La review

WINTERFEST #2
Master Crow + Sors Immanis + Forsaken World + Nihilism + Dehumanize
Le No Man's Land - Volmerange-Les-Mines (57)
20/12/2014


Review rédigée par Delf'in


Pour fêter le début de l’hiver et des fêtes de fin d’année, quoi de mieux que de se retrouver entre amis pour boire des bières et écouter de la bonne musique ? C’était le cas ce 20 Décembre au No man’s Land (Volmerange-Les-Mines, 57), pour le Winterfest Part II. En partenariat avec Spawn Prod et Rock Skill, le bar accueille pas moins de cinq groupes ce samedi soir pour mettre le death metal à l’honneur: DEHUMANIZE (57), NIHILISM (57), FORSAKEN WORLD (Lorraine), SORS IMMANIS (57) et MASTER CROW (77). L’endroit est familial chaleureux, et les spectateurs sont déjà nombreux à mon arrivée. La soirée s’annonce bien !



20h45, début des hostilités avec DEHUMANIZE qui donne son premier concert avec leur nouveau batteur Vincent. Leur set ne dure que 40 minutes, je reste sur ma faim car le groupe est déchaîné. Le chanteur Julien et son micro cardioïde envoie un growl puissant et maîtrisé, tantôt caverneux, tantôt plus aiguisé, et les deux guitaristes Vinz et Yvan jouant sur 7 et 8 cordes se complètent à la perfection. Les riffs sont violents et le duo basse-batterie (Fred-Vincent) est du tonnerre. L’ensemble et énergique et bien rôdé ce qui donne au public un goût de reviens-y. Petit bonus pour la dernière chanson, Seb, le chanteur de NIHILISM se joint au groupe pour un duo. On sent que tout le monde prend plaisir, autant à jouer qu’à écouter ! Mais c’est déjà la fin du set et le moment de passer à la suite.

Setlist : "Full Of Hate", "Too Early", "Don’t Be Scared", "Raise Your Fist", "Possess Me", "Too Late", "Food For Your Soul".



21h45 : au tour de NIHILISM, justement. Originaire de Metz, le groupe nous offre un death old school et maîtrisé. Les deux guitaristes Chris et Seb nous balancent des riffs efficaces, accompagnés d’une batterie tranchante et précise. Le growl venu du tréfonds des enfers de Seb renforce le côté violent de la chose, en plus de son regard de psychopathe. J’aime ! C’est le premier concert du groupe avec leur nouveau bassiste John, et pourtant, on a l’impression qu’ils jouent ensemble depuis toujours. Le groupe prend du plaisir à jouer, on sent qu’ils savent ce qu’ils font. Comme une bonne surprise ne vient jamais seule, Julien, chanteur de DEHUMANIZE, rejoint également le groupe sur scène pour un duo. J’apprends ensuite qu’ils ont fait un split, sorti en Octobre 2014 (tout frais, donc), et je comprends l’atmosphère familiale qui se dégageait de cette soirée. J’apprécie d’autant plus d’être venue !

Setlist : "Ocean’s War", "Beyond Redemption", "Twelve Thousand", "The Old Tree Died", "Seven Thunders", "All Will Be One", "War Of Dust", "The Hanging Tree".



A 22h45, les mecs de FORSAKEN WORLD sont prêts à attaquer, avec encore un petit nouveau à la guitare pour un remplacement. Une intro apocalyptique, à coup de tic tac, de breaking news, d’ondes radio parasitées, sans personne sur scène, ça met du suspense et on s’attend à du lourd ! On n'est pas déçus, parce qu’à peine les sangles de guitares et de basse enfilées, on en prend plein les mirettes. Des riffs imposants, mélodieux, le tout souligné par un bassiste fou et un batteur ultra rapide et technique. Le chant est atypique mais précis et carrément en accord avec tout le reste. Les breaks sont énormes, accompagnés parfois d’un coup de sub qui renforce le côté lourd et imposant. Les quelques soli sont bien placés, et on sent la maîtrise du guitariste leader. Le groupe entier est un concept, tant par le fond que la forme. Il raconte l’histoire d’une société en déclin et illustre tout ça scéniquement puisque chaque membre aborde un costume particulier : le prisonnier (Flyshredd - guitare), l’homme d’église (Stigma - basse), les soldats (Alex Harlé - guitare, Piv - batterie) et l’homme politique (Dip - chant). Un set de 40 minutes où on ne s’ennuie pas et où on apprécie l’histoire qui nous est racontée.

Setlist : "…And End Never Came", "Electrochocs", "Ashe Of Your Past Beliefs", "Forsaken World", "Our Own Society", "Porn Generation", "Devine Your Priorities", "Expect Us", "Near Future", "Fragments Of A Modern Extinct Era".



Une petite pause s’est apparemment imposée d’elle même, puisque le groupe suivant, SORS IMMANIS, attaque après minuit. Mais personne ne s’est relâché, et nombreux sont les fans du groupe qui attendent avec impatience le début du show. Pas d’intro, on rentre dans le vif du sujet, et je suis impressionnée par la voix du chanteur. C’est très guttural et très aigu, ça ne colle pas avec son physique, mais c’est ultra maîtrisé, et en plus ça chante en français Passé la bonne surprise, on se rend compte qu’il n’y a pas de batteur, mais une boîte à rythmes. Petit bémol, du coup, parce qu’elle n’est pas de super bonne qualité, et ça manque de pêche et de rondeur. Le clavier apporte un bon côté black au tout, mais il n’était, selon moi, pas assez présent. En plus, la scène étant petite, et avec deux guitaristes (Sagatanas et Nicko), un chanteur à pied (Thulsadoom) et une calviériste (Namethia), les membres n’ont pas trop de place pour bouger, et leur maquillage et bracelets à pics ne collent pas avec le jeu scénique. Tant pis. J’aurai quand même passé un bon moment, grâce notamment au public qui était à fond. On sent quand même qu’ils prennent plaisir à jouer et que le set est maîtrisé.

Setlist : "Omega", "La Réponse", "Futiles Souvenirs", "Crépuscule De Selene", "Night's Blood" (Dissection cover), "Vitae Nostrum Est".



La fatigue se fait sentir lorsque le dernier groupe entre sur scène, à 1h et des brouettes. MASTER CROW, venu de la région parisienne. Le groupe est formé en 2006, et pourtant, je donne à peine 20 ans à la plupart des membres du groupe… J’apprends que la formation du groupe est à l’initiative du batteur, alors âgé de… 9 ans! Impressionnant. J’avoue que j’étais quelque peu sceptique avant le show, mais dès les premières notes, je remballe mes idées reçues. Les riffs sont cinglants, quelques fois difficiles à comprendre, mais on sent la technique et la maîtrise. Les deux guitaristes Kriss (leader) et Matt (rythmique) se complètent et se répondent parfaitement, et la ligne de basse vient souligner tout ça d’une main de maître. Que dire du chanteur et du batteur ? Des extraterrestres ! Si on ferme les yeux, on imagine le chanteur dans un corps de camionneur, avec des gros tatouages et un air de gros méchant pas beau. Rien de ça, un "petit" chanteur sans prétention, qui envoie du pâté et qui tient son growl tout du long, avec une présence scénique de malade. Quant au batteur, du haut de ses 18 ans, je ne peux que lui tirer mon chapeau. Il est grand et rachitique, mais sait jouer de la double pédale à une vitesse phénoménale. Malgré le jeune âge des membres, ils font preuve d’une technique et d’une rigueur qui fonctionne du tonnerre sur scène. Chapeau !

Setlist : "Contemplation Of Death", "Down From The Sky", "Eye Of The Troll", "Katyusha", "Stained Blood", "Road Of Vice", "Scream The Night", "Die For Humanity", "Born To Be Crucified".

La soirée se termine donc après cette claque magistrale, et malgré le retard et la longueur de la soirée, on a encore envie de rester boire des bières et tailler le bout de gras avec les membres des groupes. Une soirée bien remplie et pleine de surprises, donc ! Ce que je retiens de cette soirée, hormis la bonne musique, c’est l’ambiance familiale du bar. Claude, accompagné de Pierre au bar et Rémy à la sono gèrent le bar de telle façon qu’on peut y rester jusqu’au petit matin sans risquer de s’ennuyer. En plus de ça, le patron met un point d’honneur à promouvoir et à soutenir la scène locale. On sait donc qu’on se retrouvera entre amis autour de multiples sortes de bières, et que ça sera toujours des copains qui joueront sur scène pour mettre le rock et le metal à l’honneur !