La review

WHITECHAPEL + FRACTAL UNIVERSE
Le Petit Bain - Paris
15/06/2019


Review rédigée par Matthieu


Bien qu’il soit réputé insubmersible, le Petit Bain va avoir droit à un nouvel assaut ce soir. Qui ça ? WHITECHAPEL, la légendaire formation de deathcore américaine, accompagnés pour l’occasion de FRACTAL UNIVERSE, un combo français de death progressif. Et les quais sont bondés d’amateurs de gros son ce soir...



C’est avec un joyeux "Ca va, Paris ?" hurlé par Clément Denys (batterie) derrière son kit que FRACTAL UNIVERSE monte sur scène. Et dès les premières notes, on comprend que les musiciens sont tous très doués, mais surtout motivés à en découdre. Valentin Pelletier (basse) commence à headbanguer sur le devant de la scène pendant que Vince Wilquin (guitare/chant) et Hugo Florimond (guitare) alignent des riffs qui mêlent lourdeur et technicité, ainsi que des petits canons à CO2. Le blast beat règne évidemment en maître lors des parties plus rythmiques, mais il est parfois interrompu par un étalage de technique musicale de la part de tous les musiciens. "Merci Paris, on est contents d'être avec vous ce soir !" lance alors le frontman avant que le morceau suivant ne parte. Et cette fois, les riffs dissonants côtoient un tapping maîtrisé à la perfection, suivi de quelques choeurs surmontés de samples discrets mais qui ajoutent de la lourdeur au son du groupe. S’ensuit un passage beaucoup plus doux sur lequel le public décidera de mosher pour montrer aux Français qu’ils apprécient leur musique. Pourquoi pas me direz vous ! Très communicatifs, les musiciens haranguent le public entre deux coups de médiator. "Ok Paris on se rapproche déjà doucement de la fin, il nous reste deux morceaux !" annonce le chanteur, qui s’empresse de relancer la machine. Et c’est un morceau très lent, qui monte en intensité avant de rompre totalement le rythme qui ricoche contre les murs du Petit Bain. "Paris, est-ce que vous êtes prêts à bouger un peu ? Alors séparez-moi la salle en deux !" ordonne Vince, déclenchant pour l’occasion le premier wall of death de la soirée, devant des musiciens qui reculent pour mieux headbanguer avant de revenir hurler au plus près de la fosse tout en jouant, que ce soit une rythmique puissante ou des harmoniques furieuses. Et sur la fin du morceau, le frontman quitte la scène pour terminer son morceau dans le public, avant de remonter sur les planches pour nous remercier.

Setlist : "Sons Of Ignorance", "Oneiric Realisations", "Architectural Aberrations", "Rising Oblivion", "Parabola Of Silence", "Decline".



On change de registre avec l’installation du marche-pied au centre d’une scène très sobre, sur une bande-son rap. Et lorsque les lumières s’éteignent enfin, on comprend bien vite que c’est WHITECHAPEL qui va distribuer les claques, et il n’en faut pas plus au public pour commencer à se rentrer dedans violemment rien que sur les premières secondes de "Brimstone".
Littéralement séparés en deux groupes par le charismatique et monstre de puissance Phil Bozeman (chant), les musiciens headbanguent et haranguent la fosse au rythme de leur deathcore pachydermique. "You fine Paris ? Thank you so much for coming out tonight !" lance rapidement le frontman avant d’annoncer le titre suivant. Et c’est le blast surpuissant d’Alex Rüdinger (batterie) qui relance la machine, pendant que sur la droite de la scène Alex Wade (guitare) et Gabe Crisp (basse) martyrisent leurs cordes. Sur la gauche de la scène, ce n’est pas plus calme puisque Zach Householder et Ben Savage (guitares) haranguent la fosse en alignant parfois quelques leads perçants, pendant que la fosse remue en tous sens, motivés par un chanteur visiblement très en forme qui se courbe sur son marche-pied pour hurler sa rage au plus près des premiers rangs, qui en prennent plein les yeux. "Come on Paris !" hurle Phil alors que les premiers slammeurs commencent à arriver, obligeant parfois ce dernier ou ses musiciens à reculer un peu. Et si un slammeur reste gérable, ce n’est pas tout à fait la même chose lorsque deux ou trois spectateurs survolent la fosse, qui n’arrête pas pour autant de se mettre joyeusement sur la tronche. Parfois aidés par quelques bass drops bien placés, les Américains alignent des breaks d’une puissance incroyable, qui relancent en permanence la fosse, qui semblait par moments faiblir sous la chaleur infernale qui règne dans la salle. "Paris, let me see you swim !" ordonne Phil, enragé. Et si quelques classiques du groupe font évidemment un effet boeuf, les nouveaux morceaux passent également très bien la barrière du live, autorisant le frontman à nous montrer l’intensité de sa voix claire, qui est tout aussi bien gérée que ses growls caverneux et son scream perçant. Et les slammeurs ne se calmeront absolument pas, manquant parfois de tomber sur les musiciens, ou à moitié lâchés que ce soit dans la fosse ou sur la scène (à l’image de cette pauvre demoiselle, littéralement balancée dans un bruit sourd qui mettra la bagatelle de 4 secondes à reprendre ses esprits avant de repartir). Pour autant, le groupe continue de motiver la foule à grands coups de "Come on Paris, bang your fucking head !", qui s’exécute instantanément, déclenchant même un wall of death de manière tout à fait spontanée. "I would like to thank you guys for coming there tonight ! Anybody coming to Hellfest ?" demande le chanteur. "So see you there !" hurle-t-il avant que "Our Endless War" ne débute, ravageant littéralement le public.
"See you next time !" lâche Phil, devant l’incompréhension totale de la foule, qui demande à ce que le groupe ne revienne, ce qu’ils feront au bout de quelques minutes. Et c’est la classique "The Saw Is The Law" qui viendra mettre une dernière mandale au Petit Bain, dans la plus pure tradition de la violence, avant que le groupe ne quitte définitivement la scène.

Setlist : "Brimstone", "Forgiveness Is Weakness", "Black Bear", "The Void", "Mark Of The Blade", "Elitist Ones", "Make It Bleed", "I, Dementia", "End Of Flesh", "Father Of Lies", "When A Demon Defiles A Witch", "Let Me Burn", "Our Endless War".
Rappel : "The Saw Is The Law".

Le public n’en a visiblement pas eu assez, puisque l’intégralité de la fosse réclame plus de morceaux, chose qui n’est pas prévue, mais tous seront calmés par le troll de l’ingé son qui éteint les lumières avant de lancer du disco. Quoi qu’il en soit, si FRACTAL UNIVERSE a mis un petit moment à séduire le public parisien avec une technicité remarquable, WHITECHAPEL a tenu ses promesses en transformant la salle en véritable machine à laver inarrêtable. Il est encore tôt, la nuit est à peine tombée, et je vais rentrer tôt pour une fois. Merci à Cartel Concerts pour la leçon !