Interview faite par Byclown à Paris.

Salut les gars, 6 mois depuis votre dernière interview pour ce webzine réalisée par un de mes confrères. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts donc c’est le moment ou jamais de faire une interview pour se mettre à la page. Première chose, merci de vous présenter pour les gens qui ne vous connaissent pas encore.
Milton : Moi c’est Milton, le batteur du groupe.
Kevin : Kevin, le chanteur.
Fabio : Fabio, guitariste.
Milton : On est AS THEY BURN, groupe de metal parisien français.
Fabio : (qui se marre) : Parisien français !
Milton : Oui ok, Français parisien ! Paris c’est la France, le reste on ne sait pas ! On est tous les 5 ensemble depuis 2007 et, depuis cette année, pour le deuxième album, Bastion notre ingé son nous a rejoints sur scène afin de s’occuper des claviers et des samples. On fait du metal au sens très large du terme.

Parlons tout d’abord de votre changement de label. Pourquoi en avez-vous changé ? Etait-ce parce que le contrat avec le précèdent arrivait à sa fin ou parce qu’on vous a fait une proposition plus alléchante ailleurs ?
Milton : Il arrivait à son terme car il était prevu que pour le premier album. Ca c’est très bien passé, ils étaient très chauds pour nous reprendre mais on voulait essayer de signer chez un label plus conséquent encore. Siege Of Amida, notre premier label donc, est un label très respectable surtout à l’échelle européenne, ils sont même en train de bosser avec Century Media pour les Etats-Unis, c’est dire s'ils grossissent, mais on avait vraiment cette volonté de passer un cran au-dessus, de travailler avec un label très implanté aux USA, c’est le cas avec Victory Records. D’ailleurs on était déjà en contact avec eux pour le précédent album "Aeon’s War" mais ça ne s’était pas fait et pour le nouvel album on a repris contact, on lui a envoyé des maquettes et il a tout de suite apprécié et accepté. On l’a même rencontré à Paris, on a passé une journée avec lui, et le contrat a été signé en studio, durant l’enregistrement de l’album.

Vous êtes actuellement en tournée pour défendre votre dernier opus "Will, Love, Life". Où en êtes-vous des dates ?
Milton : Aujourd’hui c’est la dernière ! C’est comme pour le Bonecrusher, où on avait fait la première partie de Testament à la Machine du Moulin Rouge, tournée d’un mois où on était en support de Job For A Cowboy, et là encore, on finit notre mois de tournée par un concert à la maison.

Sauf que ce soir, c’est vous la tête d’affiche !
Milton : Effectivement c’est nous la tête d’affiche, et j’ai envie de dire que ça fait depuis 2010 qu’on n'a pas fait une tête d’affiche, c’était à la scène Bastille pour la sortie de notre premier EP. Sinon en 2011 on a fait un co-headline pour la sortie de "Aeon’s War", et ont était avec les mecs de Betraying The Martyrs qui eux sortaient "Breathe In Life". Là, l’excitation est à son comble car on n’est pas du tout dans le même contexte qu’il y a deux ans !!

Et du coup cette tournée a duré combien de temps ?
Milton : On est parti 30 jours, on a fait 25 dates.

Donc là ce soir vous êtes au top de la forme !!
Milton : (rires) Ah ouais, au top de la forme !
Fabio : Sur scène on est au top de la forme, à côté c’est vrai, un peu moins !
Milton : Ca va encore, ça aurait pu être pire, on n’a pas fait une tournée de punk à se déchirer la gueule tous les soirs !

Ça c’est le nouveau metal, des mecs qui boivent de l’eau et qui mangent des fruits !
Kevin : Ouais enfin ça c’est ce qu’il a envie de te faire croire ! (rires)

Parlons justement du dernier album. Combien de temps avez-vous mis pour le composer ?
Fabio : En gros, on a fait un mois de maquettage en studio tous ensemble, un mois de reformulation guitare en collaboration avec Bastien qui est notre ingé son, on a donc beaucoup travaillé sur cet aspect et après le chant est venu se poser. Si on va jusqu’au bout de la chose, en poussant jusqu’au master, c’est 4 mois. On a commencé au mois d’Août et on a eu notre premier master pour Noël.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans "Will, Love, Life" ?
Kevin : La volonté et le désir de s’accomplir, ça va pas plus loin que ça.

Quels sont les changements que vous avez voulu apporter sur cet album afin de le différencier du précédent ?
Fabio : Musicalement on voulait arriver à quelque chose de plus efficace qu’"Aeon’s War" où les chansons évoluaient sur 4-5 minutes, avec des changements de rythmes. Sur celui-ci on a vraiment travaillé sur des riffs moteurs et des paroles motrices pour que chaque chanson soit reconnaissable après seulement quelques secondes, plutôt que sur "Aeon’s War" qui nécessitait plus d’écoute pour rentrer dedans. Ce sont vraiment deux types de compositions différents.

Milton : Comme l’a dit Fabio, on a voulu pour cet album aller vers quelque chose de plus "straight", un peu moins progressif, même si l’ambiance reste progressive, on a voulu travailler avec des couplets et des refrains, chose que l’on avait jamais fait avant. C’est vraiment le changement principal de cet album.

Peut-on donc qualifier vos compos de "catchy" ?
Milton : (petit sourire)  Oui totalement, on a d’ailleurs travaillé assez dur dans ce sens !

Parlez-moi de votre pire et de votre meilleur moment durant l’enregistrement.
Fabio : Alors là je te le dis tout de suite, le number 1 ! On s’est aperçu après l’enregistrement des guitares que l’accordage n’était pas bon. On a donc dû tout recommencer. On utilisait un Axe Fx 2 et sur la première version du firmware, l’accordeur était pas très précis, du coup on a tout joué en décalé d’un quart de ton par rapport au 440 sur toutes les pistes. C’est un mal pour un bien car, quand tu as à le refaire, tu ne peux que mieux le jouer mais c’est vrai qu’on s’en serait bien passé ! Surtout qu’à la fin de l’enregistrement des guitares on en était déjà à se battre pour que ça sonne comme on le voulait, du coup on a rempilé pour 10 jours, ce qui a fait sauter les vacances qu’on voulait prendre et on a tout enchaîné non-stop jusqu’à la fin Décembre.
Milton : Pour les meilleurs moments, la fin de l’enregistrement, le mix. Le meilleur moment, à mon sens, est celui qui nous a sorti un petit peu du quotidien du studio, c’est quand Franky de Emmure est venu à Paris pour l’enregistrement. Fabio et moi-même avions chacun de notre côté passé une nuit improbable la veille, on se croise sur le quai du RER a 7h00 du matin pour aller à Saint Maur chez une copine pour aller récupérer sa caisse pour aller chercher Franky à l’aéroport en mode gueule de bois. Ensuite, on a passé la journée avec lui pour enregistrer le titre et le clip et c’était vraiment cool.



Les clips à présent, très révélateurs de votre univers et de votre progression artistique. Evidemment j’ai envie que vous me parliez du titre "Freaks" que vous avez enregistré avec Aaron de Betraying The Martyrs et Franky de Emmure. Dites-moi tout là dessus !
Kevin : En fait Franky est venu une journée à Paris pour enregistrer les voix et le clip, on a géré ça avec le label. Le lendemain il devait débuter une tournée européenne avec Parkway Drive. Le but était de réunir 3 frontmen dont moi-même, Aaron qui est un ami, et Franky car musicalement nous sommes dans le même univers. La musique n’a pas été créée initialement pour recevoir ce trio mais puisque ça collait on l’a gardée. Le thème parle justement des "freaks" ("cinglés" en français) car c’est un peu la manière dont les gens voient les chanteurs de metal en général. Là encore on a fait exprès de faire un clip ultra simpliste, centré sur les chanteurs et voilà, rien de plus.
Milton : L’enregistrement de la voix de Franky + le tournage du clip nous a pris une journée. On n'a pas chômé !

Ensuite "Frozen Vision", "Dream Collapse",  et "Medecine 2.0". Avec qui avez-vous travaillé pour les 2 premiers clips ?
Fabio : Pour "Frozen Vision", on a travaillé avec une équipe de potes, Kevin Chuan à la caméra qui n’est autre que l’ancien guitariste de Bridal Pocession, avant que le groupe ne cesse de jouer. Takami, le guitariste de Doyle, a aussi participé au projet en nous proposant de bonnes idées. En gros il fait du mapping vidéo en installant des moustiquaires un peu partout et le résultat fait que l’on ne sait pas vraiment d’où proviennent les vidéos qui sont projetées. On a voulu mélanger notre univers et le sien, on a d’ailleurs profité d’une résidence de 4 jours pour tourner ce clip tous ensemble avant de partir en tournée.
Milton : L’autre clip a été fait en Hollande avec Walker Paschler qui nous a mis la puce à l’oreille par un clip qu’il a fait d’un groupe de rap / electro hollandais qui a énormément marché, qui a fait un gros buzz sur la toile, et qui est parti en tournée avec Limp Bizkit et Korn. On a absolument voulu bosser avec ce mec qui nous a tout de suite prévenus que le rendu serait autre que ce qu’il avait pu faire avec le groupe de rap, un rendu plus proche de notre univers. Il nous a expliqué les grandes lignes mais nous comme lui ne pouvions savoir ce à quoi ça allait ressembler clairement. Beaucoup de fonds bleus, de choses très manuelles, pas mal d’artistique en fait…
Kevin : Les mecs savaient le tableau final qu’ils voulaient avoir mais ils ne connaissaient pas la composition. Ils avaient le point d’arrivée mais pas le cheminement. Beaucoup d’improvisation mêlée à beaucoup de talent, car il faut s’avoir qu’aucune image n’a été retraitée.
Milton : Ils ont même scanné la tête de Kevin ! En gros nous sommes tous allé en Hollande, encadrés par 10 personnes dans un contexte très pro, très calme. On a passé du bon temps malgré le froid. On s’est pas mal marrés.

Peut-on encore s’attendre à d’autres sorties de clips pour cet album ou vous en avez assez ?
Milton : Plus rien de prévu avant le prochain album. Je pense qu’on a fait le plein de clips pour "Will, Love, Life" !!

Quels sont vos projets pour la suite ?
Milton : Il y a d’autres tournées qui vont se faire bientôt, une en co-headline pour l’Angleterre et une en support pour le Japon mais je ne peux pas encore dire le nom des groupes, c’est secret ! Pas mal de dates en France et en Europe d’ici le printemps prochain et après qui vivra verra ! Et, évidemment, on commence déjà à parler du prochain album, voir la période qui serait la plus propice pour l’enregistrement.

Là vous commencez à grossir vraiment et à vous rapprocher de rythmes de tournées à la Betraying The Martyrs…
Milton : On n’y est pas encore, car eux sont à 200 dates par an alors que nous ne sommes qu’a 90 dates, mais c’est effectivement la première fois que l’on part deux mois en tournée en une seule fois. Là par exemple, sur notre mois de tournée, on est allés jouer à Sarajevo, et de savoir que là-bas il y a des gens qui te connaissent, qui sont heureux de te voir, ça fait juste chaud au cœur et ça donne envie de continuer !

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Milton : Korn !! Ça serait un rêve de gosse ! Des autres groupes on pourrait t’en citer pleins d’autres, genre Lamb Of God, Gojira, Deftones ou encore Emmure car musicalement ça colle parfaitement.

Votre pire moment "spinal tap" en tournée ?
Milton : C’est toujours délicat de parler de ça, surtout notre passage en Italie, car je n’ai pas envie de donner une mauvaise image du public italien et encore moins de celui qui a organisé ça mais bon, c’était un concert en début de semaine donc difficile de faire venir du monde. Tout le monde était sympa, là dessus pas de souci mais tous les soirs on a joué devant une petite vingtaine de personnes. Toujours un peu délicat de faire un show dans ces conditions mais une fois la musique en marche, on fait notre truc et il n’y a pas de souci. En Autriche, on a Luigi, qui a remplacé Hobby pour 3 semaines sur la tournée (Luigi qui est le guitariste d’Upheaval) qui est carrément sorti de la salle et qui est allé jouer dans la pièce à côté pour se marrer. En gros pas mal de petites conneries, juste pour rire mais rien de dramatique. Pour les grosses galères, on a joué à Sarajevo en Bosnie et le lendemain on devait jouer à Belgrade en Serbie mais on n’a jamais pu passer la frontière donc on a dû annuler le concert, ce qui était bien chiant. Sinon on a eu une couille sur la route en rentrant d’Allemagne. On s’est fait contrôler par la police et la douane, et le temps des contrôles, du chien, etc, l’organisateur a préféré reporter la date.

Petite polémique gossip pour finir, même si ce n’est pas mon genre…
Kevin : "French gay metal scene", suis sûr que c’est ça !!

Exactement, bravo ! La vidéo avec Stéphane Buriez !
Milton : (sourire) Franchement, on a vu ça et les textes nous ont bien fait marrer ! C’est méchant gratuitement mais au final on a beaucoup d’humour donc on en a bien ri .Autant la vidéo en elle-même nous a bien fait marré, avec le titre "une dose de pédale", ou des clichés genre "Salut, Kévin, 23 centimètres !" (Fabio explose de rire), d’autant plus qu’on se taille tous toute la journée, même s’il est vrai qu’on n’utilise pas l’humour caca prout, les pédés blablabla. Avec le recul on s’est dit quand même que ca craignait car ces gars, on les connaît pas, c’est clair, et ils ne nous connaissent pas non plus sinon on le saurait, et si c’est la seule manière qu’ils ont trouvé pour exister dans la scène, bah faut le dire, c’est vraiment des gros boloss ! Juste pour info, la vidéo a été supprimée de Facebook car les gens l’on signalée alors qu’aucun de nous ne l’a fait, ce qui en dit long.

Une dernière chose à ajouter pour conclure cette interview ?
Milton : Dédicace à "Swan man".
Kévin : Dédicace aux gens qui nous écoutent tout d’abord.
Milton : Ouais, aux gens qui sont venus nous voir en concert sur la tournée, qui nous ont parlé, qui nous ont hébergés, qui nous ont vendu du rêve… aux orgas, aux gens qui nous font confiance, à nos familles, à nos potes.


Le site officiel : www.facebook.com/astheyburn