Interview faite par Byclown à Paris.

Salut, c’est votre première interview pour ce webzine. J’ai pas mal de questions à vous poser sur un peu tout donc j’ai décidé de renommer cette interview "l’interview de la toute première fois" ! Nous sommes ici pour parler de la sortie prochaine de votre nouvel album "Thank You For The Demon" et aussi de la tournée que vous êtes en train de faire actuellement. Première chose, merci de vous présenter et de présenter votre groupe.
Jejo (batterie) : Je suis Jejo, le batteur du groupe et voici David à la guitare. Nous jouons dans un groupe qui s’appelle MUSTASCH.
David (guitare) : Ou ?.... (rires) (Ndlr : Jejo n’avait pas une voix très assurée en disant ça, d’où la blague de David)

Quels sont vos goûts musicaux ?
Jejo : Je suis plus dans la musique black, le reggae, la soul, le funk. Je ne suis pas trop dans le metal en réalité, pas tant que ça, alors que toi mec (il se tourne vers David), tu en écoutes pas mal.
David : Oui, j’écoute pas mal de musique des 70's mais en regle générale j’écoute de la musique qui ressemble à ce que je fais dans MUSTASCH.
Jejo : Je pense qu’on est tous relativement éclectiques et qu’on aime tous les mêmes grands groupes un peu old school à la Supertramp ou David Bowie.

Pensez-vous que ceux-ci ont changé depuis que vous jouez dans le groupe ?
Jejo : Non pas vraiment car dans le groupe, en règle générale, on est tous fan de musique old school, même si, individuellement, nous n’avons pas exactement les mêmes goûts.

Vous êtes très connus dans votre pays, vous avez eu pas mal de récompenses, un peu comme Volbeat mais à une échelle différente. Pensez-vous qu’il y a une sorte de "nouvelle vague du metal scandinave" ?
Jejo : C’est une bonne question, car j’y ai jamais vraiment pensé jusqu’à maintenant. Oui peut-être, je ne sais pas. Dans le cas de MUSTASCH, c’est un groupes qui existe depuis les années 90 donc ce n’est pas un si jeune groupe que ça.
David : Pour le cas de la France, en particulier, nous avons joué cet été au Hellfest, sur la scène la plus grande et devant énormément de gens. On était genre "Ouahh", car avant cela on n’avait jamais joué en France. On a joué aussi au Motocultor.
Jejo : Pour la France c’est un "nouveau" groupe alors qu’en fait, ce n’est pas si nouveau que ça, mais j’ai bien compris ta question. Je ne sais pas si il y a une "nouvelle vague" des groupes scandinaves car en réalité, les vagues n’arrêtent pas d’affluer, surtout en Suède, pays très prolifique pour ses groupes de musique. Je ne pense pas vraiment pas qu’il y ait une vague spéciale car les autres groupes de metal en Suède ne sonnent pas forcément comme MUSTASCH.

Oui c’est sûr que Soilwork ou Opeth évoluent dans des styles bien différents. Opeth est très populaire en France.
Jejo : Je crois qu’Opeth est populaire partout, c’est vraiment un bon groupe.

Comme je l’ai dit au début de cette interview, nous sommes ici pour parler de la sortie de votre nouvel album "Thank You For The Demon" qui sortira le 13 Janvier 2014.C ombien de temps avez-vous mis pour composer cet album ?
David : Deux ans (rires)
Jejo : Oui et non. Il est vrai qu’entre la composition du premier et du dernier morceau, ça a mis 2 ans. On a composé les chansons en studio, un peu plus de 60% de la totalité d’ailleurs.
David : On prefere composer en studio c’est certain mais parfois, lorsqu’on est en tournée, il nous arrive de trouver des idées sympa en jammant pendant qu’on fait les balances. Du coup on met ça de côté, on le fait mûrir chacun dans notre coin et on refait le point dessus quand on se retrouve en studio.

Comment avez-vous l’habitude de travailler dans le groupe concernant la composition des chansons ?
Jejo : C’est relativement ouvert à ce niveau mais il est vrai que ça se passe souvent de la manière la plus simple, à savoir que tout commence avec un riff de guitare sur lequel on vient ajouter la section rythmique. Après, si de mon côté j’ai un bon beat de batterie, rien ne m’empêche de le proposer afin que tout le monde essaye de trouver quoi mettre dessus. On n‘a pas de schéma prédéfini.
David : Ce qui sonne bien, sonne bien, peu importe d’où ça vient. Par contre notre chanteur écrit ses propres textes, à part sur une chanson du dernier album où j’ai écrit les paroles de ce que je dois chanter.
Yéyo : Ah bon ? Je ne savais même pas que tu avais écrit les paroles ! (rires)
David : Notre chanteur est obligé d’écrire lui-même ses textes, il ne peut pas chanter des textes de quelqu’un d’autre car il a besoin d’écrire en ce qu’il raconte pour que ça sonne.

Avez-vous eu consciemment envie de faire sonner cet album différemment de vos anciens albums ?
David : Oui clairement ! On en a discuté avant de rentrer en studio pour composer.
Jejo : Je suis le nouveau batteur du groupe et je sonne complètement différemment de l’ancien batteur. En ce sens on a voulu que l’album en lui-même sonne différemment, peut-être un peu plus "rentre-dedans" que les précédents. On avait clairement une idée de ce qu’on voulait au niveau du son. Ca c’est fait relativement naturellement en réalité, car mon jeu est différent, du coup ça a influencé les compos.
David : Et on a eu un studio différent et un producteur différent, donc, avec tous ces changements, le résultat ne pouvait être que différent.
Jejo : Comme on en a parlé un peu avant, c’est normal de vouloir évoluer pour un artiste, de ne pas rester dans un carcan, de faire un nouvel album différent du précèdent, donc ça a été assez naturel d’aborder de nouvelles manières de faire pour cet album, ça va dans la continuité d’un groupe.

Petite question qui était destinée à votre chanteur, mais il n’est pas là pour le moment : quels sont les différents thèmes abordés dans ce nouvel album ?
Jejo : J’en sais rien, je n’écoute pas les paroles. (rires)
David : Il parle de lui-même comme il le fait toujours. C’est un peu comme s'il se mettait devant un miroir.

Personnellement, je trouve qu’il y a pas mal d’influences de Metallica et de Sabbath sur ce nouvel album. Déjà, êtes-vous d’accord avec mon analyse ? Et si oui, est-ce une manière pour vous d’honorer ces groupes ?
Jejo : Je te réponds oui et non en même temps. Quand tu composes un riff un peu trop "Sabbathien", tu te dis "Ok cool, ça honore ce groupe de légende", mais il ne faut pas non plus aller trop loin dans la démarche de peur de plagier le groupe source.
David : Je vais parler un peu en tant que guitariste. Parfois quand tu joues un riff tu te dis "Non, ça va pas le faire, ça sonne trop comme ci ou comme ça" et là il faut changer. C’est un fil d’équilibriste.
Jejo : Parfois consciemment tu veux en faire trop, ressembler à Sabbath pour les honorer, mais après tu sais très bien que tout le monde va dire "Hey mais ça sonne comme du Sabbath !!".



Pas mal de groupes s’inspirent plus que fortement de leurs idoles afin de faire recette, c’est le cas des Américains de Orchid qui font du doom à la sauce Sabbath. C’est clairement du Sabbath et c’est très très bon ! C’est un peu ce que Sabbath aurait fait s’ils avaient fait du gros doom. Les fans de Sabbath adorent ça !
Jejo : Je vois tout à fait ce que tu veux dire, mais perso je ne pourrais pas jouer dans un tel groupe. J’ai besoin de définir mon propre son en m’affranchissant clairement de mes origines musicales. Après je comprends tout à fait que des gens aiment ça !! Combien de groupes à l’heure actuelle sonnent comme AC/DC ? Dans le lot il y en a des bons mais à mon sens, rien ne peut égaler l’original.

Combien de temps avez-vous mis pour composer cet album ?
Jejo : Cela nous a pris un peu plus de 3 semaines, disons un mois ! On a enregistré à côté de l’endroit où habite David, dans un studio pro complétement isolé dans les bois, au milieu de nulle part, dans l’ouest de la Suède.

Et vous vous êtes isolés pendant tout le mois dans le studio ou pas ?
Jejo : Non pas vraiment, on a organisé ça un peu comme une journée de boulot classique, du 9h00-17h00 et pas de travail le week end, ça permet de se couper un peu, de respirer et de repenser à ce qu’on a fait. Après, chacun a été libre de revenir le soir ou le week-end pour faire des choses si l’envie lui en disait.

Avez qui aimeriez-vous faire une collaboration artistique ?
Jejo : Peu importe si la personne est morte ou vivante ?

C’est quand même mieux si elle est vivante, ça vous laisse un espoir !
Jejo : Travailler avec Marx Martin serait énorme ! C’est l’un des plus gros producteurs de la planète ! Même s'il a produit beaucoup de choses pop, variétés, ça reste un rocker, et j’adorerais voir ce qui pourrait se passer si on bossait avec lui.
David : (il réfléchit beaucoup)  C’est une question difficile !
Jejo : Ne réponds pas "Justin Bieber" ! (rires)
David : C’est dur, peut être Bob Rock en producteur, j’en sais vraiment rien.

Parlons un peu de la tournée en cours. Que pouvez-vous me dire à ce propos ?
Jejo : On a déjà joué 10 ou 11 shows, c’est une tournée de 2 semaines vraiment petite avec un seul show en France. On ne joue qu’en France, en Autriche et en Allemagne. On jouera dans les autres pays l’année prochaine, pour la sortie du nouvel album. Avant de repartir en Europe on va faire une grosse tournée dans les pays scandinaves.

Est-ce qu’on peut s’attendre ce soir à entendre des titres du prochain album ?
Jejo : Non, aucun ! Nous sommes partis en tournée alors que l’album n’était pas encore masterisé totalement, c’était vraiment tendu niveau timing. On préfère attendre que l’album sorte, que les gens se familiarisent avec les chansons, avant de les jouer en live. C’est pour ça qu’on va tout faire pour revenir en France l’année prochaine afin de jouer les nouveaux titres.

Racontez-moi votre meilleur moment "spinal tap".
David : Je peux te raconter un truc qui s’est passé alors que je jouais avec mon ancien groupe à Paris, au Batofar. Nous étions très en avance pour le "get in", alors nous avons décidé avec les mecs du groupe de partir visiter la tour Eiffel. Une fois arrivé devant avec le van, notre batteur s’est rendu compte qu’il avait perdu sa pédale de grosse caisse, du coup il a sorti une partie du matériel du camion pour y voir plus clair, dont les flight cases de guitare etc… Il a ensuite fait le tour du camion pour voir si c’était pas tombé à proximité et, lorsqu’il est revenu devant le camion, il s’est fait braqué par 4 militaires avec leurs fusils. Les gars croyaient qu’il y avait une bombe dans les flight cases de guitares, car ils étaient noirs et vieux, et le batteur avait la barbe alors bon… on a dû courir à sa rescousse et expliquer comme on pouvait aux militaires que c’était juste des instruments et pas des bombes, qu’on n’était pas des terroristes etc… Sur le coup, on a super stressé mais après on en a bien ri !

Je vous ai vus deux fois en concert cet été, au Hellfest sur la main stage et ensuite au Motocultor. Dois-je en conclure que c’est le début de quelque chose de très bon pour vous en France ?
Jejo : On l’espère en tout cas, car on adore jouer pour le public français ! Du peu d’expérience qu’on en a, on a adoré !

Pourrons nous voir un clip tiré du prochain album ?
Jejo : Les vidéos c’était bien il y a 10 ans mais maintenant…
David : Le gros souci des vidéos c’est que ça coûte cher et qu’il n'y a aucun moyen de retour sur investissement. Il est plus simple, pour nous, et on en a déjà parlé, de faire une vidéo pour chaque titre de l’album, visibles sur la page principale du site, où on nous voit en train de jouer et de faire les cons. C’est drôle, peu coûteux, et ça donne du contenu. De nos jours n’importe qui peut faire ça, même avec un téléphone HD.
Jejo : De revenir l’année prochaine en tournée nous permettra également de faire une ou deux vidéos live, ce qui est pas mal aussi.
David : Cela nécessite tout de même d’avoir une bonne équipe avec qui travailler !

Et du public dans la salle accessoirement, et des nanas à poil au premier rang !
David : Et des mecs à poils aussi ! (rire général)

Ah ça c’est ton problème, je veux rien avoir à faire là dedans !
David : Si c’est bon pour le business, moi je dis oui !

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
David :   (se moquant de la réponse précédente de Jejo sur les collaborations) Mort ou vivant ?

En réalité, vous pouvez le faire maintenant avec les projections 3D. Ils ont fait ça aux US avec une repro 3D de 2Pac dans un concert de Dr Dré avec Snoop Dog. Depuis l’idée a fait du chemin et ils en ont même fait un thème de festival de musique sur 3 jours en Afrique du Sud avec des artistes comme Bob Marley, Jim Morisson, Kurt Cobain…
Jejo : Bob Marley, si on doit choisir un mort. Mais question vivant, autant choisir un groupe qui colle avec notre musique, alors je dirais Black Sabbath car on est tous fan de Sabbath dans le groupe, mais là encore je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. On est tous fan du groupe depuis qu’on est gosse, donc de fait on idéalise forcément les musiciens que l’on tient pour quasi divins, et de s’apercevoir qu’en réalité ils ne sont que des êtres humains, avec de gros défauts, ça casserait un peu le mythe.
David : Pas mieux !

Avez-vous une dernière chose à dire pour conclure cette interview pour les lecteurs ?
Jejo : Je pense parler au nom de tous en disant qu’on adorerait revenir en France l’année prochaine pour jouer le nouvel album. Pas seulement à Paris d’ailleurs ! Je parle de plusieurs dates dans plusieurs villes, histoire de découvrir un peu les différentes cultures et la gastronomie ! Je suis d’ailleurs un amateur de Champagne !


Le site officiel : www.mustasch.net