Interview faite par Pascal Beaumont à Paris.

Embryonic Cells, le groupe champenois a déjà un long parcours derrière. La formation a débuté en 1994, 15 longues années au service d’un black metal épique, une longévité exemplaire qui force le respect. C’est avant tout l’histoire d’une bande de potes qui décident de former un combo par passion du black mélodique version old school. Fort de trois albums de fort bonne facture et plusieurs démos, le gang de Troyes est de retour avec une nouvelle galette, "Horizon". Cette fois-ci, nos Troyen ont décidé de s’éloigner de leur univers fantastique fortement inspiré par Lovecraft et Robert Howard pour s’intéresser à des sujets plus concrets directement inspirés des actualités comme les réfugiés au sens large du terme. Une véritable surprise qui va de pair avec le retour de Pierre Le Pape (Melted Space, Wormfood) au sein de la formation troyenne. Six longues années auront été nécessaires à l’élaboration d’"Horizon" qui s’avère être une réussite totale, un opus envoûtant, sombre, glacial qui vous emporte vers des contrée inquiétantes comme seul Embryonic Cells sait en créer, le tout baignant dans des ambiances symphoniques. Car au fil des années, les bougres ont sur créer un univers rien qu’à eux où la mélancolie s’avère être un étendard troublant qui ne laisse pas indemne ! Impossible de faire l’impasse sur une telle œuvre. C’est avec Max, le vocaliste et guitariste, que French Metal a pu s’entretenir afin d’élucider tous les mystères maléfiques de ce nouvel opus. Un entretien placé sous le signe de la convivialité où on en découvre un peu plus sur la genèse et les méandres d'"Horizon". Magnéto Max, c’est à toi.

Bonjour, peux-tu me dire comment tout a débuté pour Embryonic Cells ?

Max Beaulieu (chant / guitare) : La formation date de 1994. Mais il faut relativiser, il y a eu une petite enfance, une enfance, une adolescence et je ne sais pas si aujourd’hui on est à l’âge adulte. Les dix premières années, on a joué dans notre garage, on a appris à jouer de nos instruments. On a écumé les bars et les salles de notre région. On a sorti quelques démos et au bout de 10/12 ans, on a sorti notre premier album "Before The Storm" (ndlr : en 2007). C’est un opus fait dans la cave, un peu dégueulasse qui bizarrement a bien marché.

Les 26 et 27 Mai 2018, vous avez participé au Outch Extreme Festival, quel souvenir en gardes-tu ?
J’en garde un excellent souvenir. Déjà c’était des copains du Chien A Plumes qui organisaient, le site était exceptionnel, il y avait une programmation sous le signe de la brutalité avec de très très belle signatures. Il y avait du beau monde. L’accueil des artistes était irréprochable. Il y avait énormément d’efforts déployés et trop peu de public. C’était un petit peu clairsemé. Après, cela ne nous a pas empêché de passer un bon moment et de faire une excellente prestation.

Avez-vous pu défendre sur scène les nouveaux titres ?
On a fait quelques concerts sur des petits festivals ou sur la scène locale. On a pu tester quelques morceaux, les gens se sont mis sur la gueule (rires) ! Donc on a tendance à dire que ça marche. On a pris du plaisir à donner des concerts. On n’a pas beaucoup joué depuis la sortie de l’album. On a une prochaine date de prévu à Troyes, le 18 Mai. On va jouer avec nos copains de Misanthrope avec qui on a déjà pas mal tourné. Ça va être une fête, une sorte de release party, on joue chez nous. Ça devrait être une bonne soirée. On va aussi se produire au Hellfest, le dimanche sur la scène Altar. On est très honorés. On est lucides, on se sent très chanceux de participer à cette programmation aussi prestigieuse, c’est plutôt bluffant. Partager la scène avec des mecs dont j’avais le poster dans ma chambre quand j’avais 13 ans, c’est forcément kiffant. Et puis, j’ai travaillé en tant que bénévole sur le Hellfest depuis pas mal d’années, j’ai donc côtoyé un peu l’équipe. Je trouve que l’esprit du Hellfest est fantastique. C’est un festival qui a cette capacité à proposer des blockbusters et en même temps programmer des formations un peu plus confidentielles, underground. Le public a le choix, il peut venir pour ces combos-là, les blockbusters ou les deux. On se sent très chanceux de faire partie de cette programmation. On accorde énormément d’importance au visuel, à la scénographie, au story telling, ça nous semble aussi important que la musique. Pour le Hellfest, on a prévu quelques petites surprises scénographiques.

Tu es bénévole au Hellfest ?
Oui, cela fait une dizaine d’années que je suis bénévole sur le festival. Je travaille sur la Mainstage Numéro 1. Mais cette année je vais m’abstenir car j’ai des obligations communicationnelles. Il y a des gens qu’il faut que je rencontre sur le site. J’ai envie de me consacrer pleinement au concert. Je n’ai pas du tout envie de prendre le risque de me fracasser le dos ou de prendre une caisse sur un doigt.

Comment s’est déroulé le processus d’écriture d’"Horizon" ?
En fait, notre précédent album était sorti sur le label Axiis Music il y a six ans. Il y a eu un laps de temps énorme entre "The Dread Sentence" et "Horizon". C’est évidemment trop long. Pendant ces six années, on a énormément tourné et composé. Il y a eu plusieurs paramètres qui ont joué sur ce délai, d’abord notre batteur a déménagé sur Lyon, cela a un peu espacé les répétions, cela a chahuté un petit peu la régularité. Moi, personnellement, je ne joue que dans EMBRYONIC CELLS. Mais mes copains jouent dans d’autres formations dont certaines d’entre elles sont assez ambitieuses et chronophages. Il faut faire des compromis et compiler les emplois du temps, ce n’est pas toujours facile. On était un petit peu embourbés dans cette logistique. Un beau matin, on s’est réveillés et on s’est dit que le temps passait vite (rires) ! On n’a pas vu le temps passer sachant que l’on a tous des vies professionnelles trépidantes et agitées. Certains ont d’autres groupes, certains sont investis dans des associations diverses et variées. On s’est sentis un petit peu à la bourre et donc on a produit "Horizon" de manière un petit peu plus intense sur une année environ.

Faut-il un certain état d’esprit pour écrire les textes d’Embryonic Cells ?
Sur tous les albums précédents, les textes étaient inspirés par la littérature fantastique et baignaient dans l’amour que je porte à des auteurs comme Robert E Howard ou Lovecraft. C’était inspiré selon les pérégrinations de mes lectures. Pour "Horizon", ce n’est pas une parabole politique mais cela traite des réfugiés, du passé dans toute l’histoire humaine et évidemment cela fait écho avec l’actualité. Cela a été un peu différent, il y a toujours un peu de saupoudrage, d’allégorie fantastique mais le contexte d’"Horizon" se veut beaucoup plus réaliste en fait. Il traite des réfugiés, de ces déracinés, de ces familles, de ces enfants, de ces hommes et femmes qui sont dans l’obligation de quitter leur pays suite à une guerre, un conflit. Cela a souvent lieu dans des circonstances tragiques, ils se trouvent dans l’obligation de traverser des océans, des mers, des terres, des montagnes. Ils doivent dépasser, transcender l’horizon, d’où le titre de l’opus. Actuellement, la Méditerranée est le théâtre d’un drame, c’est devenu un cimetière, c’est d’autant plus tétanisant qu’il y a plein d’états européens surpuissants qui sont en train de se blinder qui sont complètement tétanisés, paniqués par rapport à 52 mecs sur une barque. Cet opus traite des réfugiés et du futur. On a voulu le rendre un petit peu plus intemporel en quelque sorte. Il est dédié à toutes ces destinées, ces gens qui vivent cet épisode. En parlant du processus d’écriture, c’était une inspiration qui est née de l’actualité finalement.



Qu’est-ce qui a déclenché cette envie d’abandonner cet univers fantastique pour t’intéresser à des sujets d’actualité ?
Franchement, il y a énormément de passerelles entre les exodes et les thématiques abordées par Howard ou Lovecraft. Il y a beaucoup de transversalité. Chez Howard, qui est l’auteur de Conan Le Barbare, un de ses grands concepts, c’est de dire que finalement la civilisation est un accident. Elle est fragile, elle fait l’objet d’un vernis qui peut craquer, l’existentialisme humain ou la véritable nature humaine, ses abords les plus sombres où les plus primaires peuvent se révéler quand ces existences sont projetées dans des circonstances d’environnements dangereux ou prédateurs. C’est exactement ce qui se passe avec les réfugiés. Cela pose une vraie question de civilisation d’autant que ces phénomènes de réfugiés vont s’accentuer, s’amplifier, cela pose une vraie question : comment va-t-on vivre et gérer cette nouvelle évolution du monde ? "Horizon" est très différent mais en même temps très proche par certains aspects.

Quel est le symbole de la pochette que tu as toi-même conçu ?
Il y a un thème qui revient souvent chez EMBRYONIC CELLS, c’est celui de la mer. Elle avait déjà fait l’objet d’un artwork sur "Black Seas". Là, finalement, on pointe du doigt l’aspect le plus tragique parce que le dessin montre une noyade. Une personne se noie autour d’un vide vertigineux avec une absence d’assistance. Tout au fond de l’artwork, il y a des espèces de montagnes qui s’érigent comme un bunker de châteaux forts. L’idée était de témoigner d’une grande solitude autour de ces drames.

Est-ce qu’il n’y a pas une forme d’indifférence qui s’est développée par rapport à ces drames presque quotidiens ?
On vit dans une société de Web 3.0. Il y a une pornographie d’images, on est saturé d’images. Forcément, malheureusement, on s’habitue à ces images. Lorsque l’on voit des enfants échoués sur des bancs de sable, noyés, ça choque une fois, puis la deuxième photo du même drame va choquer encore un petit peu, A la troisième, on commence à s’habituer, la quatrième on l’effleure, on l’évite. Elle n’est tout simplement pas montrée par les médias parce qu’il y a un truc local plus important. Il y a une vraie indifférence. Mais on sera bientôt au pied du mur parce que dans un contexte de dérèglement climatique global, l’ONU évoque pour 2030 un peu plus de 1 milliard de réfugiés climatiques. Alors qu’à l’heure actuelle, on panique pour des barques de 60 mecs. Dans 10 ans, ça sera 1 milliard de réfugiés climatiques. Ca a déjà commencé lorsque l’on explore un peu la géopolitique, les études diffèrent. C’est la guerre assurée. En fait, notre inaction face au dérèglement climatique actuel va léguer la guerre à nos enfants.

Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement au studio La Forge avec Pierre Schaffner ? Que vous a-t-il apporté ?
En fait, on a choisi Pierre parce que l’on aimait beaucoup son travail sur des pistes, des couleurs sonores sur lesquelles il avait travaillé avec son propre combo ! On se sentait en confiance, ce qui nous a vraiment rassuré et qui nous encourage à travailler encore plus étroitement avec lui, c’est que Pierre Schaffner a une culture musicale énorme. Lorsqu’on lui parle d’un riff oublié de 1982 en mode heavy metal, il connaît l’album et le riff et il l’identifie. Quand on lui parle d’un groupe de black metal scandinave de 1992, il connait l’opus. Il possède les codes avec une culture musicale extrêmement variée et éclectique. Pour nous, en termes de dialogue, c’était très facilitateur, cela nous mettait en confiance. C’est la raison pour laquelle on s’est orientés vers le studio La Forge. Ensuite, pour répondre plus directement à ta question, je vais te donner une anecdote. Moi, j’ai toujours détesté mon chant et ce, sur les trois premiers albums. J’aime chanter en live, c’est quelque chose où je prends du plaisir, je n’ai pas de problème avec mon chant en concert. Par contre, je suis dans l’incapacité à capturer en studio ce que j’arrive à faire sur scène au niveau vocal. Lorsque j’écoute d’anciens opus d’EMBRYONIC CELLS, je les aime bien mais il y a toujours cet espèce de verrue qui est ma voix. J’ai toujours été frustré car j’ai toujours été habité par le sentiment que je n’avais pas donné le meilleur de moi en studio. Tu imagines bien que dans ces circonstances, j’avais un peu d’appréhension lors de mes premières prises de son. J’ai commencé à chanter au studio La Forge et au bout d’une demi-heure, Pierre m’a dit de stopper. Il m’a dit avec beaucoup de tact : "Ecoute Max, tu n’es pas un très bon chanteur. Tu es imprécis, tes accents sont dégueulasses, ta diction est imparfaite, tes placements sont optimisés alors tu t’en sors. Tu fais illusion parce que tu as fait 400 concerts, tu as trois albums derrière toi, tu as de l’expérience cela te permet de rester dans ta zone de confort. Par contre, il y a beaucoup mieux à faire. Je suis doté de deux oreilles et une seule bouche, cela veut dire que je suis sensé beaucoup plus écouter que parler". J’ai mis mon égo de côté parce qu’il n’était pas au service de la musique, ni de l’album. Je l’ai écouté. Il m’a cassé la gueule en studio, il m’a mis dans les cordes, il m’a boxé. Mais en fait, c’était super parce que j’ai eu le sentiment d’être coaché, d’avoir suivi un sorte de stage de vocalise. Il m’a fait expérimenter plein de trucs. C’est la raison pour laquelle pour laquelle sur "Horizon", il y a des parties où je chante en voix claire style dark wave. C’était un truc qui, initialement, n’était pas du tout prévu. Il m’a vraiment fait expérimenter des choses et sortir de ma zone de confort. L’expérience a été brutale mais hyper positive.

Est-ce que ce travail vocal aura un impact sur l’écriture des titres du prochain opus ?
Oui, pour le coup je pense que Pierre Schaffner est devenu le cinquième membre invisible d’EMBRYONIC CELLS. Une éminence grise qui participe de manière indirecte au processus de création.

Est-ce que pour toi certains titres ont été un challenge à enregistrer ou à composer ?
Oui, il y a des titres qui ont été des défis. Je pense à "To Horizon" qui est un morceau qui n’est pas linéaire et qui compte plusieurs atmosphères différentes. Il nous a donné un peu plus de fil à retorde. Et puis il y a "No Boundaries" qui est un titre qui, au niveau des orchestrations, était un peu plus ambitieux. Lorsqu’on l’écoute bien, il fait l’objet de multiples recoins orchestraux. Ca été un challenge. Cela nous a donné de l’expérience, on a pu découvrir des horizons inconnus.

Quel est le premier morceau que vous ayez composé  ?
C’est le cinquième titre sur le CD : "Across The Mountains".

Est-ce que ce morceau, par la suite, a influencé le reste de l’écriture au niveau du thème ?
Oui, c’est une excellente question. Le truc, c’est que c’est évident que les premiers titres créent une sorte de ligne éditoriale sans faire de la musique miroir. Il est certain que ça influence une ligne directrice, des esthétiques ou des couleurs sonores. C’est tout à fait certain. En même temps nous, on crée vraiment, je vais le dire un peu naïvement mais c’est vraiment comme ça. On crée sans prédéterminisme, sans aucune stratégie, ni cahier des charges. On écrit avec notre cœur. On a écrit de nombreux morceaux, peut-être 12, 13, 14, 15 ou 20. A la fin, on fait une sélection. Dans tous ces titres, il y en a plein qui ont été abandonnés. On en a choisi huit et on s’est arrêté là parce que cela nous semblait le bon gabarit pour l’histoire qu’on avait envie de développer. Dans tous ces morceaux, il y avait "Across The Mountain" mais il était pas du tout certain que ce titre soit retenu à la fin. Ce fut le cas, on procède ainsi.

Ce n’est pas un album concept mais vous développez une histoire à travers ces huit morceaux ?
Oui, c’est l’histoire d’un personnage qui traverse différents tableaux.



Comment avez-vous fait pour sélectionner les singles sachant que c’est une histoire développée sur huit titres ?
Pour illustrer le clip de l’album, on a choisi "Never Let You Fall" pour plusieurs raisons. D’abord, il y a un format temporel qui correspondait à un format de radio editing et à l’estimation temporelle que nous on avait du clip. C’est un paramètre un peu technique. D’autre part, ce titre, je ne sais pas si tu l’identifies, à l’intérieur c’est une espèce de thrash un peu black, il y a du parler, des hurlements, du chant thrash, il y a même une grosse parenthèse à la Slayer. Pedro (Pierre Le Pape) a expérimenté des cordes, des sons électroniques. C’est une chanson qui contient plein de choses différentes et qui nous semblait un peu correspondre au visage d’"Horizon", c’est-à-dire avec plein de sonorités différentes.

Quel est le symbole de cet enfant que l’on voit à travers ce clip de "Never Let You Fall" ?
Comme je l’ai dit précédemment, il y a un fil rouge narratif. L’album textuellement est linéaire. "Never Let You Fall", cela veut dire je ne te laisserai jamais tomber. Il parle de ce personnage central qui traverse tous les tableaux de son exode. C’est l’histoire d’un deuil. Dans un premier titre, il y a une situation de conflit où il perd son enfant. Lorsqu’on arrive sur ce morceau, c’est la guerre, ensuite sur le deuxième titre, c’est le deuil de l’être perdu, à savoir l’enfant. C’est la description d’un personnage qui a perdu son fils. Pour "Never Let You Fall", l’idée c’est de ne pas cet enfant, dans quelles circonstances, pourquoi il est mort, dans quel conflit, dans quel contexte. C’est au-delà de ça, c’est "Je ne laisserai pas tomber ton souvenir".

Est-ce qu’il y aura un troisième single ?
Pour le moment, on a juste exploré un extrait de "Across The Mountain" sur un teaser. On a sorti notre premier clip et on n’a pas exploité d’autres morceaux. On a un projet de second clip qui est en train de se monter actuellement pour "Carved In My Skin".

Quel a été le rôle de Pierre Le Pape dans la conception d’"Horizon" ?
Nous sommes un combo où il n’y a qu’une seule guitare. Le rôle de Pedro, c’est de faire la jonction en termes de fréquence, d’occupation de spectre entre la guitare et la basse. C’est une première nécessité. Ensuite, il apporte tout son background, son expertise et surtout sa boîte à outils formidable qui sont ses orchestrations qui nous permettent d’investir des chants émotionnels que l’on n’aurait pas forcément dans une formation plus classique.

Embryonic Cells existe depuis 25 ans, quels sont les moments forts qui t’ont marqué ?  
Il y en a plusieurs à différentes échelles. Je dirais le Metal Corner, on a eu la chance d’y jouer en 2011. Il y avait une foule incroyable. A un moment, on lève la tête, je ne suis plus sur quel morceau et il y avait des milliers de personnes qui foutaient le bordel, qui ont répété le refrain, qui ont scandé le titre d’un morceau, c’était un renvoi formidable. C’est un excellent souvenir. A une toute autre échelle, EMBRYONIC CELLS, c’est avant tout une bande de potes. Je serais dans l’incapacité de jouer avec des inconnus, des mecs de studio, de sessions pures. Pour moi, les bons souvenirs, c’est la bière tous ensemble que l’on a bu samedi dernier dans un bar après la répétition.

A la base, vous êtes un groupe de potes ?
Oui, évidemment, même si le casting a changé. Mais le noyau de EC, ce sont les potes, l’amitié, cette passion qui est le metal et qui nous rassemble. C’est partager de la scène, un morceau. Une fois de plus, c’est un peu naïf mais nous on a besoin de ce terreau-là pour faire émerger nos titres. Notre philosophie, c’est de s’amuser très sérieusement et de prendre un maximum de plaisir.

Vous avez recruté un nouveau bassiste en la personne de  Pierre "Mamuth" Touzanne, que vous a-t-il apporté ?
Il a apporté un jeu de basse très différent, un autre style de phrasé, de la brutalité. Une forme de subtilité, un jeu complétement différent, de la fraîcheur. Mais Pierre, à la base, est un vieux copain de route. Un pote local avec qui certains d’entre nous avait déjà joué. On ne partait pas en terrain inconnu. Une fois de plus, c’était un ami.

Est-ce qu’il y a une date de prévue à Paris ?
Il en est question mais c’est encore un peu tôt pour en parler parce que logistiquement, il y a plein de trucs à mettre en place. C’est dur parce que les endroits et les opportunités se rétrécissent, il y a beaucoup de formations qui tournent.

C’est facile d’exister lorsque l’on fait du metal à Troyes ?
Oui, c’est relativement facile parce qu’en fait c’est une ville à échelle humaine. Tout le monde se connaît donc il y a une scène locale très vivante, connectée et identifiée. Il y a un certain nombre de lieux alternatifs qui permettent à tous ces combos d’exister.

Une tournée Melted Space / Embryonic Cells est-elle envisageable ?
Alors là, je dois t’avouer, c’est marrant, ta question me paraît pertinente, légitime mais en fait c’est un peu comme une révélation car je n’y ai jamais pensé. Je crois même qu’avec Pierre on en a jamais parlé. Il vient de me rejoindre, il est juste en face de moi. Je vais lui poser la question, là on va plonger dans un train, la réponse sera intéressante. Mais c’est une révélation parce que je n’y avais jamais pensé.

Max, merci pour l’interview !
Merci de ton écoute, de tes questions. Tu es la dernière personne à qui je donne une interview aujourd’hui. En fait, tu avais des questions très différenciées, ça fait plaisir. Elles étaient aussi très singulières et cela fait vraiment plaisir. Merci de tes questions et de ton écoute, j’espère te capter sur la route ces prochains mois.


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