Interview faite par ePo au Plein Air de Rock de Jarny, en compagnie de Poun, Sam et Djag.

Déjà, je vous remercie de m’accorder cette interview.
Poun (chant) : Pas de problème, c’est avec grand plaisir.

Alors, Black Bomb Ä, si on résume, 15 ans d’existence, des changements de line-up assez récurrents (c’est bon, vous en n’êtes pas non plus au point d’Aborted, alors on va pas vous jeter la pierre), des critiques plus ou moins contradictoires. Vous portez quel regard sur ces 15 années ?
Sam (guitare) : Merci pour la parenthèse sur Aborted (rires).
Poun : 15 ans, ça passe très vite, un grand parcours, mais on espère encore plein d’autres choses. Pour le regard, on n’a pas un regard de vieillots, y a toujours la volonté de faire ce qu’on aime, je regarde pas trop en arrière, je suis plutôt tourné vers le futur.

Si on vous avez dit il y a quinze ans qu’une telle reconnaissance vous attendait, vous auriez dit quoi ?
Poun : J’aurais dit "oui, cool, pourquoi pas", sans forcément trop y croire, mais avec un petit espoir.

Pensez-vous êtes définitivement posés (même si certes, on ne sait jamais ce qui peut arriver). Mais pensez-vous avoir gardé votre entité propre malgré les changements ?
Poun : On l’espère. Mais après, comme tu dis, ça fait 15 ans, et dans le groupe, certains font leur vie, des chemins se séparent, et pas forcément par mauvaise entente. Donc du coup, oui, on espère être posé, mais on ne sait pas ce qui peut encore se passer.

Petite question à Djag. Bon, même si ça va bientôt faire 3 ans que tu es revenu dans le groupe, ça te fait quoi Djag, de reparler au nom de Black bomb Ä ?
Djag (chant) : D’une certaine façon, j’ai envie de te dire oui, parce que c’est un groupe dans lequel j’avais fait 8 ans, j’avais participé à sa création, donc je me sentais légitime de parler au nom du groupe. Mais après, c’est sûr, ça faisait bizarre, du fait qu’Arno avait fait un gros travail dans le groupe. Donc certaines personnes me connaissaient pas forcément d’avant, donc je pouvais aussi comprendre qu’il y ait un petit regret par rapport à Arno. Mais je ne me suis pas senti gêné de reparler au nom du groupe, ça avait un côté Revival agréable.

Concernant votre dernier album en date "From Chaos", comment s’est faite la transition du comeback de Djag et du retour à Stéphane Buriez ?
Poun : Cette transition s’est faite naturellement.
Sam : Oui, naturellement, c’est le mot que j’allais dire. On se connaît depuis longtemps que musicalement, humainement, les choses se sont tout de suite mises en place. Et on avait vraiment envie de faire quelque chose avec Djag, avec Stéphane.
Poun : En même temps, il y a qu’un album qu’on n’a pas fait chez Stéphane, le "One Sound Bite To React", on l’a fait avec notre ingé son, mais tout de même le chant avait été enregistré chez Stéphane. Et c’est vrai qu’avec le retour de Djag, c’était un retour aux sources, notamment par les automatismes qu’on avait à nos débuts et qui se sont remis en place. Y a 6 ans qu’on s’était séparé et on peut dire aussi que c’était en quelques sortes des retrouvailles.

Comment s’est organisé le featuring avec Wattie Buchan ? Est-ce qu’il connaissait votre musique avant que vous lui proposiez une collaboration ?
Sam : On se connaissait avant, on s’était rencontré sur des dates, et on avait lié une amitié assez forte entre The Exploited et BBA. Nous, on connaissait The Exploited depuis des années, à nos débuts, on en faisait d’ailleurs des reprises. Ca c’est fait amicalement, naturellement, c’était super cool.



D’ailleurs, peut-on penser que le prochain album sera fait dans le même moule ?
Poun : On n’a pas encore commencé à préparer le nouvel album.
Sam : Pour l’instant, on est plus projeté sur nos dates. On va partir au Québec.
Poun : Y a aussi des changements, rient qu’au niveau du tourneur, avant on était chez Base Prod, maintenant on est chez Rage. Et pour ce changement, on est parti sur une série de tournées, de dates, pour promouvoir "From Chaos", pour lequel on n’a pas eu beaucoup de date à sa sortie. Après, je sais pas quand on va pouvoir commencer à composer pour le prochain album.

Je rebondis sur ce que tu disais à propos du Québec. C’est la première fois que vous y allez ?
Sam : Oui c’est la première fois qu’on y va. D’ailleurs, c’était prévu de longue date, puis annulé, puis reporté etc. donc là on est content d’y aller.
Poun : Ca fait 10 ans qu’on espère (rires).

Mais, vous êtes impatients, parce que c’est le Québec, ou l’Amérique ?
Poun : On veut aller là-bas parce que oui, en effet, ça nous permet de traverser l’Atlantique. Puis au Québec, y a un bon réseau, et c’est un endroit sympa. Et beaucoup de groupes y sont allés.

Parce que niveau international, où êtes-vous déjà allés ?
Poun : Un peu partout en Europe. Récemment on a fait l’Ecosse, la République Tchèque, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie.

Et le public de ces pays vous connaissait-il déjà ?
Poun : Oui je pense.
Sam : Oui oui. Et quand tu débarques dans un pays, où t’es pas forcément distribué, ou mal distribué. Heureusement qu’il y a Internet.
Poun : C’est le bon côté d’Internet du coup, les gens peuvent écouter ton album même si t’es pas forcément distribué dans leur pays. Donc du coup, oui, on a joué devant des gens qui connaissaient BBA.
Sam : Même parfois, c’est surprenant, tu joues devant des gens qui sont loin de là d’où tu viens, et tu t’aperçois qu’ils connaissent vachement bien ce que tu fais.

Sinon, question qui peut un peu déranger : comment vivez-vous avec l’image qu’on peut avoir de vous, c’est-à-dire de fumeurs intempestifs de matières illicites ? (surtout avec "Sweet Mary", bon, et votre nom aussi, peut-être).
Poun : Ha non, si ça dérange, je réponds pas (rires). Pour te répondre, bah on est complètement des junkies (rires). Plus sérieusement, par rapport à "Mary", c’est juste une liberté d’expression qu’on a utilisée. A l’époque on fumait tous, moins dans le groupe maintenant. On aurait pu parler d’autres choses, comme la sodomie par exemple (rires). Tiens d’ailleurs, on devrait faire une chanson sur la sodomie, ça serait drôle.
Sam : Comme ça oui, on sort un album, avec l’odeur aussi, un odoramat (rires).

D’ailleurs, on va commencer à croire que vous êtes écolo, vous fumez, et vous faites une reprise de "Beds Are Burning" de Midnight Oil.
Sam : Nous, on fait pas de politique, on ne s’engage pas. L’écologie c’est important, on ne dit pas le contraire, mais si on a repris "Beds Are Burning", c’est parce que c’est un titre qui nous faisait tous kiffer. Puis, c’est vrai qu’après, tu te rends compte que les paroles sont pas débiles, c’est encore mieux.

On arrive à la fin de l’interview, et j’aime poser des questions stupides, juste pour le plaisir.
QD 1) Jarny, vous commencez à être habitués non ? Vous me faites une visite du château ?

Sam : Ca fait que deux fois. La dernière fois c’était en 2005.
Poun : Nous ne répondrons pas à cette question stupide (rires).

QD 2) Alors, vous en êtes à combien de bédos par jour ? N’oubliez pas de faire attention aux tests salivaires.
Poun : Combien de bédos ? Pour l’instant, aucun !

Mot de la fin ?
Poun : La foi en Satan.
Sam : Ohé Don salluste.


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