Interview faite par mail par Liz

Bonjour Kerion, j’imagine que tout le monde vous connaît à présent, mais pour tous les malheureux qui n’ont pas la chance de vous connaître, pouvez-vous présenter le groupe et votre projet en quelques lignes ?
Rémi (guitare) : Salut à toi. Le groupe s’appelle KERION. Sur l’album, il y a Jb à la batterie, Steph à la basse, Sylvain et moi à la gratte et bien sûr Flora au chant. On fait du metal sympho (en gros des bonnes grattes avec tout plein d’orchestrations derrière) et nous en sommes à notre troisième album studio. C’est le label Canadien Metalodic Records qui nous fait confiance depuis le deuxième album "The Origins".

Depuis Septembre 2012, votre nouvel album est disponible, un magnifique opus que j’ai chroniqué récemment et sur lequel j’ai totalement accroché. C’est un concept album très original, pouvez-vous nous en dire plus ? Quelle histoire est racontée, qui sont les personnages ? etc.
Rémi : L’univers CloudRiders est un mélange entre l’héroïc fantasy (dragons, magiciens) et la science-fiction (technologies futuristes dans un monde ressemblant à l’époque des conquérants et des découvreurs). Il y a plusieurs factions : La Fédération, dirigée par Edward Svensson qui assure sa domination grâce à sa milice, au soutien de la Confrérie (une obscure organisation de mages) et de la Guilde des Dresseurs (groupe de mercenaires chasseurs de dragons). La Corporation des inventeurs, une association de scientifiques qui se développe au détriment de la Confrérie. La Rébellion qui rassemble les ennemis de la Fédération. La tribu des "Woodkeeper", protecteurs du territoire d’émeraude (une vaste forêt vierge bordant le repère de la Guilde). La saga raconte les aventures d’un groupe de personnages qui va partir à la découverte d’une légendaire cité perdue quelque part dans le ciel. Ce groupe est constitué du chasseur de primes Jack Trigger et de son associé le navigateur Tyler Fitzbak ainsi que de la mystérieuse Celticia et de l’inventeur Jethro Lockwell. Sur leur route vont se dresser le mage Rubbens Arthemus, le pirate Ron Allister et bien d’autres encore.

Il n’est pas difficile de constater que tous vos albums sont basés sur des concepts originaux. Vous le dites vous-même, "CloudRiders Part 1" s’inspire d’un nouvel univers celui de la science-fiction. Pourquoi ce choix ?
Rémi : Chris est un grand ami du groupe et cette histoire et ce concept nous intéresse particulièrement. Ce mélange des genres est très propice à la composition de musiques variées.

Est-ce que cet album, est inspiré, comme les précédents, des contes de Chris Barberi ?
Rémi : Oui.

Comment se déroule la composition des albums et plus particulièrement du dernier ? Quel est le processus de création ?
Rémi : En général, j’écris un morceau concernant une partie de l’histoire ou un thème marquant. Puis Chris écrit les paroles collant à la musique et à l’histoire. Une fois la démo terminée, je la donne à tout le monde et chacun apporte sa touche à sa partie ! Cet album a été composé il y a 2 ou 3 ans déjà, nous avons donc pu faire évoluer les morceaux et je pense qu’on sent plus de maturité dans ces titres.

Qui est le principal compositeur du groupe ?
Rémi : Euh…moi. (sourire)

Il y a de nombreux guests sur cet opus. Mais si mes souvenirs sont bons, vous faites, pour chaque album, appel à ces mêmes personnes. Je constate que l’enregistrement est toujours entre les mains de Will Lievin. Vous invitez des chanteurs, chœurs etc., avez-vous déjà essuyé des refus ? Finalement, comment composez-vous ce bel entourage ?
Rémi : Non non, hormis Phil Giordana qui est avec nous depuis le début (et on le remercie !) il y a beaucoup de guests sur cet album qui n’étaient pas sur "The Origins". Nous avons voulu créer un univers vocal en relation avec l’histoire. En gros chaque guest représente un personnage. Par contre, l’équipe pour le mix, le mastering et l’enregistrement est la même. (YouWill Productions)

Pouvez-vous nous dire quels sont les vocal guests de chaque chanson ?
Rémi : Ah on vous laisse la surprise dans le livret, ça vous donnera une raison de plus d’acheter le CD. Nous avons cherché des voix représentant les différents intervenants de l’histoire. Rachel (sur "Fireblast") est la copine de JB donc ça a été assez facile et puis une voix comme la sienne ne pouvait pas se rater. Pour Raphael (sur "Bounty Hunter"), j’ai entendu sa voix dans Caravellus et j’ai adoré ! Je me suis aperçu que nous étions dans le même label, le contact a été très bon. Adrien est un ami (nous avons joué ensemble quelques fois avec Silent Fall) et c'était un grand plaisir de travailler avec lui. Le but est de créer une sorte d’opera metal avec une ligne conductrice qui est Flora.

Pour l’artwork, c’est le travail de Genzo (World Of Warcraft), comment vous est venue l’idée de faire appel à lui ?
Rémi : L’illustrateur (le chilien GenzoMan) réalise un travail que j’adore ! Nous l’avons repéré parce qu’il avait réalisé la pochette du dernier Fairyland. Le style collait parfaitement à notre projet "d’album d’aventure". Nous avions depuis le début l’idée de faire un CD de "Comics Metal" et le style de Genzo était parfait pour cela. Puis, il y a eu Baccatuno, c’est un artiste français, il a travaillé les dessins de base de Genzo pour recréer l’univers entier de "CloudRiders".



Je vois que vous avez de nouveau signé chez le label canadien Metalodic Records. Peut-on dire que c’est une équipe qui gagne ?
Rémi : Nous sommes très content d’avoir re-signé avec Metalodic Records et je pense que cela est réciproque. Ils ont fait un très bon boulot avec l’édition limitée de l’album. Le label s’agrandit de jour en jour et nous touchons de plus en plus de monde. Donc tout cela est très positif !

J’avais énormément aimé l’album précédent : "The Origins", mais là je dois dire que le petit dernier est vraiment une merveille. On sent vraiment que plus le groupe avance plus il acquiert en maturité. Vous vous entourez de la même équipe, vous signez chez le même label, peut-on dire que vous avez trouvé votre voie, votre univers et votre écriture musicale ?
Rémi : Nous avons gagné en maturité, c’est certain. Peut être grâce à une certaine stabilité depuis l’arrivée de Jb, mais également parce que c’est un projet ("CloudRiders") qui nous tient très à cœur.

Quelles sont les différences notables entre ces deux derniers albums ?
Rémi : The Origins reprenait les démos ("The Last Sunset" et "Conspiracis Of Darkness") de notre saga "Staraxis". Bien sûr, il y a eu des modifications mais la trame était déjà présente à 90% car tous les morceaux étaient déjà écrits et on s’y était attaché. "CloudRiders", quant à lui, a été composé il y a un moment de ça, mais depuis le début, il a pu évoluer et s’enrichir, ce qui au final a été un atout. Peut-être qu’il aurait été moins abouti si nous l’avions enregistré à l’époque. On est tous d’accord sur le fait qu’il soit le plus complet et que chaque chanson s’enchaîne avec une vraie unité, racontant l’histoire au fil des morceaux. Alors que sur "The Origins", même si on a voulu garder l’histoire de "Staraxis" c’était plus compliqué. Là on est vraiment plongé dans l’aventure avec tous les personnages et chaque chanson s’enchaîne avec cohérence. C’est peut-être ce qui était le plus difficile à mettre en place et le résultat est pour nous, très concluant. Et puis pour "CloudRiders" nous avons vraiment mis les moyens en enregistrant une véritable chorale (plus de 40 personnes) et en ajoutant de véritables instruments, et pas seulement des samples (flûte, violon, didgeridoo…) Et puis notre nouveau batteur JB Pol a également apporté sa touche personnelle, et son excellent jeu a, bien sûr, été un plus considérable lors de l’enregistrement.

J’imagine que "The Origins" a été un succès et je pense réellement que "CloudRiders" en sera un aussi. Comment percevez-vous la chose ? Etes-vous fiers de cet opus ?
Rémi : Nous sommes très fiers de cet album et très contents du résultat final. Les réactions des gens et les chroniques sont très bonnes. Nous sommes ravis. Je pense que le groupe est vraiment en train de passer un cap et nous ne pouvons que nous réjouir de cela.

Est-ce que les sources d’inspiration restent les mêmes au fil des albums ?
Rémi : Les inspirations sont très variées à chaque fois, cependant il y a toujours les "bases" qui nous tiennent à cœur et qui sont toujours présentes (l’auteur, Chris Barberi et les chœurs de Phil par exemple).

Y a-t-il eu des changements dans le groupe ces derniers temps ?
Le petit nouveau est le batteur Jb Pol qui a apporté, comme je l’ai dit, un style vraiment particulier. Nous sommes très contents et l’ambiance est très bonne. Après, la famille KERION s’est agrandi de 2 nouveaux petits gars. (sourire)

L’une des originalités du groupe est le parti pris d’un chant féminin, ce qui reste étonnant pour un groupe à tendance heavy. Est-ce que c’est un véritable atout ?
Rémi : Oui et non car comme pour tout, certains adorent justement ce côté plus "doux" avec notre musique qui est assez épique, et d’autres détestent, notamment car Flora n’a pas du tout un registre lyrique et pour beaucoup le metal sympho / heavy est associé au lyrisme.

Dans une interview précédente, Flora m’avait confié qu’elle était à l’origine de la composition des ballades piano / voix. Est-ce elle également qui a composé la sublime "Celticia’s Song" ? Elle m’avait précisé également qu’il faudrait sortir les mouchoirs pour cet album (cf : interview Kerion 2010 sur French Metal), eh bien je confirme !
Flora (chant) : Oui c’est moi qui ai composé "Celticia’s Song". Rémi voulait une ballade qui reprenne l’air de l’intro, et si tu as bien fait attention en l’écoutant, le refrain reprend ce thème. Je suis contente qu’elle plaise autant !



D’ailleurs, est-ce que Flora s’est améliorée au piano ?
Flora : Alors je vais répondre sans détour : je ne pense pas !! Je joue occasionnellement du piano, et plus pour me détendre. Je n’aurai jamais le niveau pour accompagner le groupe en live par exemple, ou alors après des heures et des heures de répétition ! Les sessions d’enregistrement étaient d’ailleurs bien drôles, notamment pour le dernier couplet / refrain de "Celticia’s Song" où je devais jouer au clic pour coller avec le violon.

Aujourd’hui que vous apporte le groupe ? Est-ce que Kerion reste une passion ou devient une vraie raison de vivre voire un projet professionnel ?
Rémi : Pour l’instant nous ne vivons pas grâce à KERION, et nous avons tous un boulot à côté. Mais je pense qu’une grande majorité du groupe aimerait pouvoir vivre de la musique. Etre enfin reconnu en tant qu’artiste et gagner correctement sa vie grâce à sa passion doit être le rêve absolu de chaque musicien ! Notamment quand on se rend compte de l’investissement que c’est d’être dans un groupe. Ce n’est pas juste se retrouver dans un local de répèt' et boire un coup, il y a toujours plein de choses à faire et à régler (les sites web, la promo, répondre aux interviews (rires), créer des contacts, démarcher etc.) et au final on partage tous la même envie : jouer sur les plus grandes scènes en compagnie de groupes géniaux ! Donc, KERION projet professionnel : on espère un jour !

Avez-vous des goûts musicaux très différents au sein du groupe ?
Rémi : Oui, c’est certain ! Cela va du sympho en passant par le prog jusqu’au death metal. Mais c’est tout ça qui fait aussi KERION aujourd’hui, toutes ces différentes influences musicales qui font que chacun apporte sa petite touche personnelle.

Quelle est l’actualité du groupe depuis ces dernières années jusqu’à aujourd’hui ? Des concerts, tournés etc.
Rémi : Ces dernières années ont été difficiles car notre ancien batteur est parti peu de temps après la sortie de "The Origins" et nous avons mis 1 an avant de trouver Jb, nous n’avons donc pas pu faire la promo comme nous l’aurions souhaité et évidemment aucun concert. Puis avec l’arrivée de Jb nous sommes repartis sur l’enregistrement de "CloudRiders". Mais depuis peu nous avons signé avec Doriath Booking qui fait un très bon travail et nous propose pas mal de dates pour 2013, et nous avons hâte d’aller à la rencontre de notre public dans d’autres villes ! C’est important de pouvoir jouer en live, ça apporte une autre dimension à la musique et c’est un moment toujours très fort pour nous tous.

Comment est accueillie votre musique ?
Rémi : Récemment nous avons eu de très bons retours des 2 derniers concerts que nous avons fait en compagnie de Nereids et Asylum Pyre. Lors de notre dernier concert au Jas’rod nous avons vendus tous les CDs de "CloudRiders" que nous avions pris avec nous. Pas mal de personnes ne connaissaient pas du tout ce que nous faisions et sont venus nous voir après le concert, très emballés par le show ! Pour ce qui est des chroniques (merci encore pour la vôtre !) on peut dire que l’album est plutôt bien accueilli, et ça fait plaisir car on s’est vraiment investi à 200%.

Bien sûr, il y a une question que je me pose, le nouvel album est intitulé "CloudRiders Part 1", j’imagine que ça signifie qu’il y aura bientôt une part 2 ? Si oui, est-ce que cet album sera la continuité du premier ? C’est-à-dire : même histoire, même personnage, même composition ?
Rémi : Haaa, on ne peut pas tout dévoiler, mais oui, il y aura un "CloudRiders Part 2" !!! Soyez patients !

Quels sont les projets futurs pour Kerion ?
Rémi : Des concerts, des concerts et des concerts ! Peut-être tourner de nouveau un clip, mais tout ça est encore au stade de l’ébauche.

Des choses à rajouter ?
Rémi : Merci pour cette interview, et j’espère qu’elle vous aura donné l’envie de découvrir notre musique !

Merci beaucoup Kerion d’avoir répondu a mes quelques questions et je vous félicite grandement pour ce tout nouvel album qui est un petit bijou ! Longue route à vous et à très bientôt pour la suite de vos aventures.


Le site officiel : www.kerion.net