Interview faite par mail par Lenore

Bonjour Escarres, pouvez-vous présenter votre groupe pour les lecteurs de French Metal ?
Gaetan (chant) : ESCARRES a été formé à la base par JP le guitariste et Mignon le batteur tous deux déjà musiciens dans d'autres formations. Puis par le biais de connaissances, se sont ajoutés Boris basse et moi même au chant. Nancy n'étant pas une très grande ville, nous nous connaissions déjà tous et la sauce a rapidement pris.

Depuis quand existe et tourne le groupe ?
JP (guitare) : Le groupe avec cette formation existe depuis début 2006, on est parti en tournée pour faire nos premiers concert en Octobre de cette même année. C'était assez drôle de commencer nos premières dates par une tournée mais ça s'est finalement très bien passé.
Gaetan : Nous avons enchaîné ensuite près d'une centaine de concerts en France et en Europe.

Comment vous positionnez-vous au niveau du style et au niveau des ambitions sur la scène metal, comment aimeriez-vous que l'on parle d'Escarres ?
Gaetan : Nous ne voulons pas nous coller d'étiquettes, le metal pour nous ne veut plus rien dire. Nous avons tous des goûts musicaux très différents et chacun apporte sa touche dans les compositions. Nous ne sommes pas toujours d'accord mais c'est aussi ça qui nous permet de mélanger nos goûts, de créer notre musique et de ne pas faire un copier-coller de groupe technico hardcore metalblablabla. Lorsqu'on nous propose une date, nous ne regardons pas si l'affiche est metal ou hardcore, cela nous est égal. Au contraire, nous aimons attirer l'oeil de personnes qui n'auraient jamais écouté de bourrin. On a joué avec des groupes de reggae, de punk, de chanson Française, de néo metal... A chaque fois on y a trouvé notre compte et ces concerts nous ont permis de nous confronter à de nouveaux publics. En tout cas, à mon goût ESCARRES est un groupe de scène. Nous cherchons avant tout à nous faire plaisir et à véhiculer l'énergie que procure le rock 'n' roll. On vit dans une société absurde et ESCARRES n'est que le reflet de cette société, un groupe absurde. Ce sera le seul passage politique de cette interview.
JP : Pour ma part, j'aimerais qu'on parle d'ESCARRES en disant : "Putain hier à Vivement Dimanche, y'avait ESCARRES. Pfiou, ça décoiffait !"

A l'écoute de "Plumérid", votre premier album, on ressent une confusion de styles et d'envies, pour cela, quelles sont vos influences ?
Gaetan : Oui c'est vrai et on veut garder cette diversité. Certains membres sont plus influencés rock, noise, d'autres grind hardcore, mais dans l'ensemble on s'entend bien tous musicalement et pour l'instant chaque morceau reflète bien nos envies et nos goûts. On peut toujours faire des rapprochements avec certains groupes mais cela ne veut rien dire. Tu as utilisé le terme de confusion et bien c'est surement là qu'est notre influence principale.
JP : Je tiens quand même à préciser que Michel Sardou et DRAGONFORCE tiennent une place importante dans nos coeurs.

L'impulsion de votre groupe parait plutôt punk hardcore, en revanche l'artwork que vous avez choisi ne l'est pas du tout et ça fait du bien de changer des stéréotypes et des typos chiantes, pourquoi avoir soigné le package de cette façon ? Qui a eu l'idée de ces personnages ?
Gaetan : Rica est un putain d'artiste, ses dessins sont vraiment classes. Il avait bossé pour un groupe de Nancy qu'on connaît bien : Death To Pigs, dont le style se rapproche plus du noise que du HxC. En voyant le résultat des illustrations qu'il leur avait fait pour des tshirts, on a tout de suite accroché. On lui a laissé carte blanche pour la pochette de l'album en lui donnant simplement le thème: des pigeons et des marloutes... Et voilà le résultat.
JP : Ah... Venise en Décembre et ses troupeaux de Marloutes nourrissant des pigeons. Un spectacle sublime...



Pourquoi "Plumérid" comme nom d'album ? Fichtre, qu'est ce que ça veut dire…
JP : Tout vient d'un pauvre jeu de mot bidon en rapport avec l'artwork... Allez merde, c'est super simple à trouver !
Gaetan : Il faut que t'ailles à Venise et tu comprendras ce qui se joue là bas...C'est de la violence pure....

Et c'est quoi ce court métrage absurde dans le DVD ? Pourquoi marcher courbé en arrière ?
Gaetan : Pourquoi pas???
JP : Hein ? Quoi ? quel court métrage absurde ?

D'ailleurs dans le DVD on voit quelques vidéos de vos concerts, j'ai trouvé qu'au visionnage des vidéos on se demande parfois vraiment où vous jouez ! C'est chez des particuliers, des garages non ? Quelles sont les ambiances que vous préférez ?
Gaetan : On n'a pas de préférences particulières, la seule chose qu'on se refuse c'est de devenir professionnel de la musique. Considérer la musique comme un gagne pain n'est pas vraiment notre philosophie. Le sérieux tue la spontanéité et la créativité. On ne fait pas de la musique pour vendre des disques ou pour plaire à un certains public. Du coup, on joue n'importe où, ça nous est égal. L'important c'est de garder ses idées claires et de ne pas se courber devant n'importe qui. On aimerait bien faire des zéniths ou la première partie de Sardou ou de Garou mais malheureusement on nous propose que des concerts de punks gauchistes dégénérés, alors on s'en accommode. Je plaisante bien sûr, si tu veux on viens jouer chez tes parents ou dans ton garage quand tu veux. C'est aussi ça le DIY.
JP : Généralement, les concerts qui nous laissent les meilleurs souvenirs se déroulent dans les squats. Un de nos concerts préféré s'est passé cet été à Prague dans le Squat Milada. Là on peut dire que c'était le chaos !

Vous faites les enterrements de vie de jeune fille ?
JP : Je pensais faire une interview sérieuse. Je suis bien déçu.

A ce propos, pourquoi vous jouez en slip ?
Gaetan : Pour devenir célèbre et niquer plein de gonzesses...
JP : Aha ! Il ne faut pas confondre slips et shorts rouges ! (même s'il nous arrive tout de même parfois de jouer en slip...)

Que pensez-vous de la scène punk hardcore actuelle ?
Gaetan : Les gens se bougent le cul, les groupes sortent des disques, y a des concerts, le punk n'est pas mort, donc pour nous ça va... Évitons la sectarisation et la simple attitude. Le fait d'aller à un concert c'est déjà bien mais il ne faut pas s'en contenter. Le punk est un mouvement politique et doit le rester. Aujourd'hui on doit être radical, et pour cela il faut s'investir. Certains le font, d'autres pas, chacun est libre. Mais ne nous retrouvons pas victime de notre propre critique... La starisation, l'apparence, l'enclavement. Il faut provoquer la rencontre et revendiquer, à n'importe quel prix et par n'importe quel moyen.

Arrivez-vous à trouver beaucoup de dates ?
JP : En se prenant bien la tête, oui. Y'a pas à dire, trouver des dates, c'est un boulot à plein temps... Actuellement on a fait 4 tournées, et à chaque fois il faut passer un paquet d'heures à envoyer des email et appeler. Mais au final, ça paie.
Gaetan : Mais si tu veux nous faire jouer dans ton garage, n'hésite pas !

C’est pas mon fort les interviews… Je vous laisse donc quartier libre pour la fin de l’interview, ne vous perdez pas et revenez à l’heure au point de rendez-vous pour prendre le bus.
JP : Bon et bien je me lance. Je sais que vous êtes des milliers à vous demander pourquoi je n'aime pas le fromage. Tout commença lorsque j'avais 6 ans environ. A l'époque, je raffolais du fromage. Un jour l'eau de mon village (Kichompré, je pense que tout le monde connait) a été polluée et suite à ça je suis tombé très malade. J'ai dû prendre des tonnes de médocs horribles. Depuis ce jour, dés qu'un bout de fromage se met au contact de ma langue, je vomi. Bref, une belle histoire.


Le site officiel : www.myspace.com/escarres