La review

WARM UP FEST
Banane Metalik + Northland + Heart Attack + The Milton Incident
+ Slave Machine + NightCreepers + Unscarred + Barrakuda
L'Amandier - Vernouillet
26/10/2013


Review rédigée par E.L.P


De retour dans la salle de l’Amandier pour y retrouver toute le staff d’Esprit Rock s'affairant avec passion à l’organisation de cette nouvelle grosse journée qui apportera comme tout bon festival qui se respecte, son lot de pépites et de bonnes surprises!... Le merch’ est réinstallé, les dernières balances et autres soundchecks sont lancés, il est temps de filer sous les tentures pour profiter de cette nouvelle journée et ce dès le début avec BARRAKUDA !



Ce n’est plus un secret, les styles plus vintage, rock’n’roll, hard-rock, glam’ reviennent en force ces derniers temps, et BARRAKUDA en est le parfait exemple ! Le quintette à l'énergie débordante et au chant français (chose encore une fois trop rare dernièrement, et méritant notre intérêt) est donc envoyé, avec quelques minutes de retard sur le planning, pour nous faire aborder cette nouvelle journée de fest de la façon la plus chahutante qui soit avec "Plus Rien A Perdre" ! Entre mélodies ouvertement hard-rock et textes énergiques plus empreint d’un univers punk à la façon des Bérurier Noir, Luka (chant) se déchaînera pour nous inviter à les suivre dans cette ambiance très rock’n’roll... La fosse toujours clairsemée des débuts de journées se laissera malgré tout entraîner par la très communicative formation, et notamment par la très excitée basse d’Ephraim, allant de paire avec les 2 guitares de JP et Nico ! Les sauts, glissades et autres démonstrations d’excitation de la part de Luka, sur la peut-être trop simpliste batterie d’Adolphe, prendront malheureusement fin plus tôt que prévu, le groupe ayant dû écourter son set de 2 morceaux des suites de son retard ("Guerilla Urbaine" et "Fou Et Furieux"). Une très agréable entrée en matière, donc, que celle de ce combo francilien, et une expérience qu’il sera possible de prolonger aux côtés d’un Luka toujours aussi déchaîné une fois hors scène, toute la journée durant, au milieu des pogos et circle pits !

Setlist : "Plus Rien À Perdre", "Pas de Quartier ", "Que Justice Soit Faite", "DCA", "Survivre", "Du Plomb Dans La Tête".



Passons maintenant aux choses sérieuses, car l’une des plus grosse pièce de cette scène montante mise en avant par Esprit Rock s'apprête à fouler les planches d’un pas solide et déterminé, fans de Testament, Kreator et d’Annihilator tendez l’oreille...
Il s’agit du combo thrash soigneusement mené par la voix de Nelly : UNSCARRED (que certains auront eu la chance de croiser lors du Mennecy Metal Fest de Septembre dernier) ! La formation débordante de potentiel entamera ainsi sa prestation avec son très bon "100 Lashes" laissant une nouvelle fois s’exprimer l’atout charme du festival, la chanteuse : Nelly, gracieusement mise en avant par la toujours excellente guitare de Boris... Original et plein d’un talent aux inspirations aussi multiples qu'éclectiques, leur chaleureux son parviendra à animer un pit légèrement plus épais mais toujours un rien endormi, comme sur "Tsar" ou l’explosif "Reborn" pour lesquels les plus courageux s’essayeront à quelques pogos, circle pits et même à un wall of death en petit comité ! C’est ainsi que, puisant dans la plus profonde tradition thrash, le colérique "Fake Democracy", titre éponyme de leur excellent E.P, nous sera assené avec une étonnante constance dans l’agressivité de la superbe basse de la charnière du groupe: Brice (un peu plus discrète qu’à l’accoutumé), mais également du bon guitariste remplaçant exceptionnellement Niko, absent ce jour... La vivacité du groupe prendra fin sur "Phobia", condensé 100% Thrash dont les grooves n’auront d’égal que les sourires de la formation tout au long du set ! Le cheptel Army Of One a donc définitivement trouvé une perle, qu’il faut s’empresser de découvrir et de soutenir, en la personne du sextuor Unscarred tant par le charisme de la frontwoman que par l’unité des musiciens soutenant la structure.

Setlist : "100 Lashes", "Tsar", "Reborn", "Meet Your Fate", "Fake Democracy", "Phobia".



Passons maintenant à l’étape obligée de tout festival Esprit Rock puisque c’est au tour de NIGHTCREEPERS d’investir la salle. L’ensemble folk que l’on ne présente plus aux métalleux d’Île de France nous revient donc, une nouvelle fois, tout en fourrure, kilt et war-paints ! Un son folk / viking sans réelle originalité, en comparaison avec les ténors du genre, mais bien ficelé et dont la présence sur la scène française fait grand bien... Le public composé d’une bonne partie d’habitués ne se laissera en revanche pas complètement attendrir par ce nouveau passage du groupe. Des voix pourtant bien amenées dans leur ensemble, des mélodies entraînantes et réfléchies pour pousser le pit jusqu’à son degré le plus païen avec des rythmiques faites pour giguer ne parviendront malheureusement pas à entamer le capital «ambiance» des fans commençant à se faire sensiblement plus nombreux. La "guilde" pouvant profiter d’une lumière des plus correctes jusqu’à présent, il faudra cependant souligner le manque de charisme de l’accordéoniste, Tirraël, nonchalamment placé sur le bord de la scène et se laissant porter par les pourtant très conquérantes et festives voix de Haarath (chant principal / guitare) et Hindrik (guitare / choeurs) déséquilibrant l’ensemble... À noter également le manque de puissance de la partie choeurs / clavier d’Evoken n’aidant en rien la communion entre la Salle de l’Amandier et leur folklorique univers... Le voyage fantastique ainsi proposé n’aura donc été que de courte durée et aura manqué d’un soupçon d'énergie, de puissance et de folie pour permettre de festoyer comme il se doit...



Mais voici maintenant venir le tour du premier protégé Dooweet : SLAVE MACHINE ! Le groupe dont l’album "Disconnected" nous est parvenu en début de mois arrive donc avec l’intention de trancher dans le vif grâce à ses accents typés Industriel chers aux férus du style et amateurs de Lyzanxia ou encore de One-Way Mirror (également mixés chez le bien connu David Potvin), comme sur l’entraînant "Relevant" ! Le mélange a semble-t-il, tout le potentiel pour se démarquer du reste de l’affiche, mais ce ne sera malheureusement que le cas sur CD, la prestation d’aujourd’hui laissant comme une légère amertume, une plus que regrettable absence de virulence, de "contact" dans les diverses facettes du jeu de la formation (notamment sur une voix peut-être trop "fragile"), ne laissant ainsi pas la chance au groupe de dérouler toute l’amplitude de sa technique ni de son agressivité... Une légère déception, donc, que le passage de SLAVE MACHINE bien que le potentiel reste fermement à exploiter (Dooweet ne se trompant que très rarement) et à suivre dans les mois à venir, "Disconnected" posant malgré tout le jalons d’un son vif et plein d’avenir !

Setlist : Intro, "Relevant", "The Other Way", "Will You ", "Anthropophobia", "Just Like Me", "Trouble".



Pas le temps de souffler que le second poulain de l’écurie Dooweet est annoncé. Il s’agit du tout récent ajout de la branche "label" de l’organisme passionné, THE MILTON INCIDENT que certains auront déjà eu la chance d’apercevoir au Bus Palladium en ouverture de Hell Of A Ride ou au Mennecy Metal Fest partageant l’affiche avec, entre autres, Kreator, Loudblast, Mass Hysteria et Dagoba !
C’est donc la troisième fois qu’il m’incombe la lourde de tâche de faire part de l’explosion de talent dont le quintet nous fait, avec chaque fois la même rigueur, toujours la démonstration ! Malgré quelques menus soucis de backings et de guitares, la formation assurera, comme à son habitude, un set vivifiant et percutant, structuré par une setlist somme toute assez "classique" comportant d’incontournables pépites telles que "Deadset", "Torn Down" et "Split Second" ou "Pyromaniac"... Assenés avec toujours plus d'énergie et de groove, c’est avec un Sam (chant) s’abandonnant totalement à ses parties aussi bien saturées que mélodiques que les présents pourront eux aussi se laisser aller aux sonorités Alternative à la frontière d’un Rock fracassant et d’un Metal raffiné, plus ambiant qu’à l’accoutumée comme sur, par exemple, "Dopamine". Appuyée par un Romuald (basse) égal à lui même tant en terme de prestance que de robustesse et les fières guitares de Fabrice et de David, la batterie de Jérôme n’aura ainsi aucun mal à faire passer un palier à l’ambiance du jour! Il ne faudra que relever la «triste» l’absence du superbe "Irukandji" dans ce nouveau tour de force réussi par le combo que les augures semblent placer sous leur protection et suivre avec intérêt à l’approche de la sortie de leur album (prévu pour 2014)...

Setlist : Intro, "Deux Ex Machina", "Deadset", "Dopamine", "Torn Down ", "Split Second", interlude, "Conspiracy Of Silence", "Memento", "Pyromaniac".



Le ton ainsi donné pour le groupes suivants par TMI, c’est alors aux Cannois de HEART ATTACK d’entrer en scène pour tenter de se poser en dignes successeurs des quelques 5 groupes précédents... Deuxième groupe thrash proposé aujourd’hui, le carré que de nombreux participants attendaient enverra, peu après une rapide intro, l’efficace "Stop Pretending" (et son implacable solo) se posant solidement à la croisée des chemins thrash et hardcore d’où le groupe semble avoir puisé ses influences. Rendre un juste hommage à la voix de Kevin, chanteur et guitariste rythmique du combo semble être un juste retour des choses, le frontman parvenant à correctement mener le set de sa formation et ce malgré les quelques imprécisions dont Chris Cesari (guitariste lead) sera la victimes sur certains solos... La formule proposée présentera en revanche quelques petits accrocs, une basse féminine (Flora) assez discrète se laissant facilement happer par la batterie de Chris Icard comme sur le pourtant très prometteur "Lazarus" ou "Sweet Hunting" (titre phare de leur récent album, initialement enregistré avec Shawter de Dagoba) mais également un manque de relief scénique, de "panache" sur l’ensemble de la prestation desservant les efforts et la concentration mis en place par l’ambitieuse formation.

Setlist : Intro, "Face The Music", "Stop Pretending", "Lazarus", "Thrash Your Neighbourg", "Sweet Hunting", "1902", "Black Box".



Passé cette nouvelle référence aux ténors du thrash, place est faite à ce qui semblera être la plus belle découverte de ce festival en la personne de nos ibériques voisins de NORTHLAND, étonnant combo faisant écho aux NIGHTCREEPERS passés plus tôt. Descendons encore un peu plus au Sud, et voici que les regards des festivaliers se tournent une nouvelle fois vers de païennes contrées, et le pit s'apprête une nouvelle fois à se réchauffer ! Place à la gigue !...
Folk, pagan ou encore viking, les ambiances dépeintes par le groupe au travers de ses différentes compositions sont riches et terriblement entraînantes. Un savant mélange entre choeurs profonds façon Ensiferum et mélodies folkloriques, rythmées et paillardes façon Korpiklaani, Turisas servi par l’émérite frontman Pau Murillo (guitare, chant) mais également par les deux atouts de la formation : Pau Vázquez au violon, un rôle pour une fois marquant avec un son puissant, audible et apportant, aux côtés de Pol Lemaire (clavier, backings) une touche des plus rafraîchissante comme sur les morceaux "The Old Town’s Inn" ou "Revenge" déchaînant littéralement le public, heureux de pouvoir enfin se laisser aller dans un pit que les catalans auront rapidement chauffé à blanc et préparé à plus d’une demie heure de ripaille ! La guitare d’Alex Fernández répondant à celle du frontman laissera également le champs libre au charismatique Vic A. Granell sur d’épiques rythmiques comme l’envoûtant titre "Northland"... Le voyage ainsi initié par les 6 compères prendra finalement fin sous une salve d'applaudissements amplement mérités pour leur quatrième passage hexagonal !



Radical changement d’ambiance, les cornes et autres pendentifs à l’effigie de Mjöllnir sont rangées, les fourrures et les kilts pliés dans un coin de sac faisant ainsi place à de délicats lambeaux de latex suintants de faux-sang, le gore’n’roll des BANANE METALIK peut maintenant clôturer la soirée de la plus macabre façon qui soit !
C’est ainsi que, sur leur classique introduction basée sur le thème de la saga Le Parrain, apparaîtront, fièrement zombifiés, derrière le sanglant Ced666 (chant) et l’horrifique contrebasse de Rico, le groupe, précédé par son lugubre univers anticonformiste ! Entre rock’n’roll ténébreux et punk dépravé, orné par des petites touches aux rythmiques jazzy les premiers morceaux "Etat Sauvage", "L’immaculée Erection" ou encore "Opus 666" auront le mérite d’agiter, non seulement les guêtres de Ced666 et les lambeaux de Docteur Bananium & Boris XxX (guitares / backings) mais également le public qui se laissera submerger par cet univers chaotique à l'énergie terriblement communicative aux voix trop souvent en retrait sur l’ensemble du show ! Et c’est à partir de "Pussycat" que ce lien entre les BANANE’ et les macchabées se fera le plus fort, les fans étants aussi souvent que possible invités à monter se déchaîner sur scène dans une véritable valse mortuaire... Entrecoupé de quelques petites répliques justifiant cet univers torturé qui est le leur (et lui aussi, comme parfois celui du premier groupe du jour : BARRAKUDA, assez ouvertement inspiré des Beru’) le set se poursuivra avec des titres bien connus (piochant trop faiblement dans leur album déjà vieux de 5ans : "Nice To Meat You") comme "Strip Or Die", "666% Gore’n’Roll", "Marche Macabre" et pour terminer cette soirée animée par de morbides pulsions : "Zombie", tournant ainsi la page de ce samedi 26 Octobre sur les notes malfaisantes et dissonantes du combo qui aura su, comme à son habitude, faire exploser le public (au grand damne des bénévoles ne sachant plus où donner de la tête) par son énergie et ses textes malgré tout réfléchis, calibrés pour soulever la moindre la salle dans laquelle ils se produisent !
Une bien meilleure démonstration, donc, que sur la scène annexe du Motocultor (Supositor Stage) en Août dernier, devant un public sensiblement moins réceptif à ces ambiances décalées, lugubres et assumées!

Setlist : "Gorefather" (intro), "Etat Sauvage", "L’Immaculée Érection", "Enfants Des Ténèbres", "Opus 666", "Maniac", "Pussycat", "Ride In Peace", "Strip Or Die", "666% Gore’n’Roll", "Nice To Meat You", "Viva Gore’n’Roll", "Marche Macabre", "Rock’n’Shoot", "Vade Retro Banana", "Zombie".

Fin de cette nouvelle journée pleine d’agitation avec les bonnes prestations d’UNSCARRED et THE MILTON INCIDENT, mais, surtout l’étonnante découverte restant sur de nombreuses lèvres une fois cette deuxième parenthèse Esprit Rock fermée : NORTHLAND, un véritable coup de coeur dont l’Espagne peut-être fière et dont la France devrait sans nul doute, s’inspirer !
Un son avec encore quelques balbutiements mais lui aussi plus harmonieux, affiné et mieux réglé que la veille, des lumières adoucies, moins brutales appuyant habilement les contrastes pour les ambiances des groupes du jour et surtout une chaleur humaine toujours au beau fixe en ce milieu de week-end !
Place maintenant au dimanche, à Lokurah, Benighted et surtout, le clou du spectacle : Napalm Death!

Photos tirées de : www.elp-photo.fr