Interview faite par Byclown à Paris.

Bonjour, incroyable mais vrai, c’est votre première interview pour le webzine www.french-metal.com en presque 22 ans de carrière. Cela prendrait trop longtemps pour parler de votre longue carrière néanmoins on va quand même en parler un peu, et parler de la sortir de votre nouvel album ainsi que de vous et de vos projets. Mais avant cela, merci de vous présenter et de présenter votre groupe.
Lena (basse) : Je suis Lena, de MY DYING BRIDE.
Aaron (chant) : Et elle est la bassiste du groupe surtout !! Et moi je suis Aaron, le chanteur de MY DYING BRIDE.

Et My Dying Bride est…
Aaron : Le meilleur groupe anglais de tous les temps ! (rires)

Ok, ca sonne bien à mes oreilles !
Aaron : Super, on va pouvoir devenir de bons confidents alors ! (rires)

On peut dire que vous êtes un groupe plutôt productifs ! "A Map Of All Our Failures" est votre 11eme album studio mais avant cela vous avez sorti 10 albums vraiment tous différents. Comment pourriez-vous définir votre rapport avec la musique ? Est ce plutôt un gros boulot ou alors une sorte de voyage ? Ou peut-être les deux ?
Aaron : Eh bien, quand on grandi, nos goûts évoluent, et de manière générale on évolue aussi. Toutes les choses qui se sont passées depuis les trois dernières années et qui ont influé sur nous à titre personnel se sont retrouvées dans l’album. Apres nous faisons toujours le même style de musique mais nous prenons des orientations différentes à chaque album, de légères déviations car on continue à faire du MY DYING BRIDE. Nous ne sommes pas et ne seront jamais un groupe de pop par exemple (rires), nous avons des racines solides et nous savons exactement où nous voulons aller professionnellement parlant même si des fois certains évènements heureux vont donner une couleur différente à certains morceaux. Lorsqu’on prend de l’âge, les problèmes ne sont pas moins nombreux, ou moins graves, mais je pense qu’on arrive mieux à y faire face, grâce notamment à la sagesse, l’expérience de la vie, et ça se retrouve aussi (Ndlr : cette sagesse) dans les textes de "A Map Of All Our Failures". D’ailleurs je trouve qu’au niveau des textes, cet album est le plus abouti de notre carrière. On fait quand même ça depuis presque 23 ans, on devrait être pas trop mauvais normalement, enfin j’espère !
Lena : MY DYING BRIDE est un groupe leader du death / doom metal depuis 23 ans déjà, avec une certaine manière de faire, très reconnaissable. Pour moi, par mes goûts personnels, je trouve que ce dernier album est effectivement le plus abouti.

Que pouvez-vous me dire à propos de vos influences musicales ? Pensez vous que vos goûts musicaux ont changé depuis que vous jouez dans My Dying Bride? Êtes-vous plus "ouverts" à d’autres styles musicaux qu’avant ?
Aaron : Ils ont dévié un peu me concernant, c’est certain. Lorsque j’étais jeune, j’écoutais énormément de death metal bourrin, nerveux, car j’étais comme ça je pense. En grandissant j’ai découvert pas mal de nouvelles choses musicalement parlant que j’ai trouvé géniales. Mes goûts ont donc évolué, se sont diversifiés, et je me suis plus rapproché de choses un peu plus calmes, que je trouve plus intéressantes à l’oreille, d’où mon envie au début de groupe d’incorporer du Dead Can Dance dans l’esprit de MY DYING BRIDE. A l’heure actuelle je peux dire que j’aime l’opéra, Nick Cave et même Lana Del Rey, mais cela ne veut pas dire que je vais changer le style d’écriture du groupe, juste que cela m’influence de manière indirecte. Ces éléments se mettent dans un coin de ma tête et lorsque j’écris ils ressortent de moi pour modifier très légèrement mon style, mais je pense que c’est la même chose pour tous les auteurs et compositeurs, cela fait partie du processus créatif que de laisser ses influences et ce que l’on aime transparaître sur le papier. J’écoute encore du death bourrin mais c’est tres rare. Etant plus éclectique je m’intéresse à tout, je suis tres ouvert, même à Lady Gaga !
Lena : Je ne suis pas influencé par un groupe en particulier, ni même par un style prédéfini. J’écoute énormément de choses différentes et lorsque je crée de la musique, je ne me dis jamais "il faut que ça ressemble à ça ou ça", bien au contraire, j'essaye de faire quelque chose de radicalement différent de mes influences. Tu vois, quand tu es dans un studio avec 5 autres musiciens, tous différents, et que le processus créatif se met en marche, tu peux t’étonner toi-même de ce que tu composes, car tu ressors des choses de tes influences qui sont plutôt surprenantes. Tu prends un peu d’un truc, et après un peu d’un autre truc absolument aux antipodes du premier et le résultat est pas mal !

Pensez vous que le line-up actuel, avec Shaun aux claviers, est le bon line-up et que celui durera encore un bout de temps ?
Aaron : Qui peut savoir ? C’est aux musiciens de choisir s’ils veulent rester ou partir. Nous n’avons jamais forcé quelqu’un à partir du groupe, ce sont juste les gens qui sont partis lorsqu’ils en ont eu envie, lorsqu’ils ont eu envie de nouveaux projets ou qu’ils ont senti qu’ils n’étaient plus artistiquement à leur place dans le groupe. Si Lena veut partir, nous seront bouleversé mais cela restera son choix, de même que pour Shaun d’ailleurs j‘espère que cela n’arrivera pas car il est toujours plus productif de travailler avec un groupe solide et je pense que celui est tres solide musicalement parlant ! Nous (Ndlr : le duo fondateur du groupe) ne disons pas aux autres musiciens "tiens on a écrit ça, joue-le" ! Non, nous sommes un groupe et chacun doit ramener sa contribution artistique, c’est que qui donne la couleur de notre musique. Concernant le violon, Shaun a tout fait seul, à aucun moment nous ne sommes venu le voir pour lui dire comment jouer ses parties. Nous sommes arrivés et lui avons dit "voilà, là et là tu dois jouer du violon, tu as carte blanche pour jouer, tester ce que tu veux". De plus, et c’est super important de le dire, la raison pour laquelle nous n’avons jamais renvoyé quelqu’un du groupe, c’est qu’un groupe est avant tout une histoire d’amitié, et pas d’habileté musicale, une réunion de virtuoses. On est content d’aller au studio pour composer entre amis, échanger des choses. Je ne conçois pas un groupe où chacun resterait dans son coin à composer des choses et à fermer sa gueule, sans échange humain avec les autres, ça ne pourrait pas marcher. On est une bande copains, c’est ce qui fait que ça marche, hein ma pote !!   (Aaron met un petit coup d’épaule à Lena)
Lena : Oui effectivement Aaron a tout à fait raison. Un exemple concret pour illustrer ça est qu’un jour, un de nos musiciens n’a pas pu assurer son poste à cause de grosses blessures, on a donc dû le remplacer par quelqu’un d’autre. Plusieurs mois plus tard, après sa convalescence et sa rééducation, il nous a fait part qu’il ne voulait pas réintégrer le groupe, à aucun moment nous n’avons influé sur son choix.

Ce que vous dites est très intéressant car nombre de grands groupes sont en fait des projets solo de certains musiciens et les autres n’ont pas tant de choses à dire que ça. C’est le cas pour Opeth, Threshold, Periphery ou encore Smashing Pumpkins sur certains albums...
Aaron : Quand un musiciens de session se pointe, il est là pour jouer sa partie et se fout d’apporter ou non une idée car il n’est pas payé pour ça. Apres faire la carrière d’un groupe comme ça, je ne sais pas, s'ils sont heureux comme ça… mais je trouve ça compliqué.
Lena : Quand je suis rentrée dans le groupe, après un petit temps d’adaptation normal, on m’a tout de suite demandé mon avis sur des morceaux, si je pouvais proposer quelque chose de différent, d’exposer mes idées…C’est assez dur et intimidant au début car c’est un groupe ancien avec pas mal d’albums mais je me suis vite faite et je dois dire que c’est formidable de pouvoir travailler avec gens curieux, avides de connaître mes idées et mon point de vue, ça donne une réelle place à mon rôle de musicienne.

Quelle est l’histoire derrière les noms français que vous donnez à certaines de vos chansons ?
Aaron : J’aime les langues étrangères car elles apportent toujours une part de mystère importante. La plupart des gens dans le monde parle anglais, soit parce que c’est leur langue maternelle, soit parce qu’ils l'ont appris a l’école et de toute façon l’anglais est une langue facile à apprendre. La plupart des anglophones se contentent de leur anglais car ils savent qu’avec cette langue ils pourront se faire comprendre partout dans le monde. Nous utilisons ce genre de procédé, propice au mystère, depuis toujours. Italien, français et même suédois ! Je pense que pour les anglophones, entendre un nom étranger provoque de la curiosité. Il n’est pas difficile, avec les outils de traductions actuels, de traduire un titre de chanson, peut importe la langue, mais cela donne du mystère, et j’adore le mystère. Les fans qui lisent un titre en langue étrangère n’ont qu’une envie qui est de savoir ce que ça veut dire, de traduire, d’aller creuser un peu plus profond. Le français sonne tellement romantique qui coule bien dans les oreilles. Non pas que l’on veuille verser dans le romantisme systématique dans nos textes, mais utiliser le français induit le romantisme dans les thématiques de MY DYING BRIDE et c’est exactement ce que nous voulons. Sur le prochain EP qui sortira, le titre sera en suédois, nul doute que cela surprendra les fans qui en chercheront la traduction et la signification.



Vous parlez de romantisme à la française. Avez-vous déjà lu des poètes ou écrivains français dont les textes parlent du romantisme ?
Oui nous avons des festivals cet été mais je ne peux malheureusement pas encore en parler .Il faudra regarder en temps et en heure notre site officiel. Un truc assez nouveau… Nous avons un "VIP arrangement", ça veut donc dire que les gens pourrons faire des photos avec le groupe, auront des goodies etc... Les gens pourrons acheter leur billet classique ou choisir d’acheter le VIP s'ils veulent profiter de choses supplémentaire. C’est la moindre des choses que l’on pouvait faire pour les gens de notre fan club qui payent une cotisation à l’année pour recevoir le journal du groupe. Il est vrai que cette idée est venue à cause des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter par exemple, où tout le monde peut voir notre actualité au jour près sans être obligé d'adhérer au fan club. Il fallait donc que l’on trouve une démarcation franche pour les vrais fans du groupe.

Quels types de médias peut-on attendre avec la sortie du prochain album ?
Aaron : Pas vraiment… Il y a longtemps… très très longtemps en fait (rires) j’ai lu des textes de Jean de la Fontaine. C’était un texte en français avec la traduction anglaise à côté et je dois dire que le texte français sonnait tellement mieux ! Cela sonnait plus romantique et intriguant que la version anglaise. Je ne suis pas un expert dan cette langue mais en règle générale, j’aime le mystère induit par quelque chose que l’on ne peut pas comprendre tout de suite.

Ok, parlons à présent du nouvel album "A Map Of All Our Failures" qui est votre 11eme album. Quels sont les thèmes que vous abordez sur ce CD ?
Aaron : Sans paraître répétitif, il est vrai que les thèmes de cet album se rapprochent de ceux des précédent albums : pas mal de tragédies, d’amour perdu, de choses un peu religieuses. C’est en règle générale des sujets assez sombres de la vie mais qui ont tendance à parler au plus grand nombre. Personne n’a une vie entière faite de rose, il y a forcément des petits échecs ça et là qui viennent ternir le moral et rendre la vie un peu plus grise. J’aime parler de choses émotives. Normalement, le heavy metal classique parle des épées, de sang, de vierges, de démons, de croisades, c’est fou. Je suis sûr que les fans de ce genre de musique peuvent en apprécier sans que ça parle forcement de ces sujets-là, et peuvent être plus sensibles à des sujets qui touchent les émotions. Je pense qu’il faut donner le meilleur de soi dans ses textes. Pour ma part j’écris énormément de poèmes qui, quand la musique arrive par-dessus, sont convertis en lyrics, d’où l’aspect poétique des chansons du groupe. Je suis tres attentif aux commentaires que les fans peuvent laisser sur le net concernant mes textes. On m’écrit souvent que je n’"écris comme personne d’autre", ce qui ne veut pas dire, bien évidemment, que j’écris bien, mais juste que j’ai une manière d’écrire facilement reconnaissable et les gens apprécient ça, c’est une bouffée d’air pur pour eux.

Combien de temps avez-vous pris pour composer et enregistrer cet album ? Avez-vous travaillé avec des personnes différentes cette fois-ci ?
Lena : Nous travaillons avec le même ingé son depuis les tous débuts de MY DYING BRIDE. Il a participé à tous nos travaux depuis le début, sans exception. Il sait exactement ce que nous voulons, sait tirer parti de tout, pour que chaque chose sonne au mieux, même lorsque nous avons voulu tester des choses différents. Pour le temps de composition, c’est assez dur d’y répondre car l’écriture est constante dans le groupe. Quand nous pensons avoir assez de matière, nous faisons une pause, regardons ce que chacun à fait, mettons les choses ensemble voir si ça colle, et quand c’est le cas on met en place les morceaux. C’est donc tres dur de quantifier en termes de temps ce genre de chose.

Et donc tout le monde arrive avec des idées. Tout le monde peut-il aussi proposer des choses pas en rapport avec son instrument de base ? Exemple le batteur peut-il proposer des paroles de chansons ?
Aaron : Euh là non, personne touche à mes paroles ! (rires) Je crois que par le passé j’ai eu deux idées de riffs de guitares en tête mais je suis incapable de jouer de cet instrument donc j’ai fredonné les riffs aux guitaristes qui les ont mis en place, mais à part ça, je ne me mêle pas de la musique car ce n’est pas mon point fort. J’ai la chance d’avoir des musiciens doués qui savent ce qu’ils ont à faire, je les laisse donc faire ça mieux que moi. Lena, par exemple, me donne parfois des idées de chansons, et si l’idée me plaît je me mets au travail d’écriture, mais en aucun cas elle ne me dit quoi écrire. D’ailleurs si quelqu’un venait vers moi en me disant quoi faire je le gratifierais d’un "Fuck you".
Lena : C’est quand même assez ouvert je trouve, chacun peut donner son avis sur la structure des morceaux, l’ordre des riffs, dire que telle partie irait mieux au début et une autre à la fin. En aucun cas le guitariste ne dit "c’est mon riff, on le laisse là, personne ne peut y toucher ", tout est ouvert à la discussion si c’est constructif pour le morceau.

Que pouvez-vous me dire à propos de la tournée qui va suivre la sortie de cet album ? Connaissez-vous déjà les villes dans lesquelles vous allez jouer ? Ferez-vous une date en France ?
Aaron : J’adorerais faire une tournée mondiale mais comme tu le sais, le Monde n’a pas d’argent en ce moment et je crois que lui et moi sommes dans le même bateau. Nous ferons une tournée européenne qui débutera à Londres en Décembre mais qui ne sera pas longue car nous n’aimons pas les longues tournées. Tu vois, lorsque tu fais trop de dates enchaînées d’un coup, tu perds la magie de la scène, tu joues car tu dois le faire et tu n’y prends plus de plaisir car tu es fatigué, complètement jet lagué. De plus a force de faire une date par jour dans des pays différents, tu ne sais même plus où tu joues, tu n’apprécies pas la beauté de l’endroit où tu es et c’est bien dommage. On a déjà fait ça par le passé et c’était vraiment terrible. Les gens payent pour venir te voir, il faut donc que, par respect pour nos fans, nous soyons à 100% chaque soir, ce qui n’est pas possible quand on enchaîne trop de dates. La tournée à venir comportera 6 ou 7 dates, ce qui est peu, c est clair, mais chaque date sera spéciale. Il y aura certainement une date ne France mais je n’en sais rien, de toute façon c’est facile a vérifier, il n’y a qu’a se connecter sur le site web du groupe. Je crois que nous ferons une tournée américaine l’année prochaine. Pour ma part, j’adorerais jouer en Australie ou au Japon par exemple mais les billets d’avion sont chers et il n’est pas garanti que nous aurons une audience suffisante là-bas. Apres tout, ce que nous jouons est assez underground, ce n’est pas facile à l’écoute, et nous ne sommes pas dans le "top of the pop", nous devons donc choisir nos dates avec soin.

Et qu’en est-il des festivals d’été ?
Aaron : Eh bien, il n’y a rien de prévu pour le moment à ce sujet mais il est clair que nous allons essayer d’en faire car cela fait partir de la promotion de l’album. Ce qui est bien avec les festivals, c’est qu’il y a une énorme audience, et que la plupart des gens n’ont sûrement jamais entendu MY DYING BRIDE avant, ce qui peut être une bonne occasion pour eux de le découvrir, d’apprécier, et de devenir fan. En fait je pense que les deux (Ndlr : types de concerts) sont bien car en club, on peut jouer des morceaux un peu moins connus ou faciles d’accès car on se retrouve devant des fans qui aiment et connaissent notre musique, et en plus on peut jouer plus longtemps qu’en festival.

Pour qui aimeriez-vous faire une première partie ?
Aaron : Je pense que Slayer devrait faire notre première partie !! (rires) Non franchement je n’en sais rien, de toute façon il y a plus de configuration où un groupe ouvrira pour nous que le contraire car notre musique est spéciale, ce n’est donc pas facile de trouver un groupe pour qui ouvrir sans être en décalage avec eux, sachant que dans notre type de musique nous sommes très connus.
Lena : Je pense que des groupes comme "Akercoke" ou "Opeth" iraient à merveille dans nos premières parties, car leur musique est énorme et peut se rapprocher de MY DYING BRIDE, du moins dans l’esprit.

Peut-être un co-headline avec Dead Can Dance ?
Aaron : C’est vrai que ça serait super cool ! Ca serait marrant de voir ce "mix up" sur scène et de voir à quoi ressemblerai l’audience dans la salle.



Allez vous enregistrer un nouveau clip pour cet album ? Vous avez enregistré pas mal de clips durant votre carrière, pensez-vous qu’actuellement dans l'industrie musicale du metal underground, enregistrer un clip est vraiment important pour promouvoir votre musique ?
Aaron : Oui, nous sommes d’ailleurs en train de bosser sur un clip qui illustrera le second morceau de l’album. Il s’agira d’un clip avec des danseuses, ce qui est plutôt une première pour nous, d’autant plus que l’histoire du clip c’est que les danseuses sont aveugles, et je serais en train de danser avec ces danseuses justement. La chanson se prête bien à ce genre de choses, elle est tres douce et mélodique, je ne dis pas ça parce que, évidemment, c’est de mon groupe mais je trouve que le résultat sera tres bon. Nous allons travailler avec un réalisateur que nous connaissons bien et avec qui nous avons déjà travaillé par le passé pour un clip du groupe. Je pense que nous allons faire ça en Octobre et dès Novembre vous pourrez voir ça sur le net. Il est important que le clip sorte après l’album et pas l’inverse car si les gens aiment le clip et la musique qui va avec, ils iront acheter le CD. Dans le cas contraire, il n’y pas encore de CD à acheter cela perd donc tout son sens de mon point de vue.
Lena : Concernant l’importance d’un clip, en tant que fan de musique, je pense que cela est important pour le "package". Les gens vont acheter l’album, pour la musique évidemment, mais aussi pour le artwork, ce qu’ils n’ont pas lorsqu’ils achètent l’album en MP3. Le clip vidéo vient s’insérer naturellement dans l’image que le groupe veut projeter de l’album, cela donne une couleur supplémentaire. Apres il est vrai que, même si on le voulait, on ne pourrait pas enregistrer plusieurs clips pour le même album.

Apres cet album, avez-vous le projet de refaire un album expérimental comme vous avez pu le faire avec "34.788%...Complete" ou alors un album totalement différent de ce que vous avez pu faire jusqu’a présent ?
Aaron : Rien n’a été prévu pour le moment à ce sujet. Il est vrai que nous avons chacun pas mal d’idées qui sortent un peu du contexte de MY DYING BRIDE mais dans l’état actuel des choses, si nous mettions ces idées sur un album, cela ne collerait pas avec l’esprit du groupe, et nous n’avons pas encore suffisamment d’idées concordantes pour envisager un nouvel album expérimental. En revanche, enregistrer un EP dans ces conditions est faisable, car un EP est plus flexible qu’un album, c’est moins "important", alors oui pourquoi pas. De toute façon ce n ‘est pas encore dans les plans du groupes, peut-être dans 6 ou 7 ans qui sait ?
Lena : De toute façon, si tant est que nous fassions un nouvel album ou EP expérimental, il ne sonnera absolument pas comme "34.788%...Complete". J’aime que les gens se retrouvent devant quelque chose qu’ils n’attendaient pas, j’aime surprendre, et c’est vrai que notre label nous laisse une grande marge de contrôle par rapport à ça ce qui est agréable.

Actuellement, quels sont vos albums favoris ?
Aaron : "Born To Die" de Lana del Rey. C’est vraiment un album spécial dans ma discothèque je le confesse, j’aime écouter cet album en avion par exemple. Ce n’est pas si éloigné de MY DYING BRIDE si on écoute bien. Les thèmes abordés, certaines voix… cela pourrait être fou de bosser avec elle car je suis sûr que quelque chose de super en ressortirait.
Lena : Personnellement, et je ne dis pas ça pour faire de la lèche car on fait une promo en France mais Gojira est un groupe que j’adore. Ils sont devenus énormes, avec un son bien particulier, une énergie, des paroles singulières et engagées.

Une dernière chose à ajouter pour conclure cette interview pour vos fans français?
Aaron : On a toujours eu un formidable accueil de la part du public français, et ce bien avant Internet. Je recevais plein de courrier de France, des pages entières de fans, et ce depuis les premières démos au début des années 1990. Nos shows à Paris ont toujours été fantastiques. Le meilleur souvenir de concert de ma vie restera un show que nous avons fait à Paris, à "La Loco", il y a 6 ou 7 ans. Le public était comme fou, ça n’arrêtait pas d’hurler et d’applaudir, on aurait dit les Beatles !! Dès que les lumières se sont éteintes les gens n’ont eu de cesse de manifester leur joie, et ce jusqu’a la fin du concert. C’est clairement une des raisons pour lesquelles j’ai envie de revenir jouer en France le plus vite possible, comment refuser un accueil aussi énorme !
Lena : Rien d’autre à ajouter ! (rires)


Le site officiel : www.mydyingbride.net