Interview faite par Cassie à la Maison Bleue à Strasbourg.

Salut les gars ! On se trouve actuellement à la Maison Bleue pour votre release party. Ici, c’est un peu comme chez vous, pas vrai ?
Arnaud (batterie) : Ah complètement !
Erik (guitare) : Oui c’est un lien historique et familial. En fait c’est le QG de l’asso Dirty 8 et c’est également là ou on a les bureaux du label Urban Death Records et on a de la chance car c’est aussi là que se trouvent nos locaux de répèt' à nous donc on est là depuis des années. Donc voilà, c’est vraiment la maison et on a juste à descendre d’un étage pour être à la salle de concert. Puis là, présentement, on est quand même sur une belle terrasse avec un beau coucher de soleil.
Arnaud : A deux pas de Strasbourg !

Et d’ailleurs, comment ça se prépare, une release chez Absurdity ?
Arnaud : En amont. On a fait pas mal de répèt' et de résidences, on a bossé comme des fous avec les techniciens son et lumière et on peaufine.
Erik : Mais c’est vrai que pour celle là on a un peu fait les fainéants. On a vraiment bossé en amont pour la préparation de l’album donc c’est vrai que c’est encore frais mais pour préparer le spectacle en lui-même c’est plutôt à la cool. Enfin on aurait quand même pu faire beaucoup mieux.
Arnaud :  C’est vrai qu’on s’est un peu reposé sous nos lauriers.
Erik : Et notre résidence on l’a fait sur trois jours ici-même car vu que la salle est déjà sonorisée, pour le son et la lumière c’est impeccable. Maintenant le set qu’on va jouer ce soir on l’a jamais joué au complet en entier, mais bon on est censés savoir ce qu’on fait.



Vous voilà donc encore une fois avec un nouveau line-up. Je vous souhaite que cette fois ce soit le bon...
Arnaud : C’est vrai que ça a pas mal changé, c’est la chaise musicale.
Erik : En fait c’est vrai qu’on était en galère de line-up au tout début, ça a beaucoup changé et comme on était un groupe amateur il n’y avait pas trop d’implication mais depuis qu’Arnaud et Ricardo sont là ça n’avait pas bougé. Ça nous fait 5 ans ensemble à faire des centaines de concerts, plein de répèt', on a même habité ensemble donc voilà mais du coup maintenant avec Damien et Matt ça passe humainement et musicalement ce sont des tueurs tous les deux et surtout des bosseurs acharnés. Ils nous ont bluffés car ils ont mis une semaine à bosser chez eux et la semaine d’après ils sont venus en répèt' et ils connaissaient déjà tout par coeur donc on a rien à redire là-dessus.
Arnaud :  Moi je connaissais déjà Matt avant car on avait déjà joué ensemble vite fait.
Erik : Moi c’est surtout Damien avec Dust In Mind et surtout Blindness qui sont chez Urban Death Records donc on le connait de là et Matt parce que Damien nous l’a présenté. Donc on avait même pas passé d’annonce ça s’était fait comme ça.

Avez-vous changé votre façon de travailler, composer, enregistrer, avec eux ?
Erik : Un petit peu. Genre les principaux riffs sur l’album "D:/Evolution" venaient pendant les boeufs qu’on faisait ensemble et du coup ça construisait des débuts de morceaux et les autres se greffaient à la fin. Et là Matt et Damien sont plus de la nouvelle école avec l’ordinateur et tout à la maison et ils arrivent avec des trucs déjà tout finis.
Arnaud : Donc ça change dans ce sens-là.
Erik : Sinon après niveau compo ça reste du ABSURDITY, ça c’est sûr. Ils ont compris la façon dont on marche et nous on s’est un peu adaptés à eux aussi et ça va se ressentir sur l’album je pense.
Arnaud : Ça apporte une nouvelle richesse.



Il vous aura quand même fallu atteindre 13 ans de carrière pour sortir un second album. Des commentaires là-dessus ?
Erik : C’est vrai que nous on existe depuis 13 ans. Mais en vrai moi je mets dans la bio qu’on est nés en 2007 à partir du moment ou on a fait un premier vrai enregistrement même si ce n’était qu’un trois titres. C’est vraiment à partir de là que le groupe est né. Avant il y avait plein de changements et tu ne peux pas vraiment dire qu’un groupe vit s’il n’a pas d’enregistrement et même s’il a fait une vingtaine de concerts. Et on est déjà en train de parler d’un nouvel album tout doucement. Parce que ouais, mauvaise expérience sur celui-là puisque tu ne sais pas ce qui arrive dans les aléas de la vie, car le changement de line-up ça met un coup quand même. Parce qu’on avait un contrat avec une obligation d’enregistrer et au bout d’un moment les gens ont mis de l’argent sur nous donc il fallait sortir quelque chose.
Arnaud : Et ne pas bâcler non plus.
Erik : On n'a pas bâclé, non !
Arnaud : On a juste bossé trois fois plus.

Vous vous êtes également repayés le luxe d’aller enregistrer ce nouvel album en studio à Budapest et au vu de vos vidéo reports, ce fut dans une ambiance décontractée, bon enfant...
Erik : Oui et non, ça restait très studieux parce que tu sais que tu mets 5000-6000 euros dans un studio…
Arnaud : Et puis les vidéos elles représentent les temps morts mais quand on bossait vraiment là c’était focus, on restait très concentrés.
Erik : Puis de toute façon t’es entouré d’une équipe de pros, les mecs ils ont fait les plus grands groupes d’Europe alors tu ne vas pas là-bas à la cool en étant pas préparés et dire “Ouais c’est cool on vient boire des bières” donc déjà vis à vis d’eux il fallait être un minimum prêts et pros.
Arnaud : Mais ils savaient déjà de quoi on était capables grâce à "D:/Evolution" qu’on avait enregistré là-bas la première fois.
Erik : Et on est aussi retourné là-bas car pour moi le nouveau gros son d’Europe il vient clairement des pays de l’Est. C’est fini la Scandinavie et Paris à la grande époque. Et tous les musiciens hongrois rêvent d’aller dans ce studio mais c’est inabordable pour eux car c’est beaucoup trop cher pour eux, déjà pour des Français c’est très cher donc à part les grandes pointures personne ne va là-bas.



Est-ce qu’une fois de plus, les thèmes sont basés sur le thème de l’absurdité, votre principale ligne directrice ?
Erik : La ligne directrice n’a pas bougé. C’est beaucoup Ricardo, et ce depuis le début d’ailleurs, qui écrit. Là il avait juste envie d’être un petit plus engagé et moins dans la contemplation comme sur le premier album. On dénonçait certaines choses et c’était pas comme si on pouvait rien y faire mais on constatait qu’il y avait ça, ça et ça. Après on n'est pas là pour amener une solution car chacun la trouve. Par contre, sur cet album, il a été plus engagé, plus vénère quoi. Mais oui, ça reste le grand thème d’ABSUTRDITY... la société de consommation, la façon dont on vit..

Alors comme ça, vous nous avez réservé deux invités surprises sur l’album, les chanteurs de Benighted et de Dagoba ! Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces collaborations ?
Arnaud : En fait on a beaucoup tourné avec Benighted et du coup on s’est un peu lié d’amitié avec eux.
Erik : Et on peut dire un peu la même avec Dagoba aussi.
Arnaud :  Et puis on s’est dit “Hop tiens, pourquoi pas”.
Erik : A vrai dire avec Dagoba on est surtout potes avec Franky, qui est le pote à tout le monde de toute façon car il est adorable. Et je le dis jamais en interview d’ailleurs, mais en fait Shawter il me semblait vachement froid au début, il est très difficile d’accès comme mec et quand on se croisait avec Dagoba "Salut ça va machin...", Shawter ne disait jamais bonjour. Et je l’ai pris pour moi en me disant "Ça y est, il me déteste en fait" et je ne savais pas si c’était de la timidité ou autre. Et un jour on a discuté, je lui ai demandé ce qu’il se passe et de fil en aiguille on en est venu à parler de cet éventuel featuring. Je lui ai dit qu’on avait un morceau qui était vraiment prévu pour son type de voix et je lui ai demandé si ça l’intéressait. Il a répondu qu’il recevait énormément de demandes donc qu’il allait d’abord l’écouter et voir après. C’est donc vraiment un honneur pour nous qu’il ait accepté vu qu’il a de la demande ! Et Julien, je ne sais pas, c’est Julien ! C’est un nounours ! Lui pareil à force de se croiser on en a discuté en direct durant un concert aussi. On lui a dit qu’on avait un morceau bien brutal et on lui a demandé si ça ne lui plairait pas de participer et il a sauté sur l’occasion, dans le genre “Ouais, mortel !” et il a voulu nous rejoindre en Hongrie mais on a eu des soucis d’avion et avec son planning mais dans l’idée il était super motivé. Donc du coup ils ont bossé tous les deux chez eux.
Arnaud : Puis ça apporte d’autres couleurs aussi à l’album d’avoir vraiment une voix plus gutturale, celle de Julien Truchan.
Erik : Oui et c’est un vrai challenge pour Ricardo de le refaire en concert !
Arnaud : Ça lui permet de travailler d’autres types de voix !
Erik : Et comme je sais de toute façon qu’on rejouera avec ces groupes-là, on en profitera pour les faire sur scène avec eux.  



Est-ce encore Ludo Design qui a réalisé la pochette ?
Erik : Ouais toujours lui. Il est incroyable. C’est lui qui nous a fait les décors de scène, tous les visuels et posters, du CD au dernier p’tit sticker.
Arnaud : Mais on a dû lui faire s’arracher les cheveux quand même avec la pochette car on lui disait “Ah ça, non finalement ça, puis finalement ça…”
Erik : On a toujours été un groupe ouvert, on n'a jamais eu de leader qui disait qu’on faisait ça comme ci et comme ça. Et dès que Damien et Matt se sont greffés dans le groupe, ils ont été impliqués. Alors qu’avant par exemple le bassiste et le guitariste était beaucoup moins impliqués et disaient “Ouais c’est cool, vas-y on envoie” alors que là Damien et Matt sont plus à cheval donc c’est forcément mieux mais beaucoup plus compliqué surtout pour le graphiste.

Votre nouvel teaser est un avant-goût de l’album mais également celui du nouveau clip, non ? Il a l’air super ce clip, en plus ! A quand sa sortie et surtout pouvez-vous nous en dire plus le concernant ?
Erik : En fait, le clip est déjà tourné. Il était tourné qu’à moitié, car on voulait rajouter des scènes mais par manque de temps et surtout en difficulté de trouver un acteur car on avait un truc vraiment bien particulier en tête et ça n’allait pas, d’ailleurs ça ne marchera jamais je pense. Donc on va finir avec le clip monté tel qu’il est, ce n’est pas grave, il est très bien aussi c’est juste qu’il est un peu plus classique que ce qu’on voulait. Mais on ne sait pas encore quand il sortira, on se tâte. Mais à priori pas tout de suite, ce sera quand les gens voudront du neuf.
Arnaud : Ça change du premier clip du studio “Wounded Animal”.
Erik : En même temps, c’est cohérent car ce sont des images du studio et on en sort tout juste. Enfin, il s’est passé un laps de temps mais si on avait sorti cette vidéo plus tard, les images du studio n’auraient plus eu trop d’intérêt. Mais au moins les gens se concentrent plus sur la musique que sur les images car si tu leur mets des images incroyables, ok c’est cool ils vont vouloir revoir le clip mais seront point focalisés sur la musique.



C’est donc ce soir que vous allez pour la première fois jouer les compos du nouvel album en live, ou bien vous en avez déjà incorporé une ou deux à l’essai lors de précédents concerts ?
Arnaud : Oui. Certaines oui, car il y en a quelques unes qu’on a déjà composées depuis bien longtemps.
Erik : Je crois qu’il y en a deux qu’on a jamais jouées, dépucelage total. Mais les autres on les a déjà testées. D’ailleurs c’est marrant car c’était pile en sortant du studio. L’idée était de tester à chaud les morceaux car au pire il était peut-être encore temps de les modifier. Tous les soirs on changeait, on mettait des nouveaux sauf ceux qu’on sentait moins, ceux qu’on va d’ailleurs jouer ce soir. Et on ne va pas jouer tout l’album, ni dans l’ordre ni dans son intégralité. C’est neuf chansons sur 15.

Bon les gars, l’interview touche à sa fin. Je vous souhaite un excellent concert et surtout une très belle réception pour ce nouvel album ! Je compte sur vous pour nous en dire des nouvelles d’ici quelques mois !
Erik : Ben on espère ! Grâce à French Metal notamment. Et oui, on vous en dira des nouvelles ! 


Le site officiel : www.absurdity-music.com