Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

2010 était l'année du retour de Hord, avec "The Waste Land", grâce auquel on a pu découvrir un nouveau line-up. Quatre ans séparent celui-ci de "Reborn From Chaos". En quatre années il se passe bien des choses, qu'est-il arrivé à Hord, pour que ce second album arrive autant de temps après votre premier album et qui plus est avec une nouvelle équipe ? Equipe choisie comment d'ailleurs ?
Jonathan (chant / guitare) : Salut à toute l’équipe de French Metal et aux lecteurs. Tu mets le doigt sur un élément important de l’histoire du groupe. Si HORD n’a pas beaucoup tourné pour la sortie de "Reborn From Chaos" et si "The Waste Land" a mis autant de temps à voir le jour, c’est à cause des incessants changements de line-up subis par le groupe depuis 2006.
Moerty (guitare) : Je confirme. Le départ de Luc (guitariste), tout d’abord, après l’enregistrement de l’album ; puis le recrutement non concluant de Mike (guitariste) ; l’arrivée de Jonathan au poste de guitariste en 2007 ; puis le départ de Styx (chant) en Avril 2009, remplacé au pied levé par Jonathan en studio pour l’enregistrement de "The Waste Land" ; et aujourd’hui, le changement de fonction d’Hadrien (ex-DjFat) qui occupe le poste de chanteur sur scène avec Jonathan. Joyeux bordel non ?
Jonathan : C’est clair, encore une metal story bien compliquée à laquelle personne ne comprend rien à part nous. (rires)
Kristen (basse) : Bref, aussi douloureux et problématiques qu’ont pu être ces mouvements incessants, on peut dire aujourd’hui avec le recul qu’ils ont été nécessaires et constructifs. Même si les choses ont pris du temps afin de trouver le bon équilibre, nous sommes fiers d'avoir traverser ces turbulences sans trop de dommages. La preuve est que nous sommes toujours debout et plus heureux que jamais. Tous les groupes passent à un moment donné par là. Je crois qu’on peut dire aujourd’hui que l'arrivée de Jonathan au sein de la Hord(e), avec ses idées freyyyches et son regard objectif, nous ont permis d'avancer et d'insuffler à nouveau une énergie positive à notre musique. On peut affirmer que la conception de "The Waste Land" coincide avec son arrivée.

Styx ayant rejoint les rangs de Detoxed, cela s'est-il fait dans la douleur ou plutôt de manière logique sans accroc. Detoxed, groupe qui semble vouloir promettre de bons moments musicaux non ?
Kristen : Ce n'est jamais agréable de se séparer de quelqu’un, surtout quand celui-ci fait partie des fondations et qu’il a contribué à l’histoire du groupe. Disons que notre vision sur le groupe, la musique et les méthodes de travail n'étaient plus en accord. Nous avons pris la décision, pour le bien et l'equilibre mental de tous, de mettre un terme à cette collaboration. C’était risqué à trois mois à peine avant notre entrée en studio avec Jochem, mais nécessaire. Finalement, HORD a franchi ce cap avec succès et Styx a l’air de s’épanouir pleinement dans Detoxed et Innerside.
Jonathan : Effetivement, Styx a rejoint les rangs de Detoxed, groupe très prometteur dans lequel on retrouve notamment Loïc Tézenas, le guitariste d’Eilera, et David Fantoni, le guitariste d’Obside (RIP - groupe dans lequel j’étais d’ailleurs chanteur avant de rejoindre HORD). Ce sont tous d’excellents musiciens, interprètes et compositeurs. Je crois savoir qu’ils préparent la sortie d’un premier EP... affaire à suivre de près donc ! Pour l’instant, de ce qu’on a entendu des préprods sur MySpace, ça donne envie de vite découvrir la suite ! Ah ouais, il faut signaler aussi que David Fantoni a monté un one-man-project qui s’appelle Innerside (math / djent metal). Il vient de publier un teaser de son EP à venir avec notamment Styx à la voix. Ça défonce bien !

On sent bien sur "The Waste Land” une progression musicale, si "Reborn From Chaos" avait quelques connotations "industrielles" en prenant ce terme avec des pincettes, tel qu'on avait pu le lire à plusieurs reprises un peu partout ; sur ce nouvel album c'est l'aspect chaleureux qui est mis en avant. La musique de Hord a pris beaucoup en mélodie, en rapidité, en technique mais surtout en matière attractive, j'ai trouvé cela beaucoup moins "froid" que par le passé. Est-ce que c'est un constat que vous avez vous mêmes fait lors de l'écoute finale de ce nouvel opus ? Je parle de chaleur dans la couleur musicale...
Kristen : Tout d'abord merci pour tes remarques. Il est évident qu'en partant du concept album, le sentiment majeur qui s'en degage est la désolation ou l'absence totale d'espoir. Un scenario post apocalyptique dans un univers morne et deshumanisé wouah tout un programme pas franchement sympathique (rires). A contrario nous avons voulu faire passer beaucoup plus d'émotions dans ce projet ; cela peut paraître contradictoire avec les thémes abordés, mais pour nous "The Waste Land" est un voyage initiatique mêlant poésie et méditation sur l'avenir de l'homme et de l'humanité. Nous avions besoin de faire une musique plus "humaine" plus chaleureuse et surtout une musique qui ressemblait plus à ce que nous sommes et vivons aujourd’hui dans nos vies personnelles.
Jonathan : La couleur musicale est effectivement plus chaleureuse malgré la thématique de l’album qui porte sur le processus de déshumanisation et l’errance d’un homme après l’apocalypse. Comme dit Kris, cela vient aussi du fait que nous avons tous évolué en tant qu’auditeurs et compositeurs. On voit les choses différemment d’il y a cinq ou six ans. On vieillit ! (rires). Sans déconner, je crois que Jochem y est aussi pour beaucoup. Il a insisté, par exemple, pour qu’on n’utilise pas nos têtes numériques pour l’enregistrement de l’album. Il voulait de la lampe, de la chaleur. Pour lui, "The Waste Land" est un album "organique", je reprends exactement le terme qu’il a employé. Il voulait que ça sonne vrai, humain et qu’on sente la musique en train de jouer comme un coeur qui bat ou un corps qui respire. De plus, autre volonté de Jochem pour mettre en avant cette chaleur et cette dimension humaine : aucun copier/coller dans l’album ! Tout ce que vous entendez a été joué, avec plus ou moins de réussite selon les moments (rires). C’était un travail titanesque mais ça valait le coup car, au final, l’album sonne effectivement plus vrai.

Est-ce qu'après autant de temps il n'est pas trop difficile de revenir sur un devant de scène Française très difficile à satisfaire, dans le sens où tout peut être à refaire pour se hisser de nouveau sur les lèvres des amateurs de musique extrême ?
Kristen : Si bien sûr. Le milieu de la musique est un milieu difficile, en France comme ailleurs. Et tant mieux si le public est difficile à satisfaire et s’il est exigeant, ainsi soit-il. Avec notre deuxieme opus nous sommes repartis de zero, trés clairement. Nous ne pouvions pretendre à aucune pseudo-notoriété après la sortie de "Reborn From Chaos", qui s’est avéré finalement être une belle carte de visite mais mal exploitée. Je pense que nous n'avons pas encore fait nos preuves aux yeux du public, mais les choses changent puisque nous nous faisons progressivement entendre sur les médias Français et Européens et nous faisons de plus en plus de concerts. On a décidé avec "The Waste Land" de se donner à 200% pour que le groupe devienne un grand groupe, tout en restant sincères avec nous-mêmes. Le combat est encore long et périlleux mais ça en vaut la peine. En plus on a plein de projets qui vont dans ce sens.
Jonathan : Je suis tout à fait d’accord avec Kris. Je crois qu’avec "Reborn From Chaos" on n’a jamais vraiment été sur le devant d’aucune scène, ni vraiment sur les lèvres des amateurs de musique extrême, à part peut-être celle de MySpace et Facebook (rires). Non, j’exagère, mais c’est en partie vrai même si on a fait trois ou quatre belles premières parties avec Fear Factory, Misery Index, Punish Yourself et Black Bomb Ä. Il n’y a pas eu de tournée et de réelle campagne de promo soutenue comme on a actuellement pour "The Waste Land". Tous les tremplins qu’on a fait à l’époque de "Reborn" se sont soldés par des échecs. A cela se sont ajoutés les changements de line-up. C’était la sphère infernale quand je suis arrivé et c’est incroyable que le groupe n’ait pas splitté à l’époque. Grâce à nos effforts et à notre motivation, et aujourd’hui grâce au travail de Sendthewoodmusic et à celui de notre association 2T3M, les choses changent et beaucoup de radios, magazines et webzines comme le vôtre nous soutiennent et nous donnent une visibilité qu’on n’a jamais eu pour "Reborn From Chaos". On vous en est extrêmement reconnaissant d’ailleurs.

Pour poursuivre dans la thématique de la musique extrême, je sais que mon développement va être long... Je m'en excuse d'avance. Hord fait partie des groupes de metal d'aujourd'hui, où il ne subsiste plus que le terme de "metal" pour englober l'univers musical des ces groupes. Je veux dire par là qu'on cite souvent les idées de modern metal, cyber , industrial en guise de fourre tout... Alors bien sûr, on ne ressortira pas le refrain du "les étiquettes on s'en fout..bla bla bla...". Mais je voudrais juste soulever le fait que l'évolution du metal, pour certains groupes, jeunes et un petit peu moins jeunes, a fusionné pour ne plus donner de courant particulier. Ce qui faisait la richesse diversifiée d'antan, n'est plus qu'un lointain souvenir par moments. Bien sûr je ne parle pas de qualité d'écriture, mais lorsqu'on cite Hord, on parle de Soilwork, Opeth, Textures, Strapping Young Lad... A l'instar de groupes tels que Heaven Shall Burn, dans un autre registre, les repères sont érodés car très éclectiques et on parle de metal comme on parle de rock, finalement comme aux Etats-Unis... Au-delà de l'avis de créateur de musique, quelle est ta vision en tant que simple amateur de musique, celui qui écoute la musique qui lui a donné envie d'en faire ?
Kristen : Merci trés bonne question. Disons pour être clair que le metal est aussi une musique qui a su vieillir et traverser les effets de mode, sans globalement à notre sens y perdre ses valeurs. Effectivement le metal suit en quelques sortes la voie du rock. Dans ce que represente cette musique, son identité, son energie, son esprit, on y retrouve ce qu'on aime dans la musique ; c'est à dire surtout en prendre plein la tronche et nous faire voyager...
Jonathan : Putain c’est beau ce que tu dis Kris. Tout à fait d’accord avec toi aussi Arch Gros Barbare. Les étiquettes fusent. Par exemple, pour "The Waste Land", si on additionne tout : on fait du cyber indus groove math prog djent death thrash metalcore mélodique moderne. Pas mal non ? Tu as quelque chose à ajouter ? (rires). Tu sais, la musique n’est pas la première forme d’art à souffrir des catégorisations et de cet esprit proprement humain à vouloir tout ranger dans des boîtes, tout clarifier, tout bien ordonner. En littérature, comme en peinture, comme en musique, c’est la même chose. On le voit bien à travers l’Histoire : toutes ces catégories sont floues, je veux dire celles des écoles, des mouvements, des genres et des sous-genres. Le projet de tout vouloir bien ranger dans des tiroirs, sous des étiquettes bien lisibles, est totalement utopiste et inapte à retranscrire la diversité et la multiplicité des représentations et des approches en art. La seule chose qui m’intéresse personnellement quand je me lève le matin et que je ressens le besoin de m’exprimer à travers la musique, de créer, composer ou écrire, c’est de satisfaire une pulsion et de la mettre en forme. Après je la regarde se développer, grandir, disparaître ou trouver une réalisation concrète. Et ça s’arrête là. Peu importe que ça soit du “metal”, du “djent”, du “cyber indus groove” ou de la “techno trans goa minimaliste”. Je ne fais pas de la musique pour entrer dans une case, mais comme disait Kris tout à l’heure pour voyager, explorer le monde, l’humain, ses contradictions, ses pulsions. Après si des gens peuvent se retrouver là dedans et adhérer à notre musique, alors nous n’avons plus qu’à communier ensemble ! Les concerts servent à ça, non ? À rassembler des âmes qui s’attirent.



Bon je sais que cette série de questions s'éloigne de votre album, mais il est aussi intéressant de savoir ce que peuvent penser nos artistes français, sur la musique metal, sachant qu'ils ont aussi des pensées personnelles qui vont au delà des thèmes du processus de création, enregistrement, mastering.... Donc pour aller plus loin dans l'évolution des moeurs, et peut-être que c'est simplement une question d'ordre anthropologique, mais pour poursuivre sur cette idée de changements, il y a quelques 20 ans en arrière, on avait ce stéréotype du "métalleux" appelé "hardos" qui avait obligatoirement les cheveux longs, qu'on trouvait plutôt crasseux (il n'y a qu'à se rappeler les vidéos "hard'n'heavy" avec le dessin animé en guise d'intro , ou encore la plupart des dessins sur les albums d'Helloween et autres...). Celui-là même qu'on voyait sans forcément d'intellect, et pour lequel on ne pensait qu'il ne savait qu'éructer, en moule burnes et basket ou perf.... Mais maintenant quand on voit :
- ce qu'une partie de la population metal (peut-être une majeure partie des moins de 30 ans sans doute,) englobe dans le metal
- ou encore, sans qu'il n'y ait aucun code spécifique établi bien évidemment (et là je reciterai Heaven Shall Burn et le clip de "Black Tears" repris de Edge Of Sanity) comment certains groupes portent comme tenue vestimentaire scénique (chemise, cravate.)...
On peut se dire que le metal entre de plus en plus dans les foyers, de manière déviée parfois, mais entre malgré tout. Le metal est devenu tout de même un courant musical qui brasse beaucoup d'argent. Moins en France , c'est vrai. Alors tout ça pour savoir si vous estimez que cette évolution est bénéfique ou plutôt néfaste à un style de musique qui se voulait au tout départ dans les années 80's une sorte d'éxutoire de la jeunesse rebelle, dans quelles proportions et surtout selon les aspects artistiques mais également financiers ?

Kristen : Pour notre part l'évolution du metal est une bonne chose. D'un point de vue anthroplogique , la musique metal a été constitué de rites à caractères extrêmes parfois violents, d'images choquantes et de textes explicites. Il ne faut pas se voiler la face toute cette imagerie calculée ou non constitue un marché important et attractif pour le jeune public (en quête d'identité). Avec le temps on peut dire que cette authenticité s'est pas mal ternie car déjà l'auditeur vieillit et n'a plus les mêmes attentes mais aussi car toute cette violence n'est pas toujours justifiée et souvent mal utilisée. Malheureusement ou non, le metal est devenu un commerce, il est important de reconnaitre certains bienfaits de la marchandisation de notre musique. L'important est de rester fidéle à nous-mêmes et de faire au mieux avec les moyens que nous avons. Aprés nous sommes tous libres de faire vivre notre musique autrement...

Doit-on être iconoclaste ou au contraire faire perdurer une image du metal, sans que ce soit "calculé", telle qu'elle était perçue il y a quelques années ? Chose qui d'ailleurs a amené tout ce qui est old school ?
Kristen : Comme le rock, le metal se doit d'être une musique authentique et véritable. Cette musique ne connaît plus de frontiéres, alors les images sont multiples et diverses, nous ne sommes pas là pour juger qui que ce soit... si certains groupes veulent avoir une image de boys band tant mieux pour eux. Nous on "calcule" notre musique mais pas notre image.

Allez c'est la fin de ma série pseudo-chiante, branlage de cerveau à deux balles, mais quelqu'un m'a dit il n'y a pas longtemps, "je n'écoute que ce que je joue". T'en penses quoi ? Si chaque artiste, du moins chaque créateur de musique, n'écoute que ce qu'il joue, on arrive vite à un vide dans les salles de concerts, à des stocks de CDs non écoulés en rayon, sachant que quasiment tout le monde a un groupe maintenant qui fait sa promo sur MySpace, Facebook, tous les autres sites de musique, tout le monde a un projet solo, ou un projet parallèle... Non ? Si chaque personne agissait comme ça, où irions-nous, est-ce possible selon toi ?
Kristen : Vive l’ouverture d’esprit : le mec qui dit ça doit se faire un peu chier à écouter que ce qu'il fait !!! Non ? Comment prétendre aimer la musique si l'on ne s'ecoute que soi ? Ou alors, c’est avoir une bien haute estime de soi-même... Pour nous l'art sous toutes ses formes est synonyme de partage ; avoir un positionnement aussi radicale envers la musique est dangeureux et stupide. Nous sommes tous influencés d'une certaine manière par ce que nous écoutons et aimons. L'ouverture à l'autre et sur notre environnement est indispensable à la survie de notre espèce... Ecoutons nous les uns les autres bordel de merde !!! (rires)
Jonathan : Qu’est-ce que j’aime les pensées obtues comme celles-là : "je n’écoute que ce que je joue" (rires). Tu t’étonnes après que ce monde ne tourne pas rond avec des attitudes aussi nombrilistes, individualistes et sectaires ? Franchement, faire comme si on composait de la musique dans un désert culturel et comme si personne ne nous avait précédé, c’est purement illusoire. On est entouré et pénétré de musique en permanence, consciemment et inconsciemment. Tout cela laisse des traces, qu’on le veuille ou non. Après, dire qu’on n’écoute que le style de musique que nous-mêmes on joue, c’est encore différent mais tout aussi sclerosant : là aussi, quel appauvrissement de la pensée ! C’est le meilleur moyen de tourner en rond, de ne pas faire avancer les choses et d’appauvrir un style. Il y a tellement de choses à découvrir dans d’autres cultures, dans d’autres styles. HORD ne serait pas HORD si on n’écoutait que du metal, ou que du cyber.

Bon, fin de la digression, après on va dire que cette interview est écrite avec "les pieds" (et non avec "le pied" tel que je l'ai lu). Revenons à nos moutons... "The Waste Land" a été introduit dans la place comme étant un concept basé sur la littérature post moderne, traitant de l'expérience de l'anéantissement et de la fin du monde. Hommage donc à Thomas Stearns Eliot et à son poème du même nom. Est-ce que tu peux nous en dire plus là-dessus, sur l'inspiration que vous a donné cet auteur et sur ta vision d'une part de la littérature post-moderne, ce qu'elle évoque pour toi, et dans un second temps de l'anéantissement de la fin du monde. Qu'est- ce que "The Waste Land" de Hord veut proposer textuellement ?
Jonathan : Effectivement, l’album s’appelle "The Waste land", en référence au mythique recueil poétique de l’entre-deux-guerres de l’écrivain Britannique Thomas Stearns Eliot. C’est un de mes livres de chevet et je crois savoir que je ne suis pas le seul dans le milieu du metal à l’apprécier. J’ai encore découvert récemment, grâce à Arnaud Strobl et à la compilation "Combat Nasal vol.2", un groupe de metal / rock prog Néo-Zélandais : Look To Windward, dont les textes sont empruntés à T.S. Eliot. Leur album "Fortunes Haze" est un pur chef-d’œuvre. Pour répondre plus précisément à ta question, je dois dire que ça fait des années que je veux mettre le long poème d’Eliot en musique : faire entendre ses mots, sa voix, ses silences, son souffle et surtout la musicalité de sa poésie. Pour l’album de HORD, je n’ai pas eu le temps de mener à bien ce projet titanesque, mais ce n’est que partie remise. Du coup, j’ai imaginé une histoire originale de mon cru en partant de cette image prégnante de la "terre vaine" ou "terre dévastée". Notre "Waste Land" est un concept album musical, visuel et littéraire sur l’expérience de l’anéantissement et de la fin du monde, dans la tradition des œuvres dites post-apocalyptiques. L’auditeur / lecteur / spectateur est invité à suivre un personnage sans nom, silhouette sans forme, creuse et fragmentée, partiellement amnésique et sans dimension héroïque, pendant sa traversée critique du monde en lambeaux après sa chute catastrophique. Il est un peu à l’image de la créature de Frankenstein dans le roman de Mary Shelley : il naît au monde dans un corps d’adulte avec les clés de compréhension d’un nouveau-né assailli de sensations nouvelles qu’il faut éprouver, dompter. Sur les terres dévastées, à travers un récit ponctué de flashbacks et de souvenirs incomplets, nous assistons au spectacle vide de l’humanité déchue, conséquence de la faillite programmée d’un système corrompu et à bout de souffle. La route qui doit mener notre personnage errant à sa possible rédemption, ou du moins à la compréhension de cette quête indicible et innommable, va devenir une sorte de non-lieu indéfinissable où paysages de cendres, bribes de souvenirs éteints et hallucinations maladives s’entremêlent et font éclater les frontières de l’espace, du temps et de la raison, un peu à l’image du dernier roman de Cormac McCarthy : "The Road".

Pour illustrer, majestueusement d'ailleurs tout ce concept, vous avez fait appel à Jakob Arevarn. Mais on peut lire sur votre booklet, que c'est sous sa direction artistique. Cela comprend-il que c'était un travail d'équipe avec vous, où il a conçu ce décor seul ?
Kristen : L'univers visuel créé pour "The Waste Land" s'est fait à partir de la musique et des textes de John. Jakob a eu carte blanche dès le départ. Ses idées et son style nous ont plu quasi instantanement. Nous sommes très heureux de lui avoir fait confiance. Il a travaillé seul depuis la Suède pendant qu’on était en studio à Amsterdam. Il a composé son équipe technique : un photographe, un graphiste, un acteur / modèle. Ils ont investi un hôpital désaffecté d’Umea et voilà le résultat ! Ils sont talentueux ces Suédois ! Jonathan : Grave, mais les Français aussi ! C’est un graphiste Français, Colin Vauthier, qui a créé le nouveau logo de HORD et finalisé la mise en page de la pochette et du livret. Le résultat est bien au-delà de nos espérances. Le digipack a vraiment de la gueule et épouse parfaitement l’aspect du conceptuel de l’histoire et de la musique.

Petit détail, mais pas des moindres, vous avez choisi de ne pas insérer le logo ainsi que le titre de l'album sur le devant du digipack, et du booklet. Est-ce que ce choix est dû à une volonté de ne pas obstruer le visuel pour faire profiter au maximum de l'ambiance et poser le décor immédiatement ?
Kristen : Tout à fait. Nous avons essayé d'incruster le logo, au départ, sur le devant de la pochette, mais ce n’était pas du tout convaincant. Il fallait que l’image respire et que le personnage de dos devant la ville dévastée soit saisi d’un bloc, sans texte au milieu. L'album n'etant pas distribué en bac, on s’est dit que nous n'avions pas vraiment d'interêt à ce que le public reconnaisse au premier coup d'oeil le nom du groupe. C'est une demarche atypique, certes, mais purement artistique. En fait, ça s’est imposé comme une évidence.



Ok, quand on voit tout ce qui peut se signer un peu partout et même la multitude de labels à moyenne envergure, vous n'allez pas nous dire que vous n'avez pas pu trouver de contrat qui vous convenait pour sortir cet album sous une bannière aux épaules suffisamment larges ? Qu'est-ce qui vous a poussé à sortir cet album en autoprod' ?
Kristen : La question à 12 000 dollaaaarrrsss ! (rires) Faut croire que personne n'a voulu prendre de risques. Entre les refus et les contrats en bois on s'est dit que ce n'etait pas le bon moment pour nous. Nous avons tout fait sur cet album, de A à Z, financièrement et artistiquement parlant. Nous pouvions trés bien le sortir nous-mêmes aussi. Cependant, la porte n’est pas fermée pour autant. Nous restons cependant ouvert à toutes propositions.
Jonathan : Comme on l’a dit tout au long de l’interview, avec "The Waste Land", on est reparti à zéro : Hord est un nouveau groupe, avec une nouvelle équipe et une nouvelle dynamique. À présent, il nous faut faire nos preuves scéniquement et fidéliser notre public. Je comprends tout à fait que les labels n’aient pas eu envie de miser sur un groupe qui n’avait encore fédéré personne et qui n’avait même pas fait une tournée. Aujourd’hui, nous avons d’autres arguments à avancer : le line-up est stable, nous faisons des concerts tous les mois, le disque se vend très bien et notre fan base grossit de jours en jours. Enfin, dernier point important et non des moindres : l’accueil ultra positif réservé à "The Waste Land" par la presse spécialisée. Je crois qu’on n’a pas pris une seule note en dessous de 15/20. Les notes ça ne veut pas dire grand chose, mais dans le contenu, tous les chroniqueurs et journalistes reconnaissent qu’on a mis la barre haut et que l’album est de très grande qualité. Pour un groupe autoproduit, ce n’est pas rien quand même, non ? On se débrouille pas mal (rires).

Lorsqu'on écoute la musique de Hord, on sent cet attachement à ce metal puissant et moderne, comme on le disait en début d'interview, ce rapprochement vers des Soilwork, Textures... Textures qui d'ailleurs doit fortement vous sembler un groupe indispensable puisque vous avez choisi de travailler avec Jochem Jacobs. Quand on arrive au moment obligatoire de l'enregistrement, comment se prend la décision de choisir le studio de mixage, de mastering. Car on a beau dire, mais pas mal de différents studios peuvent offrir le même genre de possibilités, comment on choisit la personne avec qui on veut travailler, quelle couleur on veut donner à sa musique ?
Kristen : Comment dire ?? Question de feeling... et en musique il en faut du feeling. Dans notre cas, c’est surtout une rencontre avec une personne formidable. Sur un plan professionnel, Jochem nous a poussé à donner le meilleur et d’assumer totalement notre musique ; d’un point de vue humain, nous lui avons fait totalement confiance et je pense que c’était réciproque. Nous connaissions ses productions et la couleur particulière qu’il apporte à celles-ci. Nous devions faire cet album avec lui. Il ne pouvait pas en être autrement. Ça a été d’abord un rêve puis un défi pour nous. Une fois à Amsterdam, nous avons eu confirmation que cette collaboration était une évidence.
Jonathan : "The Waste Land" n’aurait jamais été ce qu’il est sans Jochem. Quand je réécoute les préproductions que j’ai enregistrées et mixées dans mon home studio, je mesure un peu plus la chance inouïe qu’on a eu de pouvoir travailler avec lui. C’est un artiste hors pair.

Au delà de votre forte attraction vers Textures, que je n'écoute personnellement pas (personne n'est parfait), j'y trouve des ambiances évidemment proches de Soilwork (sur "Epidemic"), mais aussi d' Opeth notamment sur "A Heap Of Broken Images" et "The Grand Expedition Epilogue". Dans quelle mesure vous estimez que la musique de Hord peut se sentir proche de tel ou tel groupe ?
Kristen : Nous nous sentons proches des groupes que nous aimons tout simplement. Nous avons des groupes références qui influent sur notre composition et notre palette musicale, et nous nous inspirons inconsciemment ou pas de certains paysages sonores, certaines sensations ou émotions que nous avons en écoutant différentes formations. Ce qui est intéressant chez HORD c’est cette diversité dans nos inspirations propres. Nous prenons en compte également qu’il est très important de surprendre l’auditeur mais être comparé à des groupes comme Opeth, Textures ou S.Y.L est un très grand honneur pour nous.

Lorsqu'on écoute les chansons de "The Waste Land", il en ressort, un groove très présent qui donne aux titres, même lorsqu'ils voyagent dans les contrées plus brutales, cette aération qui fait que la mélodie attirent l'esprit. Le chant clair sur les chorus est quelque chose d'important qui identifie pas mal le style de Hord. Est-ce que pour vous le chant clair est une chose obligatoire dans la musique de Hord, est-ce qu'avec le temps vous vous tournerez plus vers une majorité de ce style de chant où vous vous attacherez à ne pas dépasser la limite ?
Kristen : Tout d’abord il est toujours bon de préciser qu’une musique sans groove c’est un peu comme un bon repas sans un bon vin. Il faut que la musique respire et inspire pour grandir et vivre, comme un être humain en fin de compte. Pour ce qui est du chant clair, ce qui est certain c’est qu’il y en aura tant que cela nous semblera justifié. Nous sommes dans une recherche d’équilibre entre brutalité et douceur, sagesse et folie, espoir et désespoir. Maintenant la folie peut être douce…
Jonathan : Le partage chant clair / chant gueulé, ou l’absence de partage, s’imposera naturellement avec l’écriture du nouvel album. On est en train de plancher sur le scénario d’ailleurs et vu la tournure que ça prend, on peut s’attendre à des surprises à ce niveau-là. En plus, nous avons un chanteur supplémentaire maintenant et donc de nouvelles possibilités s’offrent à nous.

Pour aller plus loin sachant que le chant est partagé maintenant entre Jonathan et Hadrien, comment s'organise la part de chacun sur les morceaux afin de ne pas froisser l'égo d'untel ou d'untel ? Est-ce que le partage vocal est calculé ?
Kristen : Pour faire simple, Hadrien s’occupe des chants agressifs et John des chants mélodiques ou mélodiques / gueulés à la Townsend. Ce partage vocal est bien sûr calculé, mais c’est surtout la complémentarité entre ces deux voix qui est importante. Après les deux chanteurs sont libres de jouer avec leur complicité. Pas de place pour les egos surdimensionnés dans HORD, ça n’apporte rien de bon dans un groupe d’individus. Tout est fait dans le partage et l’écoute mutuelle.

En fait , entre le premier album et celui-ci il y a tout de même un large fossé, et quand on dissèque la dualité de ce nouvel album entre les parties très rock prog, et celles beaucoup plus brutales comme sur l'entrée en matière de "Through The Ashes" et le reste du titre, on sent que Hord prouve que l'agressivité du metal peut flirter en osmose avec les mélodies du rock beaucoup plus accessibles en terme de mélodies... S'il est évident qu'il s'agit plus d'un feeling que d'une volonté pure, on retrouve tout de même cette opposition sur la plupart des titres de l'album. Qui dans le groupe est plus pour le côté brutal que le côté mélodique et vice-versa ?
Kristen : En gros qui sont les intellectuels et les bourrins du groupe ? (rires) Il n’y a pas vraiment de règle dans cette opposition, nous sommes tous libres d’exprimer cette dualité comme bon nous semble. Après, pour ce qui est affinités musicales, je pense qu’on peut dire que Moerty et moi aurions très bien notre place dans un groupe de death / thrash… quant à Vinz et John, ils pourraient sortir la calculette dans un groupe de djent / rock progressif… Hadrien aurait très bien sa place dans un groupe manouche (rires).



Il y a une chanson qui se détache des autres, c'est "The Burial Of The Dead". Alors que le titre pourtant nous oriente vers quelque chose de plus sombre, la musique de ce morceau est superbe et même trop courte. Même si je suis amateur de pur death metal, je ne cache pas que la progression fraîche de cette chanson offre une bouffée d'air pur énormissime à l'intérieur de l'album. Alors j'aimerais savoir dans quel état d'esprit vous avez composé un tel titre aussi magnifique et pour quelle raison vous avez inclus un tel titre qui diffère autant ?
Kristen : A vrai dire cette chanson devait être la seconde partie d’"Epidemic", si vous y faites attention le thème musical est le même. Nous voulions en faire un interlude, pour laisser le public respirer tout en renforçant la puissance de la narration. Malgré des textes sombres cette chanson est une fleur dans ce monde dévasté. Nous n’étions pas sur du résultat auprès des auditeurs. C’était risqué car ce titre quasi acoustique tranche totalement avec le reste de l’album . D’ailleurs les avis et les critiques sont partagés, tout le monde n’a pas forcément compris le but de la manœuvre.
Jonathan : Merci, ça fait plaisir à entendre. Comme je te le disais plus haut, mettre en musique "The Burial Of The Dead" de T.S. Eliot fait partie d’un vieux projet qui me tarabuste depuis des plombes ! En voilà un petit échantillon (rires). Comme disait Kris, tout est parti du thème de la chanson "Epidemic", repris et développé dans une couleur plus folk. Dans mon souvenir, tout est allé très vite, une nuit, entre 3 et 5 heures du matin. J’ai enregistré la préprod dans la journée qui a suivi. Vinz y a ajouté les percussions et c’était réglé. C’est une chanson très simple, instinctive, directe et sans fioritures, dans la pure tradition des chansons folk / pop mélancoliques. Elle s’est imposée comme une évidence au milieu de l’album.

Il me semble bien avoir lu que vous comptiez composer un nouvel album qui puisse voir le jour en 2012. Volonté de battre le fer tant qu'il est encore chaud, ou inspiration exacerbée ?
Kristen : Nous sommes actuellement en train d’écrire notre prochain projet. Nous avons déjà une tonne de riffs et d’ambiances en boîte. Nous allons prendre le temps de faire les choses comme il le faut. Une sortie fin 2012 est envisageable, peut être pour la fin du monde… (rires)


Je vois que vous êtes en finale du Metallian Battle Contest le 13 Mai 2011 au Transbordeur à Villeurbanne avec Winterbusrt, Overload, Noein. Pression ? Pas de pression ? Ça représente quoi pour vous ?
Kristen : Pour nous c’est l’occasion de faire un bon concert dans une salle mythique. Même si c’est une finale de concours, nous travaillons sereinement pour proposer la meilleure des prestations. Les trois autres groupes ont un très bon niveau donc la compétition va être rude mais cela va nous pousser à nous surpasser. Pas de pression particulière malgré l’enjeu de taille.
Jonathan : C’est une reconnaissance importante pour nous et nous travaillons actuellement d’arrache-pied pour donner la meilleure prestation possible ce soir-là.
Moerty : La pression c’est au bar que tu la trouves, nous on est plutôt Carthagène et Jack Daniels (rires).

Quand je lis que c'est un jury composé de professionnels, au même titre que pour la justice, quand on juge les délits c'est un jury de professionnel, mais quand on juge les crimes qui sont donc plus graves, c'est la population qui décide. A la cérémonie des Césars c'est aussi le jury professionnel qui décide, mais c'est la populace qui paye les entrées au cinéma. Qu'est-ce qui est le plus important à vos yeux, la reconnaissance d'une élite professionnelle ou celle d'un public sincère ?
Kristen : Nous avons besoin des critiques pour avancer et progresser de toute façon. Notre public est présent lors de nos shows, il nous permet de nous transcender. Leur soutien compte énormément pour nous. Etre reconnu par le milieu professionnel c’est un moyen de nous faire un nom et une réputation. Pour notre part cette reconnaissance est positive et nous aide à aller dans le bon sens.

Bon pour poursuivre, sur les concerts, ce tremplin c'est pour le Wacken. Tout ceci, votre grosse prod', ce visuel pro également, montre la volonté de Hord à vouloir jouer dans la cour des pros. Est-ce que vous vous sentez prêts à investir humainement dans une carrière professionnelle avec tout ce que cela implique, les sacrifices que cela demande ?
Kristen : Nous sommes prêts à sacrifier beaucoup de choses pour la musique. Nous avons tous dans notre vie dû faire des choix pour être là où nous sommes. Le monde de la musique est un monde cruel où les joies et désillusions sont légions ; nous sommes sincères les uns envers les autres et respectons les envies et attentes de chacun. L’important, et c’est valable aussi dans la vie, est de n’avoir aucun regret une fois que la route s’achève.

Alors on pourra vous voir où pour les mois à venir ? Je suppose que pour vous le top aurait été un gros festoche, ou en ouverture d'une tournée d'un groupe que vous adorez ?
Moerty : Pour l’instant on se concentre sur le concert de Lyon et sur la perspective d’aller jouer au Wacken cet été. Là en terme de gros festoche, c’est quand même du lourd. Sinon, on s’est inscrit pour aller jouer au Metalcamp, on verra bien ce qu’il en est avec les votes du public sur Internet d’ici quelques semaines Par ailleurs, on a des dates en cours de négociation avec plusieurs groupes pour jouer ici et là en France, mais rien d’établi et de définitif. Là encore, on est obligé de se débrouiller par nous-mêmes et ce n’est pas chose facile ! Après, c’est sûr qu’on serait ravi de faire un tour support avec un gros groupe, c’est clair. Mais chaque chose en son temps. Notre heure viendra.

Bizarrement, vous avez investi dans le visuel, dans la production, mais alors que beaucoup maintenant misent aussi sur un clip vidéo qu'on pourra regarder sur YouTube X fois, il ne me semble pas avoir eu l'occasion de regarder une vidéo de Hord. Alors sans parler du problème de finances pour créer un tel support promotionnel, est-ce que c'est quelque chose qui vous semble indispensable maintenant pour prolonger l'impact de la musique d'un groupe sur les amateurs ? Est-ce-que c'est quelque chose que vous auriez aimé réaliser ?
Kristen : Oui. Le clip vidéo est un très bon moyen pour promouvoir un groupe. Les gens aiment avoir des images pour mettre sur une musique, nous les premiers sommes très friands des dernières nouveautés qui paraissent. Nous souhaitons faire quelque chose dans ce domaine : mais pas forcément sous la forme d’un clip. Pourquoi pas un long métrage "The Waste Land" …
Moerty : Ce qui nous freine en la matière c’est surtout la thune.
Jonathan : C’est clair, vue la dimension visuelle de notre album, notre objectif initial était d’aller tourner un clip avec Jakob Arevarn en Suède, dans l’hôpital qui a servi de décor à la pochette du skeud et avec l’acteur qui incarne notre personage, etc. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. Mais bon, le gâteau comme la cerise coûtent trop cher. Du coup, on a revu nos objectifs à la baisse et on envisage tout de même de tourner une vidéo cet été en France, avec les moyens du bord.

Mon sac à malices est vide,on va donc se dire au revoir, j'espère que cet instant fugace n'était pas trop ennuyeux, je vous remercie pour avoir répondu à ces questions qui ont mis longtemps à arriver. Indépendamment de vos propres concerts, on pourra vous voir où : Hellfest, Sonisphere, autre, vous comptez faire le déplacement, maintenant qu'en France on a quelque chose d'opposable aux autres pays ?
Kristen : Moi je vais au Graspop en Belgique voir si les papys du metal en ont encore dans le slip.
Jonathan : je suis entièrement responsable de cette belgicisation du groupe (rires). Personnellement, les groupes que j’avais envie de voir cette année sont quasi absents des festivals metal : Textures, Tesseract, After The Burial, Volumes, Monuments, Periphery, Misery Signals, Karnivool, Look To Windward… snif.
Moerty : Moi je vais à Bouzigues, à la fête de l’huître et du vin blanc pour voir Gérard le Gourmand.
Hord : Merci à toute l’équipe de French Metal et aux lecteurs !


Le site officiel : www.myspace.com/hordofficial