Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens ! Vous parliez déjà à l'époque de la sortie de "The Dreamer's Hideaway" d'un EP acoustique, je suppose que ce "Unplugged" est enfin la concrétisation de cette idée même si c'est un album complet pour le coup ?
Guillaume (guitare) :  Eh oui, en effet, nous avions ce projet en tête depuis un petit bout de temps. Nous avions juste besoin d'un petit coup de pied au cul pour nous y mettre ! Notre premier titre entièrement acoustique était déjà sur le premier album "Duplicate" avec le titre "Sin".

Apparemment l'idée vous est apparue après avoir joué en acoustique en première partie d'Anneke Van Giersbergen, je suppose que vous en avez profité pour tester pas mal de morceaux et faire une pré-sélection ?
Tout à fait, nous avions moins de trois mois pour préparer ces concerts et nous nous sommes mis à bosser sur un set en résidence pendant trois jours à Chauvigny. Nous nous sommes vite rendus compte des titres qui rendraient le mieux en live et nous nous sommes concentrés à reprendre principalement des titres de nos deux derniers albums "Here Comes The Sun"  et "The Dreamer's Hideaway". Gros challenge et grosse pression pour nous sur les premières dates ! On avait vraiment la tremblote au début du concert à la Maroquinerie !

En tout cas le timing fait bien les choses parce que l'album sort à un moment où il représente vraiment une évolution naturelle dans la musique de Klone. Les morceaux sont évidemment réarrangés mais on sent une vraie continuité par rapport à "Here Comes The Sun". Ce n'est finalement pas plus mal de ne l'avoir fait plus tard que prévu non ? Soit dit en passant le groupe porte de plus en plus mal son nom, puisque vous n'êtes le clone de personne et il devient bien difficile de vous classer quelque part.
Oui, je pense aussi que c'était le moment de le faire ce disque, l'album "Here Comes The Sun" fonctionne super bien en acoustique et c'est un plaisir de jouer ces titres en live, mais aussi de jouer avec d'autres musiciens. L'expérience est très enrichissante ! Concernant le nom du groupe, ta remarque est judicieuse, peut-être qu'à l'époque nous avons très mal choisi le nom du groupe ! Mais bon, on avait 18 ans...



Je ne m'attendais pas à entendre "Rocket Smoke" sur un album acoustique d'ailleurs, le morceau est certes mélodique et accrocheur à la base mais aussi assez nerveux. Je me demandais comment cela allait sonner et je dois dire qu'il passe parfaitement le test de l'acoustique. Vous l'aviez sélectionné d'office ou c'est en le testant en acoustique que vous avez remarqué qu'il rendait bien ?
Nous avions déjà travaillé ce titre à l'époque de "The Dreamer's Hideaway". La version acoustique de ce titre est très différente de la version metal sur l'album. L'approche est beaucoup plus Shaman et atmosphérique sur "Unplugged". Nous clôturons tous les soirs nos shows avec ce titre et le public réagit bien dessus. Cela fait un peu partie de nos "hits" ! On ne pouvait pas passer à côté !

Vous n'avez pas fait les choses à moitié en enregistrant "Unplugged" au Théâtre de le Coupe d'Or de Rochefort ! Une heureuse opportunité je présume ?
En effet, nous avons été contactés directement par Christophe Pineault de la Poudrière à Rochefort via Facebook avec une proposition directe pour enregistrer dans le Théâtre de la Coupe d'Or. Nous avons vu les photos du lieu, un ancien théâtre italien magnifique. Nous ne pouvions pas refuser cette proposition dans de telles conditions. L'équipe a vraiment été aux petits soins avec nous, nous n'avions que trois jours pour mettre l'album en boîte car tout a été enregistré live tous ensemble. On n'a jamais été aussi rapides en studio !

D'ailleurs pourquoi l'avoir enregistré live dans une salle vide et comment vous est venue cette idée ? La démarche me rappelle celle de S.U.P. pour "To Live Alone".
Nous voulions enregistrer le disque tous ensemble dans la même pièce, sans métronome, afin de laisser vivre la musique sans se mettre de barrières. Nous voulions quelque chose de vivant et à la fois brut et simple. Quelque chose qui va à l'essentiel. Sortir de nos habitudes d'enregistrement, se remettre en question et assumer nos petites imperfections. En effet, S.U.P avait fait un live électrique de cette façon. Je me souviens qu'à l'époque j'avais trouvé ça étrange comme concept, puis finalement nous avons fait la même chose… Le disque a été enregistré en Août, ça aurait été compliqué de ramener du monde sur cette période à Rochefort et nous voulions aussi pouvoir nous concentrer sur l'enregistrement sans avoir le stress du public. Au final, on se rend compte aujourd'hui que nous étions quand même très stressés sur les prises, même sans public.

Vous en avez profité pour glisser un inédit, à savoir "The Silent Fields Of Slave". Je suppose qu'il a été spécialement composé pour "Unplugged" ?
Exactement, c'était important pour nous de glisser un titre inédit. Il a été composé pendant l'été sous pression car nous n'avions pas beaucoup de temps pour le faire, ni le temps pour avoir du recul dessus. Je trouve qu'il va bien avec les autres titres du disque. Ce n'est vraiment pas évident de composer un titre acoustique sans batterie ni basse. Au final, je trouve qu'on s'en sort très bien et ce titre est très apprécié sur les concerts.



Est-ce que le fait d'avoir pu transformer certains morceaux de cette façon va avoir une influence sur votre façon de composer votre prochain album ?
 Oui, peut-être que cela va nous influencer sans qu'on s'en rende compte ! Il y aura forcement aussi de la folk sur le prochain album, voire de la 12 cordes, ça c'est quasi certain. Le prochain album est déjà en cours de composition, il y a beaucoup d'idées de côté, des choses soft mais aussi des choses beaucoup plus metal. Nous allons prendre le temps de faire le tri et de faire ce qui nous semblera être bon pour le prochain album. Pour l'instant, rien n'est arrêté, on va se remettre à fond dessus certainement à la rentrée. On a pour but de sortir un nouvel album fin 2018.

Vous êtes accompagnés d'Armelle Doucet sur ces versions acoustiques qui ajoute de l'accordéon, des claviers et des percussions. Vous l'aviez déjà avec vous sur scène pour les fameux concerts en première partie d'Anneke ?
Armelle fait partie du projet acoustique depuis le début ! On se connaît depuis pas mal de temps et elle habite à quelques pas de chez nous sur Poitiers. Elle a aussi un duo avec Mathieu Metzger, le saxophoniste de KLONE. Les timbres de nos instruments se mélangent super bien et Armelle a su s'imprégner rapidement de notre univers musical. Sur la tournée , nous travaillons aussi avec Romain Berce aux percussions. Je collabore également avec lui sur mon autre projet Cloud Cuckoo Land avec Melusine Fradet. Nous bossons aussi avec Caryl Marolleau sur les concerts quand Romain n'est pas disponible. Un autre Poitevin qui joue aussi super bien !

Apparemment ces concerts acoustiques ont été bien accueillis, est-ce qu'on pourra revoir ce genre de dates à l'avenir ? Une tournée est prévue ?
La tournée se passe super bien, oui, nous en sommes à 40 dates là depuis fin Janvier, une grosse tournée intensive ! C'est agréable de jouer dans de nouveaux lieux, dans d'autres conditions, en petite formule. C'est aussi beaucoup plus simple à mettre en place au niveau de notre organisation. Il y aura encore des dates en France à la rentrée, puis pas mal sont en cours pour l'étranger début 2018.  


Le site officiel : www.klonosphere.com/klone