Interview faite par mail par Vince et MissGayelles

Histoire de se mettre tranquillement en jambes, pouvez-vous nous présenter Beyond The Styx ?
Émile (chant) : BEYOND THE STYX est un groupe formé fin 2010 par Adrien (batterie) & moi-même (Émile), suite au split de notre précédente formation (Breath After Coma / hardcore). Suite à plusieurs recherches et quelques essais, nous avons rapidement mis en place un line-up cohérent de 5 membres, qui a à ce jour s’est vu modifié sur 2 postes (basse & guitare rythmique). Nos influences s’inspirent de mouvements artistiques tels que le hardcore (Madball, Hatebreed, Nasty…) clairement taillé pour le live, à des genres plus hybrides tels que le death hardcore (The Acacia Strain, Carnifex, Suffokate…), le metal hardcore (Unearth, Walls Of Jericho, Malevolence…), le groove metal (Chimaira, Lamb Of God, Gojira…) ou encore le post-hardcore, le thrash voire même le death & le black metal sous certains aspects (Cult Of Luna, Liferuiner, Deserters, All Shall Perish, Pantera, Nevermore…).

Ça fait longtemps que je me pose la question, que signifie le nom du groupe ?
Le nom de BTS, signifie tout simplement : "Au-delà du Styx". Comme nous le disait encore un fan il y a quelques semaines : "Le Styx c’est quelque chose". En effet, lorsque nous évoquons du Styx n’en déçoivent certains, nous ne faisons ni référence aux gâteaux apéritifs alsaciens ni au groupe de rock américain des 70’s. Nous laisserons le soin à Ultra Vomit d’établir un tel parallèle. Pour notre part, nous évoquons là le fleuve mythologique présent dans la majeure partie des religions séparant le monde des morts des vivants. Qui que nous soyons, chacun est voué a exister d’un côté ou l’autre du Styx. A travers ce simple nom, nous interrogeons l’inconnu : "Qui es-tu ?", "Où es-tu ?", "Où vas-tu ?" sans pour autant se figer dans la lignée d’une philosophie optimiste ou pessimiste. Libre à chacun d’interpréter notre direction artistique comme bon lui semble.

 "Leviathamina" est votre premier album, quel effet cela fait-il de le tenir dans ses mains ?
Tout d’abord un certain soulagement, puis une unanime réelle satisfaction. Nous avons fait ce que nous souhaitions faire avec ceux avec qui nous souhaitions travailler, cela sans trop de contraintes de temps ni d’argent.

Comment est il accueilli par la presse spécialisée, les webzines ou les fanzines ?
Pas trop mal a priori… Disons qu’il est certain que cet album nous ouvre de nouveaux horizons médiatiques.

Pouvez-vous nous parler un peu du partenariat avec le label et collectif Klonosphere, comment cela s’est-il passé ?
Notre rencontre avec Klonosphere s’est certainement opérée lors d’une première date avec Klone et Hacride début 2013. Par la suite, des échanges n’avaient pas pu à l’époque permettre la signature de notre premier EP, ce qui en revanche ne s’est heureusement pas traduit par le même aboutissement concernant notre premier album relativement plus mûr et abouti. A ce jour, nous avons signé un contrat de 2 ans avec Klonosphere conditionné au territoire français et sommes pour l’occasion distribués par Season Of Mist.

"Leviathamina" représente-il une grosse somme de travail (je pense que oui, le contraire est impossible), combien de temps a-t-il fallu pour l’achever et de vous dire "C’est bon on le tient" ?
"Leviathanima" ne représente finalement que 9 mois de composition, ce qui peu paraître relativement faible au final… Ce temps raccourci de composition a été lié aux aléas de la vie du groupe (changement de line-up) ainsi qu’à notre volonté de composer de tous nouveaux titres tous ensemble. Nous aurions certainement pu composer davantage mais le filon est assez rapidement apparu comme le bon, celui qui nous permettrait de passer cette nouvelle marche en douceur vers de nouveaux horizons…

Peut-on dire qu’il y a une évolution entre votre premier EP et "Leviathamina", votre premier album ? Qu’est-ce qui a fondamentalement changé chez Beyond The Styx ?
Il me semble que la réponse se trouve dans la question… En effet, pour ceux qui nous suivent depuis le début de l’aventure BTS, l’évolution apparaît relativement flagrante, ne serait-ce que par le changement même du procédé de composition qui a incorporé une base lead et rythmique nettement plus dissociée et efficace que par le passé. En parallèle, nos nouvelles influences musicales davantage hardcore nous ont conduit à offrir des compositions nettement plus taillées pour le live développant toujours l’esprit progressif du Styx.

"Leviathamina" possède un son résolument moderne, comment et où l’avez-vous enregistré ?
Nous avons enregistré notre premier album au Dome Studio tout comme notre premier EP. En revanche le procédé de production s’est lui intégralement déroulé aux USA chez Jamie King (Between The Buried & Me, For Today, Liferuiner…), ce qui a certainement agrémenté le côté moderne de notre son relevé par l’ensemble de chroniques.



De quel(s) sujet(s) traitent vos paroles ?
Sans pouvoir parler de concept album, "Leviathanima" effectue une sorte de condensé panoramique des différents maux traversés par notre ère, composant de la sorte une sorte de chimère. Monstruosité à notre image renvoyant à travers son propre reflet l’image suivante : " la destructivité a toujours été au cœur même de l’humanité". Chacun de nos textes dispose ainsi d’une thématique qui lui est propre, agrémentant chacune à leur manière la part d’ombre enveloppant "Leviathanima". De la tendance individualiste, à la tentation meurtrière, de l’état de possession au naufrage d’une jeunesse (dés)abusée… "Leviathiama" décompose la mosaïque d’une société minée au plus profond d’elle-même.

Beyond The styx aborde de quelle manière sa création musicale : en répétition, au feeling ou des idées assemblées avec tout le monde ?
Nous composons généralement en 3 phases : nous sculptons d’abord l’ossature mélodique de nos titres avec les guitaristes, puis nous tissons en répétition la rythmique au complet tout en laissant place au feeling, avant de finaliser et de peaufiner l’écriture de la bête à travers les paroles.

Le groupe se voit-il en répétition ? Vous avez un Q.G, un sanctuaire ?
Bien entendu. Il nous paraît peu concevable au sein de BTS de ne pas répéter tous ensemble au minimum un fois par semaine. Après sans être 'l’Agence tous risques' ni les 'Chevaliers du Zodiaque', il faut reconnaître que nous passons pas mal de temps dans le pub qui a vu naître notre formation en live : "le Buck Mulligan’s".

Je trouve qu’un soin particulier est apporté à la création artistique chez Beyond The Styx, le visuel y possède une place importante, qui se cache derrière, présentez-nous donc cette (ou ces) personne(s) !
Merci à toi pour ce compliment, nous les transmettrons à "Guillain le Vilain" qui a réalisé pour l’occasion l’artwork de nos 2 précédents opus. Au-delà d’un réel coup de cœur pour son travail graphique, nous tenions à faire appel à un artiste en marge des codes véhiculés plus ou moins consciemment par la scène metal hardcore. L’idée étant toujours de surprendre et de se laisser surprendre à aller au-delà des apparences…

Pour soutenir "Leviathamina", avez-vous des dates live de prévues ?
Une tournée de près de 20 dates plus exactement : "le Rootless Tour" que vous pouvez retrouver en intégralité sur notre site officiel.

Aimez-vous la scène, est-ce quelque chose pour vous d’important ?
Réaliser plus de 60 dates en 4 années d’existence ferait de nous de sacrés maso dans ce cas, si cela peut répondre à ta question. Trêve de sarcasme, bien entendu le live est notre raison d’être au sein de BTS. Nous composons systématiquement dans l’esprit de partager et d’échanger tant sur scène qu’en dehors auprès du public. Ce qu’il nous rend plutôt bien d’ailleurs. Rien ne nous arrête, ni la taille du lieu, ni l’attractivité de la ville, tant que la ferveur et la curiosité sont au rendez-vous.

Répétez-vous vos lives ou à l’inverse tout est fait au feeling en fonction de l’audience, de la salle ?
50 / 50 Jean-Pierre. Nous travaillons autant nos prestations en résidence que nous improvisons en direct-live. Rien n’est définitivement écrit. Personne n’est à l’abri de se faire surprendre ni même d’être surpris. Nous nous sommes parfois personnellement abasourdi à réaliser des shows intimistes de grands malades dans des conditions scéniques très moyennes et inversement…

Fin de concert, vous n’avez pas encore fini de souffler, vous êtes en transe, rien n’est rangé, et j’arrive, dans mes petites baskets et je vous tends votre album et votre EP (car je suis un grand fan) pour que vous y posiez vos signatures, vous les signez de suite ou vous me dites "Tout à l’heure, au calme" ? Quelles relations entretenez-vous avec vos fans ?
Je suis pour ma part systématiquement aux avant-postes derrière le stand de merch’ dès mon micro jeté à terre. Après libre à chacun de venir à notre rencontre quand bon lui semble. Mais le public extrême est beaucoup plus timide qu’il en a l’air ou alors beaucoup moins bavard et chambreur que dans la pénombre du pit. Même s’il nous est déjà arrivé de nous faire surprendre par quelques échanges des plus touchants et gratifiants…

Avez vous déjà joué à l’étranger ?
Bien entendu ! A plusieurs reprises.

Et comment c’était ?
Bandant ! C’est un véritable honneur pour nous que de pouvoir représenter notre pays outre-frontières. Et quelle expérience engrangée auprès de musiciens tous plus fin techniciens, humbles et sympathiques les uns que les autres. Nombre de Français auraient à apprendre des valeurs de tels échanges.

Chez French Metal on a fortement apprécié "Leviathamina", ça doit faire plaisir de lire de belles choses sur sa création, non ?
Malgré un niveau de masochisme prononcé, je reconnais qu’il est fortement appréciable de lire des chroniques passionnées et engagées dans le soutien de notre processus artistique.

Que signifie "Leviathamina" au juste ?
Voici la question à laquelle nous n’échappons jamais. Il s’agit là d’un néologisme issu de la contraction de deux termes latins : "Leviathan" : monstre colossal à la forme non précisée, qui peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon même d'anéantir le monde. Au Moyen Âge, on le retrouve représenter sous la forme d'une gueule ouverte qui avale les âmes, incarnant ainsi l'entrée des enfers. "Anima" : du latin, signifiant "souffle, âme", d'où vient le terme animal. Libre à chacun d’effectuer sa propre traduction du titre de notre album, pour lequel je n’oserai me risquer.

Quelles sont les influences de Beyond The styx ? Quels groupes, formations, styles appréciez-vous, écoutez-vous ?
Nos influences s’inspirent de mouvement artistiques tels que le hardcore (Madball, Hatebreed, Nasty…) clairement taillé pour le live, à des genres plus hybrides tels que le death hardcore (The Acacia Strain, Carnifex, Suffokate…), le metal hardcore (Unearth, Walls Of Jericho, Malevolence…), le groove metal (Chimaira, Lamb Of God, Gojira…) ou encore le post-hardcore, le thrash voire même le black metal sous certains aspects (Cult Of Luna, Liferuiner, Deserters, Pantera, Nevermore…).

Un groupe pour qui vous vous vous damneriez afin de partager la scène avec ?
A compter que nous ne soyons pas déjà damnés, The Acacia Strain, sans aucune hésitation.

Plutôt job ou plutôt étudiant ?
4 jobs et 1 aspirant intermittent (PS : il ne s’agit-là en aucun cas d’un nom de film pornographique).



Quels sont les projets pour Beyond The Styx à l’avenir ?
La poursuite de notre tournée #RootlessTour ainsi que la découverte de nouveaux horizons et de nouvelles grosses scènes aux côtés de maîtres du genre…

Avez-vous une ou deux anecdotes à nous raconter, à partager avec nous (marrantes, embarrassantes...) ?
Il nous faudrait déjà rédiger nos mémoires pour cela… Et nous avons toute la vie devant nous pour cela. Je vous conseillerais donc d’aller user votre rétine sur notre chaîne YouTube, les vidéos de notre précédent tour et de notre enregistrement vous résumeront certainement cela mieux que n'importe quelle interview.

Comment voyez-vous la scène française ?
Comme un gros œuf qui peine à éclore. Ou plutôt comme un panier garni de poussins plus enragés les uns que les autres et où les plus talentueux ne sont pas forcément toujours les plus voraces… Pour faire plus court, à l’image de notre société (pourtant décriée par nombre de groupes composant cette même scène).

Comment et ou acheter votre album, votre merchandising ? Un site en particulier ?
Si vous n’avez pas encore succombé à la tentation de votre "grossiste de CDs", par l’intermédiaire de notre webstore : beyondthestyx.bigcartel.com

Comment identifierez-vous le style de Beyond The Styx ?
Comme du ghost metal hardcore, n’étant jamais vraiment à notre place à proprement parler sur une affiche metal puriste ni sur une affiche hardcore puriste.

Vous êtes plutôt tape trading ou à l’inverse, plutôt génération Z, c’est-à-dire "on vit à fond avec les nouvelles technologies" ?
Génération X, ça marche aussi ? Plus sérieusement, on essaye d’être les plus présents sur la scène virtuelle dans l’optique de favoriser un lien réel avec notre public, nos amis et nos confrères. Cela peut paraître totalement contradictoire au premier abord, mais les réseaux sociaux ne reste qu’un indicateur moderne en marge de la réalité du potentiel artistique et attractif d’un groupe.

A ce sujet j’ai observé que vous étiez très connectés, branchés nouvelles technologies, tous les membres ont un profil Facebook lié à Beyond The Styx. Chaque membre du groupe doit-il être capable de répondre à toute sollicitation par exemple (médias, presse etc) ?
Bonne observation Inspecteur Vince. Disons que je suis surtout très connecté (ou déconnecté)… A toi de voir. En général, je me charge à 75% du relationnel virtuel avec Adrien (batteur), même comme tu me le fais remarqué à juste titre, chacun doit être en capacité de pouvoir répondre à une sollicitation de tout ordre en cas d’absence majeure.

Votre musique enregistrée sur un jour sur format analogique, ça vous tenterait ? Un beau vinyle de Beyond The Styx, ça pourrait avoir de la "gueule" comme on dit !
Tu as des contacts ? De qualité et accessible financièrement ? Nous sommes preneurs !

Malheureusement toute bonne chose ayant une fin, nous voici arrivés à la fin de cette interview, il ne me reste plus qu’à vous remercier. Toutefois, encore un petit exercice, je vous laisse le mot de la fin, partagez ce que vous voulez avec les lecteurs de French Metal, cette tribune est la vôtre !
Nous invitons tous ceux et celles qui souhaitent rentrer en contact avec nous (curieux, fans, programmateurs…) à passer le pas et ne pas hésiter à nous écrire. Nous sommes particulièrement friands de nouvelles rencontres. Enfin nous tenons à réaffirmer notre engagement et notre soutien auprès des scènes locales et incitons l’ensemble des amateurs de musiques extrêmes de France et de Navarre à soutenir leurs associations, festivals, cafés-concerts… En participant de près ou de loin mais de manière active à ces espaces d’expressions libres contribuant à la diversité et à la richesse du terreau musical français.


Le site officiel : www.beyondthestyx.com