Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gars, "Capture" est sorti récemment et les premières écoutes sont surprenantes, l'album étant plus varié, plus riche tout en étant toujours aussi accrocheur. Un peu déroutant sur le coup mais on finit par le cerner et on se le remet dans les esgourdes avec plaisir. Pour citer le grand philosophe Garth Algar dans Wayne's World : "C'est comme un slip tout neuf, au début on se sent un peu à l'étroit et après ça fait partie de vous".
Franck (guitare) : Merci et j'aime bien ton analyse !

Vu le coté très accrocheur de votre musique, est-ce que vous avez réussi à percer en dehors de nos frontières (à l'époque de la signature avec Metal blade par exemple) ou avez été en contact avec des médias peut être un peu plus généralistes ? Parce que pour être honnête, si la musique de One-Way Mirror était bombardée sur les radios et les chaînes musicales à la place de ce qu'on subit en ce moment ça soulagerait mes oreilles et je suis sûr qu'il y a moyen que ça marche (je n'ai rien contre les autres styles de musique, mais pour rester poli j'ai l'impression que les medias ne mettent pas les meilleurs représentants de chaque style en avant).
Franck : Concernant Metal Blade, on peut dire qu'ils ont une grosse force de frappe en promotion. Mais ça reste spécialisé. On a vu des chroniques dans des medias de death metal alors que notre musique est largement plus mainstream. Il y a une grosse différence avec Pavement qui bosse l'album sur des médias plus généralistes aux USA. On voit vraiment la différence. Certains magazines américains qui nous interviewent pour "Capture" ne connaissent pas du tout la scène rock ou metal française. Même pas Gojira ou Dagoba qui cartonnent pourtant. Donc c'est un gros point positif. Je vois ce que tu veux dire quand tu parles des médias généralistes en France. Étrangement, on a vraiment du mal à être diffusé en radio comme RTL2 ou autre. Pourtant, les pays limitrophes ont tous des radios rock ou metal nationales. On est encore en retard à ce niveau. Malgré le succès du Hellfest dont tout le monde parle, y compris TF1, le metal reste une musique confidentielle. Les gros médias ne voient probablement pas l'intérêt commercial de ce style de musique, sauf pour certains groupes comme Metallica, AC/DC, Linkin Park etc... Quand j'écoute le dernier Papa Roach, je me dis que c'est dommage...

On retrouve comme sur le premier album une reprise d'un morceau entre guillemets pop très connu, à savoir "Lady Marmelade". Je suppose que c'est plus une façon de s'éclater en reprenant un morceau fun et direct plutôt qu'une réelle influence ?
Franck : C'est un titre de Pattie Labelle qui a fait pas mal de bonnes chansons en soul. Ce n'est pas une influence directe, même si on adore tous Stevie Wonder, Edwin Starr et autres groupes du genre. On a voulu reprendre "Lady Marmelade" pour la déconne. C'est une chanson qu'on respecte avant tout.

Le dernier morceau de l'album s'appelle "We Love To Complain", ça fait référence à la société actuelle et au fait que la plupart des gens ne savent plus faire la différence entre ce dont ils ont besoin et ce dont ils ont envie, ou c'est un petit tacle à une partie du public metal français qui aime baver sur tout et tout le monde (soit dit en passant ce morceau est une tuerie) ?
Guillaume (chant) : Ça parle du comportement humain en général. L'humain n'est jamais content et l'herbe est toujours plus verte chez le voisin. Nous sommes les rois du gaspillage et on salit et bousille tout.



Plus généralement sur plusieurs titres on trouve une référence au temps qui passe ("Tomorrow Comes Fast", "The Clock Is Ticking"), vu le coté très catchy de votre musique est-ce que le thème de l'album est lié au fait de profiter de la vie à fond avant qu'il ne soit trop tard ? D'où le nom de l'album peut-être, saisir les opportunités quand elles arrivent ? A moins que la pochette exprime le fait que les gens sont en captivité et qu'ils devraient se libérer et vivre leur vie au lieu de la rêver ?
Guillaume : C'est vrai qu'il y a souvent une référence au temps. Ce n'est pas intentionnel cependant. Je suis quelqu'un qui a énormément peur de la mort. En fait je n’accepte pas le fait que quand tu disparais, tu disparais pour toujours. Rien que d'y penser pourrait me rendre fou. Alors j'imagine que les références au temps viennent inconsciemment de là. Mais sur "Capture" les paroles sont assez critiques sur le fait que l'humain se moque de son environnement et de son prochain. Beaucoup de choses sont faites en dépit du bon sens et les erreurs commises en 1 année prennent souvent 20 fois plus de temps à réparer. Et parfois ne sont pas réparables. Je suis pas misanthrope mais je pourrais le devenir héhé !

D'ailleurs la pochette de "Capture" présente quelques similitudes avec celle du premier album, c'était intentionnel ?
Franck : Comme pour nos autres albums, c'est Alain Tréhard qui s'en est chargé... il faudrait lui demander exactement comment il en est arrivé là.
Alain Tréhard : C'est vrai que la main au premier plan se retrouve sur les deux visuels, mais ce n'est pas intentionnel, et en tout cas, complètement inconscient (même si j'ai fait le lien). Sur le premier album, la femme se cachait le visage tout en révélant un secret marqué au creux de sa main. Dans l'image de "Capture", le gamin (mon fils) repousse la vitre sale en hurlant ; à travers cette vitre c'est le monde qui s'offre à lui qu'il tente de repousser parce qu'il en est déçu, et qu'il s'en sait captif...

Vous allez apparemment partir en tournée avec Soilwork que vous devez bien connaître puisque ce n'est pas la première fois que vous jouez avec eux. Ce serait sympa de vous voir live avec des groupes moins connotés metal, même si je me doute que vous faites ça surtout pour le fun, ce serait une bonne façon de toucher un public plus large. C'est tendu d'avoir des opportunités de ce genre je suppose ?
Guillaume : Y'a rien de fait avec Soilwork. Mais c'est toujours sympa de jouer avec eux car ce sont des amis et on aime bien ce qu'ils font. Évidemment on essaye de trouver des concerts avec des groupes moins connotés metal et surtout éviter les plateaux metal extrême car cela ne nous ressemble pas du tout et on n'en écoute pas. Ou très peu. Donc jouer avec des groupes comme Papa Roach ou même Shaka Ponk ne nous dérangerait pas du tout. Mais il est sûr que ce n'est pas évident de se placer sur ce genre de plateaux.



"Destructive By Nature" était sorti sur votre propre label, alors que cette fois c'est Pavement qui a pris la relève. Certains groupes décident volontairement de rester plus ou moins en autoprod' mais vu que vous êtes de retour sur un label plus établi, je suppose que ça s'est révélé être une belle galère de tout gérer ?
Franck : C'est un énorme boulot qui est super lourd à gérer pour nous. On fait déjà beaucoup tu sais. Composition, enregistrement, mix, mastering. On est aussi très présents en promo. Quand tu rajoutes la distribution et tout ce qui va avec, la charge de taf est vraiment trop grosse pour nous. Pavement est un super label qui nous soutient à fond, donc on est bien tombés.

Histoire de rebondir là-dessus, vous pensez quoi du crowdfunding qu'on a tendance à voir partout en ce moment ?
Franck : Cette idée est super bonne. On s'est même posé la question, mais pour ONE-WAY MIRROR je ne voyais pas vraiment ce truc.

Des nouvelles de Lyzanxia ? J'imagine qu'entre les différents groupes, projets, ou tout simplement boulots ça ne doit pas laisser beaucoup de temps mais est-ce qu'on peut espérer entendre du nouveau prochainement ?
Franck : On a quelques titres en préparation qu'on enregistrera dès qu'on a le temps. Mais pour le moment, on doit vraiment se concentrer sur ONE-WAY MIRROR.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter je vous laisse le traditionnel mot de la fin.
Franck : Merci pour ces questions intéressantes ! On a hâte de voir tout le monde en concert !


Le site officiel : www.one-waymirror.com