Interview faite par Jenna Williams et traduite par Marion

"Blunt Force Trauma" est sorti cette année, puisque c'est ton second album avec Cavalera Conspiracy, dirais-tu que tu as plus accroché avec cet album qu'avec "Inflikted" ?
Max Cavalera (chant) : C'est plus brutal, plus agressif. Je pense que les fans voulaient quelque chose de plus lourd après le premier disque et on a décidé de le leur donner, tu vois ? Donc c'est comme le vieux proverbe ''donne-leur ce qu'ils réclament.'' Donc c'est exactement ce qu'on a fait. On a fait un pas de plus dans la lourdeur ; les chansons sont plus courtes. Des trucs comme "Torture" et "Thrasher" font à peine deux minutes, c'est comme "Raining Blood" (Slayer), tu vois ? J'ai fait une remarque, j'ai dit que le nouvel album sonnait vraiment comme du thrash moderne qui serait sous coc (rires) parce que le thrash moderne est très rapide, et s'il prenait de la coc, il serait encore plus rapide et plus lourd. Mais ouais, ça marche bien, on joue des trucs du nouvel album. C'est incroyable, la réaction des fans, ils adorent ces nouveaux trucs. "Killing Inside", tout le monde le chante, "Warlord", on commence avec. "Thrasher". "Ghengis Khan", ça on le joue pile au milieu du set. Et puis après on joue "I Speak Hate" avec "Roots" (Sepultura) ; c'est génial, une réaction géniale.

Quand vous enregistriez, ou juste quand vous enregistrez en général, que ce soit pour cet album ou pour n'importe lequel de vos autres groupes ; je sais que vous êtes très isolés quand vous faites ça. Tu vois comment vous avez une connexion et une énergie sur scène, comment est-ce que vous essayé de l'incorporer dans vos albums, ou alors est-ce que vous essayez, au moins ?
C'est délicat, mais y'a moyen de le faire. Souvent, faut juste que tout le monde ait la patate, tout le groupe, et on écrit une chanson qui déchire, tout le monde est au taquet. Et puis, normalement, quand on la fait, tout simplement, on imagine comment ce passage sera quand on le jouera en live ! Et c'est ''ouais, putain ! On va tout foutre en l'air, tu vois, on va monter le son quand on joue ça en concert ! '' Je pense que c'est ce qu'il faut pour faire ça, c'est l'imagination dans le studio ; entouré de types biens du groupe. Ça rend tout le monde super excité, et puis on commence à écrire tous ces passages qu'on a imaginé comment ils seraient en live. Et on est genre ''ce passage va être complètement dingue, en concert ! Ce passage sera entièrement, complètement du live !'' Tu vois ? On fait exactement ça. Mais dans l'atmosphère du studio, c'est un peu... ouais, comme t'as dis, un peu froid, parce qu'il y a que quatre murs, et t'as pas la foule là-bas. Donc on doit imaginer comment ça sera quand ça atteindra les fans et quand ils l'auront, quand on le jouera en face d'eux, à quel point ça va tuer. Donc on doit être créatif, utiliser notre imagination, du genre.

Quand tu écris, que ce soit des paroles, des mélodies ou n'importe quoi d'autre, comment est-ce que tout ça commence à se matérialiser dans ton esprit ?
Eh bien, j'écris tous les riffs avant d'entrer en studio, donc je m'assois juste avec ma guitare et mon enregistreur multi-pistes et celui pour la batterie, et j'écris la plupart des trucs et je les met sur CD et je l'envoie à Igor et Marc et ils ont tous le CD avec 15 chansons, des chansons presque finies. Et ensuite on embarque ce CD au studio et on fait de ce CD le guide de ce qu'on utilise tous les jours. On choisit une chanson de ce CD et on la transforme en vraie chanson. Donc c'est comme ça que je m'y prends, ça semble vraiment bien marcher, et après je peux passer du temps à écrire les riffs ; ça me prend quelques mois juste pour écrire les riffs et choisir ceux pour l'album. C'est très important d'avoir un bon riff, tu vois ?

Ouais. Quand tu écris tes paroles, par contre, comment prends-tu ces idées de ton esprit pour les mettre dans des chansons ?
Les paroles viennent après, après que la musique soit enregistrée parce que j'ai toute la musique en face de moi et je commence à penser à quel genre de paroles je vais mettre sur ces chansons. Et la plupart du temps, ça vient de la musique elle-même qui donne l'idée du genre de paroles parce que beaucoup de paroles sont brutales, ont des sujets brutaux, comme "Warlord" et "Torture", (pause) "Burn Waco"... ça c'est des sujets hardcore, tu vois ? Donc ça va avec la musique. Donc la musique, en fait, elle est ce qu'elle est... d'une façon, elle donne l'idée de ce que le sujet de la chanson sera. Donc en fait la musique exige ce genre de paroles, ce qui est vraiment plutôt cool. La musique exige ça, des paroles agressives.

C'est très intéressant... Comment tu exprimes ta passion à travers ta musique ?
Je pense que c'est au quotidien, dans tout ce que je fais, tu vois ? C'est genre, en ce moment c'est en tournée, donc je suis en tournée avec CAVALERA CONSPIRACY. Chaque soirée c'est la libération d'un paquet d'émotions et la passion en fait partie, c'est celle qu'on a à l'intérieur de soi. La colère, l'agressivité, on le conserve toute la journée, et puis la nuit tombe et le concert commence et tu le balances sur la foule. Et il se passe la même chose avec le public, ils ont attendu le concert, je sais pas, plusieurs mois, et certains d'entre eux ont attendu pendant un bon bout de temps et puis arrive l'heure ou t'es là et où ça se passe pour de vrai, et c'est vraiment énorme. Et puis ils balancent tout ça soit dans les moshpits ou circle pits, en hurlant super fort, en chantant avec nous, tu vois ? De n'importe quelle manière qu'ils aient trouvé pour libérer cette énergie. Donc c'est une combinaison des deux.

Je pensais te demander ça plus tard, mais ça coïncide un peu avec ce dont tu parles maintenant... En quoi le fait d'écrire ta propre musique te donne-t-il une échappatoire ?
Oh, c'est génial. Quand j'écris la chanson, on est transporté dans des endroits différents, on excités comme des puces. Parfois, tu vois, tu peux juste fermer les yeux et imaginer que t'es ailleurs. Et ça c'est avec ta propre musique. Et puis bien sûr, j'écris mon iPod ou mon lecteur CD, je choisis la musique que je veux écouter et c'est de tout, de trucs heavy thrash à de la musique dub, des styles différents que j'écoute, tu vois ?

Comme tu viens de le dire, avec ta passion, comment dirais-tu qu'elle a évolué au fil des années depuis que tu fais ça, de façon générale ?
Hum... Je pense pas que ça ait tellement changé. Je suis très connecté à la musique, j'adore la musique, je me lève avec de la musique, vais me coucher avec de la musique, je porte un casque, j'écoute de la musique quand je suis super fatigué et puis j'abandonne et vais me coucher. Et puis en tournée, bien sûr, on joue les chansons chaque soir et les tournées – j'adore les tournées. Les tournées sont un de mes trucs préférés du fait d'être dans un groupe, j'adore être dans une ville différente chaque soir, un public différent devant lequel jouer, faire l'expérience de la réaction différente d'une foule chaque soir. Chaque nuit est différente des autres, tu vois ? La salle de concert est différente, les gens sont différents, l'atmosphère est différente. C'est cool comme ça.

A chaque fois que tu fais un de ces concerts où tout fait tilt – où tout va bien, le son est parfait, la foule est géniale, tu ressens quoi quand tu mets le pied sur cette scène ?
C'est très satisfaisant pour moi, parfois à certains moments du concert, j'adore tout simplement ce qu'il se passe à ce moment-là. C'est simplement comme si c'était aussi génial que possible, c'est comme si rien ne pourrait être plus parfait. Le son est génial, le groupe déchire, la foule devient folle... Non, ça pourrait pas être mieux. (rires) C'est un sentiment génial. Mais bien sûr, y'a des nuits pourries où tout ne va pas bien. T'as un son pourri, parfois y'a pas grand monde qui se pointe, mais tu dois quand même faire le même concert. Ma philosophie c'est que, peu importe le nombre de gens, on devrait toujours jouer le même concert ; si c'est une foule plus ou moins grande, on devrait toujours – toujours même quand y'a moins de monde, on devrait même faire un meilleur concert parce que ces gens sont là, ce sont des ultra-fans. Ils sont venus en petit nombre, mais ils sont venus.



Ouais et j'imagine que parfois, ce type de concert est le plus spécial à tes yeux, j'imagine...
Ouais ça arrive parfois. Genre, tu penses que ça va être complètement merdique et y'a personne et au final c'est un très bon concert. Ca dépend, tu vois ?

Ouais. J'imagine même pas pouvoir vivre dans un bus pour la tournée pendant une période si longue, ou juste de faire des tournées sans relâche comme toi tu le fais... Et aussi, le fait de partir en tournée avec ton frère aussi, de faire entièrement partie de ce style de vie... Comment dirais-tu que tout ça t'as rendu plus fort au fil des années ?
C'est un style de vie rude. C'est pas pour tout le monde, tu vois ? Tout le monde pense que c'est le grand luxe et tout. Y'a un peu de luxe, mais y'a beaucoup de lutte.

Ouais et je suis sûre que vous dormez jamais...
Ouais, tu vois, c'est dur de dormir, t'es dans un endroit différent chaque jour. Tu veux manger sainement ? Oublie ! C'est pas du tout au programme quand tu pars en tournée. Ce sera pizza après le concert et c'est tout. Et on fait mieux de manger ça, sinon on mange pas du tout. Mais tout ça ensemble nous rend plus fort parce que si j'arrive à m'en sortir, je peux toujours m'en sortir, d'un point de vue mental. Comme un soldat de la marine, un peu, tu vois ? Donc on est comme les ''marines'' du metal.

(rires) J'adore cette idée ! Parle-moi d'un truc qui t'es arrivé et qui a vraiment eu un impact sur la façon dont tu es en tant que personne, la façon dont ça a eu des conséquences sur ta façon d'écrire, ou juste l'impact sur toi en général ?
Y'a plusieurs trucs... La naissance de mon premier fils, Zyon, c'était génial. Et j'étais avec Sepultura à ce moment, et c'est quelque chose que je voulais vraiment que tout le monde sache que j'avais un fils, je voulais pas cacher ça à personne, tu vois ? Je voulais montrer aux gens qu'on pouvait toujours être agressif, jouer de la musique lourde, mais en étant papa en même temps, que c'était normal parce que beaucoup de gens ont le préjugé que si t'es papa, tu peux plus tout déchirer. C'est des conneries ! Juste parce que t'as une famille ça veut pas dire que tu peux pas jouer des trucs rapides, tu vois ? Donc j'étais super fier et je l'ai annoncé au monde entier ; j'ai fait des photos avec lui – Roadrunner (Records) a fait des photos spéciales où je le tiens dans mes bras et j'avais écrit son nom sur mes phalanges que j'ai fini par me faire tatouer, après. C'était un moment incroyable ! Et je pense qu'au fil des années, des endroits particuliers qui ont eu un impact, l'Europe de l'est, la Serbie, la Russie, tu vois, j'ai visité – Soufly a beaucoup joué genre – la Sibérie, on a fait dix concerts en Sibérie. On a joué dans des endroits où personne ne va, (où) y'a pas de concert, et ça c'était cool. On allait là bas et on donnait cette musique à des jeunes qui n'avaient jamais rien vu ; ils étaient tellement reconnaissants. Ils étaient pas pourri gâtés, tu vois ? C'est comme, parfois ici en occident, on est pourri gâté parce qu'on a le choix de voir vingt concerts par soirée, et t'es juste pourri gâté, et du coup tu t'en fous. Et eux ils ont eu un concert, c'était le seul concert, c'était cool. C'est juste que ça te donne une vision totalement différente de la musique. Et c'est génial.Et c'est ça que j'aime dans la musique, on va dans des endroits dans lesquels on est pas censé aller, comme la Sibérie. Peut-être que c'est pas naturel, qu'on est pas censé aller là, mais on se retrouve à y aller de toute façon, parce qu'on va contre la nature, tu vois ? Et je suis un de ces types, je supplie le tourneur de m'emmener dans ce genre d'endroits ; je veux toujours aller dans des endroits exotiques comme l'Indonésie. Si je pouvais faire une tournée au Vietnam, j'irais – le Moyen-Orient, j'ai pas peur putain ; j'irais là-bas et ils ne me foutraient pas de bombe. Et s'ils le font, je mourrais sur scène, le putain de meilleur endroit pour ça...

De mourir en faisant ce qu'on aime.
Exactement ! C'est mieux que vieux, en chaise roulante, des trucs du genre. (rires)

(rires) T'es très direct... On y a vaguement touché un peu plus tôt, mais j'aimerais que tu développes un peu... Qu'est-ce qui est le plus spécial ou qui a le plus de sens pour toi, dans la musique ?
Je pense que ce qui a le plus de sens est ce que tu peux en retirer. (pause) Dans la vie y'a des hauts et des bas, mais la musique est toujours là. C'est une constante pour nous, on peut toujours compter dessus. Donc quand les choses vont bien, c'est là, mais quand les choses vont mal, c'est aussi là. Donc c'est une chose sur laquelle on peut compter, c'est comme un véritable ami que l'on peut avoir. Je pense que c'est comme ça que c'est pour moi, la musique. C'est quelque chose qui est toujours – si on se sent pas bien, on peut mettre quelques disques qui déchirent qu'on aime et on se sent mieux après ça. C'est génial, le pouvoir de la musique.

En effet, c'est incroyable. Je sais que beaucoup de gens t'ont dit que ta musique a changé leur vie. Qu'est-ce qui est si spécial, selon toi, dans ta musique, pour tes fans – que ce soit avec Sepultura, Soulfly ou Cavalera Conspiracy ?
Ça je sais pas... C'est quelque chose de différent pour tout le monde.

Du coup, tu penses que c'est quoi ?
Je pense que, peut être, tout le temps qui a été mis dedans. Tellement de temps passé là dessus, comme sur tous les projets dans lesquels j'ai été, Sepultura, Soulfly, CAVALERA, Nailbomb – y'a des années d'investissement dedans. Et c'est des années de passion pour la musique, de construction, d'avoir ces discographie énorme, des chansons que je peux choisir de jouer. C'est génial. Et pour certains, je joue une musique plus ancienne comme "Refuse/Resist" (Sepultura), "Troops Of Doom (Sepultura), ça les ramène au temps où ils ont entendu la chanson pour la première fois, ils étaient genre à la fac, genre ''mec, je me souviens quand j'ai entendu ça pour la première fois !'' Y'a tellement de gens qui me disent ça. Y'a aussi plein de gens qui me disent que ma musique les a aidés pendant la guerre, tu vois ? Beaucoup de soldats écoutent ma musique, c'est vraiment cool. Donc ouais, j'aime l'idée que la musique voyage, que ma musique va dans des endroits aussi. C'est dur à croire mais c'est vrai, mais genre en plein milieu de l'Afghanistan il a a quelques métalleux. C'est génial, c'est tellement cool. Les endroits les plus étranges, on penserait que la musique y parviendrait jamais, et bah ça a le pouvoir de renverser des barrières et d'aller dans des endroits où c'est pas censé aller. C'est un des trucs que j'aime à propos de la musique.

Ok, tu viens de dire ''aime'' – c'est quoi que tu adores à propos de la musique ?
(pause) Hum... Le sentiment qu'on en retire qui est genre indescriptible... On peut pas vraiment le décrire, mettre des mots dessus, ce qu'on en retire. Comme quand j'écris le riff parfait, ça me donne de la satisfaction, ce qui est indescriptible ; j'ai trouvé ce riff et je sais que ça va être un riff génial, et quand je le joue pour des gens ''oh ouais, c'est un super fiff! '' Donc je remercie le ''Dieu du riff'' de m'avoir donné le riff.

Qu'est ce que tu ressens quand tu écris ces riffs ? Comment est-ce qu'ils traduisent qui tu es ?
Parfois, ils arrivent de nulle part. Je suis juste genre en train de faire un bœuf, tu vois ? Sans même faire vraiment gaffe, C'est comme genre en fin de journée, je même plus vraiment intéressé et bam, ce putain de riff de malade arrive et wahou ! Ça change tout. Je deviens tout excité. C'est comme du sang neuf, tu vois ? Je redeviens super excité, donc je me met à bosser dessus et le lendemain je m'y remets et m'amuse avec et l'améliore, tu vois ? Parfois, je bosse sur un riff pendant des mois, en le changeant un petit peu jusqu'à ce qu'il soit parfait pour aller en studio.

Comment sais-tu quand tout est prêt et fini ?
Je sais, c'est tout. C'est étrange. C'est juste qu'on le ressent. On le sait, c'est genre ''Ok c'est bon, tu peux t'arrêter, c'est bon maintenant.'' y'a pas de livre là-dessus, y'a rien pour te dire comment faire, juste tu le fais et c'est fait.

Ça vient à toi ?
Ça vient à toi et te dit que c'est bon et tu le sais. Et si c'est un bon riff, un riff génial, et je bosse dessus pendant un mois et le change autant que je peux le changer, et je me dis ''Je peux plus le changer, c'est parfait comme ça.'' C'est comme ça que tu sais que c'est fini.

La musique est un voyage pour tout le monde, quels ont été quelques moments de ce voyage qui ont été vraiment significatifs pour toi ?
Je pense que beaucoup, y'a eu quelques concerts spéciaux, comme la première tournée de Soulfly en Australie était vraiment géniale. C'était la première fois que Soulfly était accepté... j'étais tellement... (pause) soulagé parce que j'ai fait ce groupe la peur au ventre que les gens aiment... en venant de Sepultura, qu'est ce que les gens allaient en penser, et quand j'entends la foule qui l'accepte et scande ''Soulfly'' c'est genre ''Ouais, j'ai réussi ! A partir de maintenant, ça va aller.'' C'était un moment super. Être accepté dans le ''hall of fame'' du rock'n'roll juste parce qu'ils supportaient Sepultura, y'a quelques écritures dessus, quand j'étais un môme, c'est ça le ''hall of fame'' du rock'n'roll, là tout de suite. C'est un moment extra, tu vois ? Parce que tu sais que c'est là, une partie de l'histoire, une partie de l'histoire du rock ; je suis dedans avec Kiss et Van Halen et toutes mes idoles, les gens que j'admirais quand j'étais môme.

C'est vraiment incroyable ! Puisqu'on n'a plus de temps, qu'aimerais-tu ajouter ?
Juste merci d'être venus aux concerts, profitez-en. Et l'an prochain, sortie du nouveau Soulfly ! Donc ça devrait être une super année !

Interview publiée avec l'aimable autorisation de thescreamqueen.com.


Le site officiel : www.cavaleraconspiracy.com