Interview faite par mail par Issue

1984, un nom qui commence à bien se faire connaître dans la région Toulousaine... Une petite biographie du groupe s'impose cependant pour les lecteurs du webzine.
Denis (basse) : Nous nous sommes formés voilà 2 ans maintenant. Nous avons profité de ce laps de temps pour enregistrer notre première démo 6 titres, pour être sur la compilation eternalis records (aux côtés des Seekers Of The Truth, Disturb, Sequoia, Spinning Heads etc.), sur un split cd 1984/Ascaris/Dla Coke Et Des Putes et très bientôt sur l’e compilation du webzine ‘punk is for dummies’. Côté dates on commence à approcher la quarantaine, on a eu la chance de partager la scène avec des groupes comme 25 Ta Life, Disturb, Disphoria, Zubrowska, Cursed, Spinning Heads, Fat Society, Shedding Skin etc. Donc on a pas chomé ! :oD
Ronan (chant) : Bah Denis a déjà dit l’essentiel, mis à part le fait que le groupe 1984 est issu du groupe George Crew fondé à la Réunion par alex Riko et moi. Nous avons bougé tous les trois sur toulouse afin de "profiter" d’une scène un peu moins enclavée et surtout plus grosse. Et c’est là que nous avons rencontré Mika et Denis.

Pourquoi un tel nom de scène ? Est-ce en rapport à une oeuvre littéraire portant le même titre ?
Denis : Oui c’est tiré d’une magnifique œuvre littéraire qui s’appelle "oui oui en océania : 1984 raisons d’aimer votre pays". Ha ha ! Non c’est un bouquin de George Orwell mais je préfère laisser les autres en parler, je l’ai pas lu en fait ! haha !
Ronan  : Ouaip, c’est en rapport avec Le Roman éponyme de G. Orwell (1957). Le Bouquin nous projette dans l’Océania (ensemble regroupant la partie nord du continent américain et les îles britaniques) de 1984. Société dominé par un parti unique à la tête duquel on trouve Big Brother, un dictateur ultra Charismatique qui cultive le culte de la personnalité et dont on ne sait vraiment s’il existe. La seule chose dont on peut être certain c’est qu’il nous observe ou que nous soyons et quoi que vous fassions et … qu’il ne moura jamais. Au delà, c’est une anticipation intéressante parce qu’elle décrit un régime totalitaire basé sur le consentement entier de la population et l’auto censure, un régime auquel tout le monde participe par peur mais aussi par amour du chef. Chaque citoyen est surveillé dans tous les secteurs de sa vie privée (délation des voisins des enfants, surveillance constante de la police de la pensée, vidéosurveillance) et conditionné ( propagande par le biais de la télévision, éducation des enfants ) à conserver le système et la domination du parti dont le slogan est : "La guerre c’est la paix, L’ignorance c’est la force, La liberté sur l’esclavage". C’est une œuvre très pessimiste dont la conclusion est : aucune rébellion n’est possible, vous n’avez ni passé, ni existence, ni futur en dehors de Big Brother. Mais faites attention quand vous le lirez ; "Big Brother is watching you".
Riko (guitare) : D’ailleurs, il suffit simplement de regarder autour de vous, dans les grandes villes notamment, les caméras vous épient déjà…..nous sommes dans l’anticipation de G ; Orwell, et ne sommes pas au bout de notre peine…
Alex (guitare) : C’est clair que son anticipation se rapproche étrangement de notre univers. Le capitalisme est une donnée désormais intériorisée par la majorité de la population et adulée par nos gouvernants. Les pseudos polémiques médiatiques de nos démocraties cachent pourtant difficilement l’omniprésence de ce parti unique de l’argent. La prise de contrôle des mass médias par le milieu affairiste ne fait que renforcer cette tendance (TF1 = Bouygues, Socpresse = Dassault etc…). Parallèlement, on renforce la sécurité intérieure et extérieure, grâce à la médiatisation de nouveaux ennemis : les terroristes et les délinquants. Tout le monde peut désormais être un ennemi. Alors on rajoute des caméras, on renforce les effectifs et les pouvoirs de la police et encourage la délation. On classifie, surveille et provoque les "populations à risque" (chômeurs, rmistes, arabes, étudiants, militants…). On multiplie les nouveaux délits, on enferme les plus réticents. Chaque événement de drame à fort potentiel émotionnel est surmédiatisé et théatralisé afin de nous faire réagir sur des faits divers (les minutes de la haine ???), et finalement nous vendre une future mesure gouvernementale. Faire de la politique ressemble à un taf d’illusionniste, en moins marrant.

Parlez-nous un peu de vos influences musicales et autres...
Denis : Personnellement je pense que je suis le seul du groupe à avoir des influences respectables ! Nan parce qu’il faut savoir que 1984 est composé de 4 punks et d’une personne insérée socialement, à savoir moi ! (rires) Plus sérieusement j’écoute vraiment beaucoup de choses… Cela va du hxc oldschool (Just Went Black, xvalues intactx, Blood For Blood, Comeback Kid …) au post hxc (Converge, Shoemaker Levy 9, Thirty Called Arson, Shora …). J’écoute aussi beaucoup de choses plus typées metal (The Red Chord, Zubrowska, All Shall Perish, Symphony In Peril, Psyopus …) ou indie pop (Death Cab For Cutie, Federal …). Je suis aussi un gros gros fan de tous les groupes de tough guy (First Blood !!!!! Bury Your Dead, Buried Alive, No Innocent Victim, Hatebreed) et de beaucoup de groupes d’émo gay (Life In Your Way, Sequoia, Love Hope And Fear, Love Is Red, Hopesfall, Never Ending).
Ronan : BXN, Blood For Blood, Converge, Poison The Well, Shora, Shérifs, Sépult, Brigitte Fontaine, Emperor, Noir Désir, FF, Onyx, Madball, SOIA, Beastie Boys, Renaud, Daniel Balavoine, Placebo, Steel Pulse, Godspeed, Sonic Youth, Everytime I Die, Discipline, Nostromo, Mornig Again, Subzero, Tagada Jones, Nofx, Claude Nougaro, Mylène Farmer, Boy George, Didier Barbelivien... et j’en passe
Riko : Nirvana, RATM, Grimlock, Morning Again, Nostromo, Norma Jean, Every Time I Die, Poison The Well, Turmoil, Fugazi, Noir Désir, Radiohead, trip-hop en tout genre, NTM, Assassin, Defdump, Black Bomb A, Disphoria, J. Brel, Sépult, The Bled, Neverending, Metallica, Bob Marley, et La Chupeta....La tech hxc....
Alex : En ce moment j’écoute pas mal de keupon, et de grind, et powerviolence avec les copains du Bikini. Mais désolé je suis nul en noms de groupe. Pas mal aussi de trucs hardcore plus dissonants, torturés ou pesants (de Converge à Breach). Mais j’aime toujours autant Discipline, Madball, SOIA, Youth Of Today, Blood For Blood. Y a des bons groupes à toulouse aussi comme Disphoria, arrach, kwaidan, Explcit Clowns, Zubrowska, N.E

Votre premier maxi est dans les bacs depuis Janvier 2005 seulement ; Comment s'est déroulé l'enregistrement ? Où ? Mixé par qui ? Dites-nous tout ! :)
Denis : Hannn ! Issue ! La honte ! T’as mal fait ton travail d’investigation ! Franchement ça craint pour une journaliste ! :oD On a enregistré en janvier 2005 et le Cd n’est pas encore sorti dans les bacs. En effet on l’a d’abord gravé nous même pour le distribuer à nos concerts, aux webzines etc … Il ne sortira pressé que d’ici la fin de la l’année, mais je ne pense pas qu’il sera présent dans les bacs, c’est pas trop dans l’état d’esprit du groupe … On a enregistré au studio winterized de Carbonne. Un studio à la base pour les groupes de black et de death. Ca s’entend malheureusement un peu sur notre cd (saloperie de batterie ‘triguée’ !). Mais globalement on est content du son. Cet enregistrement nous a appris beaucoup sur nos erreurs de compositions, donc quelque part ça nous a fait progresser.
Ronan : Ouaih, on va faire presser le skud mais bon, c’est plus pour se faire plaisir et trouver des dates que pour faire un disque d’or ou gagner de la maille. Donc no profit. Petite précision, nous ne sommes pas inscrits à la Sacem (donc pas de tune pour leur gueule de notre part ou de la part de ceux qui nous font jouer ou passe notre démo sur les ondes), on passe par une Common Licence (Licence libre genre Copyleft ou licence art libre) mais je vais plutôt laisser la parole à Alex.
Alex : wep. Beh en gros personne n’est obligé de faire protége ses œuvres à la Sacem. Chaque auteur dépend de la loi sur la propriété intellectuelle, qui est assez costaud en France. Finalement, on décide ou non de déléguer nos droits de défense à la Sacem, qui fixe les clauses du contrat. Avec les licences libres (directement inspirées des logiciels) on décide de protéger nos œuvres nous même en augmentant les droits des utilisateurs sur notre musique par rapport à ceux autorisés par la Sacem. C’est un autre contrat. Et si la licence art libre autorise reproduction, diffusion, modification, échantillonnage d’une œuvre, et va très loin car elle ne met aucune limite. En gros avec la licence art libre tu refuses la notion de propriété sur ton œuvre et tout le monde peu faire n’importe quoi. On lui a préféré une creative common licence parce que l’on peut refuser une réutilisation commerciale de notre musique. Exemple si un mec veut copier le skeud en 30 exemplaire et le filer il le peut, pareil pour le téléchargement, pareil pour la diffusion sur une radio non commerciale (du type associative) ou le sampling. Par contre, toute utilisation commerciale doit nous être demandée avant. Y avait çà déjà… Après, faut savoir qu’en s’envoyant un recommandé daté avec une lettre signée et un exemplaire du skeud pressé on est aussi protégé de tout vol de l’œuvre. Les licences permettent surtout de protéger les utilisateurs, en refusant de filer des tunes à un organisme quasi monopolistique, qui ne sert qu’à faire cracher les petites radios, et les zicos amateurs, tout en engraissant les Goldman ou Obispo.

Vous avez par la suite fait la tournée avec The Cold Within me semble-t-il... Satisfaits ?
Denis : Oui, c’était en Juin dernier, une mini tournée d’un peu moins d’une semaine, on a pu jouer à Lyon, Clermont, Montauban, Bordeaux et Paris … Très fatiguant mais vraiment un excellent souvenir !
Ronan : On s’est bien marré, on s’est mis la race, on a fait du rock 'n' roll, par contre on s’est pas fait sucé dans les chiottes …
Riko : Bah à refaire, mais encore plus loin, et plus de kms, et plus de gâteries dans les chiottes…
Alex : Hardrock 2000 !!!



Vos meilleurs et pires souvenirs de cette tournée ?
Denis : Le meilleur souvenir pour moi reste sans doute le concert à Bordeaux, complètement fou ! Le concert à Montauban était vraiment sympa aussi, avec tous nos amis toulousains … Le pire souvenir reste sans doute la date à paris complètement horrible, accueil lamentable, pas de public, bar de merde, ambiance pourrie. Sans doute l’une des pires dates qu’on ait faite jusqu’à présent … Pas facile également le retour où dans la nuit : on a du faire Paris -Lyon – Brive …
Ronan : Le pire c’était Paris au Gambetta dans le 20 eme. On a failli se foutre sur la gueule avec le patron, un gros con qui nous a coupé le son. En plus y avait personne, j’ai adoré. Le meilleur c’était Bordeaux avec les copains de Conniving Silence qui nous ont accueilli. Montauban, au son de l’innocence c’était bien aussi. Pareil, tous les copains étaient là. On a fini à Toulouse dans un état lamentable. Enfin pour ma part en tout cas.
Riko : Petite pensée pour les Conniving de bordeaux, avec qui on s’est fini le soir de la date…soirée mémorable….
Alex : Je crois que jsuis d’accord avec serge.

Dernièrement au mois de Septembre, le groupe a enfin trouvé son label... Que pouvez-vous nous dévoiler au sujet de Abitbol Records ?
Denis : Enfin ? (rires) Tu le vivais si mal que ça qu’on soit pas signé ? (rires) En fait on a eu beaucoup de chances car on ne pensait même pas presser notre maxi… Puis j’ai connu les 2 zigotos du label qui m’ont proposé qu’on soit le premier CD qu’ils sortent. Vu leur état d’esprit complètement DIY je trouvais que ça collait parfaitement à notre vision du truc. De plus ils se bougent grave le cul pour nous trouver des dates. Ils sont en train de nous planifier 2 tournées dont une à l’étranger … On peut dire qu’on a beaucoup de chances car ça nous permet de nous consacrer à notre musique et plus de courir à droite à gauche pour trouver une date …
Ronan : Bah Denis a dit l’essentiel. Le plus important pour nous c’était de trouver un label indépendant. Un label qui colle avec notre vision de la zique. Mais bon, l’idéal serait de signé sur un label no profit style, Sony, Roadrunner ou même Overcome.
Alex : C’est encore tout frais on verra par la suite. Mais ça s’annonce bien. On semble relativement proches au niveau des idées. C’est l’essentiel.

Et du Split sorti avec Dla Coke Et Des Putes et Ascaris ?
Denis : Alors ce split nous a aidé à bien des égards… Ca s’est fait encore sur un coup de chance … Ascaris et Dla coke allaient sortir un split pile poil au moment où je commençais à démarcher des gens avec notre démo. Je leur ai envoyé notre cd, ça leur a beaucoup plu. Résultat on se retrouve sur ce split complètement DIY distribué gratuitement aux concerts (ou des fois à 1 euro si on est pas contents !) … On va avoir quelques dates les 3 groupes réunis à orléans, la rochelle, bergerac, limoges etc. Bref, même si ce split aura pas un impact énorme sur le public (car il est distribué en faible quantité) il nous aura permis de trouver un label, d’avoir des dates supplémentaires et de faire la connaissance de gens vraiment adorables (Niaf et Jee !!)…
Ronan : Moi je l’ai pas eu entre les mains.
Alex : Moi non plus, vivement les concerts.

Quelles sont vos ambitions ?
Denis : Nos ambitions ? Oula ! C’est un grand mot ! On veut d’abord se faire plaisir, c’est déjà pas mal :oD Ensuite on a quelques projets : enregistrer notre premier album d’ici un an, partir jouer à l’étranger l’été prochain, faire la première partie de Kyo etc.
Ronan : Jouer sur les aires d’autoroutes, Faire une tournée en Palestine, Faire un film d’action ou on jouerait les méchants, faire caca dans le bac "indépendant" du Virgin, organiser un suicide collectif.
Riko : Ouais le truc vrai c’est qu’on prépare un album qui sortira en 2006, sinon c’est qu’on est vraiment lent….ah, au fait, on est VRAIMENT lent…et sinon, ça serait quand même sympô d’aller dire bonjour en Belgique ou en hollande ou en Allemagne, ou en Italie ou tout en même temps….
Alex : Manger des bières, boire des saucisses, avoir le permi et un bateau. Pour le groupe tout bousiller pour cette future année 2006. Et surtout, surtout se casser jouer à l’étranger.

Un dernier mot à dire aux lecteurs de French Metal ?
Denis : Oui issue ! Je voulais dire à tous tes fans que tu avais une tête de pitit poisson !!! (rires)
Ronan : Venez pas nous voir !
Riko : "C’est ça la France, du chili dans les gamelles et du vin dans les bidons"
Alex : Fouttez le bordel !

Merci à vous pour avoir pris la peine de répondre à mes questions et à trés bientôt sur la route, je l'espère ! ;)
Denis : Merci à toi Issue ! Le bisou !
Ronan : Salut
Riko : Pareil...
Alex : Que la force du wok’n’woll soit avec toi.


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