Interview faite par mail par ePo

Bonjour les Anorak. Alors je dois vous avouer qu’avant de réaliser cette interview, je n’avais jamais entendu parler de vous. Pouvez-vous me présenter votre groupe : années d’existence, genre musical, productions.
Nicolas (guitare) : Alors, pour résumer, le groupe existe depuis fin 2005. On est un quatuor (guitare-basse-batterie-chant), et le line-up est le même depuis le début du groupe. On joue un metal-hardcore que certains qualifieront de chaotique, parce qu’il mélange des éléments venant du grind, du punk ou de la noise. On a commencé les concerts assez rapidement, et on a sorti une première démo, enregistrée bien à l’arrache par mes soins, courant 2006. En 2007, on a sorti un premier EP autoproduit ("Faces Of Cruel Kids…"), enregistré par un ami. Puis en 2009, on a sorti le premier album ("My Own Haze"), dans de meilleures conditions (enregistrement dans un studio (Le Walnut Groove, pour ne pas le citer) sortie sur un label, des envois promos…)). Cette Année, nous sortons donc notre deuxième album, "Sick". Tout cela a été émaillé d’un peu plus de 100 concerts, principalement en France, mais aussi en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, ou en Grande-Bretagne.

D’ailleurs, j’ai peut-être une question stupide, mais pourquoi Anorak ? Un voyage traumatisant en Sibérie ?
Ah, cette question…o n nous l’a posée un nombre incalculable de fois (ce qui ne veut pas dire qu’elle est stupide, hein...). On y a cherché les réponses les plus sérieuses, comme les plus débiles… et je t’épargnerai mes élucubrations car la réponse est simple : il n’y a pas de pourquoi ! C’est comme de demander à un Dylan ou une Brenda pourquoi ses parents l’ont appelé ainsi. Il est des mystères que même des forces occultes ne peuvent percer…

Vous venez de sortir votre album qui s’intitule "Sick" qui vient d’être chroniqué pour notre webzine. Pouvez-vous nous parler de cet album : où a-t-il été enregistré, ce qu’il représente pour vous, pourquoi le nommer "Sick" ?
L’album a été enregistré à l’automne 2010, au Boss Hog Studio par Clément Decrock, près de Béthune. Puis il a été masterisé par Nick Zampiello, qui a travaillé avec des groupes comme Knut ou Converge. Il est sorti via 3 labels que l’on apprécie (Maximum Douglas Records, Basement Apes Industries, et Swarm of Nails), fin mai 2011.
Pour moi, la sortie d’un album est une chose assez paradoxale. C’est à la fois l’aboutissement de d’un processus long, et parfois laborieux : Beaucoup de travail consacré à l’écriture, la mise en place du disque, puis le maquettage… suivie de la réalisation concrète du disque (enregistrement, mixage, puis mastering), l’artwork, ou la recherche de labels… mais c’est aussi le début de la vie de ce disque. Je m’explique. L’album n’existera que si on le fait vivre via des concerts, une présence en distro, des chroniques…ce qui nécessite aussi énormément de travail de la part des labels, mais aussi du groupe puisqu’on fait beaucoup de choses nous même (notamment concernant la recherche de dates de concerts…)
Quant au nom de l’album, il suffit de savoir que nous sommes assez friands de jeux de mots…

Quelles sont vos influences ?
On va ressortir les sempiternels Botch et Converge qui ressortent dans une majorité de chroniques. C’est clair que ce sont des groupes qui nous ont énormément marqués, il y a une dizaine d’années maintenant, et qui ont influencé notre vision de la musique. Keelhaul, Knut, ou Nostromo ont aussi eu beaucoup d’importance, et ça se ressent aussi. Après, on écoute beaucoup de musiques, violentes ou pas, et celle-ci nous nourrissent, même si elles n’influencent pas directement ce que l’on fait. On essaye de proposer un musique cohérente, à la fois spontanée (dans le jeu) et réfléchie (dans la composition) qui ne soit pas un simple hommage ou un simple copié-collé des groupes précités.



Avez-vous l’impression que le genre dans lequel vous vous adonnez n’est pas très représenté en France ?
Si, si, il y a pas mal de groupes qui appartiennent à la même sphère musicale que nous, mais on ne considère pas cette scène, ce genre, comme fermé, mais plutôt comme un melting-pot de sous-genres qui vont du math-rock au post-hardcore, en passant par le grind, la noise ou le sludge… C’est une scène vivante depuis des années, et cela passe par l’existence de groupes mais aussi par l’implication d’associations, de labels. tout cela fait, pour moi, parti d’une même dynamique qui veut, qu’au-delà des salles subventionnées (qui font du bon boulot et qui sont nécessaires), il existe un maillage qui permette aux groupes "underground" d’exister. C’est le fameux "Do It Youself" du punk… mais à l’époque des réseaux sociaux et du téléchargement…

Quelles sont vos attentes avec cet album ?
Faire vivre le skeud, notamment via les concerts, réussir à mettre assez de coté pour pouvoir ressortir un disque. Rien de démesuré, en définitive !

Une tournée est-elle prévue pour accompagner la sortie de l’album ? Si oui, où ? Combien de dates ?
Arf, c’est là qu’on pèche ces temps-ci… On a pas mal bougé entre Mai et Juin 2011 (une quinzaine de dates), mais là faut qu’on se remette sérieusement au boulot pour 2012. Faut savoir qu’on fait beaucoup de choses nous même, notamment trouver des dates de concerts, et si on se bouge pas, on vient rarement nous chercher…Le booking, ça prend énormément de temps, et le taux de réponse est très faible, c’est parfois assez décourageant, mais ça fait partie du truc, et on est pas assez gros pour avoir un tourneur… De plus, faut gérer avec les emplois du temps professionnels et personnels des membres du groupe, ce qui n’est pas une mince affaire. Enfin bref, on va essayer de bouger les week-ends et se faire une tournée de 10 dates en Avril ou Mai 2012, mais comme je le sous-entendais, faut qu’on se sorte les doigts du c…

Avez-vous des ambitions internationales ? Signer sur un gros label, ça vous plairait ?
Ca veut dire quoi avoir des ambitions internationales ? Si c’est faire des dates à l’étranger, rencontrer des groupes et de gens, alors oui, bien sûr. Si c’est vivre de sa musique, jouer dans de grandes salles… bah on n'a plus l’âge de croire au Père-Noël, et on risquerait de se casser les dents, d’être déçus, amers. C’est pareil pour la signature sur un gros label, avec la conjoncture actuelle, c’est compliqué, y’a jamais eu autant de groupes (facilité d’enregistrement des disques avec le numérique, visibilité via internet et les réseaux sociaux…) mas les labels semblent n’avoir jamais si peu vendu, alors je vois pas pourquoi on viendrait nous chercher… et pour le nouvel album, à part deux ou trois "gros" labels Drançais, on s’est contenté d’envoyer le disque à des "petits" labels (rien de péjoratif là dedans) qui nous connaissaient et en qui on pouvait avoir confiance. Ca s’est révélé plutôt payant, puisqu’on bosse avec des labels dont on apprécie le travail et les disques.

Mot de la fin ?
L’album est en écoute intégrale et en téléchargent légal et gratuit (enfin, prix libre…mais on peut ne rien mettre…) sur le Bandcamp du groupe (anorak.bandcamp.com). N’hésitez pas à l’écouter, à le faire tourner, et pourquoi pas (soyons fous !!!) à l’acheter ! Merci à vous pour la chronique et pour l’interview.


Le site officiel : www.myspace.com/anoraknroll