Pour ma part et à titre d’exemple, dès que j’ai entendu le refrain d’"Unfairly", j’ai tout de suite pensé à Foo Fighters (dernière époque) et lorsqu’on regarde le t-shirt de Rafinet lors de votre concert en ouverture de Crowbar l’an dernier, je me dis que je ne dois pas me tromper de beaucoup sur ses goûts ?
J'ai sûrement dû voler ce t-shirt à mon petit frère (rires), mais oui, on aime bien Foo Fighters, et oui, "Unfairly" est bien un clin d'oeil à ce groupe.

La phase d’écriture à ce propos se déroule comment chez vous ?
C'est simple, c'est Julien qui compose tous les morceaux. Renat écrit les textes et ses mélodies de chant, j’écris mes parties de clavier, et bien sûr, chacun amène un peu sa patte sur ses parties, mais les structures sont là dès le départ. Ça permet de gagner beaucoup de temps.

C’est assez bluffant l’atmosphère qui plane sur "Monster Man", pour ma part l’orgue Hammond y contribue fortement. Etait-ce une évidence de l’utiliser dans votre musique ?
Oui, ça permet déjà de se démarquer des autres groupes qui sortent très rarement du schéma batterie / basse / guitare(s) et donc avoir une identité sonore immédiatement reconnaissable, et c'est aussi un hommage à toute une scène des années 60/70 qui était basée sur cet instrument et dont Deep Purple n'est que la partie émergée de l'iceberg (Uriah Heep, The Nice/ELP, Atomic Rooster, Procol Harum, etc...).

Je suis vraiment fan de ce son du coup je me demande s’il y a une histoire autour de cet instrument : où vous l’êtes-vous procuré, ou l’avez-vous récupéré ?
L'orgue Hammond est un instrument que tout le monde a entendu tant il est omniprésent dans le jazz, le rock, le reggae, la funk, le rock psychédélique, le rock progressif et la variété. Par contre, il n'y a guère que les musiciens (et encore, une infime partie d'entre eux) qui sont en mesure de le nommer ou de savoir à quoi il ressemble. L'histoire est simple, j'aime l'orgue Hammond parce que mon père avait un (petit) L122 depuis avant ma naissance et j'ai toujours eu ce son dans l'oreille. Plus tard, j'en suis devenu fan ultime en découvrant Purple et toute la clique jusqu'à acheter un C3 (le big model !). Cet instrument est aussi une prouesse technologique puisque la génération du son se fait de manière électro-magnétique à partir d'engrenages synchronisés qui tournent dans les tripes de la bête, c'est une technologie des années 1930 qui est toujours aussi incroyablement fiable malgré la complication, et qui fait que, ces instruments sont toujours utilisés abondamment sur scène, malgré que les derniers exemplaires sont sortie des chaînes de montages il y a plus de 40 ans...

Vous avez fait partie d’autres formations (God Damn, Anaa, Butchery, Angela Parker etc…). Qu’en est-il à présent ? Flayed est-il votre principal projet à tous ?
FLAYED est devenu le projet principal de chacun de nous, mais je ne serais pas étonné que God Damn repointe son nez un jour ou l'autre, wait and see...

Ces expériences vous ont permis d’ouvrir pour des groupes de renom, la liste est impressionnante : Lamb Of God, Vader, Behemoth, EyeHateGod, Morbid Angel et bien d’autres. Avec qui aimeriez-vous partagé la scène à l’avenir ?
Chacun de nous aura une réponse différente à cette question, j'ai été content que l'on ouvre pour Scorpions car j'aime ce qu'ils faisaient dans les années 70 ; je ne te cache pas que si un jour on ouvre pour Purple ou AC/DC, ce sera un accomplissement personnel qui méritera une bonne cuite.

Au fait pourquoi ce nom Flayed ?
C'est Julien qui a trouvé le nom par rapport à un ami aujourd'hui disparu. C'est une histoire personnelle sur laquelle il n'aime pas donner trop de détail en interview, mais il s'agit de quelqu'un dont on peut dire qu'il était un écorché de la vie. C'est en hommage à lui que le groupe se nomme ainsi.

Votre logo est très efficace texte avec bonne typographie + image au-dessus qui fait penser à un blason, ça vous est venu comment ?
C'est HK qui nous a proposé ça.

Parlons de la pochette. Celle de "Symphony For The Flayed" est bien différente de la dernière. Le logo a changé de couleur, sur l’une une réelle texture de fond qui fait penser un peu à une couverture d’un livre alors que sur l’autre un blanc net avec ce bras tatoué qui porte un enfant dépourvu de bouche avec les yeux noirs. On peut en savoir plus sur la genèse de ces pochettes ? Ce sont les mêmes personnes qui ont travaillé sur les 2  ?
Oui, c'est toujours HK et le bébé de Jungle Léti et d'Issa, des amis du Sud (Léti est un peu la marraine du groupe).

Le nouveau clip "Monster Man" est vraiment bien fichu. Il a été réalisé par Hugo Aribart (qui a également fait une lyrics video pour le groupe Regarde Les Hommes Tomber) et Slo. Je n’ai rien contre votre premier clip "Machine Fun" qui était plus dans un délire à la Red Fang pour moi mais là le coté dessin animé est vraiment accrocheur. Comment ça s’est passé ?
C'est encore HK qui, après lui avoir dit que nous n'aurions pas le temps de faire un clip, nous a aiguillé vers Slo et Hugo. Outre le fait qu'il est très plaisant pour un groupe d'envoyer quelques photos et d'attendre que ça se fasse les bras croisés plutôt que de faire des playbacks devant une caméra pendant des heures, le résultat nous a subjugués et nous sommes très heureux de ce clip. Slo est un ponte de la bande dessinée zombies / gore, et aussi un personnage adorable. Hugo a fait un boulot monstre sur l'animation, j'espère qu'on le rencontrera bientôt.

Tout ça est un investissement conséquent, est-ce que Klonosphere vous a aidés là-dessus ? D’ailleurs vous êtes en contrat avec eux depuis le premier album. Qu’est-ce que ça vous apporte réellement ?
Klonosphere n'est pas un label ni un producteur, il ne s'occupe que de promotion. C'est ce qui nous permet d'être chroniqués, interviewés et donc présent sur le circuit. C'est un travail indispensable de nos jours.

Vous revenez de quelques dates chez nos amis canadiens. Comment avez-vous eu cette opportunité ? Et pour ceux qui n’ont pas suivi sur votre page Facebook le récit au jour le jour de vos aventures, pouvez-vous en quelques lignes raconter ce périple ?
Par un ami, Nico, un romanais qui jouait avec Julien il y a une dizaine d'années, et qui a émigré au Québec il y a 3 ans. Il met toute son énergie à provoquer des échanges entre les scènes rock / metal françaises et québecoises ; il a fait tourner Benighted là-bas et il a organisé la venue de Never More Than Less et de Dance Laury Dance avec qui nous avons joué en France. C'est donc lui qui nous a mis en rapport avec Les Trimpes, l'excellent groupe avec lequel nous avons tourné au Québec. L'accueil du public a été formidable, la phrase qui nous est revenu le plus souvent aux oreilles est (avec l'accent) : "On pensait pas que des Français savaient rocker", ce qui est le plus beau des compliments quand on voit le niveau de qualité et de culture rock des groupes de là-bas. Ce serait bien que nos "autorités culturelles" respectives favorisent plus les échanges entre les groupes français et québecois, qu'ils chantent en français ou en anglais. J'invite chacun à découvrir Never More Than Less, Dance Laury Dance, mais aussi Monster Truck et Sandveiss (quelle claque!), et bien sûr Les Trimpes lorsqu'ils auront terminé leur album.

Les projets pour la suite ?
Continuer jusqu'à la mort, et même bien plus loin. (rires)

Grand merci pour ces réponses, bonne route à vous et je vous laisse terminer cette interview comme bon vous semble…
Merci à toi, et passe de bonnes fêtes.

Le site officiel : www.flayed-band.com