Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Après quelques six ans, Blame revient sur le devant de la scène thrash / death française avec "Resilience", un premier album raffiné, percutant et totalement autoproduit. Un album qui est passé de plusieurs niveaux au dessus de ce que pouvait proposer le MCD, avec un chant encore plus puissant, des paroles encore plus travaillées qui devraient attirer votre attention... Pour présenter le rejeton, nous avons pu recueillir quelques mots de Jean au chant, et de Jul à la guitare, et si vous n'en n'êtes pas encore persuadé, vous pouvez aussi regarder la vidéo du titre "Double Face".

Salut à toi, à vous, vu que votre première prod' est sortie en 2007 et que votre premier album "Resilience" vient juste de sortir, je pense qu'il serait bien opportun de nous retracer un petit peu le parcours de Blame depuis sa création jusqu'à maintenant afin qu'on puisse bien vous situer géographiquement, structurellement bien sûr, et dans le temps et dans le style également...

Le line-up de BLAME tel qu’il l’a été sur le mini s’est complété par l’arrivée de Jean en Août 2005. S’en est suivie une série de concerts pour toucher notre région Lorraine, nous avons sorti le mini 5 titres en Novembre 2007, enregistré par nos soins via le local de notre batteur de l’époque Julien. Suite à la sortie de notre 1er CD, nous avons pu exporter notre musique hors de nos contrées (Allemagne, Alsace, Sud de la France, Région Lyonnaise..). Puis un changement de batteur pendant l’écriture de l’album, et jusqu’à présent nous nous sommes surtout attardés sur l’écriture de ce dernier, et avons pu tester ses morceaux (et notre batteur) lors d’une dizaine de concerts un peu partout en France. Nous sommes un peu éclatés géographiquement entre les Hautes Vosges pour notre batteur, la Meurthe et Moselle pour les deux guitaristes et le chanteur, et dans la Haute Savoie pour notre bassiste. Actuellement BLAME officie dans un death metal teinté de riffs thrash et de mélodies très heavy.

Maintenant que les présentations sont faites, prenons un peu de ce temps... Tout d'abord Jean, je vois que 6 ans pour sortir votre premier album, vous ont été bénéfiques, mais pas à tes cheveux, que s'est-il passé ?
Hé hé, le temps a fait son œuvre et il a été bien mal inspiré le jour où il a fait mes cheveux tomber.

Plus sérieusement, depuis 2009, vous avez changé de batteur, Julien a laissé la place pour Vincent. D'abord qu'est-il arrivé pour que vous changiez de batteur ? Est-ce que ce mouvement a affecté la manière de composer les chansons du groupe ? Je veux dire est-ce que le jeu de batterie de Vincent a modifié la vitesse ou l'agressivité des morceaux de Blame ?
Notre ancien batteur Julien avait d’autres centres de motivation et s’est tourné à fond dans la sonorisation de concerts. L’arrivée de Vincent derrière les fûts a été l’occasion pour nous de travailler différemment. A l’époque nous arrivions en répétition, on branchait, quatre coups de caisse claire et c’est parti. Il était évident de ne pas refaire le même CD que le Mini. Vincent étant quelqu’un de très structuré dans la musique, nous avons directement enregistré sur l’ordinateur de Jul (guitare) toutes les compos en maquette. Et notre batteur a pu travailler sans nous, avec les guitares témoins dans son casque et le métronome, et ainsi nous faire suivre ses parties de batterie programmées très rapidement afin que l’on réenregistre dessus (modifications rythmiques etc..). Vincent écoute beaucoup de new school, donc est un accroc de jeu rapide ce qui se ressent dans l’album.

Puisque on parlait des morceaux de Blame, à quelle époque ont été composés les titres qui figurent sur l'album "Résilience" ? Est-ce que vu le temps qui a séparé les deux productions vous avez retouché maintes et maintes fois les morceaux, leur profondeur, certains riffs, certains couplets... ?
"Ex Inhibitions" et "Ode Hissée" ont été composés en 2006 avant le mini, Jul avait déjà dans l’idée cet album, donc ils n’ont pas été enregistrés à l’époque. "Hétaïres", "L’Adulte Erre" et "L’Os Ment" entre la sortie du mini et le départ de Julien. Tout le reste a été composé après l’arrivée de Vincent. En effet les vieux morceaux ont été retouchés maintes et maintes fois.. mais à vrai dire les autres aussi… C’est marrant on a réécouté les premières versions il y a moins d’un mois. On a failli vomir. Jul est un accroc des parties de doubles, à part des alternances de double et de blast et parfois les deux en même temps il ne se passait pas grand chose. Vincent et les autres du groupes ont varié les plaisirs en y ajoutant plus de groove. Jean n’avait plus de place pour chanter, donc on a enlevé pas mal de solos et d’harmonies en laissant ce qu’il faut. On a surtout retravaillé les mises en place pour que Jean puisse y apposer un chant structuré.

Lorsque vous étiez prêts, lorsque vous avez reçu les CDs pressés, est-ce que vous vous êtes posés la question de savoir si Blame était encore dans la tête de ceux qui ont connu votre premier mini CD ? Est-ce que vous vous êtes demandés si l'accueil allait être chaleureux ?
La question nous est bien sûr venue dès la réservation du studio. Quant à savoir si l’accueil sera chaleureux seul l’avenir nous le dira. Les concerts lorrains eurent un bon accueil ce qui laisse à penser que nous sommes toujours dans l’esprit de la scène locale.

D'ailleurs combien d'exemplaires ont été pressés de cet album ? Combien vous ont coûté à envoyer en promo, et où et comment peut-on se le procurer ?
Nous avons pressé 1000 exemplaires de "Resilience", le but étant de pouvoir assumer une bonne promo auprès des différents activistes sans à avoir à manquer de copies pour la vente. A l’heure actuelle la promo nous a coûté plusieurs centaines d’euros, il sera possible de se le procurer sur le portail Bigcartel du groupe avec un paiement en ligne. Ou encore sur les différents réseaux sociaux directement auprès du groupe.

Bon, allons un peu plus dans le centre névralgique de cette interview, ce nouvel album "Resilience". Avant même la première écoute de celui-ci, il est certain que c'est l'artwork qui fait mouche. En comparaison avec votre premier MCD, et je serai franc, qui était relativement moyen musicalement et visuellement, immédiatement la pochette de l'album inspire le respect. Elle accroche, elle attire, elle plaît, elle choque... Qui est à l'origine de cette idée, et qui a réalisé cette belle œuvre ? Allez, dites moi tout...
Tout d’abord pour le mini, il faut savoir que nos moyens étaient très limités. Pour cet album l’artwork à été confié à Michal "Xaay" Loranc sur les bons conseils de Marc de Recueil Morbide pendant l’enregistrement. Le choix a été fait par Jean qui a directement flashé sur le visuel. Il est vrai que nous en sommes très satisfaits.

Avant de parler des textes, parce qu'on va en parler, est-ce que tu peux me dire en quoi justement le visuel vous l'avez senti proche de ce que vous vouliez exprimer pour marquer le coup avec cet album ?
A un mois du studio, il nous manquait la pochette et les paroles de "Triste Cire", morceau qui clôture l’album. Jean est tombé sur cette pochette sur le site de Xaay, a écrit les paroles du morceau qui est devenu "Triste Cire" en fonction de la pochette. Paradoxalement c’est la pochette qui a inspiré plutôt que l’inverse. Ensuite nous avons acheté cette pochette ! héhé

Bon je l'ai dit on va parler des textes. Jean c'est clair t'es un virtuose du maniement de mots, on sent que tu prends plaisir à écrire les paroles et quelles sont travaillées, bien pensées... D'abord j'aimerais savoir quant à ta réthorique si cet aspect de ta personnalité est dû à des études littéraires quelconques ou si tu es plutôt autodidacte en la matière ?
Merci, en fait je ne prends pas vraiment plaisir dans l’écriture, je n’écris que pour les textes de BLAME et jamais en dehors. Cela étant, j’essaie de faire de mon mieux en jouant avec les mots, les expressions, les rimes et quelques figures de style que je n’ai jamais apprises en fait. Je n’ai pas fait d’études littéraires, sans rentrer dans les détails je suis plutôt un manuel…





Evidemment que c'est très bien écrit, mais aussi parce que c'est en français, est-ce que tu aurais réussi à réaliser le même exercice en anglais, et devons-nous penser que cela n'aurait certainement pas eu le même impact si cela avait été en anglais justement ?
Je n’aurais jamais su faire ça dans une autre langue car je joue sur des expressions françaises et je m’amuse à tordre les mots, à faire des assonances et des allitérations par exemple. J’arrive à faire cela car c’est ma langue maternelle tout simplement. C’est certain que le chant français nous ferme des portes mais je ne sais faire autrement…

Quant on lit tes textes, on constate que depuis le premier CD, tu aimais déjà écrire des telles choses travaillées, notamment remplies de jeux de mots, mais on distingue par endroits des pensées personnelles, et bien sûr ce n'est pas par hasard que j'en viens à parler de la chanson "Fureur". Ce morceau fait référence à un jeu de mots, et le contenu est bien clair. Est-ce que pour toi il s'agit d'une position extérieure prise par rapport à ce que tu as appris de l'histoire, puis de l'actualité, ou au contraire c'est un vécu qui puise ses origines dans tes racines ?
Le morceau fureur est un peu particulier en fait. Je suis apolitique et ne veut pas traiter de ces sujets qui divisent fortement. C’est juste une réaction épidermique, spontanée et ridicule de ma part. Je pense que chacun est libre de penser ce qu’il veut et place ses barrières de tolérance où il le souhaite. Cependant c’est lors de concerts que j’ai pu constater une recrudescence de jeunes aux idées assez extrêmes et ils se trouvent que ces quelques personnes (ne faisons pas de généralité) causaient des problèmes (violence, gestes déplacés) pendant les concerts. C’est juste ça qui m’a fait réagir un peu vite. Après c’était aussi une excuse pour jouer avec les débuts de phrases. Je le redis, je suis pour la tolérance de chaque idée.

Evidemment que l'on se doit de repousser toute forme de totalitarisme, mais on a souvent tendance à ne citer ou mettre en avant toujours la critique de cette même dictature, cette même référence, sans critiquer ou écrire des sujets sur certains génocides actuels tout aussi importants ? Tu ne trouves pas que dénoncer d'autres formes de racisme pourrait donner plus à réfléchir à l'heure actuelle ?
Tu as parfaitement raison, il serait aussi très intéressant de parler de thèmes plus actuels, mais sur le mini CD et l’album je ne voulais pas faire de textes "contemporains", ne pas parler de la télé par exemple ou de fait récents, je voulais rester dans une forme d’intemporalité, c’est pour ça que je dis que le texte de "Fureur" est spécial. Je ne referai plus de texte de ce genre à l’avenir. Pour le prochain album par contre je pense déjà inclure des choses moins évidentes, plus imagées et pourquoi pas plus contemporaines. Il faut savoir évoluer en musique mais aussi dans sa façon d’aborder les choses et de les coller sur papier.

Afin de ne pas trop dépasser sur tous les titres, est-ce que par souci de facilité tu peux me faire un track by track ?
"En Bloc" : Sentiment de se faire rejeter, tenter de s’intégrer à s’en désintégrer. Besoin d’une acceptation qui ne vient pas. Se  "fondre" dans la masse pour "couler" dans la solitude.
"Fureur" : traduit le sentiment d’exaspération des mémoires courtes. De ceux qui glissent vers la facilité et l’embrigadement. Ceux qui rejettent la différence pour se donner de la contenance, en propre rouage du cycle de l’histoire.
"Double Face" : La folie légère, l’auto incompréhension, la dépression, avoir le sentiment de ne se connaître mais se sonder tant qu’on en creuse notre tombe. Des personnalités troubles se nourrissant de paradoxes.
"Ex Inhibitions" : Tenter de s’accepter, tenter d’avancer comme le reste du monde. Un message positif incitant à la confiance en soi.
"Hétaires" : Message cru sur les gens chauds, prêts à faire vivre l’enfer pour un bout de paradis glauque. La marchandisation de la chaire et le compromis fait entre son estime et sa situation.
"L’os Ment" : Des individualités œuvrant dans l’ombre pour mettre en lumière l’humanité.
"L’Enfer Verre" : L’envie irrépressible de se noyer dans un verre en ne digérant la culpabilité inhérente. S’oublier au dernier degré pour quelques grammes. La honte de devoir s’oublier. La culpabilité de ne pouvoir vivre dans un simple quotidien compliqué.
"Triste Cire" : Les jeunesses brisées par l’incompétence des adultes, faire de ses cicatrices des images pour avancer. Continuer de vivre et faire bonne figure quand sous le masque pleure l’enfant brisé. Se détester simplement car c’est ce qui a été inculqué.
"L’Adulte Erre" : L’irresponsabilité des parents qui font des enfants des êtres plus matures que nature. Etre jeune et faible à observer l’indigeste. Devoir grandir avec des tuteurs tordus et souffrir en silence. N’être que le fruit d’une famille décomposée.
"Ode Hissée" : Se donner le droit de rêver malgré son éthique et constater que son point de mire est piétiné par de moins scrupuleux qui vivent ton rêve le transformant ainsi en cauchemar.

Passons maintenant sur la production. Sur le premier mcd vous aviez mis en avant le fait de l'avoir fait masterisé au Hertz studio, en Pologne. "Resilience" a, quant à lui, été mixé et masterisé au Kohlkeller studio, où les parties batteries ont également été enregistrées. Alors bien sûr, va falloir m'expliquer quel genre de son vous vouliez. Personnellement je le trouve clair et puissant, mais un truc plus compulsé comme à l'époque de Colin Richardson, l'époque aussi des Morrisound aurait, pas donné plus de puissance, mais peut-être donné plus de personnalité à l'album. Vous en pensez quoi ?
Nous voulions un son actuel sans être trop moderne, trop froid et trop clinique. Le côté clair dans les guitares vient directement des influences thrash et death metal polonais de nos deux guitaristes. Cette dernière approche est à l’opposé des sons américains des 90’s que l’on trouve vraiment très sourd et subissant mal les assauts du temps.

Si je dis K-Sound et Marc de Recueil Morbide, ça vous évoque quoi ? Rencontre ? Amitié ? Travail intensif ?
Jul a rencontré Marc quand il avait 13 ans pendant les échanges de dates de Kronos et de Recueil Morbide début des années 2000. Nous avions réservé au départ le FH Studio près de Nancy, qui a malheureusement subi les inondations exceptionnelles de Mai 2012. Il nous a fallu retrouver où enregistrer à 2 mois de l’enregistrement. Jul a contacté Marc directement et ils ont convenu de cette production collatérale entre K-Sound et Kohlekeller, comme ils avaient pu le faire pour l’enregistrement de l’excellent "Only Hate Left", et du prochain Recueil Morbide qui est en cours d’enregistrement. L’amitié avec Marc est née de cette collaboration, car sans lui l’album ne serait toujours pas enregistré, et malgré le travail intensif avec des bonnes journées de 9 heures, on a toujours tout pris du bon côté avec de bonne parties de rigolades.





Honnêtement j'ai trouvé les morceaux excellents, mélodiques quand il le fallait, violents quand on en a besoin, je citerai en référence "Ode Hissée", un titre qui m'a plu au point d'en trouver des mélodies similaire à celles de "Phantom Antichrist" de Kreator. On sent que vous avez cherché à mettre en avant, relativement souvent des leads mélo, des harmonies communicatives même si votre thrash / death se veut agressif. Cette évolution, ce feeling qui laisse la part belle à ces envolées et ces solos très heavy quelque part, c'est le résultat d'un travail plus collégial ou pas ? Mais est-ce que ça vient aussi de ce que vous avez écouté ces dernières années ?
Ces dernières années ne nous ont vraiment pas inspirées. Nous nous sommes arrêtés aux années 2000. Ça se ressent dans les références que tu cites, les gratteux écoutent beaucoup de rock, glam rock, heavy et de thrash. On ne sait pas si ce sont des heavy metalleux qui font du death ou des death metalleux qui font du heavy. Le travail a été beaucoup plus collégial. Avant Jul composait toutes les idées de départ et nous autres arrangions par ci par là. Là ça a été vraiment différent, Jul et Ben passaient des après-midis complètes devant l’ordinateur pour bosser un riff ou deux. Notre batteur a même composé en grandes parties deux morceaux, "Hétaires" et "Triste Cire". Jean lui a vraiment mis le doigt sur les mises en place des morceaux.

Le chant aussi a été hyper amélioré, on sent bien que Jean a plus de profondeur, il touche un peu à tout, que ce soit des growls plus death, des grunts plus maitrisés... Le guest sur "L'Adulte Erre" était-il nécessaire ou simplement une invitation en remerciement des arrangements vocaux par Yan Pierrat ?
Merci. Eh bien pour tout dire cela fait maintenant 15 ans que je "chante" dans des groupes, j’ai commencé dès le collège mais n’ai aucune prédisposition pour le chant ce qui fait que j’évolue très lentement. Avec le temps la voix se patine un peu d’où la profondeur que je n’avais pas sur le mini CD. Il faut se rendre compte aussi que l’enregistrement était beaucoup plus maîtrisé sur l’album grâce à Marc qui m’a très bien coaché. Sur le mini, les conditions étaient très précaires, nous n’avions pas beaucoup de moyens, avons fait ça à la maison et sur un des morceaux je devais moi-même lancer l’enregistrement, courir derrière le micro pour enregistrer mes parties… En ce qui concerne le guest avec Yan, oui c’était pour le remercier pour tout ce qu’il a fait pour nous, c’était un clin d’œil sympa et ça nous semblait impossible qu’il ne prenne pas part au projet jusqu’au bout. En plus c’est un très bon ami.

Etrangement, ce guest vient sans doute sur le morceau qui prend le plus d'influences, si on peut parler d'influences, "core". La musique "core" actuelle fait-elle partie de vos écoutes régulières ?
Mis à part le batteur personne au sein du groupe n’écoute vraiment la mouvance "core". Elle se ressent dans notre musique, de par l’arrangement de Vincent sur nos riffs. Puis bon, faut avouer qu’un bon vieux riff death ou thrash avec un groove pour rythmique ça grossit bien le tout.

Il y a un titre qui est particulièrement singulier c'est "Resilience", un exercice qui commence à être un peu moins rare chez les groupes, parmi certains combos, Loudblast l'a également fait pour le dernier morceau de leur dernier album. Un instrumental, qui finalement est une véritable chanson, avec toute la structure qui va avec, mais sans chant. Qu'est-ce qui vous a poussé à ne pas mettre de chant dessus finalement ?
Les riffs se suffisant à eux-mêmes, l’idée de mettre du chant dessus ne s’est pas posée. En ce qui concerne la structure elle a demandé autant de travail que pour un autre morceau.

Comme vous avez mis les petits plats dans les grands pour cet album, on n'a pas manqué de regarder votre clip de "Double Face", réalisé par Art now Productions. Alors parle nous un peu de cette aventure, son choix, sa réalisation, le passage de l'autre face de la cassette, clin d'oeil au titre...
Arnaud Perrin est un grand ami de la famille BLAME, il a monté sa société de production visuelle récemment, et dès qu’on a vu ses premières réalisations nous avons été convaincus et sommes passés par lui pour notre clip. "Double Face" paraissait être un bon choix pour Arnaud et le groupe. Mélodique, efficace et représentatif de l’ensemble de l’album. Tout du moins c’est ce que nous pensons. La cassette ça c’est signé Arnaud, tout comme le passage hypnotique rouge et vert avec les cordes c’est bien évidemment un clin d’œil au titre du morceau. Son tournage s’est passé en une journée, il faisait moins 10 degrés dehors lorsqu’on a fini à 2h et demi du matin dans un hangar pas chauffé. Ce fut bien rock ‘n' roll, un peu comme l’angine de Jul une semaine au plumard la semaine qui a suivi. En tout cas, Artnow a fait un pur boulot et nous a livré le produit fini quinze jours plus tard. Si vous cherchez un clip, un teaser ou autre réalisation vidéo je vous invite à vous rendre sur la page Facebook de "Art’now Productions".



On s'aperçoit maintenant que de plus en plus de groupes s'autoproduisent, tant au niveau d'un album que d'un clip, outil indispensable pour diffuser la musique en images. Mais tout ceci a un coût de départ, comment gère-t-on la prise de risque avant que l'album soit sur le marché quand on a tout investi ? Comment gère-t-on l'aspect financier qui peut être à perte ? Mais surtout comment gère-t-on l'aspect familial eut égard à l'aspect financier, pour ceux qui ont une famille ?
Epineuse question. Rien n’est facile, il a fallu évidemment mettre la main au porte-monnaie. Bon on te rassure nous n’avons pas eu besoin de donner de notre personne pour financer cet album, pour ce qui est de le distribuer... ça, l’avenir nous le dira. C’est sûr que n’ayant pas l’appui d’un label nous avons dû assumer la totalité des dépenses. Soyons humbles, nous restons un jeune groupe qui sort son premier album, il va de soi que nous jouons notre carte de visite. Nous pensons qu’il faut proposer pour recevoir ! héhé Pour la famille, pour celles qui veulent en faire, chez BLAME il y a deux cœurs à prendre. (rires) Sinon pour répondre à ta question, oui c’est un trou dans le budget non négligeable, je n’imagine même pas pour ceux qui sont mariés et parents.

Et l'accompagnement de dates qui appuieront et supporteront la sortie de "Resilience", vous en êtes où, on pourra vous voir où ? Quand ? Comment ?
Pour l’instant d’annoncé, Recueil Morbide ! héhé, pour la sortie en grandes pompes de notre album le 26 Octobre 2013 au Complexe l’Artiste / 88000 Golbey (Vosges). Pas mal d’échanges de plan en instance mais ça on ne peut pas annoncer avant confirmation.

Arf, on a oublié un truc important... Le Sonisphere c'était comment ? Raconte nous un peu le cheminement qui vous a mené jusque là-bas et ce qu'il en est ressorti pour vous ?
Eh bien, en toute honnêteté, c’était parfait ! On s’est senti à notre place, le staff a vraiment joué le jeu, ils nous ont traité comme des rois, pour l’instant il n’y a pas eu de retombées mis à part un souvenir mémorable.

On a presque fait le tour, si ce n'est de parler de merch, il ne me semble pas avoir vu de t-shirt non ? La plupart de ceux qui ne s'assument pas, en disant qu'ils téléchargent mais qu'ils vont aux concerts et achètent le merch des groupes, auront donc plaisir à connaître les points de vente de vos t-shirts s'il y en a bien sûr et leur prix...
Oui il y en aura, c’est actuellement à l’étude, qui seront toujours disponibles sur notre Bigcartel et sur notre stand lors des lives. Pour la série du mini, c’était 12€ girly et t-shirt, 25€ le sweat capuche.

Ca me fait penser que hormis chez les groupes de grind où on le voit plus régulièrement, c'est assez rare qu'un groupe fasse imprimer des sweat-shirts... Franchement des t-shirts j'en ai plein l'armoire et quand l'hiver arrive, j'ai pas vraiment beaucoup de sweat-shirts à mettre, vous n'avez jamais remarqué ça ?
Si mais nous on est lorrain et on y a pensé directement, on n'a pas regretté quand on a vu le stock dégagé en deux concerts. En Lorraine on a deux saisons : l’hiver et le 15 Août. (rires)

Et enfin j'aimerais avoir votre avis justement sur les flocages. Vous préférez quoi, juste un logo, ou un logo avec un dessin ? Parce que souvent on n'achète pas un t-shirt à cause du dessin alors que le logo seul c'est tellement plus sobre et métrosexuel...
Oui oui mais on le fera pas rose non plus... Je vois ce que tu veux dire, après tout dépend si l’illustration est dure à porter ou non. Nous n’avons pas encore arrêté notre choix, mais dans tous les cas, ce sera sobre, nous pensons que le metal peut être classe dans la sobriété.

Allez, même si nous aurions pu disserter encore un long moment sur la tenue vestimentaire et les aléas de la mode métallique, il est temps de nous dire au revoir. Merci beaucoup pour cet éclaircissement sur quelques points concernant Blame, j'espère un jour sur la route, et bien évidemment je vous laisse terminer...
C’est nous qui te remercions pour tout, achetez notre album, téléchargez-le ! Bref écoutez-le, et surtout venez soutenir les groupes aux concerts ! Peace / Love / Empathy / Blame.


Le site officiel : www.myspace.com/blamemetal