolué pour arrivé à une sorte de néo fusion, c’est en quelque sorte un mix de toutes nos influences, moi je suis plus musique Nordique : In Flames, Soilwork, Katatonia, Epica, Nightwish… (exception pour Korn !!), Auré c’est plus de la zic de ricain : Deftones, Biohazard, Machine Head, Korn, Rage Against The Machine… et Guillaume le speed métalleux : Dream Theater, Edguy, Symphony X, Megadeth
Guillaume (chant / guitare) : Je pense que le Ludo a bien résumé la genèse du groupe. Pour ma part, je l’ai rejoint il y a bien longtemps, en remplacement d’un gratteux, après avoir découvert le metal à travers mon premier groupe préféré, Pantera, qui m’a donné envie de faire de la musique et de la faire partager.
Aurélien : Tout d’abord merci d’être venue nous voir au Trabendo. Notre aventure a débuté il y a maintenant 15 ans, nous répétions, chaque week-end, volume à fond dans une chambre au premier étage de la maison.
Sébastien : Salut. Et bien pour ma part je viens d'intégrer OTIUM après avoir réalisé le premier album du groupe dans mon studio, le studio Scrub.Audio près de Rennes. L'entente a été si bonne, et nos influences communes ont fait que les autres membres du groupe m'ont proposés de les rejoindre au sein d'OTIUM. Ça fait maintenant 2 mois que je les ai rejoints et la date du Trabendo était ma deuxième.

Vous œuvrez dans un rock / metal puissant mais tout en nuances, en somme vous n’êtes pas des bûcherons, quel public visez-vous en particulier ?
Ludo : Je ne pense pas qu’on vise un public en particulier, on joue, si tu aimes tant mieux, si t’aimes pas bah tanpis… je veux dire que notre but c’est de jouer de la musique pour faire ressortir notre trop plein intérieur, que ce soit des émotions positives ou non, donc si notre musique touche une personne, c’est qu’on a réussi quelque part à se faire comprendre et écouter.
Sébastien (guitare) : Je pense que nous visons un public large, pas seulement celui habitué des concerts metal. La musique du groupe passe bien auprès de non-métalleux, et je crois que ça plait bien en général.
Guillaume : Je pense qu’on ne se prend pas la tête avec ces questions… Comme le dit Ludo, on fait la musique que l’on a envie de faire, on la conçoit comme on l’aime, et puis on la propose... Si les gens aiment c’est tant mieux, et pour l’instant, on peut dire que cela plait…

Otium commence à être très connu et reconnu sur la scène metal Parisienne, est-ce pour cette raison que vous avez décidé cette année de vous produire en province, comme au Ferrailleur de Nantes par exemple, où vous serez en Novembre prochain ?
Ludo : OTIUM c’est qui ? haha, non, restons modeste, on est pas encore super connu, il reste un long chemin à parcourir encore. Sinon jouer en province est un peu un défi, car on ne peut ramener de public aussi loin comme on peut en ramener sur Paris… donc c’est un plus pour se faire connaître dans un coin qui bouge pas mal dans le milieu metal, puis c’est aussi l’occasion de faire de nouvelles rencontres avec d’autres groupes.
Sébastien : D'après ce que m'ont dit les autres, s'ouvrir sur l'Ouest de la France et notamment la Bretagne est un désir du groupe. L'activité rock-metal étant bien développée dans nos contrées. La scène metal y est peut être un peu plus extrême, mais je ne me prononcerais pas à ce sujet, ne connaissant pas assez la scène Parisienne.

Je suis curieuse : quel est le meilleur souvenir de l’histoire Otiumnique ? Du moins pour le moment, car le meilleur reste à venir…
Ludo : J’ai une mémoire de poisson rouge donc je dirai un souvenir récent : le concert au Trabendo le samedi 17 Octobre dernier. C’était extra !!!
Auré : Le meilleur souvenir ? En fait j’en ai deux… Bien entendu notre concert au Trabendo… et le concert au Mondo Bizarro à Rennes (en Septembre dernier)… En fait j’aime tellement la scène que chaque prestation reste pour moi un souvenir génial… Le deuxième grand moment est l’arrivée de Séb dans le line-up. Il a apporté ce p’tit truc qui nous manquait depuis tant d’années…
Séb : Pour moi, c'est avant tout la rencontre avec ces trois zouaves. Cette rencontre fait parti des meilleures de cette années qui fut assez riche pour moi. Je ne peux pas dire la meilleure, je risquerais de blesser d'autres très proches amis avec qui on a partagé la scène récemment. Ces rencontres bouleversent ma vie, me boostent. Que demander de mieux. Bien sûr chaque concert et notamment le Trabendo restent gravés dans nos mémoires.
Guillaume : Un de mes meilleurs moments a été le premier show avec Seb, ou je me suis aperçu qu’on arrivait à en mettre plein les yeux et les oreilles du public, en arrivant à intégrer une personne dans le groupe, ce qui auparavant s’est toujours soldé par un échec.

Votre premier album "Sacrificed Generation" vient de sortir. Racontez-nous son histoire. J’adore les histoires, surtout que le résultat est plus qu’encourageant pour un premier album ! Au passage, j’adore les graphismes.
Ludo : Je laisse parler les auteurs des textes, je ne connais même pas toutes les paroles !! Mais sinon merci pour le compliment pour les graphismes, ça c’est mon boulot, bien que les dessins originaux appartiennent à Eric Lacombe (merci au passage !!)
Auré : Les textes parlent de ressentis vécus tout au long de ma vie... Les compos qui se trouvent dans l’album se sont faites au fil du temps… sans savoir quand nous les enregistrerions en Studio. L’important pour nous était de faire du live jusqu’à cette année où nous avons décidé d’autoproduire notre premier album. J’ai cherché plusieurs studios d’enregistrement jusqu’à ce que je tombe sur le studio de Séb (Scrub Audio à Rennes). Le feeling entre lui et le groupe est tout de suite passé… C’est comme si qu’avec ce mec on le connaissait depuis 30 piges…
Séb : Je ne peux pas parler de l'écriture de cet album mais de sa réalisation. Les gars m'ont contacté de mémoire fin Mai ou début Juin, pour réserver le studio, souhaitant s'écarter de Paris une semaine pour se concentrer sur la réalisation de ce premier album. Les voilà donc arrivés au studio mi-Juillet pour 7 jours de travail sérieux, efficace, mais avec une sacrée ambiance.

On sent bien que vous n’avez pas envie de rester noyés dans la foule de groupes et artistes autoproduits, qui ne se produisent que de temps à autre et dans des salles très modestes. Quel est donc l’objectif visé par Otium ? Partir à l’assault des maisons de disques ?
Ludo : C’est vrai qu’on galère pas mal pour trouver des bons plans concerts, puis le budget se fait bien ressentir au final, mais ça ce sont les inconvénients des groupes autoproduits. Le bon côté, c’est que l’on fait aussi ce que l’on veut, on appartient à personne, ce serait dommage que l’on perde cette liberté qui nous a poussé à monter sur scène, car je pense que ça se ressentirai sur nos chansons si une maison de prod nous enfermait dans une cellule d’obligations (c’est un peu aussi l’éthique du groupe : OTIUM en latin veut dire liberté d’expression, de loisirs).
Séb : Oui, je pense qu'OTIUM au complet souhaite voir le groupe avancer, mais je pense que c'est la volonté de tout groupe qui se donne les moyens pour ça. L'envie est très forte de pouvoir accéder aux scènes des festivals ainsi que des salles majeures.
Auré : C’est vrai que l’objectif de trouver un label est le souhait principal de tout groupe… un label qui pourrait encore plus élargir notre champs d’action (salles, publics, médias) tout en nous laissant libre de faire Notre musique…
Guillaume : Avoir l’opportunité de signer avec un grand label n’est pas une fin en soi... Mais cela nous permettrait de nous consacrer vraiment à notre passion et d’avancer d’autant plus vite dans notre construction artistique. Je pense que c’est dans cette mesure que l’on peut voir cela comme un objectif...

Otium c’est de la pure testostérone, n’avez-vous jamais pensé à inclure une femme au sein de l’équipe ? Est-ce un choix personnel parce que les filles ramènent toujours des soucis (rires), ou est-ce parce que cela remettrait en cause le fondement même de votre musique ?
Ludo : L’occasion d’intégrer une femme dans le groupe ne s’est jamais présentée, donc je n’y avais jamais vraiment réfléchi.
Auré : OTIUM reste avant tout un groupe de potes masculins… ce n’est pas parce que c’est à la mode d’inclure une femme dans un groupe de metal que nous allons faire la même chose… ce serait aller à l’encontre de ce que nous avons construit jusque là.
Guillaume : C’est vrai que l’occasion ne s’est jamais vraiment présentée, donc on ne sait pas vraiment ce qui aurait pu en résulter…



Vous n’en faîtes jamais trop sur scène, j’ai pu le constater par moi-même. Cette simplicité que vous affichez est-elle juste l’image que vous voulez donner d’Otium ou est-ce que cela reflète au fond ce que vous êtes dans la vie de tous les jours ?
Ludo : On ne joue pas la comédie sur scène, c’est du brut de pomme, les spectateurs nous voient tels que nous sommes dans la vie de tous les jours, pas de déguisements pas de chichis, l’énergie que nous dégageons vient de nos entrailles.
Séb : La musique d'OTIUM est lourde et profonde, et n'a, je pense, pas besoin de fioriture, ni d'effet pyrotechnique etc... Pour exister. Pour ce qui est de la scène, nous aurons quelques surprises pour les prochaines dates...
Guillaume : On ne veut pas se donner une image particulière et surfaite… On est simplement nous mêmes sur scène…

Quels sont les artistes qui sont pour vous source d’inspiration ?
Séb : Nos influences sont communes et surtout des groupes des années 90, donc je dirais Korn, Deftones, Rage Against The Machine, Pantera, Black Label Society. Pour ma part, en plus de ceux cités précédemment, je rajouterais Devin Townsend qui pour moi est un pur génie et que j'ai eu l'honneur de rencontrer.
Auré : Ma principale source d’inspiration à été Nirvana lorsque je les ai découvert en 1991 (avec "Nevermind" mais surtout avec leur premier album "Bleach").
Ludo : J’ai un petit favori pas très connu : David Silveira (batteur de Korn), s’il y a bien un batteur qui m’ait donné envie de jouer c’est bien lui. Inventer son propre style de jeu dans une musique nouvelle pour l’époque, c’est un vrai précurseur !!
Guillaume : Il n’y a pas vraiment d’artiste en particulier... Je dirais que c’est plutôt la somme de tout ce que j’écoute qui m’influence.

Y’a-t-il des artistes de la scène metal Française que vous affectionnez particulièrement ?
Ludo : Je suis assez fan de One-Way Mirror, The A.R.R.S, Lofofora, Watcha (dans leurs débuts).
Séb : Oui, Soundcrafters, Kraiinen, Miseducation Of Masses, des groupes Bretons que je vous conseille d'aller découvrir.
Auré : Lofofora, Gojira, The A.R.R.S, Mnemic, Hacride, Bawdy Festival… nos potes de Deadly Fist… je m’arrête là car la liste est longue…

Dites moi, pensez-vous comme bon nombre d’artistes, que le metal est un genre de musique boudé par les médias ? Ou selon vous, cela vient-il de la volonté des artistes officiant dans ce style à vouloir rester dans ce monde un peu coupé du reste ?
Ludo : Très bonne question ma chère. C’est vrai que le metal n’est pas commercialisé comme toutes les daubes qu’on entend partout. La machine à fric n’en veut pas du style metal, et c’est peut être mieux ainsi, on perdrait sûrement en qualité à vouloir produire à tout va !!
Séb : La scène metal est assez obscure pour beaucoup de gens qui l'a comprennent mal en général. Mais je pense que ça concerne tous les styles de musique. A force de caser les artistes dans des catégories, on a créé ces clichés, et du coup il est vrai que la scène metal est malheureusement boudée. Sauf pour la décrier avec des interviews qui en rajoutent encore une couche, du genre "je suis gothique, je me promène dans les cimetières et j'ai la haine..., c'est mon choix...". Tout ça est bien loin de nous.

En tant que mâles, quel est votre sentiment par rapport à l’affluence sur le marché des groupes de metal à chanteuses ?
Séb : J'aime bien ça. Depuis longtemps j'écoute des groupes comme Nightwish, Within Temptation..., je suis méga fan de Ayreon avec les voix de Anneke de The Gathering... Pourquoi faudrait-il que ça gène. C'est cool, la musique c'est pour tout le monde.
Auré : La voix féminine a apporté de l’originalité dans le monde du metal… mon premier groupe a été Lacuna Coil suivi des débuts de Within Temptation et j’ai été agréablement surpris… j’ai et je trouve cela vraiment bien ce contraste de gros riffs avec une voix chaleureuse…
Ludo : C’est assez contradictoire avec la question précédente, mais je pense que c’est un effet mode du moment, Within Temptation a, à mon avis, avec Lacuna Coil, Nightwish, lancé le trip chanteuse belle, sur "riff métalleux", ça a donné pas mal de nouveautés et de bonnes surprises : Epica… et de moins bonnes : Evanescence, mais je pense que toutes les voies sont bonnes à prendre, sans jeu de mot. Cela ouvre de nouveaux horizons.
Guillaume : Je dois dire qu’au début de cette tendance, il y a des groupes que j’ai particulièrement appréciés, comme Within Temptation, Lacuna Coil ou Nightwish, et que je continue à affectionner… Mais je trouve que la machine s’est emballée et que c’est devenu une mode sans grand intérêt, sauf exceptions...

Alors Otium pour le futur ça donne quoi ? On veut des scoops !!
Ludo : On prévoit un second album sûrement l’été prochain. Sinon du démarchage, encore et encore…
Séb : Pas mal de dates à venir, et beaucoup d'autres encore on espère. De nouveaux titres commencent à germer, pour un prochain album, normalement courant 2010.
Guillaume : Des shows, des shows et des shows puis des contacts, des contacts des contacts… Pour avancer.

Je vous laisse le mot de la fin, comme il est d’usage dans notre famille French Metalienne ! Je vous remercie du temps que vous m’avez accordez, et je vous souhaite tout ce qu’il peut y avoir de mieux dans la continuité de votre carrière.
Le groupe : Merci à toi pour cette première pour nous !!


Le site officiel : www.myspace.com/otiumrock