Interview faite par Meds à La Laiterie (Strasbourg).

C’est dans la bonne humeur que les Allemands de Digital Factor m’ont accueillie au sein de leur loge pour cette entrevue d’une quinzaine de minutes. Voici un résumé de l’ensemble de notre discussion.

Pouvez-vous, dans un premier temps, présenter votre groupe ?

Mike Langer (chant / synthétiseur) : DIGITAL FACTOR a été créé en 1993, et donc ces gars là, c’est Guido qui est à la guitare…
Guido Litke (guitare / chant) : Oui, c’est moi !
ML : Ensuite il y a Leo qui est au synthétiseur, à la batterie et qui s’occupe de la production. Et puis il y a moi.
Leo von Leibnitz (synthétiseur / batterie) : Mike est le frontman !
ML : Oui, c’est vrai à chaque fois je suis au milieu de la scène ! Et donc DIGITAL FACTOR a commencé en 1993, mais ça je l’ai déjà dit et notre premier disque est sorti en 1994 sous Hard Records. Il me semble que nous avons sorti 9 disques en tout avec le dernier "Trialog".
LL : Avec BlackRain Records !

Votre dernier album Trialog est sorti il y a quelques jours maintenant, quel a été votre procédé de création ? Comment ce disque a-t-il été enregistré ?
ML : L’un des points marquants de cet album est le départ de Torsten Heise en Octobre dernier, il a par la suite été remplacé par Leo. Nous avions donc à trouver ensemble un processus de création, et c’est la raison pour laquelle cet album s’appelle "Trialog". A chaque fois nous devions réfléchir à comment nous voulions créer l’album, c’est la chose principale de ce disque. Cependant, une grande partie des chansons sur ce CD sont d’anciennes compositions comprenant un nouveau son.

Quelles ont été vos motivations pour signer avec BlackRain Records ?
LL : Au départ DIGITAL FACTOR était sous un autre label qui était également le mien ; Lukotyk Records. J’ai déjà été impliqué dans le groupe par la production à l’époque, puis une fois l’avoir intégré nous avons signé avec BlackRain. Et puis l’un des producteurs du label appréciait déjà DIGITAL FACTOR avant, il nous a dit qu’il voulait vraiment produire notre album. C’était comme faire une sortie entre potes dès le départ et c’est quelque chose de cool.

Quelles sont vos influences ?
ML : Nous avons toujours cette influence qui nous vient du vieux son électronique des années 80 et 90. On prend de ces vieux sons pour les mélanger dans un son de 2011. Chaque membre du groupe à ses propres préférences musicales, personnellement j’aime beaucoup Nine Inch Nails, KMFDM ou encore Front 242, je pense qu’il y a de toutes ces influences dans notre son. Et toi Guido, quelle sont tes préférences ?
GL : J’apprécie Front Line Assembly, bien entendu, à peu près les mêmes choses que Mike...
LL : J’aime les musiques DarkScene avec lesquels j’ai grandi, Depeche Mode bien entendu. Mais aussi des choses plus électroniques, ou de la musique classique. C’est très différent, car Guido est plus dans la scène industrielle et metal. Mais nous devons quand même partager quelques goûts musicaux quand on forme un groupe, mais tout le monde met ses influences dedans.

Vous devez avoir pas mal de souvenirs avec toutes ces années d’existence. Y en a-t-il un en particulier qui vous a marqué ?
ML : Oui, c’est sûr. Comme on est en France, je me souviens d’un petit festival, qui a eu lieu il me semble en 2000, on jouait avec Cat Rapes Dog et un autre groupe dont je ne me souviens plus vraiment, il me semble que c’était Noisex, mais je ne suis plus sûr (Ndlr : c’est effectivement Noisex) et nous étions très contents de jouer à ce festival à La Loco à Paris. Torsten, le gars qui a quitté le groupe adorait Cat Rapes Dog, un grand fan, et quand on a eu le running order de la soirée, ils faisaient notre première partie… C’était assez drôle, on se disait que ce n’était pas possible, qu’on devait forcément faire leur première partie ! On est allé en parler à l’organisateur et il nous a dit "Non, non, en France vous êtes plus connus que Cat Rapes Dog !". Nous avons donc fait ce concert, et c’était assez étrange. De plus c’était le dernier concert qu’on ait fait avant de vraiment percer avec le groupe. Je ne sais pas si tu vois maintenant, il y a marqué un petit 3 à côté de DIGITAL FACTOR, avant c’était 2, et donc je pense que ce concert à Paris était la fin de la partie 1 de DIGITAL FACTOR. C’était vraiment fou, et je crois que c’est l’un des meilleurs souvenirs en France… Mais en même temps il y a tellement de souvenirs qu’on ne peut pas vraiment en choisir un en particulier.



Y a-t-il un message spécifique que vous voulez partager avec vos fans ?
LL : Il n’y a pas vraiment de concept dans le dernier album. Nous avons écrit les chansons ensemble, c’est pourquoi l’album s’appelle "Trialog", par un travail assez proche non dans un "Dialog" mais dans un "Trialog". Il n’y a pas de message à proprement parler, on peut juste le résumer à l’expérience des gens, des changements dans leur vie, des problèmes rencontrés.

En parlant de "Trialog", qui a eu l’idée de sortir votre chanson "I Have To Hit You" en tant que single ? Et pourquoi cette chanson ?
ML : Dès le départ, il était clair que nous voulions faire un clip avec l’une des chansons. "I Have To Hit You" était, pour nous, parfaite. Nous avons demandé au label d’écouter le disque et de nous dire quelles chansons pourraient faire un clip, ils en ont retenues trois ou quatre dont "I Have To Hit You", c’était donc sûr que nous allions choisir cette chanson. C’est une chanson que Guido et moi avons créée assez rapidement je crois… GL : Trois ou quatre heures il me semble…
ML : Et après nous sommes allés en studio et nous n’y avons presque rien changé ! Il y a des chansons auxquelles on inflige des tonnes de changements mais pas celle-là ! C’est pratiquement la même du début à la fin ! Et c’est la chose qui indique un possible hit. C’était donc très clair dès le début.
LL : En plus, le message est plutôt drôle…
ML : Oui, c’est vrai. On doit associer la chanson à la vidéo. Quand on entend la chanson, on se dit que c’est le cliché typique de l’homme qui pense qu’il peut dominer une femme. Mais, si l’on voit la vidéo, on se rend compte du contraire.
LL : La femme domine l’homme ! (rires)

Je suis parfaitement d’accord ! (rires) Donc, vous étiez en tournée ces dernières semaines et elle se termine. Est-ce dur de mettre fin à une tournée ?
ML : Le plus souvent c’est drôle… Je pense que la plupart des groupes auxquels on va poser la question vont dire que c’est un boulot qui est dur et ça l’est vraiment. Mais pour nous, c’est comme partir en vacances ou quelque chose du genre. Je pense que nous n’allons pas dire que c’est dur. C’est assez épuisant, mais c’est une expérience unique.
GL : Surtout pour supporter Front Line Assembly
ML : Nous terminons maintenant la tournée de premières parties avec Front Line, mais nous avons encore une série de concerts d’ici la fin de l’année en Allemagne.

Êtes-vous impatients de faire votre dernier concert de la tournée ?
LL : Pas pour le moment…
ML : Mais les techniciens de Strasbourg sont bien ! De bons régisseurs !
GL : Oui, les techniciens de la Laiterie, vraiment top !

Un dernier mot pour finir ?
ML : Achetez "Trialog" ! Ecoutez-le ! Aimez-le ! (rires)


Le site officiel : www.digitalfactor.de