Interview faite par Miss Bungle à Lille.

A l'occasion du concert de Cancel The Apocalypse, j'ai eu le plaisir de rencontrer Matthieu Miegeville et de lui poser quelques questions. Matthieu se révèle être un artiste passionné, investi et prolixe.

Cancel The Apocalypse est l'union de musiciens issus du metal et de musiciens dits classiques. Qu'est-ce qui a été le stimulus de ce projet ? Comment et à quelle occasion vous êtes vous rencontrés ?

Matthieu Miegeville (chant) : L'idée farfelue vient d'Arnaud Barat, le guitariste du groupe. Il m'avait envoyé un mail à l'époque sur le mail de M.O.P.A. qui en plus n'était pas le bon mail, son message avait donc toutes les chances de partir dans la poubelle ou les spams. Ça m'était arrivé à l'époque où il venait nous voir en première partie de Metallica aux arènes de Nîmes et en fait il jouait déjà dans un groupe un peu hybride avec Audrey la violoncelliste. Son groupe n'était pas à la hauteur de ses espérances et il ne voulait plus remonter sur scène et en voyant M.O.P.A. il s'est dit "A la rigueur si je dois monter un groupe ça sera avec ce mec-là, sinon jamais plus". Dans son mail il m'a expliqué qu'il voulait travailler avec moi, moi j'ai juste dit que j'aimerais écouter ce qu'il faisait. Il m'a envoyé des compositions de guitare baroque, je lui ai dit qu'il était fou, il m'a dit "Oui en effet". (rires) Lui avait une idée précise, de là on s'est vus et on a regardé un peu où ça pouvait aller avec le jeu de percussion. On a laissé ça en stand-by pendant de longs mois et puis la vie, avec ses événements des fois douloureux et dramatiques, fait que tu as besoin d'exorciser très vite des émotions et, c'est à ce moment que j'ai recontacté Arnaud pour lui dire "Bon, bossons 3 jours non stop pour voir ce qu'il en résulte". Au final, on n'avait jamais travaillé ensemble, on s'est rencontrés et l'album s'est fait en 3 jours.

Cette approche musicale avait déjà été engagée avec My Own Private Alaska. Cancel The Apocalypse est-il la suite logique de cette formation ?
Alors suite logique, oui et non parce que moi ce qui me plaît en fait c'est qu'il n'y a pas eu de volonté de ma part. Les choses sont venues à moi et donc, ma suite logique est personnelle dans ma trajectoire et le but n'était pas de remplacer M.O.P.A. vu que la principale source de contentement, de joie de bonheur dans Cancel, c'est d'avoir rencontré ces personnes là. Que la vie m'ait fait rencontrer Arnaud et Audrey, puis Hélios dans un second temps. Ce sont des compositeurs et des musiciens extraordinaires, et également des êtres humains extraordinaires. Ce n'était donc pas prémédité de ma part. Après je dois avouer qu'il semble que je dois apprécier les choses un peu biscornues, un peu hors normes. Puisqu'en effet je suis sur pas mal de projets qui ne sont, au niveau du line-up, pas conventionnels. Là où je te rejoins, c'est que j'ai vraiment envie moi de tester des choses - l'artistique sert à ça, la musique sert à ça - d'être curieux et de se réinventer dans ce que tu fais et dans ce que tu écoutes aussi. J'écoute beaucoup de choses que je ne pourrai jamais faire dans ma vie. Du jazz éthiopien ou de la musique irlandaise, J'estime être très ouvert. Et d'ailleurs je le recommande à beaucoup de gens (rires). Mais voilà, tout ça pour dire qu'il n'y a pas plus de filiation (entre M.O.P.A. et Cancel) que ça parce que si on analyse un peu, M.O.P.A. est dans une esthétique beaucoup romantique, avec des emprunts à Chopin etc, avec des gammes finalement assez classiques. Là où Cancel, si tu écoutes bien, toutes les gammes sont baroques avec des suites d'accords qui sont très peu vues dans la musique actuelle. C'est ce qui m'y a poussé moi, sans que je sache pourquoi. Donc oui on est dans la musique metal, mais en analysant un peu ce sont deux projets assez différents.

Tu parlais de Hélios, pourquoi fait-il les lives et Jérémy le studio ?
Parce que Jérémy, qui est un mec fabuleux et d'ailleurs je lui dis "Bonjour !" (rires), mais il est très pris ce garçon ! Il sait jouer à la fois des musiques très violentes et le blues. Le vrai blues, en fait c'est ça qui le passionne. Et du coup il est très peu disponible. Il a donc fallu que l'on trouve un batteur live. Hélios est venu à nous. Il jouait dans un groupe de metalcore avant, tout en ayant un passif de jazzeux très poussé, donc c'était vraiment un profil qui nous plaisait beaucoup. Et en plus c'est un mec super en tournée.

L'album pourrait sembler très sombre au premier abord, mais en réalité on sent poindre en fond une forme d'espoir insensé dans la possibilité d'un renouveau. Peux-tu m'en dire plus sur ce que tu as voulu exprimer ? D'ailleurs est-ce bien cela que tu voulais transmettre ?
Oui, oui ton idée n'est pas bête du tout parce qu'en effet on ne va pas renier du tout le fait que CANCEL THE APOCALYPSE c'est sombre. Donc si t'es au bord de la plage et que tu veux danser la lambada, ça va pas être la musique appropriée (rires). Néanmoins quasiment dans tous les morceaux, dans les paroles et dans tout ce que l'on a voulu transmettre, il y a toujours une graine qu'on plante. C'est jamais la douleur pour la douleur, la souffrance pour la souffrance. On était tous, enfin tous les 3 qui étions à la composition à des périodes très compliquées de nos vies, des fois assez connexes. Et donc le fait de dire "On annule l'apocalypse mec !", "Tout va dans le noir", "Non non, on va se démerder, regarde il y a une route". Tout ça nous parlait beaucoup. C'est volontaire que les cris soient plus cathartiques qu'une expression de la douleur et que les mélodies soient plus un envoi d'émotions que juste un témoignage de souffrance égoïste.



Il n'y a pas le moindre instrument électrique dans Cancel et pourtant le violoncelle, la guitare et la batterie réussissent avec brio à allier la douceur à l'agressivité du metal. Comment êtes-vous parvenus à restituer cette puissance ?
Au début moi-même je n'y croyais pas quand je suis venu chez Arnaud. On a construit les morceaux avec Audrey et Arnaud au début sans même la batterie. Et en mixant tout un peu fort avec les grosses fréquences graves du violoncelle, avec la dextérité d'Arnaud - parce que faire sonner une guitare classique comme ça y'a très peu de gens qui le font, Arnaud est à un niveau de guitare que la plupart des guitaristes électriques lui envient - ce mec est monstrueux. Il arrive du coup avec le phrasé à mettre beaucoup d'énergie, d'agressivité quand il le faut. Voilà c'est ça qui a fait que ça a sonné et puis moi-même quand je suis arrivé dans le groupe je leur ai dit "Mais vous êtes fous je vais vraiment vous saloper tout votre délire baroque !". Et eux voulaient vraiment que je le salope en fait (rires). Ils m'ont dit qu'ils voulaient un truc puissant. Après au niveau du mix, on a poussé un peu mais voilà, d'ailleurs là où dans la musique metal tout est dans la tricherie perpétuelle, t'as 3 ou 4 voix, t'as 2, 3 ou 4 guitares etc, eh bien dans Cancel t'as une guitare voire des fois deux pour faire la stéréo, et c'est tout. Mais l'agressivité vient du feeling des musiciens, je m'exclue du truc, les copains sont là pour faire le taf.

Ta voix est assez exceptionnelle. Tantôt fragile, tantôt déchirée et déchirante. Tu arrives à transmettre des sentiments intenses de douleur et de rage. Quels sont les chanteurs / interprètes que tu aimes, voire admires dans le metal ou d'autres styles d'ailleurs ?
Très bonne question, il y en a quelques uns quand même bien sûr. L'autre fois je répondais à un Polonais qui me demandait les crieurs que j'aimais. Et alors il y a beaucoup de crieurs dans le milieu du hardcore. Donc moi je me rappelle de Vision Of Disorder, des mecs comme ça. Des voix assez extrêmes. J'aime bien le côté où tu sens une "vraie" voix. Tu vois j'aime bien le metal mais c'est peu cliché, metal que j'aime bien bien évidemment puisque je suis de ce milieu-là, mais tout ça est une blague quelque part. Y'a pas de vérité là-dedans mais y'a tellement de choses fausses qu'on voit dans le monde, que l'on peut aimer les choses fausses. J'adore Spielberg et X Files (rires), tout est faux mais j'aime beaucoup. Et le metal c'est pareil. Les cris y sont faux mais ce n'est pas ce j'essaie de refaire dans Cancel. Sinon, oui franchement, si si, y'a Phil Anselmo qui pour moi est un des rares qui a cette puissance qui va fédérer tous les métalleux du monde. Phil Anselmo est au-dessus, il est en Champions League alors que les autres sont au fond de la Ligue 1. Parce que justement il est tellement extrême dans ses choix, dans son mode de vie etc. Moi j'aime les mecs qui, quand ils vont crier, ils vont mourir pour de vrai en fait. Pas juste mettre son pied sur le micro et faire le malin. Après ce qui est intéressant c'est de lier ces styles à quelque chose qui n'est pas forcément metal. Par exemple, moi, j'aime beaucoup David Eugène Edwards de Will Haven. Beaucoup de métalleux écoutent ce mec. Et pour moi c'est plus que poignant. Ensuite ça peut aller de choses très fragiles, de Simon And Garfunkel à Jacques Brel, en passant par Sigur Ros, ou à des voix plus profondes qui moi me touchent, comme Nick Cave ou Leonard Cohen.

Quelles sont vos différentes inspirations au sein du groupe ? Est-ce qu'elles ont eu d'une manière ou d'une autre, une influence sur l'écriture et la composition de l'album ?
Alors oui et non parce que ce qui est génial, c'est qu'on est vachement inspirés par les mêmes choses. C'est à dire que dans le camion on est souvent d'accord. On peut écouter Norma Jean par exemple, j'adore Norma Jean, comme on peut écouter Iam, parce qu'on est tous fans de IAM et NTM donc de hip hop etc. On se rejoint assez donc en fait. Il faut savoir que par exemple Cancel est très influencé par Stupeflip. Arnaud m'a expliqué à quel point Stupeflip a une composition exceptionnelle où tout est régit par des gammes baroques et personne ne le voit, mais Stupeflip sonne comme aucun autre groupe. Les mecs composent dans des gammes qui n'existent plus. Donc forcément ça crée quelque chose de mystique de religieux. Moi j'ai pas eu cette vision, cette écoute-là, parce que je connais pas le solfège, parce que j'ai pas les bagages qu'a Arnaud, et il m'a expliqué à quel point lui il le recevait avec force. Etrangement on a pas tous sillonné plus que ça, on est tous des nineties, à part Hélios qui est plus jeune. On vient tous de là, on a écouté tout le grunge, depuis Nirvana, jusqu'à Alice In Chains, Pearl Jam etc. On a plus ou moins grandis avec eux.

Ah parce qu'en fait je pensais que les musiciens ne faisaient que du classique, n'écoutaient pas forcément du rock ou metal.
Non non non. Ah par contre si des fois ils nous font écouter de la musique baroque, Helios et moi-même sommes loin de ça. Moi je n'y connais absolument rien. Mais remarque Helios, lui, a un diplôme de musicologie. La dernière fois c'était Marin Marais, j'apprends des choses en tournée tu vois. Je continue à ouvrir ma culture.

Je le disais tout à l'heure Cancel allie artistes metal et classiques. Quel est votre public, puisque vous n'êtes ni un groupe de rock classique ni de metal à proprement parler ? Vos auditeurs doivent venir d'univers différents, non ?
Moi je peux te répondre juste ce que je vois. Je ne recherche pas un public. Je me suis toujours battu pour euh, pour ne pas militer pour aucun style. Je le dis, vraiment, j'en ai rien à branler du metal, j'en ai rien à branler du hardcore, j'en ai rien à branler du punk, rien à branler de la folk... En fait, moi je suis ouvert au niveau des religions, ce n'est pas pour d'un côté m'enfermer dans un style musical.

Pas d'étiquettes en somme.
Non il ne faut pas. Tu vois je peux headbanger de A à Z sur du metal et être très content, j'adore ce style. Mais après on peut écouter du dub ou du classique, j'adore Zazie et j'ai pas peur de le dire et.... Je me suis un peu perdu dans la question là en fait (rires) .

On parlait du public qu'attire Cancel.
En fait notre tourneur est le même que celui de M.O.P.A.. Et il nous disait que Cancel a le même impact au niveau de la violence, du côté sombre, mais arrive à fédérer un plus large public. Peut-être parce qu'il n'y pas la grandiloquence de M.O.P.A. J'apprécie que Cancel soit un groupe un peu plus "humble" et uniquement intéressé par le propos musical de l'histoire. Donc ce que je peux dire c'est que je constate que hier j'ai joué devant des gamins qui avaient moins de 10 ans et des personnes plus âgées. On a eu un succès tout à fait relatif, c'était une petite salle, mais tu vois les personnes âgées sont allées acheter notre CD et les gamins le réclamaient à leur parents. Ils sont pas partis en hurlant, ils n'ont pas eu peur (rires).



(Question de Ben qui m'accompagne) Oui, justement moi qui ai vu M.O.P.A. à l'Aéronef, j'ai vu des gens sortir parce qu'ils se sentaient oppressés, vraiment pas bien. Moi-même j'ai parfois du mal à réécouter certains morceaux liés à des passages de ma vie. M.O.P.A. est beaucoup plus noir que Cancel non, c'est peut-être dû à plus d'utilisation de chant clair ?
Oui tu as raison, ce que tu dis est vrai techniquement. Et moi ce que je veux uniquement, c'est penser musique en fait. C'est à dire que M.O.P.A. avait un certain credo, que je ne renie pas c'était très bien, mais si c'était à refaire je ne referais pas pareil. Parce que quand tu te mets toi-même des lignes directives et quand tu n'es pas uniquement dans la musicalité, en ayant réglé tous tes problèmes d'égo, ça peut générer de mauvais choix, de mauvaises interprétations. Et je pense que ça a pu être le cas parfois. Je pense que Cancel n'a pas ça du tout. Pour parler d'eux, Audrey et Arnaud sont médailles d'or du conservatoire, c'est the cream of the cream of the cream quoi, et pourtant ce sont les gens les plus humbles de la Terre. Quant à Helios il peut te jouer n'importe quel style de musique à la batterie en deux secondes, pareil, c'est le mec le plus humble de la Terre. La grandeur d'un projet se fait avec l'humilité de ces personnes. Je n'ai jamais vu quelqu'un de grand être prétentieux, ça ne sert jamais le propos. Donc ce qui va toucher les gens dans Cancel, ça peut être la simplicité que nous revendiquons, tout en ayant beaucoup d'ambition dans ce nous faisons. Car oui, bien sûr, nous avons envie de faire plein de choses, on a envie de jouer partout, et les morceaux que l'on a, on en est très fiers. On estime que nos morceaux sont de très bons morceaux, pas juste des morceaux chouettes. On assume d'être très très fiers et très contents. Mais voilà, il faut vraiment avoir réglé ses problèmes d'égo pour bien l'exprimer sur scène.

Vous deviez jouer ce soir au El Diablo, mais comme tu le sais ce dernier a subi une fermeture administrative. Vous qui sillonnez les routes, avez-vous l'impression que la culture underground est menacée par les différentes exigences du systèmes français ?
Oui, oui. Alors là, la réponse est "Oui tout à fait !"(rires) Je pense que la culture underground a du mal à exister aujourd'hui. Dès que tu en parles à des gens qui sont plus âgés que nous, c'est hyper rigolo, des gens qui ont environ 60 ans et qui ont bien vécu les années 80 voire le début des années 90, bah quand tu les écoutes c'était la fête du slip quoi ! (rires). Pas parce que c'était n'importe quoi attention ! Ils avaient une expression possible dans plein de milieux, c'était pas qu'un délire, c'était vraiment des choses fortes qui se passaient. L'émergence du punk, d'une scène vraiment je-m'en-foutiste que l'on aurait pas vécue en France s'il n'y avait pas eu toutes ces possibilités. Mais la culture aujourd'hui n'est pas qu'underground. Moi je milite beaucoup pour une culture globale. C'est général, pour moi, les problèmes du monde actuel sont liés à un manque de culture, un manque d'ouverture. Quand je te parle du hardcore, du métal etc ça part aussi de là. Ça part du fait de s'ouvrir. Je veux dire, écoute du fado portugais, mec ! Ecoute un peu de musique brésilienne ! Ecoute aujourd'hui ce que l'on fait en Slovénie ! Ecoute le post-rock islandais ! Voilà. Et maintenant tu vois ta vie elle est plus riche. Après bien sûr tu as le droit d'avoir tes préférences, mais au moins connaître pour s'ouvrir. Si tout le monde faisait ça dans la vie par rapport aux arts en général, les gens seraient moins centrés sur eux-mêmes. Quand tu vois les débats que l'on subit actuellement pour les élections présidentielles, les préoccupations des Français sont majoritairement catastrophiques. Le débat de la droite est centré sur tellement de petits problèmes et quand tu vois qu'à côté de ça la biodiversité sera bientôt morte. On va mourir asphyxiés mais bon le taux de la CSG aura baissé, les Français seront contents... Allo ! La culture, la connaissance, l'ouverture, tout ça pour moi c'est la clé pour ce monde. La clé du "vivre ensemble", du VRAI vivre ensemble. C'est à dire essayer de se comprendre. L'explosion des cultures, des religions en ce moment est aussi vachement liée à ça. Les gens se recroquevillent sur eux-mêmes, ont peur. Tu vois grâce à M.O.P.A. on a fait 21 pays différents, on a vu 21 fois les mêmes gens qui nous disent les mêmes choses, qui pensent la même chose. On est tous d'accord et on trouve des terrains d'entente malgré toutes nos différences. Bref, tout ça, ça nourrit. Si les gens pouvaient voyager un peu et voir comment ça se passe ailleurs... pour 1/ se rendre compte qu'on est pas mal en France, 2/ réaliser que tous les hommes sont pareils qu'il y ait une mer ou une montagne entre eux pour les séparer. C'est très utopiste ce que je dis c'est vrai, mais je le revendique parce que bientôt il n'y aura plus d'utopistes.

Pour terminer, une question plus personnelle. Matthieu tu as écrit un livre, "L'enfant du silence" - tu en as peut-être écrit d'autres d'ailleurs ? -. Etait-ce un coup d'essai ou c'est un art que tu désires continuer ?
Oui je viens d'en écrire un deuxième justement. Ça me plaît beaucoup. J'écris depuis que j'ai 15 ans je crois. A l'époque c'était bien pourri parce que forcément quand t'es adolescent hein. Mais bon ça tombe bien je n'ai rien publié à l'époque (rires). Donc j'ai écrit je disais un second bouquin qui s'appelle "Si bleu qu'à sa brisure" qui est un nouveau recueil de poésies où je mêle un peu de prose également pour ne pas être uniquement dans le vers. C'est quelque chose qui me touche. Je veux dire, ça me touche en tant que lecteur quand je lis de la poésie, et ça me touche car ça peut me mettre dans des états de grandes émotions en l'écrivant. Comme quand je vais chanter tout à l'heure d'ailleurs.

Oui, ça te permet de sortir toutes tes émotions, de les libérer.
Oui tout à fait. Et je pense que ce monde manque de poésie en fait. C'est hyper ringard de dire que l'on est poète, ça peut même paraître prétentieux. Au final, j'ai mis du temps à l'assumer mais voilà ça permet de mettre du beau avec un grand B - attention ce n'est pas que moi qui dit ça, c'est aussi ce que je lis en poésie. Tu vois quand je lis un texte par exemple de Arman Méliés ou Baptiste Amon... tous ces auteurs français qui ne passent pas sur les radios, eh bien parfois je suis transpercé d'émotion, transpercé. Et ça me donne envie de me battre dans la vie de manière générale. Donc la poésie est une force. Elle me nourrit et j'espère nourrir les gens avec mes mots.

Voilà Matthieu c'est terminé, merci à toi et du temps que tu m'as consacré.
Merci à toi, c'était cool.


Le site officiel : www.cancel-the-apocalypse.bandcamp.com