Interview faite par Cassie au Noumacore Festival à Mulhouse.

Salut les Fall Of Death. Alors allez-y, présentez-vous brièvement !?
Janny : Salut c'est Janny, donc guitariste.
Maxime : Moi c'est Maxime, je suis le batteur.
Vincent : Vincent, bassiste.
Yann : Donc moi c'est Yann, au chant. On fait du metal dans le groupe FALL OF DEATH qui existe depuis 2007.
Vincent : Et puis là on est dans une loge du Noumatrouff et on va jouer avec Dagoba & Black Bomb Ä ce soir.

Alors, excités à l'idée de jouer avec eux ?
Vincent : Ca fait plaisir. En fait, ça clôture une bonne série de concerts qu'on a faite cette année. Même si cette année on a un peu réduit le nombre de concerts, c'est vrai qu'on a quand même eu de belles dates avec des groupes reconnus qui nous ont permis de passer un stade. Donc c'était aussi intéressant autant musicalement que professionnellement et qu'humainement. On est assez excités et on sait en plus qu'il y aura du monde ce soir et pour nous c'est un honneur d'ouvrir pour de grosses pointures Françaises.
Janny : C'est tout à fait bien résumé.

D'ailleurs, parlez-nous de votre collaboration avec Poun de Black Bomb Ä (sur le titre "Diaries"). Comment cela s'est fait, dans quelles conditions...?
Maxime : Poun à la base, c'est un pote à Sébastien Binder, le programmateur de Live!. Nous on avait envie de faire un truc sur une chanson avec Poun et donc du coup ça a fait le lien. Donc Poun est venu au studio chez nous au moment des prises voix. Yann avait déjà posé son chant sur la chanson. Poun est alors venu de Paris et en un jour il a enregistré. On a gardé contact avec lui parce qu'on savait rapidement qu'après la sortie de l'album, qu'on allait jouer avec son groupe. Et c'est pour ça que ce soir, on jouera "Diaries" en live avec lui.

Et en parlant de collaboration, si on en revenait à celle avec Stéphane Buriez (Loudblast). Quel souvenir en gardez-vous ? Êtes-vous restés en contact ?
Vincent : Bah on est resté en contact... quand même oui. Avant de jouer au Zénith (de Strasbourg, le 9 Juin dernier en ouverture d'A7X), on a justement fait une soirée avec lui sur Mulhouse quand il enregistrait un groupe. On l'a donc contacté sachant qu'il venait. Mais c'est vrai qu'en elle-même, la collaboration était grandiose. C'était vraiment impressionnant pour nous, un petit groupe qui avait remporté un concours RockOne, de se retrouver à Paris avec Stéphane Buriez.
Yann : Un des plus gros producteur de metal Français quand même, pour ne pas dire le plus grand, mais c'est vrai que c'est une référence dans le milieu du metal.
Vincent : C'était un peu le grand écart par rapport à ce qu'on faisait, à peine quelques concerts, et se retrouver à Paris pour enregistrer cet EP. C'était assez nouveau et inconnu pour nous. Et puis donc c'est vrai qu'on a passé 2 semaines avec lui, c'était un peu esprit de famille par rapport à ce qu'on pouvait imaginer de la vie de studio parisienne. C'était fraternel avec lui, il nous a pris sous son aile, il nous a encouragé et donné des conseils. Ca nous a motivé. Alors oui, nous sommes restés en contact et quand on est sur Paris, on essaie d'aller le voir. Ca reste un très bon souvenir. On a pas tous vécu cet enregistrement mais dans l'ensemble c'est quelque chose qui nous a tous marqué.


Photo © Juliette Beha

Parlons un peu de votre album "Vanity Cure" sorti en Juin dernier. Comment le décririez-vous ?
Yann : Sombre et salutaire.

Quel(s) titre(s) préférez-vous de l'album ? Et pourquoi ?
Maxime : C'est assez difficile de préférer un titre car quand t'es dedans de A à Z et que tu fais de la composition jusqu'aux concerts, c'est dur d'avoir une vision externe au projet. Donc du coup pour avoir une chanson préférée, chacun a la sienne, par rapport à ce qu'il joue dedans, aussi. Après à écouter, moi je sais que j'aime bien "Dead Letters".
Vincent : Moi je pense que cette chanson, "Dead Letters", est assez significative car c'est justement une chanson qui devait figurer sur l'EP fait avec Stéphane Buriez mais sous un autre nom, car c'est un morceau qu'on a fait avec l'ancien line-up, qui n'est plus le même que celui qu'on a actuellement. C'est un peu une évolution où on a gardé une base de ce morceau qui date d'il y a 3 ans. Donc c'est vrai qu'on est tous plus ou moins d'accord sur cette chanson.
Yann : Pour ma part, moi j'aime bien "The Starless Guy". C'est mon petit coup de coeur de l'album. Mais vraiment à choisir, car autrement elles me plaisent toutes, mêmes celles que je n'ai pas écrite, comme "Mechanical Dreams" et "Wake Up".
Janny : On va dire que "Dead Letters" est celle qui a marqué le plus l'esprit de l'ensemble du groupe. Pour nous du moins.
Maxime : Il y a plein de gens qui me disent : "Ouais celle-là elle est bien, celle-là elle est nulle, ou mieux". Mais il n'y en a pas une qui se détache réellement.

Qui compose dans le groupe ? Comment se fait la répartition... ?
Janny : A la base, c'était beaucoup un échange batterie-guitare entre Max et moi. Mais après de toute façon, tout le monde a mis sa touche donc c'est quand même un ensemble où tout le monde met sa patte dedans.
Maxime : Il n'y a pas de compositeur précis. Après il y a peut-être un gars qui va dire : "Ah tiens, je verrai bien un truc comme ça, essayons ça ou ça". Mais ensuite c'est à chacun d'ajouter sa touche personnelle.
Vincent : Il y a juste le chant qui est entièrement composé par Yann.
Maxime : Au départ, ça part d'un riff de guitare, que ça soit Janny ou Mike. Et après généralement, dans l'ordre, je pose la batterie tout de suite puis c'est Vincent et Yann. C'est peut-être une façon bizarre de travailler mais jusque-là, ça a toujours fonctionné.
Vincent : C'est un peu une composition par couche. C'est-à-dire qu'on a une première idée à la guitare, puis à la guitare mélodique qui va combler un peu les manques qu'il y a dessus. Ensuite la batterie qui va bosser avec Janny et moi sur tout ce qui est rythmique et Yann qui pose la couche finale.
Yann : La voix est complètement dépendante car elle se pose tout à la fin.

D'accord. Et vous avez sorti votre 1er clip ("Mechanical Dreams"). Pouvez-vous nous en parler un peu ? Concept, message, réalisation...
Vincent : Ce qu'on voulait, c'était de ne pas interpréter au pied de la lettre, la chanson. On laisse libre recours à l'imagination des gens qui ont plusieurs interprétations par rapport à ça. On avait une idée précise du rendu qu'on voulait mais sans vouloir partir dans une direction bien définie. C'est vraiment quelque chose de générique sur une chanson qui a un texte assez sombre.
Yann : La chanson a été écrite par Charly Wick, l'ancien chanteur de FALL OF DEATH. Elle parle en fait d'un espèce de cauchemar qui est assez difficile à traduire. Elle est assez chaotique. Ca a un peu été le fil rouge, de faire quelque chose d'assez sombre à l'image de la chanson. On ne pouvait pas mettre en image clairement ce qu'il y avait dans les paroles car c'était juste énorme, ça aurait été trop compliqué à faire et le budget n'aurait pas suffi.
Maxime : Bon après Brice Hincker, celui qui l'a réalisé, a aussi très bien capté l'image du truc qu'on voulait donner et il a super bien bossé. On est super content du travail. On a en plus fait ça très rapidement.
Yann : Ouais en 2 jours de tournage. Un live où le groupe jouait et un autre tournage pour le scénario.

C'est votre nouveau chanteur, Yann (depuis Mars 2010), qui est mis en avant dans ce clip. Comment s'est passé son intégration au sein du groupe ?
Yann : En fait, Charly avait quitté le groupe par soucis professionnels et moi je connaissais déjà les bonhommes, enfin surtout Maxime car on travaillait déjà ensemble en studio. Je ne sais pas comment ils ont mis leur chance sur moi mais Maxime m'a appelé pour me dire que j'étais pris.
Vincent : C'était un peu une évidence. On a fait un tour de table quand Charly nous a dit qu'il partait. On a eu 2-3 personnes en tête et on a choisi Yann, car quand on a fait des essais avec eux, la question ne s'est pas posée, c'était lui et personne d'autre.
Yann : Je vais dire la vérité : Moi à la base, j'étais moyennement intéressé par ce style car je ne venais pas du milieu metal mais plutôt du milieu rock. Et de la manière dont Maxime m'a convaincu au téléphone, je ne pouvais pas refuser. En plus j'aimais bien. C'était un défi où je me suis dit : "Allez, pourquoi pas essayer !?". Au final, je suis même très content d'être ici.
Janny : Yann nous a amené une panoplie de voix, que ça soit chant clair ou braillé, qu'on avait pas avant. Charly faisait vraiment tout ce qui était braillé et moi le chant clair. Et le fait que Yann puisse gérer ces deux parties, ça m'a aussi un peu dégagé ce travail-là. Depuis je me consacre plus sur la guitare et ne fait plus que la 2ème voix.
Yann : Le chant de Charly était assez différent du mien parce qu'il a un voix très rauque, une voix metal quoi. Il correspond parfaitement au style et moi dans cet album, je suis resté dans la lignée de Charly en essayant de faire de la grosse voix et de rajouter le chant clair, chose qu'il n'avait pas. Moi j'avais l'inverse. Mais finalement ça s'est bien passé.


Photo © Juliette Beha

Avez-vous déjà quelques idées pour votre prochain album, s'il y en aura un ? Et quels sont vos projets d'avenir pour 2012 ?
Vincent : On a déjà un peu commencé à composer mais on est pas du tout dans cette phase-là pour l'instant. C'est vraiment histoire de ne pas perdre la main mais rien de concrêt. L'année de 2012 sera un peu plus importante que celle-ci car on bougera un petit peu plus. On attendra donc fin 2012 pour se relancer là-dedans.

Autrement, quel regard portez-vous sur la scène metal en France ?
Yann :On a carrément pas à rougir face aux Américains avec des groupes comme Dagoba, Gogira, Black Bomb Ä et dernièrement Betraying The Martyrs de Paris. Darkness Dynamite par contre prépare un nouvel album qui je pense, va tout déchirer.
Janny : La seule chose qui est dommage avec le metal, c'est qu'il n'est pas tellement représenté en France, du moins pas reconnu. Il y avait une personne qui le représentait bien et qui est décédé, c'est Patrick Roy, qui essayait de défendre un peu nos droits.
Yann : En France, c'est pas comme en Allemagne où il y a des mecs qui tiennent justement de gros clubs comme le Noumatrouff. Il y a des salles qui existent et qui sont un peu comme des bars/concerts, ce qu'on ne trouve pas chez nous en France. C'est dommage qu'ici le metal ne soit pas représenté. Il y a des petites salles comme des bars pour les petits groupes puis tout de suite les grandes salles, mais il n'y a pas d'intermédiaire. On est plutôt mal loti. Mais en Allemagne, c'est carrément mieux qu'ici en terme d'infrastructure.

Quels groupes vous influencent personnellement et avec qui rêveriez-vous de jouer un jour ?
Vincent :Chacun a ses influences, pas forcément dans le metal en plus. En ce moment, moi je suis assez rock, je suis plus orienté là-dessus. Mais sinon j'ai une oreille attentive qui se prête à tout ce qui est metal, comme par exemple As I Lay Dying.
Janny : Moi je suis celui qui amène plus le côté metalcore du groupe. Mais sinon en ce moment je suis revenu à des groupes comme Manson ou une ambiance plus rock-metal comme Architects, qui ont sorti un putain d'album dernièrement. Sinon un groupe vraiment exceptionnel auquel on pourrait faire la première partie, ce serait Machine Head.
Maxime : Moi je n'ai pas vraiment de groupes favoris. Franchement j'écoute de tout. Je vais par exemple écouter un truc sur Virgin Radio... enfin tu vois tout ce que tu écoutes, quelque part ça t'influence. Pour ce qui est des influences, tu peux prendre quelque chose de vraiment autre que du rock ou metal que tu peux incorporer dans la musique.
Yann : Moi j'aimerais énormément jouer avec Rob Zombie.

Bon et sinon, quel est ou quels sont vos meilleurs souvenirs vécus avec le groupe ?
Janny : Le plus beau souvenir qu'on ait, c'est le Zénith de Strasbourg où on a ouvert pour Avenged Sevenfold. " Vincent :C'était super impressionnant. Et le fait que le groupe ait une certaine renommée, c'était encore plus impressionnant. Emotionnellement c'était assez fort, en plus juste après la sortie de notre album, c'est un peu le point haut du groupe. Il y a bien sûr d'autres souvenirs mais celui-là est vraiment le plus marquant parce qu'il y a peu de chance qu'on le revive." Janny : Avec le concert de ce soir, ça fera peut-être aussi un excellent souvenir. De jouer avec Dagoba & Black Bomb Ä, c'est quand même important.

Et le pire ?
Janny : e Zénith aussi, avec les oreilles qui saignent et les guitares désacordées.
Vincent : Les concerts où il n'y a personne, où tu débutes, où on fait 5-6h de route et qu'au final on joue pour 15 personnes.
Yann : Moi avec FALL OF DEATH, je n'ai pas vraiment de mauvais souvenirs. Je suis arrivé récemment quand le groupe montait donc il est arrivé que des trucs bien. Après des mauvais souvenirs j'en ai mais pas avec ce groupe. Et ce ne sont pas des concerts où il n'y a personne mais plutôt où les conditions sont merdiques, où t'as pas à boire, où tu devais être payé mais que finalement tu ne l'es pas, enfin des trucs comme ça.

Vous n'allez pas tarder à monter sur scène, le public semble très chaud. Comment vous sentez-vous ? Pas trop la pression ?
Vincent : On est tous excités. Mais c'est chez nous ici, donc c'est pas pareil que si on jouait à Lyon ou à Bordeaux. C'est un mélange d'excitation et d'envie de faire ce concert. On a vraiment envie de se faire plaisir vue que c'est l'avant-dernière date de l'année. On remercie d'avance les fans.

Et pour finir, un message personnel pour les TRES nombreux lecteurs de French Metal ?
Yann : Déjà on voulait remercier French Metal pour la chronique de l'album qui nous a vraiment beaucoup touchée. Il (Phenix) n'a pas étalé des fleurs comme ça mais a vraiment fait chanson par chanson, c'est gentil.
Janny : On voudrait aussi remercier French Metal pour son soutien car c'est vrai que depuis l'album, on a toujours son soutien.
Vincent : French Metal a permis à des fans de nous découvrir et puis c'est quand même un webzine incontournable dans notre milieu et d'être présent sur ce support et d'être soutenu, c'est important pour nous.
Yann : Et pour les lecteurs, dans toute la France, écoutez vos groupes locaux. Ecoutez du metal mais surtout soutenez la scène locale à fond, car sans ça, on en serait pas là, on est déjà pas très loin...

Après ce concert, les Fall Of Death ont tenu à rajouter que ce concert fut dément et qu'ils en garderont un excellent souvenir.


Le site officiel : www.fallofdeath.com