Interview faite par mail par Braindead

Vous êtes tous des musiciens confirmés, pouvez-vous nous présenter le concept Dust In Mind et faire un background de chacun des membres ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Jen (chant) : Damien est à l'origine du groupe. Il a ce projet en tête depuis de nombreuses années et était à la recherche d'une chanteuse avant tout. Nous étions amis, je "chantonnais" mais n'avais pas de réelle grande expérience, mais nous nous sommes lancés et ça a super bien collé dès le départ ! Un an après, quand nous avons terminé l'EP, nous nous sommes mis à la recherche de musiciens. Nous avons donc trouvé Jack, ancien guitariste de Karelia, qui a une très bonne expérience de la scène étant donné qu'il a fait le support de Scorpions sur plusieurs tournées, mais avec qui humainement ça n'aurait pas pu mieux se passer ! Concernant le batteur, Arnaud, il jouait dans Absurdity avec Damien à côté de DUST IN MIND. C'est un très bon musicien, mais par problème d'emploi du temps, Arnaud ne peuy plus continuer l'aventure... C'est pourquoi il y aura prochainement un petit changement au sein du groupe.

Chacun des membres a apporté ses influences, quelles sont-elles ? Comment pouvons-nous définir votre musique ?
L'influence principale reste celle de Damien étant donné que c'est lui à la base qui compose tous les morceaux. J'interviens pour l’écriture des textes et pour  les lignes de chant. Les influences sont plutôt sur Pain, Hyprocrisy, Korn, Lacuna Coil. Mais me concernant j'aime les sons propres, un peu "djent", et le futur album aura un son plus moderne que l'album "Never Look Back" et les morceaux encore plus "efficaces". Concernant la "définition" de notre musique, là est toute la question. On a absolument aucune idée de comment la catégoriser ! Mais si on devait nécessairement le faire, ce serait un mélange de metal, à tendance indus.

Cette diversité fait de vous un groupe facile d'approche, d'un point de vue musical. Revendiquez-vous cette approche plus abordable du metal ?
Absolument ! C'etait une volonté au départ de vouloir faire quelque chose de plus "ouvert". Nous voulions rassembler les troupes. Ceux qui n'aiment pas le metal extrême, se retrouver dans mon chant et vice-verca. Des tonalités electro, des moments groovy. On a voulu faire efficace pour un premier album et voir ce que cela donnait.

Que pensez-vous du fait qu'il faille impérativement étiqueter un groupe ? N'est-ce pas castrateur voire dangereux pour ceux qui souhaitent s'ouvrir à un large public ?
Tout à fait. Nous-mêmes ne savons pas dans quel genre de metal nous nous situons. Cela ne nous plaît pas de devoir étiqueter les genres. Bien que nous pouvons comprendre l'idée ! Le fait de ne pas avoir d’étiquette est surtout difficile pour le booking de concerts. Mais nous continuerons dans cette voie là.



Comment se passe le processus de création, vous êtes plutôt brainstorming ou chacun réfléchit à une idée dans son coin ?
Damien compose tous les morceaux ! Le reste du groupe les écoute, il valide, modifie 2-3 choses s'il le veut, et j’écris les textes et place les lignes de chant. Majoritairement c'est plutôt Damien qui s'occupe de la création, puis nous intervenons en binôme.

Quelles sont vos sources d'inspiration, les sujets traités ?
L'album "Never Look Back", comme son nom l'indique, est une volonté de ne pas retourner en arrière. C'est pourquoi j'en ai profité pour "expulser" un peu ces choses que j'avais en tête. Cet album est presque une auto-biographie en fait. Je parle de maltraitance animale, de pédophilie, de lâcheté, d'alcool etc. Il fallait un album qui représentait un exutoire. Et encore, je n'ai pas fini... haha ! Dans le futur album je continuerai à cracher tous mes maux. Mais avec un impact plus positif. Damien intervient aussi parfois sur l’écriture de certains morceaux. C'est le cas pour "My Departure" par exemple.

Vous revendiquez deux années d'existence, un EP, un album et des concerts dont un support pour Machine Head, vos intentions de percer à tout prix sont évidentes, quels sont vos objectifs à court et à long terme ?
Notre objectif à court terme est de faire beaucoup de concerts en 2016 dont un tour support. Sur le long terme, nous voyons en 2017 la sortie du futur album et espérons tourner au maximum bien entendu.

L'industrie de la musique a subi une mutation post-crise qui en a laissé plus d'un sur le carreau, quel est votre angle d'attaque afin de vous différencier sur un marché qui frôle l'overdose en termes de communication ?
C'est très délicat en effet. Très difficile de trouver sa place. De ne pas être noyé dans la masse. Mais nous essayons de nous diversifier en termes de communication. Bien sûr nous sommes très présents sur les réseaux sociaux et essayons (comme beaucoup) d’être original un minimum. A côté de cela, nous sommes conscients que le groupe ne nous fera probablement pas "vivre". C'est pourquoi à coté de cela, nous avons Psyrus Studio. Un studio d'enregistrement, mixage, mastering mais aussi de photo et vidéo. Nous donnons des cours à côté aussi et je réfléchis pour ma part en plus à d'autres solutions. Dans ce milieu, tel qu'il l'est aujourd'hui, nous n'avons pas d'autre choix pour des musiciens de nous présenter comme des "couteaux suisses". C'est bien beau d’espérer, la pire erreur serait de ne rien avoir préparé à côté du métier propre de la scène.

Que pensez-vous de la nouvelle scène rock / metal ?
C'est une scène très variée et pleine d'idées. Malheureusement, elle a un peu du mal à se renouveler en restant dans les "codes". Il faut aussi dire qu'elle n'est pas réellement aidée actuellement en France.



Vous jouissez d'une réputation live des plus flatteuses, comment construisez-vous vos performances scéniques ? Est-ce pour vous un moyen de clairement se différencier ?
Nous sommes conscients qu'aujourd'hui, le visuel est extrêmement important. Pour ma part, un live, c'est 50% de musique et 50% de visuel. Ça a beau dépoter musicalement, s'il ne se passe rien visuellement, tu te fais vite chier... Voilà pourquoi chaque répèt', chaque live, sont filmés, analysés. Nous misons aussi sur un minimum de décoration de scène. En effet c'est très important pour nous d'essayer de présenter une identité pour se démarquer. Afin de retenir l'attention des gens avant même qu'ils n'écoutent véritablement.

La région Alsace regorgent de groupes d'excellent niveau et des associations comme Zone 51 qui organisent des événements de très grande qualité. Cependant, on voit peu ces groupes s'aventurer dans la France entière, comment l'expliquez-vous ?
En effet, en Alsace nous avons quand même de la chance d'avoir des structures qui se bougent pour la scène metal ! Mais concernant les groupes, le fait de s'exporter un petit peu est un risque. Je trouve, personnellement, que malgré tout, la scène metal francaise n'est pas du tout la scène la plus ouverte. Les musiciens français n'ont souvent pas l'accueil qu'ils méritent ici parce qu'ils sont... Français. Si sur le fly il y avait écrit "groupe mexicain", il y aurait eu plus de monde au concert. Du moins, c'est le point de vue que j'ai. Les Français cherchent de plus en plus l'exclusivité,  "l'exotisme", et ont tendance à chercher au-delà de leurs frontières plutôt que dans leur propre pays. Il y a des exceptions cependant. Et j'ai tout de même bon espoir pour la scène metal française !

Le metal hexagonal éprouve de grosses difficultés à se faire reconnaître d'un point de vue international. Même si depuis quelques années, certaines formations percent, pensez-vous que cela est dû à un manque de culture metal, peut-être la peur de partir pour des tournées kamikaze et rock'n'roll ?
Je pense oui. Déjà en effet, nous, Français, n'avons pas la meilleure culture metal par rapport aux autres pays européens, cela crève les yeux. Mais on se défend bien, et après cela il ne faut pas avoir peur de se mouiller. C'est tout à fait cela, la peur de partir pour des tournées kamikaze et rock'n'roll. Pour percer nous n'avons pas d'autre choix que de prendre une tonne de risques. De quitter nos boulots, de dépenser une fortune pour un tour support et être après un minimum "crédible" etc (et encore !). Ce n'est pas donné à tout le monde de prendre de tels risques ! Et je pense aussi que c'est pour cela que les groupes français ont du mal a s'exporter. La prise de risque. Privilégier la sécurité. Et c'est tout à fait compréhensible. Il faut aussi une bonne connaissance du terrain. Prendre conscience que la communication est extrêmement importante. Nous avons signé avec le label allemand darkTunes. Nous voulons conquérir NOTRE public avant tout, mais nous savons que pour se faire, nous devons d'abord établir un petit contact ailleurs, afin d’être pris au sérieux dans notre propre pays...

Avec quels groupes souhaiteriez-vous partager la scène ?
Forcément dans le plus grand des rêves avec Korn. Avec Pain, Hypocrisy, In This Moment, Lacuna Coil, et encore une fois Machine Head. (sourire)

Vous venez de sortir votre premier album, une tournée est-elle prévue ? Quels sont vos objectifs dans les prochaines semaines ?
Tout à fait. Tourner au maximum ! Et on travaille déjà sur le futur album à côté ! Merci à vous tous et j'espère vous voir très bientôt !


Le site officiel : www.dustinmind.com