Interview faite par Cassie au Molodoï à Strasbourg.

Presque 20 ans que le groupe existe. Vous réalisez désormais l'ampleur et les tournures qu'on pris le groupe ainsi que la place que tient la musique dans votre vie ?
Ben (guitare) : : En fait c'est l'histoire d'ados du collège / lycée qui se rencontrent en 92/93 pour faire de la musique entre potes, et ça s'est confirmé en 95 et puis surtout en 99 avec la sortie du premier maxi. C'était déjà L'ESPRIT DU CLAN avec le line-up quasi actuel. Et bien sûr que je réalise l'ampleur car tu sens que d'un disque à l'autre, en règle général, on fait vraiment partie de ces groupes de la scène alternative qui se sont fait plus ou moins tout seul etc, on sent quand même une évolution permanente.

Le chant en français fait votre particularité. Après toutes ces années d'existence, à aucun moment cette barrière de la langue a posé problème ?
Ben : Non car c'est vraiment un choix de base, c'était une volonté de chanter en français. On ne s'est jamais posé la question de si on allait chanter en anglais ou pas. Il y a eu quelques refrains en espagnol ou en anglais mais c'était vraiment pour la forme, quand on faisait des featurings avec des amis. Mais sinon le choix du chant en français c'est propre à L'ESPRIT DU CLAN et ça ne pose aucun problème.

Cette année, vous vous êtes retrouvés sur l'affiche du Hellfest. Quel effet ça vous a fait de jouer auprès de grands musiciens ?
Nicolas (batterie) : Ben ils n'étaient pas levés quand on a joué car on a joué à 10h du mat', ils n'étaient pas encore réveillés. (rires)
Ben : Non mais c'était cool. Mais le fait de se dire qu'on était sur la même stage, ça fait quand même quelque chose.
Nicolas : Surtout qu'il y avait vraiment du monde le Dimanche matin. C'était vraiment bien, comme un accomplissement. Puis c'était bien car ça donnait plus de crédits, sans pour autant aimer le groupe.
Ben : Puis c'est le festival incontournable, c'est le truc à faire. C'est un festival européen, d'ailleurs c'est le plus gros d'Europe. Pour nous c'était un problème chaque année de nous dire "Putain, pourquoi on est pas programmé au Hellfest?" et puis ça a fini par le faire et on est vachement satisfaits de ça.

Vous jouez quand même sur des scènes plus ou moins renommées. Qu'est-ce qui vous amène ce soir au Molodoï ?
Ben : Tu prends parti là c'est pas bon !! (rires) Non ben, déjà on est super contents d'être là. Mais c'est vrai qu'on a déjà joué dans de belles salles, c'est vrai qu'on a fait pas mal de trucs sympa notamment avec Black Bomb Ä et Tagada Jones ou sur des premières parties de groupes américains etc, mais c'est vrai qu'on fait de tout. Quand on va à l'étranger et qu'on fait le Québec ou l'Islande, on joue dans des bars avec 100 ou 150 personnes, donc vraiment ça varie, c'est aléatoire. Il n'y a pas de recette miracle. En tout cas nous on aime bien tous les types de salles, car à chaque fois dans chaque type de salle on a un ressenti différent. Et quand tu vois n'importe quel groupe dans un petit club ou dans une grande salle, même en tant que public quand tu y vas, tu prends la chose différemment. Quand tu es dans une grande salle tu te dis "voilà c'est vraiment un groupe officiel" et quand tu es dans un club tu te dis "cette fois je suis vraiment proche du groupe".




Du temps s'est écoulé depuis "Drama", votre dernier album en date. Pensez-vous l'avoir défendu au mieux ? Les retours ont-ils été plus que satisfaisants ? (En tout cas les chroniques étaient plutôt bonnes...)
Nicolas : Ouais c'est vrai elles étaient plutôt bonnes. On a peut-être changé la politique de notre tournée, c'est-à-dire qu'on a joué moins pour peut-être rassembler plus de monde. Et ce n'était pas la plus longue des tournées mais il y a quand même eu un an et demi de tournée.

Du coup là vous n'êtes plus en tournée, vous faites juste des dates comme ça, par-ci par-là ?
Nicolas : C'est vrai qu'il ne reste plus que le mois de Décembre pour ce chapitre et après on verra bien.

Chaque album correspond en fait à un chapitre. Vous prédéfinissez un nombre de chapitres à l'avance et les albums suivent le rythme ou bien l'inverse ?
Ben : On sort un album comme n'importe quel groupe qui sort un album. Et cette histoire de chapitres prédéfinis c'est parti d'une envie de base d'écrire nos vies car c'est vrai que nos paroles reflètent pas mal ce qu'on vit généralement, c'est quand même des textes engagés donc ça représente à chaque fois des tranches de vie et donc des chapitres, comme dans un bouquin. Puisqu'on écrit nos vies, alors on fonctionne en termes de chapitres. Ca restera de toute façon comme ça jusqu'au bout. Maintenant c'est trop tard pour faire marche-arrière.

L'espoir d'un nouveau chapitre pour 2013 ?
Nicolas : Euh non, ça serait un peu tôt.
Ben : Non on ne sait pas. Clairement on va faire une pause suite à pas mal d'évènements. Il y a des projets annexes au groupe, chacun a envie vraiment de se retrouver. Puis c'est vrai que Shiro le chanteur est vraiment un enculé (rire général) (Ndlr : Il dit ça parce qu'il est là). Non mais c'est vrai qu'on va faire une pause et qu'on va se laisser un an. Mais pour les projets du groupe on ne sait pas, vraiment on ne sait pas.

Nicolas, parle-nous du masterclass de la veille. Comment ça s'est déroulé ? Qu'as-tu pensé de David, le batteur d'S-Core ?
Nicolas : Très bien. C'était organisé à la Maison Bleue à Strasbourg. C'était très sympa, il y avait une petite assemblée de batteurs très motivés, très curieux et je leur ai apporté des réponses sur le domaine de la batterie. Donc je leur ai joué des extraits de L'ESPRIT DU CLAN et de Deep In Hate. Sinon pour David, il a une très bonne frappe, c'est très carré et d'ailleurs je lui fais un petit coucou car on l'apprécie beaucoup.




Arrives-tu à concilier tes deux groupes ?
Nicolas : Ah oui carrément c'est gérable ! J'ai la chance d'avoir du temps entre les deux car tout n'arrive pas en même temps. Je donne également des cours, par exemple j'ai un élève qui s'appelle Théo, qui a 15 ans et qui est un tueur à gages, je pourrais d'ailleurs être son père. Enfin voilà, c'est gérable. Théo me remplaçait du temps où je n'étais pas dispo à cause du calendrier de L'ESPRIT DU CLAN. Donc avec une doublure officielle, un groupe peut avancer, il ne faut juste pas en abuser.

J'ai vu sur votre merch en ligne qu'il n'existe qu'un seul modèle girly. Est-ce du sexisme ou bien votre public se compose majoritairement de la gent masculine ?
Ben : Je crois qu'au maximum dans tout le merch qu'on a fait jusqu'à aujourd'hui, on a eu que deux modèles girly. Mais non ce n'est pas du sexisme, c'est parce que déjà honnêtement je pense que ça se vend moins, et puis quand on a eu les moyens de faire un bon merch et d'avoir plusieurs modèles, on a préféré proposer plusieurs modèles de t-shirts hommes ou unisexes si tu retrousses les manches. Mais c'est n'est pas du sexisme, c'est juste que vous êtes moins nombreuses donc venez plus nombreuses !!

Vous n'êtes pas très actifs sur votre fanpage Facebook. Vous êtes fâchés avec le virtuel ?
Ben : C'est vrai que sur le Facebook de L'ESPRIT DU CLAN on n'a pas énormément de "like", puis faut dire qu'on y est venu tard aussi au Facebook. Mais c'est vrai qu'à l'époque on avait MySpace et on avait plus d'interactions avec les gens, on avait plus d'écoutes et plus de commentaires. Facebook marche un peu différemment et on n'a jamais fait de politique d'approche agressive à aller chercher des gens, déjà pour rester droit dans ses baskets et aussi pour savoir concrêtement qui tu ramènes et qui t'apprécies. Donc les gens viennent d'eux-mêmes et c'est peut-être pour ça aussi qu'on a moins de fans sur notre page mais c'est vrai que ça marchait mieux avant.

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la nouvelle année (si vous survivez à la fin du monde) ?
Nicolas : Ben continuer à faire ce que l'on aime.
Ben : De s'épanouir, d'être heureux, peu importe ce qu'on fera, de profiter à chaque fois du moment présent en le vivant à fond. Voilà je pense que c'est le plus important. Et puis ça c'est plus personnel, mais c'est aussi de se retrouver car c'est avant tout une histoire humaine, même si c'est une histoire d'amitié depuis des annnées et qu'on était vachement soudés. C'est ce qu'on se souhaite.

Eh bien merci à vous, éclatez-vous bien ce soir et joyeuses fêtes de fin d'année !
Ben : Be Happy ! Merci à French Metal et puis voilà voilà comme on dit...


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