Interview faite par Matthieu au Petit Bain à Paris.

Je te laisse te présenter.
James Cartwright (basse) : Je suis le Roi Hootsman, Roi de la Chasse, Roi de Californie et Roi de tout ce que je décide en fait. De GLORYHAMMER.

Comment as-tu recruté les autres membres du groupe ?
Hootsman : C’était un processus méticuleux. Individuellement, tous ces gars un peu fous étaient dans des rapports de police ou d’autres trucs comme ça. J’ai trouvé Ralathor, Tom m’a trouvé dans la rue, chantant pour des pièces de monnaie. Il m’a donné un boulot. Chris ne voulait plus être dans Alestorm, il voulait trouver un autre groupe. La façon dont on a trouvé Paul… (rires) J’ai clairement engagé tout le monde. C’est ce qui s’est passé, dans les faits.

Pourquoi avez vous choisi cet univers futuriste, dont Dundee et le pays de Fife, à la place de l’univers plus “traditionnel”, comme le font les autres groupes de power ?
Hootsman : Le premier album se passe dans le Fife médiéval, et le deuxième c’est mille ans après. Pas mal de choses ont changé en mille ans. Pour moi par exemple, parce que je suis devenu un cyborg qui fonctionne grâce à… grâce à la bière visiblement. Je ne sais pas, on est simplement GLORYHAMMER venus du cosmos, on chante des chansons à propos de marteaux, qui ont été forgé dans le cosmos.

De quoi sont nés vos personnages ? Qu’est ce qui vous inspire pour les nourrir eux et leur jeu de scène ?
Hootsman : Je pense qu’ils agissent de manière similaire à nous. Tom est très princier.
Ben Turk (batterie) : Ben se planque toujours des photos et des trucs comme ça, comme sous un capuchon. Je bois beaucoup. Paul… Le cadavre de Paul est mort il y a mille ans, et ça symbolise le fait qu’il soit mort à l’intérieur, comme il est devenu vegan (rires)... Chris est très maléfique, comme un sorcier. Il joue vite, comme avec des pouvoirs magiques.

Qu’est ce que ça fait de tourner à nouveau avec Dendera ?
Hootsman : C’est cool (rires). Ouais, ce sont des gars sympas, ils aident beaucoup et c’est cool de tourner une fois de plus avec eux. Notre équipe est sympa aussi. Je pense que c’est moins évident et générique que pour les autres groupes. J’imagine que des gens en Europe les connaissent, au moins à travers quelques chansons. Ils jouent vraiment bien pour un groupe de leur taille.

A quoi attribuez-vous le fait que vos tournées soient principalement en première partie de gros groupes de power, comme HammerFall, Stratovarius, Blind Guardian ? Ca pourrait être surprenant pour le public, parce que vous n’avez sorti que deux albums.
Hootsman : Je n’explique pas vraiment qu’on ait tourné avec eux. C’est parce qu’on est bons (rires).
Ralathor : Je ne pense pas que les gens soient si surpris de nous voir.
Hootsman : Je les respecte beaucoup, mais quand on tourne avec eux, on leur fait une faveur. En amenant du public supplémentaire à leurs concerts. On a tourné avec Blind Guardian, Stratovarius, HammerFallHammerFall c’était notre plus grosse tournée. Et aussi la plus fructueuse depuis un bon moment. Je ne pense pas que nos fans soient si surpris de nous voir tourner avec eux. Ils peuvent l’être maintenant, parce qu’on fait une tournée en tête d’affiche. La tournée actuelle se passe très bien. Pas mal de salles, et ce soir c’est Paris.



Est-ce que l’humour est important dans le groupe ?
Hootsman : Ouais, je pense que dans un concert de GLORYHAMMER, il y a pas mal d’autres trucs qui font le concert en fait. Ce que je veux dire, c’est qu’on enchaîne pas les titres, il y a aussi de l’humain là dedans. Les gens nous voient rire.

D’où vient cette inspiration humoristique ?
Hootsman : Je pense qu’on est un peu durs. Je pense que les gens ont des super idées, et que personne ne dit non. D’habitude, ça peut être n’importe qui qui sort “Eh, on va faire ça !”, et on le fait pendant le concert et… pas mal de trucs arrivent par accident, surtout les trucs qui impliquent Tom, qui est trop bourré et qui commence à dire un truc débile à la foule. Et ensuite…

Donc ça vient naturellement ?
Hootsman : Ouais, très naturellement. Surtout quand on est bourrés sur scène devant le public, comme Tom… Tom est le pire gars pour déconner, parce que quand il a une idée, il n’en parle à personne et il le fait. Mais d’habitude ça se passe bien, même si on se regarde tous en se disant “mais qu’est ce qui se passe ?” (rires).

Pendant une précédente interview, Christopher Bowes a dit que Gloryhammer n’est pas un projet sans avenir, et que vous pourriez sortir vingt-et-un albums, qu’est ce que tu en penses à présent ?
Hootsman : Je l’ai pas mal entendu. J’ai le sentiment que je serais mort avant que vingt-et-un albums de GLORYHAMMER ne sortent. Alors quelqu’un doit les écrire très rapidement (rires). Je ne sais pas vraiment, personne ne sait.

De plus en plus de fans viennent aux concerts déguisés, as-tu déjà vu des cosplays de vos personnages ? Ou voudrais-tu en voir ?
Hootsman : J’ai les miens ouais. Quelques uns viennent aux concerts avec des trucs, ça nous rend très heureux. Il y a ce hongrois… Le “Hootsman hongrois”. Il vient de Budapest. Je vois pas mal de cosplays de Thomas. Certains ont pas mal de problèmes. Il y avait ce mec… C’était à Barcelone, il y avait un mec avec un cosplay de Tom, et il… il était mieux fait que celui de Tom. Des fans sont venus avec des vidéos de cosplays de Tom qu’ils ont fait, quand on jouait en Belgique. On les as vus après le concert et ils nous ont montré ce qu’ils avaient fait. C’était comme le costume original de Tom. Vraiment authentique. On a quelques soucis avec les costumes sur cette tournée, tous les jours on doit réparer Tom (rires). Parce qu’on a pas encore sorti de nouvel album, alors pas de nouveaux costumes. Je pense que Tom en a fait un nouveau, mais il porte toujours l’ancien. Il est plein de sueur, et le cuir et tout se barre.

Mais c’est authentique !
Hootsman : C’est authentique, ça sent l’authentique ouais. Comme… du cuir pourri (rires).

C’est drôle de voir que des groupes comme Twilight Force ont repris votre idée d’incarner de bons ou méchants personnages avec les costumes. Comme vous avez tourné avec eux, est-ce que vous y voyez une sorte d’héritage ?
Hootsman : Tu veux dire… Est-ce qu’ils nous ont copiés ?

Non, plus comme une sorte d’inspiration.
Hootsman : Je ne sais pas. Je ne me souviens pas comment c’est arrivé. Je me souviens que… Je pense qu’on avait vaguement entendu parler de Twilight Force. Et je pense qu’on allait faire une petite tournée en tête d’affiche à travers l’Europe, un de nos contacts leur a dit “Vous voulez venir ?” et ils ont dit oui. Je ne pense pas qu’ils avaient déjà fait quelques concerts, peut-être une poignée en Suède avant de venir sur cette tournée. Je pense qu’ils ont beaucoup appris du fait de partir en tournée avec nous. Après ça, il semble que le groupe ne va pas très bien. J’ai vu qu’ils ont des amis dans Sabaton, j’ai vu qu’ils avaient tourné ensemble. Je ne sais pas. Leur chanteur est parti récemment, et je ne sais pas si ils en ont un nouveau à présent. j’ai vu que le guitariste de Sabaton a chanté pour eux. Ouais, je ne sais vraiment pas (rires).

Quelle est la plus folle preuve de dévotion que vous ayez reçue de la part d’un fan ?
Hootsman : On a des tas de trucs fous tout le temps. Ce n’était pas “fou” au sens propre du terme mais… ce qu’on a eu sur cette tournée c’était…
Ralathor : Le marteau !
Hootsman : Ouais ! En fait on a un marteau dans le bus. C’est un marteau que quelqu’un a fait, mais il est mieux que le nôtre (rires). Il n’est pas aussi solide que le nôtre, mais il est plus classe, il y a des flashs de lumières et tout. Il y avait aussi des gâteaux faits maison ! Le Hootsman hongrois et sa mère nous avaient fait cuire des cadeaux personnalisés. Je suis presque sûr qu’à chaque concert on nous lance des ours en peluche et des licornes sur scène. Oh et j’ai eu un chapeau ! Quelqu’un m’a fait un chapeau. Des gens semblent aussi en connaître plus sur GLORYHAMMER que je n’en connais moi-même (rires). Je ne peux pas dire que je n’ai pas lu les paroles, mais c’est étrange. Quelqu’un m’a demandé un truc à propos de l’histoire, et quand je me suis trompé, il m’a dit “Non, c’est plutôt comme ça que ça s’est passé !” (rires).



Quel est ton meilleur souvenir de tournée ?
Hootsman : Mon meilleur souvenir de tournée… Je peux te raconter une histoire avec les mecs de Twilight Force. Leur batteur Daniel… On boit pas mal en tournée, et moi aussi bien sûr, ils étaient très sérieux. Il disait “Oh, j’aimerais vraiment boire mais je dois aller au sport”, et je disais “Ok, pas de souci”. Et il l’a fait, mais il était vraiment impatient de voir The Sirens, parce qu’il est un très grand fan de la rousse, je n’arrive pas à me rappeler de son nom, celle aux cheveux rouges peut-être… Donc il a beaucoup bu, il est tombé sur la scène, et elle était très fâchée, elle a dit aux gars de la sécurité de dégager ce mec d’ici ! Et le mec de la salle a vu qu’il était presque mort, ils ont dû l’emmener à l’hôpital pour une opération d’urgence ou un truc du genre. Et on était dans un hôpital suisse, donc c’est vraiment cher. On devait jouer en Italie le lendemain, il a raté le concert, ça a coûté beaucoup d’argent, et il y a une rumeur qui dit qu’il a pissé dans son pantalon, mais personne ne peut le confirmer. Je pense que c’est mon souvenir de tournée le plus drôle, tous contiennent de l’alcool en fait (rires).

Et ton pire souvenir ?
Hootsman : La pire histoire… Je ne sais pas vraiment quoi te dire. Pas mal de trucs se passent mal tout le temps, je pense qu’il y a un bon exemple, c’était à un festival en Allemagne. Il y a une vidéo du Wacken qui est horrible à regarder et à écouter… Parce que Tom avait perdu sa valise, il était malade, il est monté sur scène et il n’avait plus de voix, mais on a quand même joué tout le concert. Visiblement tout le monde au Wacken a apprécié le concert, mais si tu n’as pas vu cette vidéo va l’écouter. Des moments pareils… On voudrait tous qu’il ne se soit rien passé (rires).

Quel est le premier titre de metal que tu as écouté ?
Hootsman : Je ne sais pas vraiment. Mon père et moi avons toujours aimé Deep Purple alors… Je ne sais pas lequel était le premier. Il avait quelques CDs, il en mettait quelques uns dans sa voiture, comme ceux de Deep Purple. Je pense que le tout premier CD que j’ai acheté avec mon propre argent était "The Principle Of Evil Made Flesh" de Cradle Of Filth quand j’avais onze ou douze ans, je pense. Je ne peux pas dire que j’ai encore ce CD, ou que je l’écoute encore ni même Cradle Of Filth, mais c’est le tout premier que j’ai acheté personnellement. En même temps, je crois que j’aimais Rhapsody. Après que j’aie eu ce CD de Cradle Of Filth, ils étaient sur Cacophonous Records, et il y avait un sampler dans le CD avec d’autres groupes du label, il y avait Sigh, et il y avait Bal-Sagoth. Et je me souviens avoir immédiatement accroché à Bal-Sagoth, et que je les ai écoutés des années sans jamais en démordre.

Pourquoi as-tu choisi de jouer du metal en tant que professionnel ?
Hootsman : Pour être honnête, quand Chris m’a demandé si je voulais être dans ce groupe, je n’imaginais pas que ça pourrait être une activité à plein temps (rires). Donc “choisi” est une expression plutôt drôle, je n’aurais définitivement pas choisi d’être bassiste à plein temps. Même si j’aime ça. J’en suis venu à aimer jouer de la basse. A la base, je jouais de la guitare et de la batterie, mais maintenant que je suis dans ce groupe, j’ai vu Ben et sa batterie et je ne veux pas faire ça de ma vie (rires) ! J’ai vu Paul à la guitare, c’est trop de pression d’être bon chaque nuit ! Donc j’ai décidé de boire et de jouer de la basse. J’aime ça. Ce qui m’a fait faire le choix d’être musicien… Je ne sais pas, c’est un rêve de petit garçon. Aussi simple.

Imagine que tu es tour manager, et que tu peux choisir trois groupes avec qui tourner, qui est ce que ce serait ?
Hootsman : GLORYHAMMER qui ouvre… Tu sais, j’ai toujours voulu faire ça. Quand Manowar ont annoncé leur toute dernière tournée, je voulais vraiment en faire partie. Donc Manowar serait le premier, en tête d’affiche. Je peux renvoyer GLORYHAMMER dans le temps jusqu’aux années 80 ?

Bien sûr !
Hootsman : Le truc que je préfère écouter en ce moment vient des années 80, je dirais Mötley Crüe. Et puis un truc comme Ratt (rires). Ce serait un ensemble intéressant je suis sûr !

La dernière question : quel est ton dernier coup de coeur musical ? Ou un groupe à nous recommander ?
Hootsman : Mon trésor musical… Quelque chose des années 80. Peut-être 90-91 à la rigueur… Tous les albums de Rhapsody sont sortis après cette date mais… Ouais, je ne les écoute plus vraiment. Des trésors musicaux… Quelques groupes des années 90 qui faisaient des trucs des années 80, c’était fou. J’espère que ça pourrait revenir, comme ça je pourrais les voir.

Je te laisse les derniers mots !
Hootsman : Tu vas réécrire tout ça ? Alors on s’en fout si je me plante : "Bonjourno gay Paris ! Je suis le Hootsman, j'adore Paris !" (rires)


Le site officiel : www.gloryhammer.com