Interview faite au téléphone par MissGayelles

A l'heure où tout le monde est focalisé sur sa rentrée en ce mois de Septembre des plus ensoleillés, nous avons le plaisir de recevoir un groupe des plus sombres qui nous vient des environs de Marseille : Mechanical Decay.

Salut les gars !

Nico (basse) : Salut.
Clem (chant) : Bonsoir.
Mitch (Batterie) : Hello.
Seb (guitare) : Salut, excusez Theo qui ne peut pas être là.

Est ce que vous pouvez nous présenter brièvement le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Clem : Alors, nous sommes MECHANICAL DECAY, nous existons sous ce nom depuis 2007, nous avons sortis 2 albums dont le dernier "Dolorem Ex Machina" vient de sortir. 

Vous vous connaissez depuis longtemps ? Comment vous est venue l'idée de créer un groupe ?
Clem : A la base le groupe a été crée par Théo (sous un autre nom) je l'ai rejoint en 2005, ensuite il y a eu un gros changement de line-up, l'arrivée d'un deuxième guitariste, changement de batteur et de bassiste, Nico et Seb nous ont rejoint par le biais d'annonce que nous avions laissée, et Mich était un ami commun mais le feeling est toujours bien passé entre nous, on est une famille. L'idée de créer un groupe est venu naturellement par l'amour que nous portons tous à la musique.
Nico : Ouais, sur le 3615 ULA.

C'est pas un peu dépassé 3615 ULA ?
Nico : On est des anciens maintenant.
Seb : Nico à 52 ans, il faut le savoir.
Mitch : Les gars ! Aucune allusion sur mon âge, ok ?
Nico : Plus sérieusement, on est vraiment une famille. Je connaissais Michel depuis un moment (on jouait ensemble dans Eulogy), et au moment oùu on a dû changer de batteur, c'est tout naturellement qu'on lui a proposé la place de batteur.
Mitch : Pour info, quand ils m’ont proposé de les rejoindre nous avions discuté sur nos envies respectives au niveau du style musical, et comme nous étions exactement sur la même longueur d’onde (humainement aussi) j’ai intégré le groupe.

Donc Mechanical Decay c'est l'alliance de deux groupes pour n'en faire plus qu'un en repartant de zéro, c'est ça ?
Seb : Je pense que personne n'avait jamais vu les choses comme ça, mais c'est pas con du tout. C'est effectivement valable pour le deuxième album puisque Michel nous a rejoint avant de le composer.
Nico : Non c'est pas vraiment le cas.
Clem : C'est plus une aventure humaine qu'une fusion de groupe.

Justement comment se passe la composition dans votre groupe, est-ce que chacun compose sa partie de son côté et vous mixez le tout ensuite, ou vous composez tous ensemble ?
Nico : En règle générale ça part des gratteux en boeuf avec Michel. Dès que ça sonne bien et qu'on sent que la mayo monte bien j'y greffe la basse. Le chant vient après et les samples après en studio. Très souvent les morceaux finaux ont fait du chemin depuis les premier jet.
Mitch : Comme dit Nico, ça part souvent de la batterie ou d’une des grattes, et dès qu’il y a une accroche, que tout le monde s’y retrouve et qu’il y a une osmose, nous poussons plus loin en y incorporant les idées de chacun. Clem : On compose tous reunis, les idées viennent, comme disait Nico, principalement des guitaristes et chacun prend part à la construction, de mon côté je les oriente sur les thèmes que j'ai en tête pour trouver la bonne couleur au morceau et ensuite le chemin se fait.

Quels sont les thèmes principaux de Mechanical Decay ?
Mitch : Amour, gloire et beauté... euh... non... Clem à toi ! 

Ah bon c'est pas ça ? Je croyais pourtant, je pensais même que vous aviez pris un batteur que l'on pouvais surnommer Mitch par rapport à cette série !
Mitch : Moi c'est surtout par rapport à Alerte à Malibu. (sourire)
Nico : 90 dans la légende !!!
Seb : Pour les thèmes, ce sont les nombreux amis qui sont dans la tête de Clem qui nous les sortent. Sont-ils là ce soir ?
Clem : Pas tous, certain sont en RTT. La plupart des textes sont tres intrinsèques, très personnel, j'écris sur l'émotion humaine dans tous son spectre, des ressentis, des histoires personnelles. La thématique est souvent sombre, mélancolique. Pour cet album on a poussé le vice un peu plus loin en créant un univers autour de ça.



Autour des émotions les plus profondes de l'être humain et c'était donc une réelle volonté d'avoir une cohérence tout au long de l'album qui est le chapitre II et se déroule en plusieurs actes. 
Nico : Oui, on voulait avoir une cohésion globale de l'album. Que se soit au niveau de l'artwork ou au niveau du mastering. On voulait, sans forcément faire un "album concept", avoir un maximum de cohésion sur cet album afin que le mec qui l'écoute se plonge dedans à fond.
Clem : L'album est basé sur la théorie des humeurs d'Hippocrate, d'où sont tirés les 4 actes. Ces 4 actes racontent eux-mêmes l'histoire cachée de l'album.

Nico tu parlais de l'artwork un peu plus haut, je pense que l'on peut en dire quelques mots également car il semblerait que ce soit un dérivé d'une planche du test de Rorschach (les fameuses tâches d'encre symétriques). Pourrait-on dire que cet album est une thérapie par la musique ?
Nico : Une thérapie, pour nous oui c'est certain, après chacun l'écoute comme il le sent. Et ouais c'est bien un dérivé du test de Rorschach. C'est Djibz qui nous a fait tout l'artwork du skeud, et on en est hyper contents.
Clem : Il a vraiment su retranscrire l'idée de l'album et le concept que nous avions en tête, tout en apportant sa touche.
Seb : djibz.com, si on peut faire de la pub. C'est une thérapie pour les enfant trop sages. Mon fils égorge des lapins depuis qu'il a écouté l'album... bonne thérapie. (rires)
Nico : On va avoir la SPA au cul.

Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?
Nico : On s'est plus ou moins demerdés tout seuls. On a tout enregistré dans notre studio. Théo étant ingé son ça facilite les choses. On s'est fait prêter quelques micros et un peu de matos. On a bourriné tout le mois d'Août 2013. Après c'est parti au mix-master. Tristan du Grand'Ma studio s'en est occupé. Et comme l'artwork on en est hyper contents. Le truc c'est qu'on a fait ça en local, on a fait bosser les potes et le résultat est plutôt bon je trouve.
Mitch : En gros c’est un album de potes, fait par des potes, et ça c’est vraiment excellent ! Made in family ! (sourire)
Clem : On a établi un camp de base au studio et on a vecu en otarcie pour enregistrer. C'etait très enrichissant de ne se consacrer qu'a ça, on se levait le matin pour attaquer directement les prises, une expérience quand mème éprouvante et non sans douleur, l'album porte bien son nom. On y a laisser de la sueur et des trippes mais le résultat en valait le coup.

Vous vouliez vraiment quelque chose qui vous ressemble à 100% et qui soit en totale adéquation avec ce deuxième album, c'est ça ?
Seb : Je trouve que cet album nous ressemble effectivement beaucoup plus que le premier. Les influences de chacun sont très présentes. C'est pour cela qu'il a beaucoup plus d'alternance "between violence and beauty". Chacun a su trouver sa place dans les compos.

Pour promouvoir cet album, vous avez un single "Blow" qui est en téléchargement libre sur votre Bandcamp et ce titre est également illustré par un clip. Comment avez-vous réalisé ce clip ? Pourquoi avoir choisi ce titre en particulier ? Est-ce qu'il y a d'autres clips de prévus ?
Clem : Pour le clip on a fait appel à Nicolas Capus, le scenario de base vient de lui et collait avec l'univers du morceau, on a tous participé à l'élaboration du script. Pour la réalisation tout est fait main en équipe réduite, des sculptures aux décors, tout vient de nous. On a eu la chance de travailler avec des gens passionnés derrière et devant la caméra, l'actrice a été fantastique, les conditions de tournage n'était vraiment pas facile. Nicolas (Capus) extrêmement investi, on a travaillé d'arrache-pied pendant près de 35 heures en un week-end. Pour le choix de "Blow", on s'est longtemps creusé la tête pour savoir quel morceau sortir pour un clip, un titre qui ne soit pas trop en décalage et qui puisse ressembler à l'album et puis c'est le premier morceau que nous avons composé avec Mitch et qui a scellé la nouvelle orientation du groupe. Et pour un deuxième clip, il y aura peut-être une petite surprise dans les mois à venir.
Seb : Putain, on en a chié quand même... mais le résultat en valait la peine.

Et le résultat est énorme ! Ca a dû être un sacré investissement et un travail avant tournage énorme aussi.
Seb : Merci ça fait plaisir. Oui Clem parle de 35h de boulot, mais ça, c'était que le tournage. Nico s'est vraiment gavé sur la réalisation du personnage sculpté que l'on voit à la fin.
Nico : Ouais, c'était la race, on a découpé du caddie ! Hérisson frites le midi. (sourire)
Seb : Ta gueule !!! On va avoir Leclerc sur le dos.

Est-ce que vous avez des concerts de prévus dans les prochains mois ?
Nico : Début Novembre on a une date de programmée sur Marseille, les autres vont arriver. On vous tient au jus dès que ça tombe. (sourire)
Clem : On travaille sur le booking actuellement, on a hâte d'aller défendre l'album sur les routes, et retourner les scènes. On reste un groupe de live et qui aime vraiment ça, c'est de là qu'on tire notre énergie.

Et Mechanical Decay sur scène, ça donne quoi ?
Nico : La bagarre !!!!! Ah nous on kiffe ça ! On ne fait de la zic que pour ça.
Seb: Un clip live devrait bientôt sortir, vous pourrez juger par vous-mêmes.



Est-ce que vous la travaillez, ou vous laissez faire le feeling ?
Seb : On bosse pas mal les intro, outro, etc... On essaie d'adapter certaines compos au live. Mais pour l'énergie qui en ressort, là c'est le feeling, on a pas encore bossé de chorégraphie, mais on est en contact avec Kamel Ouali. Ca va être énorme !!!
Nico : Ouais, on taffe 2/3 trucs pour le live, comme la setlist par exemple, mais sinon on laisse faire la magie du live.
Clem : On cadre l'essentiel mais pour le reste on fait tout au feeling, à l'energie, on y laisse nos trippes et c'est ca qu'on aime.

Donc si je viens vous voir à tous vos concerts, à chaque fois j'aurai quelque chose de différent.
Seb : On fait le maximum pour. 
Nico : Y'aura des points communs c'est sûr, mais comme le dit Seb on fait tout pour.
Mitch : La différence se fera avec le public.
Seb :  Oui, la réaction du public influence beaucoup sur nos prestations.
Clem : On essaie d'avoir les lives les plus vivants possible.

Plus le public est réactif, plus vous partagez avec lui c'est ça ?
Clem : On le vivra de toute façon, mais c'est le public qui nous pousse dans nos retranchements, plus il nous donne, plus on a envie de se dépasser. C'est pour lui qu'on est sur scène et pour partager une énergie commune.
Seb : Il nous donne l'envie. l'envie d'avoir envie !!!!  
Mitch : Oooooh putain ! Seb est fan de Johnny !

L'essence de la machine c'est donc le partage avec le public...
Mitch : En premier lieu c'est le partage entre nous, ce qui est pour nous primordial, après si nous sommes en communion, le public suivra, et c'est là que nous sommes capables d'avoir des réactions différentes à chaque concert, comme par exemple envoyer ma batterie voler, ou autres... Bref... Quelques pétages de plombs dus à l'adrénaline peuvent arriver.

Vu que tu parles d'adrénaline, est-ce que vous avez quelques petites anecdotes à nous raconter vécues lors de certains concerts ?
Nico : Le nombre de fois où Clem à failli bouffer ma basse, comme à l'Usine à Istres. On était tellement dedans qu'on était à deux doigts de s'éborgner !
Seb : Le truc le plus metal que Clément ait fait, c'est de faire un live avec un sac Dora l'Exploratrice dans le dos. 
Clem : Un mec a voulu me payer une fois pour me mordre, il disait qu'il était sûr que j'avais le goût du poulet, ça reste mon souvenir de concert le plus bizarre. Sinon j'ai de très bons souvenirs d'une date où le public nous a rejoints sur scène pour venir foutre le bordel ça reste grisant.
Seb : Oh oui putain, c'est sur YouTube ça en plus. Pour notre premier live avec Michel, on a dû taper nous-mêmes sur la batterie pour l'outro du concert. Le con il s'était barré...
Mitch : Enfin... j'étais par terre aprés avoir, comment dire... défoncer ma batterie parce que j'ai eu une grosse montée d'adrénaline. Le live c'est tellement jouissif ! Et dangereux parfois. (sourire)

Et on vous souhaite encore pleins de bons souvenirs ! Est-ce que vous avez déjà commencé à composer un troisième album ou vous vous laissez le temps de bien profiter de celui-ci sur scène ?
Seb : Après une année bien chargée entre l'enregistrement et le clip, on se calme un peu sur la compo. Donc rien de prévu pour le moment.
Mitch : Nous voulons vraiment défendre cet album sur scène et en profiter au maximum.

Est-ce que vous avez quelque chose à rajouter ?
Nico : Ouais... Merci à French Metal pour le soutien, c'est cool que des gens se bougent le cul pour le metal.
Mitch : Quand est ce que l'on joue à touche pipi ? 
Seb : Michel.... 
Mitch : Oui ? hahahaha !
Clem : Un grand merci à vous tous.

Merci à vous de nous avoir accordé du temps pour cette interview. On vous souhaite un futur rempli de dates de concert, d'adrénaline et d'albums !
Nico : Merci à toi.
Mitch : Gracias senorita !
Seb : Bon, on va boire un coup maintenant ???


Le site officiel : www.mechanicaldecay.bandcamp.com