Interview faite par mail par Tiana

Hello God Damn ! Avant tout, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de French Metal ?
Renato (chant) : Salut ! GOD DAMN est un groupe de stoner metal de Lyon composé de 5 membres dans une config’ classique metal, 2 guitares, basse/bat’ et un chanteur. Le groupe a été fondé en 2004 sur des bases HxC sludge puis a migré naturellement vers le style qui est le nôtre. On a commencé à faire de la scène en 2006, et depuis, hormis les périodes d’enregistrement on ne s’arrête plus de tourner, puisque c’est sur une envie commune de faire un groupe taillé pour le live qu’on a commencé.

Et en quelques mots, comment définiriez-vous votre musique ?
Rock 'n' roll, alcool, weed et bonne ambiance ! Je pense que ça résume assez bien le délire du DAMN ! Ahah !

Pourquoi avoir choisi le stoner, genre assez peu connu en France ?
On n’a pas vraiment choisi le stoner, c’est venu assez naturellement en fait. De part nos influences communes et le désir de faire une zic qui nous faisait vibrer à la manière des groupes cultes qu’on écoute, le style s’est plutôt imposé à nous sans recherche précise. C’est vrai que le stoner n’est pas énormément représenté dans notre petit pays, mais le peu de groupes dont on dispose ne font pas rigoler du tout ! Quand tu écoutes Addicted, Flesh And Dust, Stoneburst ou même Hangman’s Chair, tu sais que tu fais tout de même face a une scène certes restreinte, mais d’une grande qualité.

Vous êtes issus de différents groupes et on sent pourtant une forte unité musicale entre vous. Le stoner est-il une passion commune de longue date ?
Le fait est qu’on est effectivement tous issus de formations différentes allant du brutal death au metal prog’. On a tous été dans ces formations depuis nos plus jeunes années et tout le monde avait forcément des ambitions plus ou moins importantes au sein de chacune d’entre elles. Et si GOD DAMN a pris le pas sur toutes les autres aujourd’hui, c’est bien pour une raison : on se reconnaît plus dans une formation comme la nôtre. On a tous la même culture de la scène NOLA et de tous ces groupes du sud des US qui puent la graisse, la sueur et le rock 'n' roll ! L’unité dont tu parles vient donc du fait qu’on se sent bien dans ce qu’on fait autour de LA musique qui nous plaît vraiment. Cela résulte vraiment de la notion de "plaisir" au sens le plus propre du terme.

Comment s’est déroulée la composition de "Old Days" ? Le travail se fait-il de manière collective, ou chacun a-t-il une tâche assignée bien précise ?
Collective bien sûr ! Il n’y a pas de tyrannisation musicale chez nous, comme on joue à peu près tous, de tous nos instruments, les riffs peuvent sortir de n’importe quel zicos, que ce soit en répèt' ou chacun chez soi. Derrière on gère toutes les structures et les arrangements des morceaux ensemble pour qu’il y ait une cohérence, c’est aussi ce qui fait la cohésion dont tu me parlais plus haut. Il n’y a que les solos de Gayrem (guitare) auxquels on ne touche pas ! Personne à part lui n’a le niveau et dans tous les cas il nous pèterait la gueule si on s’aventurait à réécrire ses envolées heavy ! Ahah !

Les lyrics sombres collent parfaitement à l’univers musical des titres. Où puisez-vous l’inspiration pour les paroles ? Certains thèmes vous sont-ils particulièrement chers ?
Collective bien sûr ! Les lyrics sont toujours écrits instinctivement, sur mes ressentis du moment et les émotions que me procurent le morceau en lui-même. Il faut dire que les lignes de chant sont établies avant les paroles, je privilégie une ligne de chant agréable à l’oreille plutôt que des paroles profondes. Ce qui donne au final des thèmes très axés sur moi, sur nous, et l’état dans lequel je suis sur le moment. Ca paraît très égocentrique dit comme ça, mais pour le coup ça l’est ! Ahah ! Charly (basse) a lui aussi écrit quelques textes sur "Old days", ça a d’ ailleurs été un défi pour moi puisque c’était une façon de travailler que je n’adopte pas ; le fait de faire coller un texte pré-écrit sur un morceau déjà existant. Mais le résultat s’est avéré plutôt concluant (When I used to have a kingdom for my own, for myself) !

Vous avez rôdé vos titres sur scène avant d’entrer en studio. De quelle manière cela a-t-il influencé l’évolution des morceaux ?
Effectivement, il faut avant tout qu’un morceau est un certain rendu live pour retranscrire le même genre d’énergie sur CD. On a donc testé presque tous les titres en concert avant l’enregistrement, ce qui ça n’a pas forcement changé les morceaux structurellement parlant, mais plus la manière et l’intensité avec laquelle ils sont joués. En studio, chacun notre tour, on a donné le meilleur de nous même, de la même manière qu’on le fait en live.

Qu’a apporté le mastering au Nomad Studio (Texas) au son de l’album ?
A l’heure où tous les Européens vont dans les mêmes studios, qu’ils soient Français ou Scandinaves, le fait de sortir un peu des sentiers battus n’était pas pour nous déplaire ! Sérieusement, ce mastering a apporté une certaine rondeur au son et une chaleur qui nous a tout se suite plu, et du coup on n’est pas allé chercher plus loin, et il faut savoir qu’un mastering aux US revient à presque moins cher que de le faire chez nous, il faut juste avoir la motivation de se prendre un petit peu la tête pour les divers échanges avec un stud’ qui se trouve à des milliers de kms ! Et puis merde, c’est joli sur un CD "mastered at Nomad Studio, Texas, USA" et rien que pour ça, on était obligé de franchir le pas ! Ahah !



Vous citez dans votre biographie quelques groupes qui vous ont influencés. Avez-vous également puisé l’inspiration dans le travail de groupes éloignés du milieu du metal ?
Pas pour "Old Days" non. Ou simplement au niveau de la basse, Charly est un kid devant l’éternel de John Entwistle des Who, et ça se ressent dans son jeu de basse.

Comment définiriez-vous votre évolution entre la démo et "Old Days" ?
C’est la suite logique de la démo, où les morceaux étaient un poil plus décousus et le son beaucoup plus roots. Mais "Old Days" s’affiche parfaitement dans la lignée. Les morceaux sont plus élaborés tout en étant dans le même esprit, et le son est bien meilleur en gardant le côté roots 70’s. Mais c’est surtout dû à l’évolution personnelle de chacun d’entre nous, une meilleure maîtrise de nos instruments qui s’affine avec le temps. Il n’y a pas de secret, le fait de jouer et se faire plaisir ensemble, ça te forge une identité et une connaissance musicale de l’autre hors du commun ! Et c’est quand tu arrives à ce niveau là que ça commence juste à devenir intéressant. Tout ça pour dire que la suite risque d’être encore plus sympa !

Vincent et Raf vous prêtent main forte sur certains titres. Quelle est leur implication dans le groupe ? Sont-ils amenés à en devenir membres ?
Raf est déjà membre en quelque sorte ! Raf est notre sondier live et c’est également chez lui qu’on a enregistré "Old Days" (Studio Cartellier - Salaize sur Sanne) ! Sur le CD c’est lui qui a joué de tous les claviers qui s’y trouvent, du Hammond au Melotron, puisque personne au sein du groupe ne maîtrise ces instruments. Raf a voulu se faire plaisir, on lui a laissé carte blanche et on est plutôt fier du résultat ! Quand à l’inclure au sein du groupe ce n’est pas envisageable, le clavier dans notre musique n’est utilisé qu’avec parcimonie, donc foutre un clavier sur scène pour quatre interventions, ça ne vaut pas le coup Vincent, c’est une autre histoire ! C’est une personne qu’on affectionne tous beaucoup et qui a vraiment une voix incroyable, et honnêtement sur ce coup là, c’était simplement pour le plaisir d’avoir ce mec là sur le skeud ! En plus du fait que sa voix est parfaite pour le morceau. Mais là encore, pas question de changer de line-up, on est parti tous les 5, et on restera comme ça !

"Here Stands Serenity" est un morceau semi-acoustique plus soft que le reste de l’album et qui le clôture. Est-ce une forme d’ouverture vers un style légèrement différent pour l’avenir, ou simplement une envie de faire un titre plus "reposant" ?
L’optique de ce morceau vient du fait qu’on a toujours voulu exploiter le côté posé et ambiancé du DAMN. Pendant la composition d’"Old Days", l’idée d’inclure un ou deux morceaux dans ce goût là, s’est imposée d’elle-même, ne serait ce que pour faire respirer l’album, pour qu’il soit "digeste" à tous les niveaux. Je pense donc que tu retrouveras ce genre d’ambiance tout au long ne nos futurs albums, tout simplement parce qu’on adore cet exercice de style !

Quels sont vos projets en termes de scène et de composition d’un prochain album ?
Pour le moment, en ce qui concerne un autre CD, il n’y a rien de concret, on a quelques riffs de côté, et on a prévu de se bloquer une plage de composition cet été en vue d’un prochain album assez rapidement, mais vu les disponibilités du moment, on ne peut pas trop s’avancer. Et cela justement est dû au fait qu’on tourne beaucoup ces derniers temps, en France et bientôt tout autour j’espère. Donc oui, pas mal de scènes se présagent dont certaines plutôt très intéressantes ! Mais on ne va pas s’en plaindre, c’est quand même ce vers quoi nous tendons tous !

L’artwork de l’album est superbe. Comment s’est déroulée votre collaboration artistique avec The Rock Runners’ Design ?
Merci beaucoup ! Je pense que cette question va faire plaisir à Ludo de The Rock Runners qui a vraiment fait un boulot incroyable dont on est tous fier. Je ne vais pas te cacher qu’on lui a un peu fait tourner la tête (excuse mec !) mais il devait gérer absolument tout le design du DAMN, du MySpace au CD (promo et album) en passant par les pubs, bannières etc… Il a donc eu énormément de boulot et je pense qu’on ne le remerciera jamais assez. Toute l’équipe de The Rock Runners a fait vraiment du bon job sur ce skeud, que ce soit Mike Vince notre chargé de communication, en passant par Benoît Girerd qui gère les captations live, Eric Bagnaro (ozirith.com) qui nous a fait de superbes photos et bien sûr Ludo au design, ils sont tous très pro et te poussent à concrétiser tes ambitions pour que le projet aboutisse dans la meilleure de sa forme possible !

Quand avez-vous réalisé que God Damn, de side-project, passait à votre projet principal ?
A partir du moment où on s’est plus fait plaisir sur scène avec GOD DAMN qu’avec n’importe quelle autre formation ! Quand tu vois que plus tu joues plus les gens te poussent à en donner, et que du coup tu penses à ça toute la journée, je crois que le pas est très facile à passer et que de toute manière c’est ce qu’on avait tous envie de faire depuis très longtemps ! Sans compter que de toute manière on est toujours fourrer ensemble à faire la fête dès qu’on en a l’occasion… Et mine de rien ça contribue beaucoup à la cohésion du groupe encore une fois !

Pouvez-vous nous parler un peu de votre association Dead Burger  et du collectif Redneck Metal Crew ?
Notre asso jusqu’ici nous a servi pour faire pas mal d’échanges de dates avec des groupes de toute la France, on se servait d’elle pour organiser des concerts lors de la promo de notre démo, c’est un support que tout les groupes qui commencent se doivent d’avoir, une asso t’ouvre quelques portes qui restent fermées la plupart du temps. Il nous arrive de nous en servir encore aujourd’hui de temps en temps, mais on essaye d’organiser de moins en moins, c’est un fardeau de plus lorsque tu joues d’être en plus organisateur de l’événement… En ce qui concerne le Redneck Metal Crew, ce n’est pas vraiment un collectif mais plus un style de vie, il n’y a rien sur le papier concernant cette entente, c’est parti d’un délire lors d’une tournée avec nos potes d’Addicted et Phazm (rip), on s’est juste entendu a merveille sur absolument tous les points ! Ce qui fait qu’aujourd’hui on est presque liés par le sang ! Ahah !

Un grand merci pour vos réponses ! Keep rockin’ guys ! Un dernier mot pour la route ?
Merci à toi et à toute l’équipe de French Metal, qui contribue depuis bien longtemps et encore aujourd’hui à faire ressortir les groupes de notre petite sphère Française. Je vous laisse en espérant vous voir à nos prochains shows puisqu’on va forcement passer pas loin de chez vous ! Keep on smokin’ friends.


Le site officiel : www.myspace.com/godamnmotherfuckers