Interview faite par mail par Sam

Salut les mecs, vous sortez un premier album intitulé "Maëlstrom" et des plus prometteurs. Mais avant de parler de votre musique et de vous, présentez nous le groupe...
Le groupe a été créé en Juin 2008 par Mathieu à la suite du split de son précédent groupe. Un premier LP a été enregistré par Mathieu (guitare, basse, programmations) et Guillaume, actuellement chanteur dans le groupe Overload et ancien chanteur de KHAORAH. Mais c'est après une rencontre en Novembre 2008 avec Evi, actuel guitariste du groupe, que le groupe va naître sous sa forme actuelle. Mathieu et Evi vont entamer le travail de composition du premier album et le recrutement de musiciens. Le groupe voit alors, entre Janvier et Avril 2009, l'arrivée de Yohan (chant), Arnaud (basse) et Jérémie (batterie). Après quelques mois de travail acharné, on a eu l'occasion de se présenter en live une dizaine de fois entre Septembre 2009 et Janvier 2010 en Ile de France principalement. On a entamé en Février 2010 l'enregistrement de notre premier album "Maëlstrom", qui est sorti le 21 Mai 2010. La tournée de l'album débute le 4 septembre au ferrailleur, à Nantes.

Pour en revenir à Maëlstrom c'est votre premier CD, on se trouve face ici à un petit concentré de violence et de technique, dans quel style vous classez-vous ?
C'est toujours très délicat de répondre exactement à cette question... à mon sens, on se rapproche plus du metalcore, mais vous pourrez trouver dans nos morceaux des ambiances très posées, proches du post-hardcore ou, à l'inverse des mosh parts purement hardcore... parfois même quelques samples electro... et paf ! Ça fait du KHAORAH ! Notre philosophie est simple, la musique n'a d'intérêt que dans son métissage. On n'entend pas révolutionner la musique, on essaye d'évoluer de manière cohérente en nous inspirant des différents styles qui nous parlent : hardcore, post, electro, metal... En ce qui concerne la technique, ça n'est pas volontaire à vrai dire. On ne cherche pas à en faire étalage, notre but est de toucher l'auditeur, de lui faire ressentir de l'émotion, quelle qu’elle soit... à quoi sert la musique sinon à ça ?

Comment se passe la phase de composition ? Est-ce un "boeuf" général ou chacun apporte sa composition et les autres composent autour d'un riff de guitare, d'un patern de batterie ?
Mathieu et Evi assurent l'essentiel de la composition. Cela ne se fait que très rarement en "boeuf", nous travaillons tous ensemble mais en studio, on fait des maquettes tous ensemble, on enregistre... les bases sont apportées par l'un d'entre nous mais chacun à son mot à dire. On compose et on "maquette" ensemble, avec les moyens du bord.

Le groupe est relativement jeune avec seulement deux années au compteur, avez-vous une grosse expérience de la scène ? Des projets précédents ?
Le groupe est jeune mais chaque membre a déjà eu, au minimum, au moins deux groupes sérieux avant KHAORAH. Sous le line-up actuel, nous comptons approximativement une quinzaine de concerts en région Parisienne, dans des salles telles que le Batofar, la Cave Dimière, le Klub... mais si nous comptons l'expérience de chaque musicien vous pouvez rajouter à cette liste des salles comme le Trabendo à Paris ou encore le Ferrailleur et l'Olympic à Nantes, le Rockstore à Montpellier, etc. Chaque nouveau concert nous apporte son lot d'expérience, mais une chose est sûre, on se donne toujours à fond... et ça, ça n'est pas une question d'expérience mais d'envie et de passion.

Toujours par rapport à la composition, l'apport de samples se fait-il uniquement sur CD ou sont-ils également écoutables en live ?
Un ordinateur nous accompagne à chaque concert, tout ce que vous entendez en studio est écoutable en live !

Lorsque l'on va faire un tour sur votre MySpace on remarque que vous êtes très attachés à tout ce qui est "défense des animaux et de l'environnement", votre pochette y fait également référence... pouvez-vous nous en dire plus ?
Bien sûr. Cet aspect touche l'essence de notre musique, nous ne sommes pas à proprement dit un groupe engagé, on préfère le terme de musique "consciente". Cette démarche vient particulièrement de Mathieu et Yohan, tous les deux très engagés dans l'écologie. Yohan écrit tous les textes, et comme la musique est aussi un moyen de communication, tout cela se fait de manière très naturelle. N'oublions pas que le metal, le rock pour être plus vaste encore, est un style de musique contestataire, et les sujets ne manquent pas. Cependant, selon nous, une réelle urgence se situe au niveau de la lutte pour la préservation de la faune et de la flore... la plupart des problèmes actuels de notre société y sont directement ou indirectement liés. L'Homme se prend pour Dieu depuis des siècles, a domestiqué la nature et les animaux pour ses intérêts propres. Les dégâts que nous avons faits à la Terre ne sont plus à prouver et la liste est longue… nous agissons de manière intolérable, tous le monde doit en avoir conscience si nous voulons faire changer les choses. Sincèrement, qui n'est pas scandalisé par les élevages de poulets en batterie, la manière dont les requins sont tués pour leurs ailerons et rejetés agonisants en pleine mer, la déforestation alarmante de l'Amazonie, les émissions croissantes des gaz à effets de serre dans l'atmosphère… l'homme est devenu fou, il faut que les gens comprennent que nous sommes en train de nous suicider à petit feu en acceptant de tels agissements. Nous ne cherchons pas à convertir les gens qui nous écoutent, nous souhaitons juste éveiller les consciences car ce qui se passe est très grave, pas seulement d'un point de vue environnemental mais également en terme d'éthique.

Est ce que vos textes se rapportent à ce thème en général ou sont-ils beaucoup plus larges ?
Nous ne focalisons pas uniquement sur l'écologie, mais c'est récurent, car ça nous tient à cœur. D'une manière générale nos textes sont assez bruts, lorsqu'il ne s'agit pas d'écologie, il va s'agir de comportements, de valeurs humaines mais la plupart du temps, tout est lié. La renaissance, la remise en question et le recommencement sont omniprésents également. C'est ici que le terme de "Maëlstorm" prend son sens, les méduses de la pochette s'élevant dans les airs et échappant au Maëlstrom : la légèreté de l'être permet d'échapper aux forces d'attraction les plus néfastes. Même quand on a tout perdu, se relever, se battre pour ses valeurs et ses principes, dont l'écologie, c'est notre message.



Pour défendre ce CD, quelques dates sont prévues, mais au vu du bon accueil que risque de recevoir votre galette, envisagez-vous une tournée plus importante ?
Nous aimerions vraiment faire une tournée pour cet album, mais les limites de l'autoproduction vont se faire sentir d'ici peu. Nous allons commencer à démarcher distributeurs et tourneurs afin de défendre comme il se doit notre bébé !

Pour faire un petit point sur le nom du groupe, d'ou vient-il ?
3 notions se trouvent dans le nom du groupe... toutes tirées de la mythologie.
Ka : C'est l'un des cinq éléments composants l'être de son vivant dans la mythologie Egyptienne. C'est le double spirituel qui naît en même temps que l'humain et qui lui survit après la mort.
O : Lettre Grecque Oméga, symbole de fin et de recommencement
Ra : Dieu égyptien du Soleil
A chacun d'y faire sa propre interprétation...

Niveau live, quel est votre but ? Une tournée Française ? En point de mire, les festivals pour l'été 2011 ?
Nous n'avons aucune limite... une tournée Française serait un bon début, c'est notre objectif de la rentrée. En ce qui concerne les festivals, comment ne pas baver à l'idée d'être à l'affiche du prochain Hellfest ?

Quelles sont vos influences musicales et autres ?
Comme on l'a dit tout à l'heure, nous sommes tous assez éclectiques... nos influences principales restent le metal (plutôt moderne), le hardcore, le post hardcore, post rock, l'electro, la trip-hop... mais la réponse exacte serait : tout ce qui nous fait ressentir de l'émotion. Parmi les groupes qui nous accompagnent tous les jours : August Burns Red, Envy, As I Lay Dying, Archive, Devil Sold His Soul, The Prodigy, Hatebreed... et la dernière trouvaille Periphery !

Parlez-nous du White Wasteland Studio...
Le White Wasteland Studio est un studio d'enregistrement a qui été créé par Emmanuel Rousseau. Nous y avons enregistré notre premier LP ainsi que notre nouvel album. Nous travaillons, pour ainsi dire, depuis le début avec Manu. Pas grand chose à dire sauf que le rapport qualité / prix est vraiment intéressant, que Manu est un excellent ingénieur du son, pas seulement bon dans son métier mais également à l'écoute et force de proposition quand il s'agit de composer les samples et les arrangements. Il est, en quelque sorte, le sixième membre du groupe. Nous sommes vraiment satisfaits de la prod sur notre album. Le résultat est largement à la hauteur de nos attentes.

Que pensez-vous de l'autoproduction de nos jours ? C'est une solution qui semble de plus en plus privilégiée par les groupes...
Et pour cause : d'une part le home studio devient de plus en plus accessible, et de l'autre, les groupes sont contraints d'enregistrer et/ou de maquetter très rapidement afin de faire connaître leurs musiques. Aujourd'hui, les gens découvrent les groupes sur MySpace autant que dans les magazines, et les nouveaux groupes sont obligés d'avoir un support audible très rapidement.

Etes-vous en recherche d'un label et d'une distribution ou n'est-ce pas du tout à l'ordre du jour et vous privilégiez le "Do it yourself" ?
Nous cherchons effectivement en priorité un distributeur et un tourneur. Une structure plus grande comme un label peut également proposer ce type de service. On continue seuls pour l'instant mais nous allons devoir nous entourer de personnes spécialisées dans les domaines dans lesquels nous sommes novices.

La scène metalcore, hardcore and co est immense, n'avez-vous pas peur à travers votre musique d'être noyés dans cette scène et de passer inaperçus malgré la qualité de votre musique ?
Le risque existe. D'autant que nous ne cherchons pas forcément l'originalité mais plutôt l'émotion et la sincérité... à nous de nous faire connaître ! A vous de nous soutenir en vous bougeant à nos concerts !

Le metal Français est en plein renouveau, que pensez-vous de cette scène ? Avez-vous deux trois références, voire découvertes ?
Je ne croie pas réellement que le metal Français soit en plein renouveau, la musique des groupes de metal Français a toujours été très inspirée par des groupes Anglo-Saxons et Américains, en grande majorité. Et ce parce qu'en France, la culture metal a toujours été beaucoup moins médiatisée et reconnue qu'aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Australie par exemple. Pour citer un groupe de référence, un groupe Français qui a su "s'exporter" et d'une belle manière, nous pourrions parler de Gojira, qui n'est plus nécessaire de présenter aujourd'hui. Les premiers albums de The Arrs ou Mistaken Element sont également des groupes qui représentent bien la scène Française.

La question à la con pour la fin : vous êtes plutôt Carlos ou Gilbert Montagnié ?
Pas si con que ça ta question ! C'est pas évident : Carlos possède la sympathie et la bonhomie tandis que Gilbert impose le respect et possède l'aura d'un véritable guide spirituel... à choisir je dirais quand même Gilbert pour la performance technique et pour avoir inventer le headbanging de côté !

Je vous laisse le mot de la fin et vous remercie de votre coopération...
Prenez soin de notre seule et unique planète, c'est tout... c'est simple et à la portée de tous. Merci à vous pour cette interview et également pour la chronique de l'album.


Le site officiel : www.myspace.com/khaorah