Interview faite par mail par Adrien#8
Bien le bonjour.
Histoire de faire dans l’originalité, peux-tu nous présenter Hacride, retracer rapidement son histoire ?
Adrien (guitare) : Le groupe existe depuis 2002. Dès l'arrivée de Sam au chant, on a enregistré notre première démo "Cyanide Echoes", qui nous a permis de trouver quelques premières parties assez intéressantes. Ensuite on s'est attelé à la composition de "Deviant Current Signal" qu'on a enregistré en début 2003. Nous avons démarché des labels évidemment avec celui-là. On a eu un contact avec un label Canadien, Galy Records, mais ils n'avaient pas de distribution Française à l'époque donc d'un commun accord on a arrêté le deal. Pas longtemps après, on a eu un coup de fil de Laurent de Listenable Records qui nous a proposé de signer sur son label. C'est comme ça que tout s'est enchainé, la tournée de "Deviant", la deuxième qui s'est terminée sur le VS fest. On a enchaîné directement sur l'enregistrement de ce nouvel album "Amoeba". Depuis nous n’avons pas arrêté de tourner.
Et bien, "Deviant Current Signal" en 2005, "Amoeba" en 2007, ça ne chôme pas chez Hacride ! L’avancée du groupe est flagrante et à l’écoute du dernier album on a l’impression que "Deviant Current Signal" était un coup d’essai, un avant goût, un moyen pour vous de vous manifester et d’expérimenter votre musique de manière plus concrète que la démo.
J’ai l’impression que c’est "Amoeba" qui signe réellement votre arrivée, vous semblez avoir trouvé votre voie.
De votre côté, vous le ressentez comment ?
Oui c’est vrai, je pense qu’"Amoeba" est pour nous notre premier album. "Deviant" était à la base un enregistrement qui devait nous faire du milieu et non pas un album à part entière, nous adorons cet album, mais il n’a pas été conçu dans cet esprit là. "Amoeba" est donc notre affirmation musicale.
Quelle signification se cache derrière le titre "Amoeba" ?
"Amoeba" c’est amibe en Français qui est une cellule organique, c’est notre ligne directrice pour l’album. On a voulu se poser sur un sujet, une base pour après en extraire des thèmes pour les paroles, la pochette : l’artwork et pour une partie du son aussi. On avait besoin d’une image pour le studio pour avoir une sorte d’homogénéité entre l’album, les paroles etc... Et "Amoeba" nous a permis de faire ça.
L’artwork est magnifique, bien qu’assez énigmatique il reflète bien la richesse, le ton d’"Amoeba" et change de ce qu’on a l’habitude de voir dans le metal. Un mot sur son auteur et son concept ?
C’est Erik Larkens qui nous a fait la pochette d’"Amoeba" tout comme celle de "Deviant" d’ailleurs. Le concept est toujours l’amibe, nous avons essayé d’imager une sorte d’organisme abstrait et surtout nous avons essayé d’emprunté des couleurs qui n’étaient pas typées "metal". Nous avons pris des risques un peu partout en fait (rires) mais je pense que le public attend aujourd’hui un peu de rénovation et d’innovation dans le milieu.
Passons à la musique, elle a bien évoluée depuis "Deviant". Sur "Amoeba" vous semblez vous orienter vers une musique plus progressive. C’était une volonté du groupe ou c’est venu naturellement lors du processus de composition ?
C’est aussi naturel que prévu en réalité (rires), Hacride est un groupe de prog et nous l’avons toujours clamé haut et fort, nous aimons l’expérimentation, les risques musicaux et la fusion des styles, il était donc naturel de sortir un album encore plus riche que celui d’avant. C’est donc volontaire et en même temps c’est une voie qui s’est avérée très naturelle.
Le morceau le plus déroutant, original et audacieux, celui qui aura marqué, est sans aucun doute "Zambra". On retrouve quelques éléments hispaniques dans l’album, d’où vous est venue cette idée?
Comment s’est passée la collaboration avec Ojos de Brujo ?
J’ai connu Ojos de Brujo lors de l’un de mes voyages à Barcelone, c’est un groupe extrêmement connu là-bas. Dès que j’ai ecouté “Zambra” j’ai tout de suite eu envie de reprendre ce morceau.
Le résultat était si bon que j’ai fait écouté une démo aux autres membre du groupe, et on a décidé de l’intégrer à l’album. Nous avons contacté les membres d’Ojos de Brujo et ils se sont réjouis de cette reprise, ils ont même décidé d’y participer. Marina et Max ont donc posé leurs voix et le résultat est plus qu’original, c’est une de nos prises de risques.
Ojos de Brujo ont évidemment influencé le processus de composition puisque j’avais déjà à l’esprit de teinter l’album de sonorités flamenco ou Arabisantes.
La question récurrente : Hacride est souvent comparé à Meshuggah, Gojira et autres. Que penses-tu de cela ? Quels sont vos influences et où penses-tu situer le groupe ?
On nous compare à Meshugg car nous utilisons de temps en temps la polyrythmie dans nos morceaux mais je ne sais pas pourquoi on nous compare à Gojira ?
Peut être existe-t-il une touche Française en fait (rires), je ne sais pas du tout. Les comparaisons sont de toute façon agaçantes, je crois qu’on nous a comparé à du post core, du thrash, du rock prog, du death, du néo, de la fusion….
En définitif personne n’arrive à nous cataloguer, c’est peut être une marque d’originalité ?
Cela vient de nos influences qui sont très hétéroclites, jazz, pop, rock 70’s, flamenco, musique Cubaine et bien sur metal. Au final nous nous considérons plus comme de simples musiciens que de véritable métalleux, parce que nous avons fait de la musique toute notre vie, toute sorte de musique, et nous voulons retranscrire tout cela dans le style de musique qui nous transporte le plus : le rock dans son sens le plus vaste.
Peut être pas musicalement, mais médiatiquement penses-tu que la brèche ouverte par Gojira puisse servir, où sert, de tremplin à Hacride ? Et à la scene Française en général ?
Gojira s’est fait connaître grâce à sa musique, ses compétences scéniques et son originalité ! Tous les groupes Français peuvent bénéficier d’un tel engouement mais je pense que cela vient avec le travail de chaque groupe et non pas d’une brèche entrouverte par d’autres. Gojira n’a fait que rappeler que la France n’était pas morte niveau rock (rires).
Cela fait quelques mois qu’"Amoeba" est sorti, les critiques sont unanimes et ce dans plusieurs pays. Quels retours avez-vous de l’album auprès du public ?
Très bon ! Nous avons fait déjà de très nombreuses dates et surtout à l’étranger ou le travail est plus gros et les gens sont très enthousiastes, et nous aussi. "Amoeba" nous ouvre des portes que nous essayons de ne pas manquer, mais il reste encore beaucoup à faire, nous faisons le maximum pour transmettre l’énergie de l’album sur scène.
"Amoeba" est extrêmement riche, ça se passe comment sur scène ? Les compos sont elles ré-arrangées ?
Oui et nous jouons avec des samples, ce sont les même que sur album donc nous pouvons retranscrire l’intégralité de l’atmosphère d’"Amoeba" sur scène. C’est une ambiance très chargée donc nous avons du beaucoup travailler pour avoir un rendu hypnotique, avec le son, lumières et vidéos.
Allez, quelques questions "pour le fun" :
Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?
Je crois que c’était un concert dans le nord, nous avions fait un concert qui nous avait beaucoup plu et je pense que nous avons réussi à hypnotiser la salle, personnes ne bougeaient et tout le monde "gobait". Nous adorons voir des foules bouger, slamer etc... mais je dois avouer que quand nous arrivons à transporter notre public dans notre monde c’est extrêmement jouissif (rires)
Avec quel(s) groupe(s) aujourd’hui disparu aurais-tu aimé jouer ?
Nirvana !
Un coup de cœur musical ?
Le dernier Tool.
Que peut-on souhaiter à Hacride pour la suite ?
De vivre de sa musique !!!
Encore merci d’avoir accepter cette interview, je te laisse le mot de la fin. Bonne fin d’année et bonne continuation à Hacride.
Merci à tous de votre soutien (je ne suis pas très fort pour les improvisations d’adieu !)
Le site officiel :
www.hacride.com
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