Interview faite par mail par MaliKoRn

Bonjour, comment vous êtes vous connus les uns les autres ? Qu'est-ce qui vous a donné envie de monter Mindlag Project ?
Manu (guitare) : Bonjour à tous, à la base MINDLAG PROJECT était un side project du premier groupe (Scarecrew) que j’avais avec mon frère Julien (batterie), qui est ensuite devenu notre projet principal. Après quelques changement de line up, Mathieu, qui jouait alors avec moi dans Hybride est venu assurer le chant, puis successivement Vince et Gilles nous ont rejoint, qui jouaient aussi avec moi dans un groupe de "Tough Guy HxC" nommé Links.

D'où vient le concept qui tourne autour du nom du groupe ? (je pense notamment à votre maxi "De Charybde En Scylla")
L’enjeu qui nous anime, c’est de poursuivre l’œuvre de Baudelaire, dans le sens où il tendait à montrer que quelque chose comportant une connotation péjorative (une charogne ou un crachat par exemple) pouvait être rendu esthétique. En ce qui concerne "De Charybde en Scylla…", c’est plus précisément une métaphore tirée de la mythologie grecque (qui nous est chère depuis nos débuts), celle de la descente aux enfers de notre fil conducteur, qui n’est autre que Jon De Grimpclat. Ce personnage est le centre de tous nos albums, et nous allons approfondir son profil dans les albums à venir.

Vous tournez pas mal dans le Sud de la France et j'estime que vous êtes quand même pas mal connus, mais où avez vous tourné ailleurs qu'en PACA ? Comment le public vous accueille ?
Nous avons en effet un peu tourné dans le reste de la France, et même hors de nos frontières. En règle générale nous sommes assez bien accueillis, mais c’est souvent inhérent à la proportion de l’événement. Par exemple, nous avons assuré la première partie de Gojira à Joué-lès-Tours, et ce fut un souvenir mémorable. Nous avons aussi de bons souvenirs à Grenoble, Pau, et en Allemagne… Mais il faut encore que nous creusions notre notoriété pour rencontrer un tel engouement en étant seul en tête d’affiche lorsque l’on ne joue pas chez nous.

Vous êtes en pleine session studio pour votre futur album (enfin!), comment se passe cette expérience ? Vous rapproche-t-elle ou est-ce que des tensions nouvelles se montent entre vous ?
En effet nous sommes en studio depuis un certains temps, toujours chez Christian Carvin. Nous avons adopté une toute autre approche de notre son sur cet album, car nous voulons une production très naturelle, sans l’aide de trigg pour la batterie par exemple, comme il est courant de le faire dans notre style. Nous privilégions les nuances autant au niveau sonore que mélodique. Bien entendu, tout cela nécessite une rigueur monacale en studio, nous nous concentrons sur le fait de faire les meilleures prises possible, cela rajoute donc un peu de tension. Mais rien d’anormal pour un enregistrement d’album metal, avec des gens qui ont du caractère (rires).



Qui s'occupe de gérer la pub du groupe, le merchandising, les dates et tout ça ? Qui écrit les paroles et de quoi parlent-elles ?
Pour ce qui est du booking, C’est Orianne (Hit The Road) qui s’en charge et qui accomplit un travail exemplaire. Et pour ce qui est du reste nous nous partageons les tâches entre nous, Orianne y compris, c’est un peu du DIY. Pour ce qui est des paroles, c’est moi qui m’en charge, et les thèmes abordés rejoignent le fil conducteur. Ils ont souvent une approche poétique, parfois théâtrale, et ceci est amplifié dans le nouvel album. Pour être plus clair, je vais citer quelques influences : Baudelaire, Lautréamont, Léo Ferré, Jacques Brel…

D'un point de vue objectif, quelle place vous trouvez occuper auprès de la scène metal sudiste et Française en général ?
A vrai dire, nous n’aimons pas vraiment le fait d’avoir à nous inscrire dans un style ou dans une scène, nous préférons essayer de faire ce que nos tripes et notre cœur nous dictent sans avoir à se soucier du "qu’en dira-t-on" inhérent à l’appartenance à un style. Pour te répondre plus clairement, je ne sais pas du tout quelle place nous occupons en terme de notoriété, ni si nous sommes fédérateurs d’un mouvement, tout ce que je sais, c’est que nous voulons vivre de notre musique, et ne pas avoir à contenter les détracteurs et les encenseurs. Pour l’instant nous n’en vivons pas, donc je dirais simplement que nous sommes des amateurs parmi beaucoup d’autres dans le paysage musical Français, mais nous aspirons à ce que ça change, et à ce qu’on nous laisse nous exprimer sans entraves, avec des moyens professionnels.

Comment pensez vous que l'album sera accueilli et qu'attendez vous d'un point de vue professionnel après sa sortie ?
Je pense qu’il fera parler de lui, en bien ou en mal, mais ne laissera pas indifférent, car il y a énormément de travail derrière, et de nombreux partis pris. J’ose espérer que nous pourrons vivre de notre musique grâce à cet album, ou tout du moins en survivre (rires), pour que nous puissions travailler nos prestations live à plein temps, car nous devons nous professionnaliser à tous les niveaux, mais surtout sur scène. Nous avons pas mal d’ambitions en ce qui concerne nos futurs concerts, et nous voulons tourner un maximum en 2008 pour représenter cet album, car nous y tenons et y croyons dur comme fer.

Arrivez vous à vivre de votre passion ou est-ce en phase ou pas du tout ? Comment arrivez-vous à gérer musique et vie de tous les jours ?
Décidément tes questions en amènent d’autres ! Comme je te le disais juste au avant, nous n’en vivons pas encore, et c’est assez difficile pour nous de concilier notre passion avec nos emplois respectifs, mais il faut travailler pour pouvoir investir dans notre musique. Dans quelques mois nous allons tous nous arrêter pour se consacrer au groupe, en espérant que cela sera payant.

Comment vos proches considèrent Mindlag Project ? Avez vous eu des difficultés pour arriver là où vous en êtes actuellement ? (et vous souhaitant d'aller encore plus haut ;) )
Personnellement j’ai toujours eu le soutien de mes proches, surtout de mes parents, en ce qui concerne la musique, et bon nombre de mes amis nous soutiennent aussi, je pense que nous avons la chance d’être bien entourés. Mais cela dit je ne peux pas vraiment parler au nom des autres à ce sujet, même si pense qu’ils sont à peu près dans le même cas que mon frère et moi. Bien sûr, comme tout le monde nous avons vécu des galères, mais comme disait Nietzsche, "ce qui ne tue pas rend plus fort" :) En tout cas, je tiens à te remercier pour cette interview, et surtout à m’excuser au nom du groupe pour le retard que nous avons pris pour y répondre… mais nous avions des circonstances atténuantes !! (rires) Le studio et nos emplois respectifs nous prennent beaucoup de temps, et on en arrive à oublier beaucoup de choses essentielles. Merci à French Metal et à toi Malicia.


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