Interview faite par mail par Mister Thi

Bonjour et merci de prendre un peu de temps pour French Metal. Première interview pour le webzine alors on va commencer par les présentations. Qui fait quoi ?
Julien (guitare) : Cédric au chant et guitare, Mehdi à la batterie, Clément à la basse et Julien à la guitare.

Sur la même lancée, qui a joué ou joue dans d’autres formations ?
Alors je vais faire une synthèse de tout ça :
Cédric : Inhatred
Clément : L'Esprit Du Clan, Arkangel
Mehdi : Drowning, Es La Guerilla, Arkangel
Julien : Es La Guerilla, Arkangel

Que veut dire ce nom et pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Littéralement, ça veut dire la chaise du bourreau, on peut aussi le traduire par la chaise du pendu. J’ai un carnet où je note des phrases choc, punchline comme on dit aujourd’hui, et je m’en sers pour les titres d’album ou de chanson. Cette image de la chaise du pendu m’a toujours marqué,  d’ailleurs tout le monde voit à quoi sert cette fameuse chaise, pas besoin de l’expliquer.

Maintenant passons à l’actualité. Comment a été accueilli votre dernier album "This Is Not Supposed To Be Positive" ?
On très heureux, beaucoup de retours positifs, mine de rien ça fait avancer les choses, les gens parlent du groupe, du coup les structures en parlent aussi, ça nous aide à trouver plus de concerts en ce moment, c’est sûr.

C’est la première fois que l’on voit apparaître 2 titres en français dans la tracklist. 2 titres instrumentaux. Pourquoi ce choix ?
Ca nous arrive d’utiliser des samples en français aussi donc là ça collait plutôt bien et on trouvait ça judicieux. Le titre de l’instrumental "Les Enfants Des Monstres…" est tiré d’un documentaire sur Depardieu et la mort de son fils. Le titre "Le Rouge Pour Le Sang, Le Bleu Pour La Grâce" fait référence au code couleur d’Anatole Deibler, le bourreau présent sur la pochette. Il avait un carnet où il dessinait une croix rouge pour les éxécutés et une bleue pour les commués.

On connaît votre attachement pour Paris, en témoignent entre autres le titre de votre deuxième album "Leaving Paris", les titres  "Paris Spleen part 1 et 2", ou encore "Rouge Pour Le Sang, Bleu Pour La Grâce". Vous n’avez pas ressenti l’envie de chanter dans la langue de Molière ?
Non, j’ai toujours trouvé ça assez moche. Je n’ai pas l’impression que la langue française et ses intonations s’accordent bien avec notre type de musique. Pourtant, on écoute Renaud, Eddy Mitchell, Balavoine et même du Booba mais il y a ce truc dans la langue française qui fait qu’elle devient plus important que la musique, ça ne collerait pas avec nous.



La mélancolie des titres est pour ma part prodigieusement retranscrite sur cet album. Beaucoup d’arrangements, les sentiments sont soumis à rude épreuve. Les titres instrumentaux me font penser à une bande son d’un film (il y a même, et c’est tout à fait personnel des ambiances à la James Murphy avec son travail dans "28 Semaines Plus Tard"). Avez-vous déjà eu des propositions dans cette veine ?
Bien-sûr. On aimerait beaucoup travailler sur un tel projet. Déjà, on a toujours écrit des chansons instrumentales, même à l’époque de Es La Guerilla, il y avait peut-être moins d’arrangements mais l’idée état déjà là. Maintenant qu’on est plus affûtés et qu’on a le matos qui nous le permet, ça devient flagrant. On s’est donné le temps de travailler tous les arrangements en amont. De plus ces titres instrumentaux sont très importants à l’équilibre de l’album, cela apporte toute la nuance nécessaire à la cohérence du tracklisting.

Et pouvez-vous nous dire de quel film est tiré le sample sur le dernier morceau ?
Le sample est tiré de "Paris Interdit" de 1969. Avec les derniers événements de Paris, il prend tout son sens.

Parlons de la pochette. Sublime, une affiche de film (j’y reviens !!!). Qui en est l’auteur, et comment a-t-elle été réalisée ?
C’est Dave Decat, celui qui a également réalisé la pochette de "Hope///Dope///Rope". On est allés chez lui à Bruxelles et on a passé la nuit dessus, on est juste arrivés avec l’idée de la guillotine et Dave nous a proposé une de ses anciennes illustrations avec Anatole Deibler. L’esthétique et les couleurs nous ont tout de suite parlé. A la base on voulait quelque chose de plus graphique et moins dessinée. Donc il a retravaillé cette illustration pour la mettre en format vinyle et peaufiner quelques détails.

Je vous ai vus en live en 2010 dans un petit bar sur Lille en compagnie de Crowbar notamment. Je garde un très bon souvenir de cette soirée. Il me semble que vous avez fait pas mal de dates avec eux. Quel lien existe-t-il entre vous ? Je suppose que ça a été une influence à vos débuts ?
Franchement en 3 concerts, aucun lien. On a juste passé une partie de soirée avec le batteur, le mec de Soilent Green, il voulait un peu de shit je crois. Mais aucun souci, je vois dans quel état d’esprit ils sont, c’est-à-dire à l’Américaine. Les mecs sont tout simplement au taf. Après on n’est pas non plus très bavards, s’il y a avait dû avoir une connexion, elle se serait faite naturellement. En effet, un album comme "Odd Fellows Rest" a été une grande influence et l’est toujours, notamment au niveau du son guitare et même pour l’accordage. Je dois dire que cet album a changé énormément de choses pour moi. Par contre, je me suis arrêté à "Sonic Excess"… le reste m’intéresse moins.

Quels sont les groupes que vous écoutez au quotidien d’ailleurs (peu importe le style) ?
Failure, The Sisters Of Mercy, Floor, Key Nyata, Three 6 Mafia, Chelsea Wolfe, Rome, Sébastien Tellier, Der Blutharsch, Spettro Family

Et la dernière claque musicale française ?
Crown et Jessica93.

J’ai remarqué deux choses dans votre discographie. Premièrement vous avez sorti à l’heure actuelle 4 albums mais surtout 3 splits. Pourquoi ce choix ? Rester en actu à moindre frais ?
Le premier split (avec Eibon), c’était spécial, il faut savoir qu’on a l’a enregistré après le premier album mais il est sorti avant. C’était histoire de présenter le groupe. Les 2 autres splits, c’était des morceaux qu’il nous restait de la session "Hope///Dope///Rope" et qui ne collait pas au tracklisting. Alors, oui le split permet d’avoir toujours de l’actu, mais pas que, par exemple là on doit tester des nouveaux studios d’enregistrement donc on va en profiter pour sortir un nouveau split. On a quelques idées avec qui faire ça, comme les Japonais de Greenmachine et Mongolito de Bruxelles.



Et deuxièmement vos albums tournent tous autour des 50 minutes de musique : exit le format radio (la palme revient à "Hope//Dope//Rope" avec 52 minutes pour 7 titres). Ce qui est un régal pour les fans peut aussi être critiqué par la presse. Avez-vous déjà eu ce type de remarque ?
C’est marrant parce que je trouve qu’on a beaucoup épuré nos morceaux, qu’on va plus à l’essentiel et qu’on a du coup raccourci pas mal de longueur, finalement je trouve nos morceaux de plus en plus courts. Et puis 50 minutes pour un album, je ne trouve pas ça long et d’ailleurs on ne nous l’a jamais fait remarquer. C’est pas du format radio c’est sûr, mais ça n’a jamais été le but.

D’ailleurs comment se passe la phase de composition (musique et textes) ?
Généralement, moi ou Mehdi composons les morceaux. On arrive avec un squelette de morceau déjà tout prêt en répèt' et on l’affine avec les autres, chacun y pose sa patte afin d’arriver au résultat final. Il arrive aussi à Cédric de composer, la base d’un titre comme "Your Stone" vient de lui. En ce qui concerne les paroles, c’est Cédric qui s’en charge, une fois qu’il a les versions instrumentales il se met à bosser dessus. Les textes viennent rarement avant la musique. Et moi, je valide ses textes afin qu’ils s’accordent totalement au concept du groupe.

Vous arrivent-ils de laisser des riffs ou textes de côté et de vous en resservir plus tard ?
Il m’arrive d’enregistrer juste des bouts de riffs histoire de ne pas les oublier, un peu comme mon carnet de phrases choc que j’ai déjà mentionné. Puis quand vient le temps de la composition, je me repenche sur ces riffs que je fais évoluer ou que j’assemble. Mais généralement, quand je tiens un riff, ça va assez vite dans ma tête, le reste du morceau coule de source comme s’il se composait de lui-même.

Quels sont les projets pour la suite ?
Comme je l’ai déjà précisé plus haut, on recherche un nouveau studio d’enregistrement pour un notre nouvel album, du coup pendant ces tests, on va en profiter pour sortir un split. Et si on trouve entière satisfaction, on partira pour un nouvel album. Niveau concerts, pas mal de dates pour 2016 en France, Belgique, Hollande, Allemagne, Pologne et le Hellfest, on devrait les annoncer très prochainement.

Merci d’avoir répondu à ces questions, je vous laisse terminer l’interview comme bon vous semble…
Merci pour l’interview et le soutien. "This Is Not Supposed To Be Positive" est disponible chez MusicFearSatan Rec.


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